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28/05/2023

+4 °C en 2100 en France : mesures de scientifiques s’ils étaient ministres

Environnement1.jpg+4 °C d'ici 2100 en France : les mesures que prendraient des scientifiques s’ils étaient ministres

La France est exposée à un réchauffement de +4 °C d'ici la fin du siècle, si ce n'est plus, si rien n'est fait. Le ministère de la Transition écologique a dévoilé être en train de travailler sur un plan d'atténuation du réchauffement climatique et d'adaptation aux phénomènes météo extrêmes qui nous attendent dans le futur. Les mesures devraient être annoncées courant juin, mais que feraient les spécialistes du climat s'ils étaient au gouvernement ?

Nous avons posé la question à trois références dans le secteur du climat, parmi lesquelles, un spécialiste de l'agriculture, une spécialiste des questions liées à l'eau et un spécialiste des phénomènes météo extrêmes. Alors, que faudrait-il vraiment faire pour affronter la hausse inquiétante des températures en France et ses conséquences ?

Serge Zaka, agroclimatologue

  • Investir dans le développement de nouvelles filières de cultures adaptées aux gelées tardives, à la sécheresse et aux canicules : la pistache, le sorgho, le millet, le mil, la cacahuète et d'autres nouvelles cultures qui viennent d'Europe du Sud et d'Afrique. Il faut plusieurs milliards d'euros pour développer une filière, et il faut environ 15 ans pour la mettre en place. Il est urgent d'investir dès maintenant, car nous avons déjà 20 ans de retard.
  • Favoriser le stockage du carbone en France par la photosynthèse, en continuant à développer la reforestation, et surtout l'agriculture de conservation des sols. Il faut aider les agriculteurs à faire cette transition, au niveau finance et formation. Cela comprend aussi le fait que les agriculteurs doivent être rémunérés à juste titre pour les services écosystémiques qu'ils rendent, comme l'entretien des haies et le stockage du carbone.
  • Limiter la consommation hors saison et la consommation de viande hors production française. Il faudrait obliger les consommateurs à manger moins de viande, mais à consommer de la viande française de qualité. Les traités internationaux qui permettent d'acheter de la viande pas chère, qui provient de l'étranger, doivent changer. Le rôle d'un ministre est aussi de vérifier que ces produits qui viennent de l'étranger soient respectueux de l'environnement, car le climat est une seule enveloppe.

Emma Haziza, hydrologue

  • Préfinancer les mesures de transformation des bâtiments pour s'adapter aux extrêmes climatiques : concrètement, il faut que les particuliers et les professionnels puissent aller chercher en magasin sans payer tout ce dont ils ont besoin pour s'adapter au réchauffement climatique. Il y a déjà beaucoup de choses finançables, mais le processus est lent et complexe, et les populations les plus pauvres ne sont pas forcément au courant.
  • Permettre la récupération d'eau grâce à des innovations simples qui ont fait leurs preuves : l'humidification des fondations des bâtiments, en collectant l'eau de pluie, permet par exemple de limiter les problèmes de fissures liés à la sécheresse. Les programmes de recherche ont montré que c'était efficace, il faut maintenant adapter la recherche à la réalité en accompagnant les familles et entreprises. Si on ne travaille pas sur ce problème très vite, le risque est de ne plus avoir aucune assurance qui accepte de couvrir les dommages sur les bâtiments liés à la sécheresse.
  • Créer des villes éponges, un domaine dans lequel la France est très en retard. Il faut dé-imperméabiliser nos villes au plus vite en finançant ces travaux. On ne devrait pas autoriser un seul bâtiment qui n'intègre pas les risques de sécheresse, canicule, et inondation. Cela devrait être obligatoire. Tout ce qui permet de faire des économies d'eau, c'est autant d'eau qui ne sera pas prélevée dans les nappes phréatiques.

Davide Faranda, climatologue à l'IPSL

  • Une installation massive de l'énergie solaire et de l'éolien pour éviter de produire encore plus d'émissions de CO2, car la réduction des émissions reste la voix principale.
  • Une obligation de récupérer les eaux usées en limitant les fuites, mais aussi des limitations de l'utilisation pour des usages de luxe : il faut rationaliser l'usage de l'eau au maximum.
  • Renaturer la France autant que possible : les espaces naturels doivent être privilégiés par rapport au béton. La végétalisation des villes est en effet l'une des meilleures options pour atténuer les effets du réchauffement climatique dans les aires urbaines.

Source : Futura

21/05/2023

Chez Elsa et Louis, vivre d’amour, d’eau fraîche et d’écriture

Maison Louis Aragon.jpg

À Saint-Arnoult-en-Yvelines, à proximité de la forêt de Rambouillet, la dernière demeure d’Elsa Triolet et Louis Aragon, un ancien moulin à eau, est devenue un lieu de mémoire mais aussi de recherches et de créations artistiques contemporaines.

La première fois que le couple vit la bâtisse, il la trouva franchement belle. Les bâtiments, remaniés aux XVIIIe et XIXe siècles, sont nichés dans un écrin de verdure où serpente une petite rivière, la Rémarde. Jusqu’au début du XXe siècle, le moulin de Villeneuve moud les grains des champs de la Beauce toute proche. Ils sont conquis, nous aussi.

« Un petit coin de terre de France »

Lorsqu’ils achètent le domaine en 1951, Louis Aragon et Elsa Triolet sont des auteurs reconnus. Elle a été la première femme à obtenir le prix Goncourt pour « Le premier accroc coûte deux cents francs », publié en 1944. Lui a fait paraître la même année « Aurélien », son chef-d’œuvre romanesque. Communistes tous deux, ils ont pris fait et cause pour la Résistance. Louis Aragon est à la tête du quotidien « Ce soir ». Ils ont la cinquantaine passée et, pour la première fois, ils deviennent propriétaires. Elsa la Russe, la déracinée, se réjouit de posséder un « petit coin de terre de France ». Architecte de formation, elle s’investit dans l’aménagement du parc de 6 hectares, baptise les bois et les allées. C’est dans l’une d’entre elles qu’elle meurt d’une crise cardiaque en 1970. Et c’est aussi là qu’elle est enterrée, à sa demande et sur dérogation présidentielle.

Découvrez notre hors série Le feu d'Elsa

Un legs à l’état

Louis préfère alors retourner vivre à Paris, la ville où il est né et où il a rencontré la romancière en 1928. « Arrachez-moi le cœur, vous y trouverez Paris », autrement dit la femme aimée, comprend-on en lisant le poème « Il ne m’est Paris que d’Elsa » (1964). À sa mort en 1982, il rejoint sa compagne dans la tombe. Pour s’y rendre, il faut emprunter un petit pont entre un magnolia et un ancien lavoir.

En ce début avril, la pelouse vert printemps est parsemée de pâquerettes, de violettes et de primevères. En haut d’une volée de marches, au pied des hêtres, une sobre dalle de pierre où sont gravés leurs noms et une citation d’Elsa. On remarque l’absence du prénom devant le nom – d’emprunt – de l’écrivain. Le chantre du mentir-vrai a souhaité effacer un des rares legs de son père, le député Louis Andrieux, qui ne l’a jamais reconnu. Leur vue pour l’éternité offre un panorama sur la maison et quelques-unes de la trentaine de sculptures qui habitent le jardin. Car Aragon donne le lieu à l’État en 1976 à condition qu’il reste ouvert à la création contemporaine. Il est ouvert au public depuis 1994.

Lire notre entretien avec Guillaume Roubaud-Quashie, qui dirige la Maison Elsa Triolet-Aragon

Extravagance et simplicité

Les deux intellectuels se retroussent les manches à l’extérieur, s’adonnant avec plaisir au jardinage. L’intérieur de la maison est « en parfait état, avec tout le mobilier nécessaire », écrit Elsa à sa sœur, l’artiste Lili Brik. La visite guidée commence par la cuisine, équipée d’un confort moderne pour l’époque. Le réfrigérateur, arrivé des États-Unis dans les années 1940, fonctionne encore.

La pièce donne le ton de ses hôtes peu ordinaires. Au mur, « le Cheval roux », une céramique de Fernand Léger offerte à Elsa au moment de la parution de son roman homonyme en 1953, qu’elle a d’ailleurs écrit au moulin. Des œuvres d’artistes amis, Picasso ou encore Neruda, font partie des meubles.

La femme de lettres s’est chargée de la décoration. Elle a choisi ici les carreaux bleus de Delft, les mêmes que ceux de la maison de Monet à Giverny. Leur couleur, sa préférée, tranche avec le rouge des briques du plafond en voûte catalane conçu pour supporter le poids du blé mis à sécher à l’étage du dessus. Elle aime aussi chiner et détourner les objets, comme cette balance à grains transformée en lampe.

« Le fantastique devenu fontaine ! »

Dans le grand salon, une extravagance tranche avec la simplicité des lieux. Sous la mezzanine, une lucarne enchâssée dans un mur permet d’admirer – comme les nombreux visiteurs et amis du couple – la chute d’eau qui alimentait la roue du moulin, retirée bien avant leur arrivée. « Le fantastique devenu fontaine ! » écrit encore Elsa à Lili. Une grande partie des murs est habillée de bibliothèques.

La maison abrite près de 30 000 ouvrages. Tout le fonds, qui contient aussi des traductions, des photographies et des journaux, a été légué au CNRS. Les livres sont exposés partout, sauf les polars, enfermés dans un placard. Elsa les cache mais les dévore pendant ses nuits d’insomnie.

À l’étage, la chambre et le bureau de l’écrivaine donnent l’impression que les habitants sont partis la veille. Une foule de souvenirs et de petits objets y sont disséminés, dont le nécessaire qui sert à Elsa à fabriquer des bijoux en matériaux récupérés, qu’à une époque Aragon allait vendre sous le nom de M. Triolet aux couturiers parisiens. Elsa la muse, figure centrale de la construction poétique d’Aragon, prend alors chair.

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14/10/2022

Conjuguer sciences, travail et environnement

Amar Bellal Rédacteur en chef de Progressistes

Energie.jpgIl existe une autre conception du rassemblement que celle qui prétend le décréter par « le haut » uniquement : celle qui consiste à rassembler par les contenus, par ce que vivent les travailleurs de la science et des entreprises, par le réel, le défi du climat, du développement industriel, de la recherche.

Ainsi, lors de la Fête de l’Humanité, il y a un événement politique, le rassemblement de personnalités du monde scientifique, du monde du travail et de la défense de l’écologie, qui a lieu lors de la soirée repas de la revue Progressistes du jeudi soir.

C’est tout le défi du camp du progrès social que de réussir à articuler ces enjeux : celui du monde du travail, de l’emploi, de l’industrie, d’une part, celui du développement des avancées scientifiques et techniques, d’autre part, ainsi que celui des grandes questions environnementales et en premier lieu le défi climatique. Or, aujourd’hui, tout est fait pour les opposer.

On oppose le monde du travail, la production de richesses à l’environnement : la fameuse usine qui pollue mais sans laquelle nous devrions importer des produits du bout du monde. On oppose le progrès scientifique et technique aux emplois : la robotisation qui mettrait au chômage les salariés. On oppose la science à l’environnement en désignant des découvertes ou de possibles nouvelles technologies qui menaceraient l’environnement.

S’il est si facile d’opposer science, travail et environnement, c’est parce que tout est piloté par le capital au service des actionnaires, sans que les citoyens, les salariés aient vraiment leur mot à dire, sans qu’on mette en débat la finalité de la recherche scientifique. Alors que, au contraire, il faut articuler et conjuguer ces trois grands sujets. Cela implique que les salariés aient plus de pouvoir lors des prises de décisions stratégiques dans les entreprises, dans les instituts de recherche.

Cela demande de financer, à partir d’autres critères, notamment sociaux et environnementaux, le développement économique. Si on ne fait pas ce travail d’articulation, les discours de la gauche prioriseront la décroissance, la peur, la culpabilisation des gens et la dénonciation du progrès scientifique et technique.

Il se trouve que le PCF, parti historiquement attaché à ces enjeux, doit tenir prochainement son congrès : si ce grand moment d’intelligence collective permettait de faire émerger ne serait-ce que cette idée, ce serait déjà un énorme appui pour le monde du travail !

Reconstruire la gauche passe par le refus du populisme, quelle que soit sa forme, comme le populisme scientifique. Quand la gauche s’aventure dans le populisme, à la fin, le gagnant, c’est toujours l’extrême droite : il suffit de voir les ravages du populisme sanitaire aux Antilles, qui porte la gauche très haut au premier tour des dernières présidentielles, mais cela finit par un vote massif pour Le Pen au deuxième tour.

Évoquons aussi le populisme climatique, qui met en avant par exemple l’idée que 67 milliardaires émettraient autant de CO2 que 30 millions de Français en sous-entendant ainsi que cela solutionnerait 50 % du problème. C’est absolument faux. Le chiffre est farfelu. En réalité, leurs émissions propres correspondent à celles d’environ 100 000 Français, ce qui est déjà scandaleux. L’exagération vient du fait qu’on a tenu compte de toutes les productions industrielles qu’ils possèdent, productions que nous consommons tels l’acier et le ciment de nos logements, le pétrole brûlé dans nos voitures, etc.

C’est donc une présentation biaisée du problème. Dénoncer le train de vie des milliardaires – et il faut le faire, il faut légiférer – ne suffit donc pas pour ­résoudre la crise du climat… En effet, au-delà du symbole, on ne parle ici que de 0,1 % du problème.

La démagogie dans ce domaine provoque des ­dégâts durables : on se décrédibilise auprès des scientifiques et spécialistes qui connaissent le sujet, d’une part ; d’autre part, on prend du retard dans la bataille politique en se berçant d’illusions avec une solution toute trouvée.

Pour se relever, la gauche doit travailler à articuler science, travail et environnement, ce qui suppose de refuser toutes les formes de populisme.

Publié dans l'Humanité

13/05/2022

Charlie a LFI : Le communautarisme est plus rentable que la lutte pour la laïcité

Laicite.jpgReponse de Riss (charlie Hebdo) a la melenchonie
 
"On nous reproche souvent :
« Mais pourquoi, à Charlie, êtes-vous si critiques à l’égard de La France insoumise et de son leader ?
Car c’est aujourd’hui le seul parti en mesure d’obtenir des résultats électoraux qui permettent aux idées de gauche de reprendre la route du pouvoir. »
Effectivement, on peut comprendre que la prudence de Charlie à l’égard de cette organisation politique agace ses partisans, qui comptent dans leurs rangs des gens tout à fait respectables et aux convictions sincères.
Alors, on va vous dire pourquoi, à Charlie, il y a un malaise autour de ce parti politique.
Oui, un malaise.
 
D’abord, il faut être franc :
nous ne sommes pas objectifs comme pourrait l’être n’importe quel citoyen, car nous en sommes incapables.
On peut nous demander beaucoup de choses : d’être plus drôles, d’être moins cons, d’être plus intelligents, d’être plus radicaux, ou que sais-je encore ?
Mais il y a une chose qu’on ne pourra jamais faire : oublier. C’est au-dessus de nos forces.
Lors de l’enterrement de Charb, en janvier 2015, le leader actuel de La France insoumise avait prononcé un discours que les témoins présents jugèrent à la hauteur des événements qui venaient de nous frapper.
Avant d’être assassiné avec ses copains par des terroristes islamistes, Charb venait d’achever son opuscule Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes, qui dénonçait ceux qui jetaient de l’huile sur le feu, en excitant le ressentiment des musulmans après la publication des caricatures de Mahomet.
Quatre ans après eut lieu la fameuse manifestation contre l’islamophobie, où s’affichèrent des figures de la gauche dont ce même homme politique, leader de La France insoumise.
 
Les reporters de Charlie qui suivirent cette manifestation furent estomaqués de le voir défiler à deux pas de singuliers personnages à la barbe fournie qui brandissaient des mégaphones en criant
« Allahou akbar ».
Pas vraiment le genre de croyants modérés soucieux de respecter scrupuleusement la loi de 1905. Ce jour-là, Charb venait d’être enterré une seconde fois, enseveli par des considérations politiciennes et électoralistes contre lesquelles rien ne pouvait faire le poids.
 
L’appât du gain électoraliste était visiblement trop grand. Aux naïfs que nous avions été, la réalité nous rappelait qu’en politique la mort d’un homme, ça ne vaut rien. Mais passons sur ce détail.
 
Depuis 2015, notre journal a été dénigré et insulté par quelques membres de ce parti, nous traitant sur les réseaux sociaux de « pouilleux » et se targuant de « vomir Charlie ». L’un d’entre eux, député de La France insoumise, ayant ostensiblement manifesté son indifférence aux bricoles qui nous étaient arrivées un certain 7 janvier.
D’autres formations politiques ont dans le passé expulsé des militants pour moins que ça.
Visiblement, à La France insoumise, cela n’a dérangé personne, en tout cas pas ses dirigeants.
Mais passons sur ce détail.
 
Lorsqu’à l’Assemblée nationale fut débattu le texte de loi sur le séparatisme, le député de La France insoumise qui monta à la tribune balaya d’un revers de la main cette question en lui opposant le « séparatisme des riches ».
Instrumentaliser la question sociale pour évacuer un problème pourtant grave et bien réel aurait dû indigner n’importe quel militant de gauche réellement insoumis.
Eh bien, pas du tout, car pour gagner les 600 000 voix qui avaient manqué au leader de La France insoumise et qui lui auraient permis d’arriver au second tour de la présidentielle de 2017, ce parti décida d’aller les chercher dans les quartiers où la population musulmane est importante, ce qui a très bien fonctionné au vu des résultats obtenus dans certaines circonscriptions de la banlieue parisienne.
Face à la perspective de réaliser de bons scores dans ces départements, que vaut la question du communautarisme et du repli identitaire ?
Rien, bien évidemment. La France insoumise a adopté les mêmes méthodes que les fonds de pension américains :
il faut investir là où la rentabilité est la plus forte, et laisser tomber les placements qui ne rapportent pas assez.
Le communautarisme est plus rentable que la lutte pour la laïcité et contre le séparatisme, alors plaçons toutes nos billes là-dedans. Ce qui compte, c’est ce qui rapporte le maximum à nos élus-actionnaires, et surtout pas ce qui risque de faire fuir les électeurs-investisseurs. Mais passons sur ce détail.
 
Après la vague d’attentats qui frappa la France entre 2015 et 2021, qui tua 264 personnes et laissa estropiées pour le reste de leur vie des centaines d’autres,
La France insoumise n’a pas estimé nécessaire d’écrire une seule fois le mot « islamisme » dans son programme dont on n’a cessé de nous rabâcher qu’il était le seul crédible proposé à gauche.
Un détail, probablement, pour ce parti qui a l’ambition de diriger le pays et de régler toutes les injustices subies par les Français, sauf celles causées par cette idéologie totalitaire....
 
Il faut dire que le totalitarisme ne semble pas être la préoccupation majeure de cette formation politique qui réclame une VIe République plus démocratique, mais qui n’a jamais rien dit de vraiment hostile à l’égard de la Chine ou de la Russie, pour ne citer que ces deux grandes démocraties participatives. Mais passons sur ce détail.
 
Car il faut se tourner vers l’avenir et cesser de ressasser de vieilles histoires qui n’intéressent que les « boomers » décatis du siècle dernier que nous sommes et emmerdent la jeunesse moderne d’aujourd’hui.

lfi,communautarisme,laicité

Oui, il faut se tourner vers l’avenir qui vient de se réveiller cette semaine grâce aux magnifiques accords conclus entre les différentes formations de gauche.
La gauche, ou du moins ce qu’il en reste, possède enfin un programme vraiment de gauche, avec des mesures sociales ambitieuses qui aideront les plus faibles, des réformes qui rénoveront les services publics, des planifications qui lutteront efficacement contre le réchauffement climatique.
 
Qui aurait la folie de vouloir s’opposer à cela ? Personne à Charlie Hebdo, bien évidemment. Et pour ne pas entraver la marche inexorable de la gauche vers son inéluctable victoire, on nous demande d’oublier les souvenirs pénibles et les blessures toujours à vif.
Durant les négociations entre les différentes formations de gauche, l’amnésie a été marchandée contre quelques sièges à l’Assemblée.
Entre la mémoire et l’espoir, certains ont fait un choix digne d’un pacte faustien. Pour notre part, nous rejetons cette ignominie. Nous ne nous soumettrons ni aux islamistes ni aux négationnistes de l’Histoire récente.
 
Car au risque de déplaire, il nous semble que, malheureusement, la mémoire est souvent incompatible avec l’espoir. "
(Riss, Charlie-Hebdo, 12 mai 2022)

20:06 Publié dans Connaissances, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lfi, communautarisme, laicité | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!