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30/11/2023

Cyberharcèlement : comment les trolls LFI passent à l'attaque

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Sur X, anciennement Twitter, de nombreux militants de La France insoumise s’en prennent avec virulence aux journalistes non complaisants et aux responsables qui ne sont pas dans la ligne. La méthode en dit long sur le fonctionnement d’un mouvement qui prône pourtant l’humanisme et la démocratie…

Françoise Degois est une journaliste de gauche. Sur les plateaux de LCI ou de Sud Radio, elle est connue pour défendre avec passion Jean-Luc Mélenchon et la Nupes. Parfois seule contre tous. De quoi ravir les militants insoumis. Mais le 7 octobre, tout a changé.

Dans les heures qui ont suivi les attaques du Hamas, LFI a renvoyé l’agresseur et l’agressé dos-à-dos, tout en refusant d’utiliser le mot terroriste : "J’ai trouvé cela insupportable et moralement indigne, ça m’a déconcertée et je ne me suis pas privée de le dire." De journaliste "amie", elle est subitement devenue une ennemie à abattre pour les militants insoumis qui déploient l’une de leurs armes favorites : le cyberharcèlement sur X (anciennement Twitter).

Sur X, anciennement Twitter, de nombreux militants de La France insoumise s’en prennent avec virulence aux journalistes non complaisants et aux responsables qui ne sont pas dans la ligne. La méthode en dit long sur le fonctionnement d’un mouvement qui prône pourtant l’humanisme et la démocratie…

Françoise Degois est une journaliste de gauche. Sur les plateaux de LCI ou de Sud Radio, elle est connue pour défendre avec passion Jean-Luc Mélenchon et la Nupes. Parfois seule contre tous. De quoi ravir les militants insoumis. Mais le 7 octobre, tout a changé.

Dans les heures qui ont suivi les attaques du Hamas, LFI a renvoyé l’agresseur et l’agressé dos-à-dos, tout en refusant d’utiliser le mot terroriste : "J’ai trouvé cela insupportable et moralement indigne, ça m’a déconcertée et je ne me suis pas privée de le dire." De journaliste "amie", elle est subitement devenue une ennemie à abattre pour les militants insoumis qui déploient l’une de leurs armes favorites : le cyberharcèlement sur X (anciennement Twitter).

Les comptes de militants LFI sont faciles à reconnaître puisqu'ils recourent aux mêmes éléments de langage et aux mêmes emojis (lettre phi, triangle rouge ou encore tortue en référence à Jean-Luc Mélenchon qui s'est autoproclamé "tortue sagace")

Haro sur les journalistes déviants…

Françoise Degois n’est pas la seule journaliste à subir ce traitement. C’est également le cas d’Elsa Margueritat. Au cours de sa jeune carrière, elle a pigé dans plusieurs médias. Certains sont classés à gauche (Le Vent se lève, Le Média, Marianne), d’autres plus à droite (Le Figaro). Attachée à sa liberté de ton, elle a plusieurs fois émis des réserves sur la stratégie de LFI en prenant un ton sarcastique.

Conséquence, elle aussi reçoit depuis plusieurs années un traitement "spécial". Si certains messages remettent en cause sa probité ou ses qualités journalistiques, d’autres vont encore plus loin : "J’ai par exemple reçu des allusions sur ma vie privée ou des appels au viol."

Les journalistes les plus harcelés sur les réseaux sociaux ont globalement un point commun que remarque Françoise Degois : "Ils sont plutôt marqués à gauche car ce sont les critiques venant de ce type de profils qui font le plus de mal." En somme, le cyberharcèlement vise moins l’opposition du centre ou de droite que ceux qui connaissent la maison et critiquent son fonctionnement. Cela vaut pour les journalistes, mais aussi pour les militants et les anciens responsables.

"J'ai reçu des allusions sur ma vie privée ou des appels au viol non sanctionnés par LFI"

… et les militants "traîtres à la cause"

Ce n’est pas Georges Kuzmanovic qui dira le contraire. Dans la galaxie Mélenchon, le quinquagénaire a longtemps fait figure d’historique. Il est l’un des premiers à rejoindre l’ancien socialiste lorsqu’il lance le Parti de gauche en 2008, intègre son service d’ordre puis devient le "Monsieur Défense et questions internationales" du triple candidat à la présidentielle avec qui il se lie d’amitié.

Puis survient l’après-campagne de 2017 et la question qui hante Jean-Luc Mélenchon : où trouver les 600 000 voix qui ont empêché l’accès au second tour ? Le chef insoumis estime qu’elles sont dans les banlieues et dans la jeunesse des grandes métropoles. La ligne idéologique change du tout au tout. De laïque, elle prend un tournant plus communautariste, abandonne les références à "l’ancienne gauche" pour s’ouvrir aux questions sociétales et aux idées en vogue dans la gauche anglo-saxonne. Ce qui fait tiquer la vieille garde victime d’une purge sur la période 2018-2019.

Les Charlotte Girard, Hélène Franco, François Cocq, Thomas Guénolé, Georges Kuzmanovic et autres compagnons de route sont excommuniés dans le bruit et la fureur. Puis immédiatement remplacés par des profils plus jeunes et malléables. Vindicte, mépris du Patron, fausses accusations d’agressions sexuelles, cyberharcèlements font partie des méthodes. "Dans les mois qui ont suivi mon départ, j’ai reçu des dizaines de messages chaque jour me traitant de traître, de nazi, de xénophobe, de facho. À la longue, c’est psychologiquement usant", se remémore l’ancien mélenchoniste qui a désormais créé son propre mouvement baptisé République souveraine.

"Il existe des groupes Discord ou Telegram dans lesquels les tweets considérés comme mauvais sont partagés, ce qui incite aux attaques"

Des attaques sur commande ?

En somme, les raids digitaux contre les personnalités portant un regard critique sur la stratégie du mouvement sont une arme en vogue chez les mélenchonistes. Restent les questions qui fâchent. Ces attaques sont-elles commanditées en haut lieu et coordonnées ? Les agresseurs sont-ils des chatbots ou de vrais militants ?

Pour le moment tout est flou, rien n’est prouvé mais certains témoignages sont troublants. Ainsi, Elsa Margueritat a noté qu’un message sur X peut passer plusieurs heures sans commentaires malveillants. Ces derniers arrivant d’un seul coup "par vague" avec les mêmes éléments de langage. "Il est troublant par exemple que le qualificatif de peste brune pour me désigner soit arrivé subitement et massivement."

Pour bien connaître les arcanes insoumises, Elsa Margueritat sait qu’il existe des "groupes Discord ou Telegram dans lesquels les tweets considérés comme mauvais sont partagés, ce qui incite aux attaques". En revanche, elle n’est pas en mesure de deviner si cela est téléguidé par des responsables LFI. Après plusieurs messages la menaçant de viol elle a tout de même alerté le comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles du parti. "La responsable, très sympathique au demeurant, m’a indiqué qu’elle ne pouvait rien faire."

De son côté, Georges Kuzmanovic l’assure : "Oui, les opérations de cyberharcèlement étaient initiées par les responsables du parti." Décidé à ne pas se laisser insulter sans riposter, l’ancien ami de Jean-Luc Mélenchon a fait appel aux services d’une entreprise spécialisée pour le prouver. "Bon, il s’est avéré que les adresses IP d’où partaient certains messages venaient du bureau de deux députées LFI à l’Assemblée nationale, j’ai toutes les preuves." Preuves remontées directement à Jean-Luc Mélenchon et Manuel Bompard en menaçant de tout déballer publiquement si la situation continuait. "Drôle de coïncidence, le lendemain, le harcèlement a cessé. À l’époque, c’était un truc d’amateur qui s’est professionnalisé."

Françoise Degois, de son côté, estime qu’un bon nombre d’attaques sont aiguillées par un certain Bastien Parisot, responsable des campagnes numériques de La France insoumise. "C’est lui qui coordonne la riposte numérique et la veille sur les réseaux sociaux. Même si je n’ai aucun moyen de prouver quoi que ce soit, j’ai des antennes dans le parti, je sais d’où ça vient", confie la journaliste qui a directement appelé l’intéressé. Si les attaques ont depuis baissé en intensité, elles existent toujours. La cause n’est pas les chatbots, un cabinet fantôme ou des usines à trolls. D’après tous les témoins interrogés, c’est le fonctionnement inhérent à LFI qui explique tout cela.

Haine de la presse, vindicte contre les camarades émettant des doutes, langage agressif sont des pratiques répandues dans les hautes sphères. Cela déteint sur les militants et favorise le cyberharcèlement

Copier le maître

D’une certaine manière, le fonctionnement de LFI est basé sur une imposture. Si le parti se présente comme démocratique, gazeux, pluraliste, il est en réalité très structuré, sans courants, sans adhérents. "Au sommet de la pyramide trône Jean-Luc Mélenchon et un petit cercle de très proches qui se renforce en s’épurant et exige une discipline totale pour monter dans les échelons", explique Georges Kuzmanovic, fin connaisseur des rouages insoumis.

Pour être bien vu des autres militants, obtenir des responsabilités dans l’organisation, mieux vaut être en symbiose avec Jean-Luc Mélenchon. Or, ce dernier a de longue date pris l’habitude de houspiller la presse et les journalistes. Mais aussi de se montrer impitoyable avec les personnes émettant de simples réserves stratégiques. Jean-Luc Mélenchon se veut également le chantre de la "conflictualisation" ou du "parler cru et dru".

Haine de la presse, vindicte contre les anciens amis émettant des doutes, langage agressif sont des pratiques répandues dans les hautes sphères. La sémantique mélenchoniste ruisselle chez les cadres moyens et les militants. Ce qui explique les offensives de la part de responsables qui ne prennent pas la peine de se cacher puisqu’ils se savent soutenus en haut lieu.

Un cas est particulièrement illustratif, celui de Mathieu Garnier, ancien candidat LFI en Seine-et-Marne aux dernières législatives, aujourd’hui assistant parlementaire de la députée Ersilia Soudais. Pendant des mois, il a envoyé à visage découvert des messages odieux et agressifs à des dizaines de journalistes, dont l’auteur de ces lignes. Ces pratiques ayant été dénoncées publiquement, il a fermé son compte mais reste toujours au service de sa députée qui semble n’y voir aucun problème.

Technique infructueuse

Ces attaques sont-elles efficaces ? Oui et non. Aucune des personnes cyberharcelées n’a l’intention de brider sa parole. Dans un style franc et sans filtre qui la caractérise, Françoise Degois assène : "Je m’en fous, ça ne me touche pas, je ne fais pas du journalisme pour flatter des militants et un appareil !" Idem du côté d’Elsa Margueritat qui partage avec Georges Kuzmanovic la même conviction : Le but du cyberharcèlement des Insoumis n’est pas de faire capituler les cibles mais de montrer aux militants ce qui arrive si l’on s’écarte du droit chemin et que l’on veut faire preuve d’indépendance d’esprit.

"Les militants vivent dans une bulle. Ils restent souvent entre eux, se suivent sur les réseaux, ont leurs propres médias, leur propre vérité, se sentent seuls contre tous"

Thérapie de groupe

"Les militants sont souvent très engagés, donnent énormément de temps à l’organisation, y ont la plupart de leurs amis, fréquemment leur conjoint", théorise Georges Kuzmanovic qui estime qu’un militant qui dévie risque de perdre ses proches et de se faire harceler. Pour avoir la paix, mieux vaut donc trouver des cibles et s’acharner avec la meute.

Elsa Margueritat abonde : "Ils restent souvent entre eux, se suivent sur les réseaux, ont leurs propres médias, leur propre vérité, se sentent seuls contre tous, ce qui crée une appartenance communautaire forte." Un vase clos propice au contrôle des camarades, à la violence verbale. Nul besoin d’usine à trolls et de faux profils. Jean-Luc Mélenchon a créé un cocktail parfait pour s’assurer la fidélité et la combativité de ses troupes : un zeste de management toxique en vogue dans certaines entreprises, une pincée de trotskysme lambertiste, un soupçon de "centralisme démocratique" communiste, un culte du chef dans les règles de l’art ! Dans une organisation de ce type, le cyberharcèlement est assumé et fait office de rite d’appartenance. Cocasse pour un parti qui prône l’humanisme et la démocratie…

Lucas Jakubowicz

Source Décideurs Magazine

17:46 Publié dans Actualités, Cactus, Connaissances | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lfi, réseaux | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

19/08/2023

Paris 2024 : est-il normal de faire appel à des bénévoles pour les JO ?

JO de Paris

Le député de La France insoumise (LFI) Alexis Corbière a demandé que les 45 000 volontaires qui participeront à l’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 puissent être rémunérés. Alors que le Comité d’organisation des JO a enregistré « plus de 300 000 candidatures » de bénévoles, l’élu met en perspective leur situation avec « les milliards » que va rapporter l’événement. 

« Le bénévolat est dans les gènes de ce genre de manifestations sportives, en particulier les Jeux olympiques. Lors de toutes les dernières éditions des JO, les organisateurs se sont beaucoup appuyés sur des bénévoles, cela fait presque partie de la tradition olympique. Sans cela, les dépenses seraient encore plus importantes, ou les déficits encore plus conséquents. Il est difficile de donner un chiffre, mais le surcoût serait forcément élevé s’il fallait rémunérer tous les bénévoles, compte tenu des coûts salariaux en France. S’ils demandent à être rémunérés, cela va mettre en péril l’équilibre financier des organisations, pas seulement celui des Jeux. Il en va de même pour les petites organisations, qui ont des recettes bien moindres. Pour les événements sportifs, c’est une bombe à retardement.

Cela étant dit, on ne peut pas être insensible à ce débat sur le bénévolat aux Jeux si l’on considère le montant des rémunérations des membres du Comité d’organisation. Cette masse salariale est substantielle. Non seulement les bénévoles ne sont pas rémunérés, mais certains doivent débourser des sommes importantes pour se déplacer à Paris et s’y loger. Dans ce contexte, le déséquilibre entre les propriétaires de logements qui vont gagner beaucoup d’argent en les louant pendant les Jeux et la situation de gens pleins de bonne volonté qui vont payer pour se loger est aussi un peu choquant.

La contrepartie de pouvoir vivre les Jeux

Pour certains bénévoles, les Jeux sont un sacerdoce. À côté de cela, pour beaucoup, ce sera un grand moment. La contrepartie, pour eux, est de pouvoir vivre l’événement de l’intérieur. Le discours selon lequel ils bénéficient d’une rémunération non pécuniaire en prenant part à cet événement peut s’entendre. C’est aussi une activité valorisable sur un CV pour des jeunes, parce que ce sont des événements positivement connotés. C’est une sorte d’investissement pour être mieux payé dans l’avenir. Chacun va trouver des éléments de satisfaction. Face à cette réalité, il y a effectivement une forme d’exploitation de la ressource représentée par les bénévoles. Car il faut aussi être très honnête : certaines tâches sont particulièrement ingrates. Si les uns vont être au contact des athlètes, d’autres vont être en dehors des enceintes, au milieu de la foule pour la guider.

Ce genre de polémique a déjà existé par le passé, et il est difficile d’avoir une position tranchée sur ce sujet. On ne peut pas être tout noir et tout blanc. On est dans un débat politique. Mais c’est pareil pour les associations. Le travail effectué par un associatif est parfois à la limite du service marchand, alors que les associations ont aussi des salariés. Qu’est-ce qui fait qu’untel est bénévole et que tel autre est salarié, avec des tâches finalement assez proches ? On est dans cette espèce de frontière entre le marchand et le non-marchand, qui n’est pas complètement étanche et qui est difficile à fixer. »

 

11:51 Publié dans Actualités, Connaissances, Jeux, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jo de paris | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

25/07/2023

Députés, un été pour sonder les Français

députés, Jean Marc TellierDéputés, un été pour sonder les Français : « Même quand on se fait engueuler, il faut savoir écouter » 

Reportage La Croix

En caravane ou à vélo, dans les fermes ou sur le parking des supermarchés, des députés comptent profiter de la pause estivale pour sillonner leurs circonscriptions, à la rencontre de leurs administrés et à la recherche d’idées susceptibles d’inspirer de futures propositions de loi.

  • Antoine Oberdorff

Après un dernier tour de piste pour voter le projet de « loi d’urgence » de reconstruction post-émeutes, le dimanche 23 juillet a marqué formellement la fin de l’année législative. Voilà les députés libérés de leur obligation de présence à Paris. L’occasion, entre deux semaines de vacances, d’un retour en circonscription pour sonder les Français.

Sitôt la session terminée, le député PCF du Pas-de-Calais Jean-Marc Tellier partira avec sa caravane à la rencontre des classes populaires dans la région de Lens. Les lieux d’échanges ont été choisis pour faire écho à la préoccupation du moment : sur le parking de l’Intermarché de Noyelles-sous-Lens ou devant le Lidl de Sallaumines, l’élu communiste militera « contre la vie chère ». « On ne veut pas l’aumône ! On veut de vrais salaires et de vraies pensions », peut-on lire sur le tract qu’il compte y distribuer.

« Du plaidoyer à portée de caddie, à portée de gifles aussi »

« Déjà que les gens étaient pris à la gorge, je n’ose même pas imaginer la situation à partir du 1er août avec l’augmentation des tarifs de l’électricité », s’inquiète Jean-Marc Tellier. Sa réponse à la crise sociale ? « Faire du plaidoyer à portée de caddie, à portée de gifle aussi », sourit l’ancien maire d’Avion, dont la circonscription jouxte celle de Marine Le Pen. « S’entendre dire par un ouvrier à la retraite que la gauche l’a abandonné, forcément ça fait mal », reconnaît ce fils de mineur.

« Qu’importe l’adversité, les préjugés sur l’assistanat ou l’immigration, devant le ressentiment, on ne peut pas faire la sourde oreille », pour Philippe Brun (PS), élu de justesse face à une candidate RN dans l’Eure. De l’étude du carnet de terrain de son illustre prédécesseur Pierre Mendès France, le jeune député socialiste a tiré un enseignement : « La politique ne peut pas se faire exclusivement en chambre. »

Concrètement, cela se traduit par l’organisation de réunions hebdomadaires dans les 83 villages de sa circonscription. Mais aussi l’indémodable porte-à-porte dans les quartiers populaires de Val-de-Reuil, durement touchés par les émeutes, où près d’un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté. « Même quand on se fait engueuler, il faut savoir écouter les gens, les laisser dérouler le fil de leur colère. »

Des ateliers législatifs citoyens

Plutôt que d’apparaître comme un « donneur de leçons » – sa hantise –, Philippe Brun tient des ateliers législatifs citoyens pour coécrire des amendements sur des thématiques tels que les déserts médicaux, le handicap, ou encore les familles monoparentales. « Le texte sur les tarifs réglementés de vente d’électricité pour les PME (adopté par l’Assemblée début mai, contre l’avis du gouvernement, NDLR), je le dois à un boulanger d’Heudreville-sur-Eure, raconte-t-il. Il n’avait jamais participé à une réunion politique. Ce soir-là, il a dit ce qu’il avait sur le cœur. À commencer par son angoisse de devoir plier boutique. »

Pour ces élus, l’itinérance est une méthode, « un moyen d’ouvrir la boîte à idées », selon Christophe Blanchet (MoDem). Début août, ce député du Calvados, amateur de défis sportifs, enfourchera son vélo au départ de la station balnéaire de Merville-Franceville pour visiter les 117 communes de sa circonscription. Avec un objectif : découvrir les initiatives en faveur du développement durable. Chaque fin d’étape sera marquée par la tenue d’un débat citoyen devant la mairie de la ville d’arrivée.

Un tour de France des fermes

Dépassant les frontières de sa circonscription, le député de l’Aisne Julien Dive (LR) s’est lancé dans un tour de France des fermes, entrepris début juillet avec une douzaine de collègues. Une manière de remonter aux racines du malaise agricole, puis d’esquisser des solutions. « Face à moi, j’ai des agriculteurs qui subissent un agribashing permanent de la part de la Nupes », déplore ce jeune député de droite, qui s’inquiète d’un « rejet croissant des contraintes européennes ».

Qu’il s’agisse de paysans en polyculture élevage dans l’Indre ou de maraîchers ardéchois, les mêmes problématiques reviennent : la difficulté de s’installer, l’importation de denrées agricoles hors des standards de l’UE vécue comme « une injustice » par les producteurs, ou encore les actions de sabotage des écologistes assimilées aux pillages durant les émeutes.

À partir des doléances récoltées, Julien Dive compte rédiger un livre blanc pour l’avenir du monde agricole. Le tout en amont de la loi d’orientation et d’avenir agricole, examinée fin 2023 au Palais-Bourbon. Le retour à Paris se prépare dès maintenant.

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Dans l’hémicycle, une année pied au plancher

Depuis juin 2022, les députés ont été invités à siéger plus de 1 194 heures – contre 1 057 heures pour la session ordinaire précédente.

17 motions de censure ont été débattues et le gouvernement a engagé sa responsabilité, par le recours à l’article 49.3, à 11 reprises.

45 projets de loi et 29 propositions de loi ont été définitivement adoptés – soit vingt textes de plus que lors de la session 2022-2023, d’après les données arrêtées par la présidence de l’Assemblée nationale au 18 juillet.

 

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13/07/2023

"Le rassemblement de la gauche républicaine s’effectuera autour de Fabien Roussel et du PCF"

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La société fraternelle des amis de l’égalité explique pourquoi Fabien Roussel a eu, à ses yeux, la meilleure réaction après la mort de Nahel et les émeutes. Pour la fraternité de francs-maçons, le secrétaire national du Parti communiste français (PCF) serait le mieux placé en vue de la constitution d'un nouveau Front populaire.

La société fraternelle des amis de l’égalité explique pourquoi Fabien Roussel a eu, à ses yeux, la meilleure réaction après la mort de Nahel et les émeutes. Pour la fraternité de francs-maçons, le secrétaire national du Parti communiste français (PCF) serait le mieux placé en vue de la constitution d'un nouveau Front populaire.

Car il faut bien l’admettre, notre pays sort tout juste d’une crise qui aurait pu nous mener tout droit à la guerre civile. Elle a débuté avec la mort du jeune Nahel, tué par un policier au cours d’un contrôle routier, consécutif à une conduite à risque dans les rues de Nanterre. Si l’enquête doit déterminer avec précision les conditions dans lesquelles cette tragédie est intervenue, les premières images dont nous disposons semblent accablantes pour le fonctionnaire de police. Dans notre démocratie, aucun dépositaire de l’ordre public n’a le droit de vie ou de mort sur un individu, sauf en cas de légitime défense.

Un comportement exemplaire

Suite à ce drame, pris au sérieux par le gouvernement, certains quartiers se sont embrasés dans nos villes. Des jeunes, parfois très jeunes, se sont livrés à des affrontements nocturnes avec les forces de police. Certains d’entre eux ont également procédé à la dégradation de biens, souvent publics, détruisant ce que certaines municipalités, en particulier communistes, avaient mis des années à construire contre beaucoup d’adversité politique.

« Il a dessiné un projet politique au service de l’émancipation humaine. »

Or depuis Jaurès, nous savons que les services publics constituent le patrimoine de ceux qui n’en ont pas. En agissant ainsi, ces jeunes ont annihilé les outils – peu nombreux dans certains quartiers – de leur émancipation. Pis, ils ont risqué leurs vies, tout comme celles des forces de l’ordre, de la majorité silencieuse de ces quartiers et des élus locaux, qui firent preuve d’une dévotion extraordinaire pour maintenir leurs villes à flot.

Le péril était imminent. Nombre de citoyennes et de citoyens étaient en attente d’un discours républicain, alliant exigences de paix civile, de justice et des préconisations visant à établir une véritable République laïque et sociale. Fabien Roussel a tenu la barre. Il a dénoncé sans ambiguïté l’atrocité dont a été victime le jeune Nahel. Il s’est opposé aux destructions nocturnes et aux actes nihilistes en tous genres. Il a soutenu les élus locaux. Puis, en homme d’État, il s’est employé à dérouler des propositions pour que la concorde et l’égalité des droits s’appliquent sur l’ensemble du territoire national. Il a dessiné un projet politique au service de l’émancipation humaine.

L'importance d'un nouveau Front populaire

Qui peut en dire autant sur l’échiquier politique ? Pas la France insoumise (FI), laquelle, en refusant d’appeler au calme, s’est durablement compromise, pensant à tort que cette attitude lui serait profitable sur le plan électoral. Il n’en est rien, comme en attestent les enquêtes d’opinion qui démontrent que le comportement des élus FI a été très mal perçu, en particulier chez les électeurs de gauche. Dans la chaleur de cette crise, les masques sont tombés une bonne fois pour toutes. Il est désormais certain que le rassemblement de la gauche républicaine s’effectuera autour de Fabien Roussel et du Parti communiste français (PCF).

« Rassemblons ce qui est épars. »

Cette exigence a été formalisée par Fabien Roussel lui-même dans un entretien accordé sur RMC : «  Je veux une gauche qui remet en cause ce système économique, une gauche qui ne cède rien aux valeurs de la République, qui défend la justice, l’égalité, mais aussi l’ordre et la sécurité. Cette gauche-là, elle existe dans notre pays, ce n’est pas celle que représente la France insoumise et une partie de ses députés. Il y a chez les insoumis, les verts, les socialistes, des militants, des élus, des électeurs qui souhaitent que cette gauche-là existe.  »

Cet espace, à l’instar de ce que fut le Front populaire, doit être construit rapidement si l’on veut empêcher notre République de finir dans les mains de Marine Le Pen et du Rassemblement national.