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21/12/2014

JEFF KOONS : Une œuvre lisse ? Comme une eau qui dort

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Avec Antiquity 3, (2009-2011), point de Cicciolina, mais de recyclage du mariage de figures antiques avec la modernité.

La rétrospective Jeff Koons au Centre Pompidou jalonne de façon très pertinente le parcours de l’ancien trader 
devenu un artiste américain un peu trop tranquille.

La rétrospective Jeff Koons qui vient d’ouvrir au Centre Pompidou connaîtra un beau succès de fréquentation et alimentera de sempiternelles polémiques et critiques : Koons gagne beaucoup d’argent, c’est une entreprise qui travaille pour lui, les objets qu’il met en circulation ne sont que des objets de la vie courante ou leurs copies surdimensionnées, des doubles de statues antiques connues. Tout cela est vrai mais appelle d’emblée quelques remarques.

Picasso aussi gagnait beaucoup d’argent. à quelques exceptions près, les grands artistes, une fois reconnus, ont généralement gagné de l’argent et, qu’on le veuille ou non, un artiste doit vivre et existe avec et par le marché de l’art. Van Gogh est aussi mort de ne pas vendre. Koons est à la tête d’une entreprise. C’est vrai, mais Rubens aussi l’était avec une trentaine de personnes et n’hésitait pas dans un tableau qu’il signait de sa main, à faire appel à tel ou tel peintre spécialiste de telle ou telle figure.

Tous les peintres, sauf exceptions là encore, de la Renaissance au XIXe siècle sont à la tête d’importants ateliers. La figure de l’artiste mourant de faim seul dans sa mansarde pour y créer une œuvre géniale est une vision romantique et datée, de la seconde partie du XIXe siècle aux années 1950 ou 1960.

Un Américain pas du genre à chercher midi à 14 heures

On peut donc passer au troisième point. L’œuvre de Jeff Koons.

La rétrospective de Pompidou, avec un parcours chronologique commenté à chaque nouvelle étape, est pertinente. Désormais directeur du Centre, Bernard Blistène en est le maître d’œuvre, fort d’un travail de plus de trois ans au plus près de l’artiste et de ses œuvres, non sans mettre le doigt sur la complexité de ce qui se présente d’emblée comme un monde lisse et enchanté, n’hésitant pas à citer dans le texte qui ouvre le catalogue la chanson de l’Île aux enfants.

Héritier en un sens de Marcel Duchamp, Koons n’est pas Duchamp. Entretenant un rapport avec les objets de la vie quotidienne et l’argent le faisant ressembler à Warhol, Koons n’est pas Warhol. Il ne partage pas a priori le questionnement intellectuel du premier et l’univers d’ombres du second.

L’ancien trader de Wall Street, âgé aujourd’hui de cinquante-neuf ans, et qui décide à la fin des années 1970 de se lancer dans l’art, se présente sans mystère comme un Américain propre sur lui, bien coiffé, pas du genre à chercher midi à 14 heures. Il commencera par exposer tout simplement des aspirateurs dans des vitrines, puis des ballons de basket en suspension, également dans des vitrines, puis des pubs pour des boissons, remarquant simplement au passage, l’air de ne pas y toucher, qu’elles ne sont pas conçues de la même façon en fonction des couches sociales, voire des « classes » auxquelles elles s’adressent.

Il passe ensuite à des reproductions agrandies de statuettes de l’art populaire comme à des sculptures kitchissimes.

La plus célèbre est celle représentant Michael Jackson et son singe, exactement conçue comme un bibelot en porcelaine dorée d’un incroyable mauvais goût que l’on place sur une cheminée. Il fait réaliser par ses équipes de grands tableaux au fini impeccable représentant des paysages jouets peuplés de Playmobil.

L’Américain sans histoires, pourtant, n’hésitera pas, lorsqu’il vit une relation passionnée avec la Cicciolina (qui lui soustraira par la suite leur enfant), actrice porno puis parlementaire, à mettre en scène leur relation en photos et sculptures très hard. Ce n’est pas cela qui est pornographique, dira-t-il en substance, mais le monde.

La cloche de la liberté que l’on découvre plus loin est fêlée et les reproductions de statues de l’avant-dernière partie du parcours, d’une exceptionnelle perfection formelle et représentant parfois des années de travail de son atelier, semblent émerger, par leurs arrondis et leur hyperbrillance, de rêves incertains, comme de passage dans notre conscience. L’œuvre de Koons est lisse, à peu près comme une eau qui dort.

Jusqu’au 27 avril 2015. Catalogue édité par le Centre Pompidou, 
314 pages, 44,90 euros.
 
Maurice Ulrich, l'Humanité

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29/11/2014

MOSAIK RADIO : MUSIQUES ET INFORMATIONS

Le groupe E-Mosaïque se renforce avec une nouvelle radio présente sur tous ses blogs et qui diffusera essentiellement de la musique d'ambiance très diversifiée, des flashs d'informations, des magazines d'actualités .

L'objectif pour son maintien impératif est d'obtenir une audience cumulée d'au moins 300 heures par période de 24h. Nous comptons bien sûr sur vous pour atteindre cet objectif. L'idée est également que chacun d'entre vous devienne programmateur de cette nouvelle radio en proposant chanteurs et chansons.

Mosaik Radio, la radio de toutes les musiques, de toutes les actualités !

26/11/2014

INTERACTIF. Inégalités : le rapport alarmant dressé par Oxfam

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Selon une étude de l'ONG Oxfam, 70% de la population de la Terre vit dans un pays où l'écart entre les riches et les pauvres est plus important qu'il y a trente ans.

La famille de Liliane Bettencourt, héritière de L'Oréal, est tellement riche qu'il lui faudrait 102 ans pour dépenser sa fortune, à raison d'un million de dollars par jour. Un constat sidérant, mais qui n'est qu'un exemple parmi d'autres évoqués dans le rapport coup de poing que publie ce jeudi Oxfam sur les inégalités dans le monde. A ceux qui en doutaient encore, l'ONG spécialisée dans la lutte contre la pauvreté prouve, au fil de ces 156 pages étayées par une multitude d'études économiques, l'effarante poussée des inégalités à travers le monde.

70% de la population de la Terre vit ainsi dans un pays où l'écart entre les riches et les pauvres est plus important qu'il y a trente ans.

Pays développés ou en voie de développement, les inégalités se retrouvent partout : une poignée d'individus détient la majorité des ressources. La n'y échappe pas : «Les 1% les plus riches possèdent autant que les 70% les moins aisés de la population. Les fortunes cumulées des familles Bettencourt et Arnault représentent autant que ce que possèdent les 20 millions de Français les plus pauvres», indique Nicolas Vercken d'Oxfam .

«Condamnés à rester pauvres de génération en génération

misere1.jpgDe manière générale, les 85 plus grosses fortunes mondiales détiennent autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale. La n'a rien arrangé, au contraire. Depuis, «le nombre de milliardaires dans le monde a pratiquement doublé, à 1645 personnes», rappelle l'organisation, qui ajoute : «La richesse cumulée des milliardaires a augmenté de 124% ces quatre dernières années», pour atteindre environ 4200 milliards d'euros.... soit deux fois le PIB de la France.

Le pire, c'est que le système ne permet pas aux plus mal lotis de s'en sortir, constate Oxfam. Ils sont «condamnés à rester pauvres de génération en génération», parce que «dans les pays riches comme dans les pays pauvres, les inégalités élevées ont réduit la mobilité sociale.» Même le rêve américain n'est pas épargné. Aux Etats-Unis, près de la moitié des enfants de parents pauvres auront de faibles revenus une fois adultes.

Surtout, cette aggravation des disparités nuit à la croissance globale, comme le rappelle l'ONG. «Dans les pays dans lesquels sévissent des inégalités économiques extrêmes, la croissance est de courte durée et la croissance à long terme est affaiblie». Les inégalités ont aussi des conséquences environnementales : les 7% les plus riches sont responsables de 50% des émissions de CO2, tandis que les 50 % les plus pauvres ne sont à l’origine que de 7 % des émissions dans le monde.

Créer un impôt pour les milliardaires

Pour expliquer cette situation, elle pointe le «capitalisme sauvage» et «la mainmise des élites sur le monde politique et le pouvoir». Elle fustige en particulier les exemptions et échappatoires fiscaux dont profitent les plus riches. Alarmiste mais pas fataliste, Oxfam préconise des solutions pour enrayer la spirale, notamment une révolution fiscale qui passerait par la création d'un impôt pour les plus riches.

Elle a calculé que taxer la fortune de tous les milliardaires à hauteur de seulement 1,5% permettrait de dégager 58 milliards d'euros. Suffisant à la fois pour combler les déficits de financement nécessaires à la scolarisation de tous les enfants et pour fournir une couverture santé universelle dans les 49 pays les plus pauvres.

Sébastien Lernould, Le Parisien

09:34 Publié dans Connaissances, Economie, Planète, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : riches, apuvres, misère | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

28/10/2014

PIQUE NIQUE OU DEJEUNER SUR HERBE !

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pique nique,déjeuner sur l'herbe,pendus,noirsDéjeuner sur l'herbe ou pique nique. Les deux expressions sont loin d'avoir la même signification et la même origine.

L'une est évocatrice et pleine de lumières, l'autre est tragique et noire.

LE DEJEUNER SUR L'HERBE

Le Déjeuner sur l'herbe est un tableau d'Édouard Manet datant de 1863, d'abord intitulé Le Bain, puis La Partie carrée, qui a provoqué un scandale lorsqu'il a été proposé au Salon de Paris. Il entra dans le patrimoine public en 1906 grâce à la donation du collectionneur Étienne Moreau-Nélaton1

La juxtaposition d'une femme nue « ordinaire », regardant le public, et de deux hommes tout habillés a suscité la controverse lorsque l'œuvre a été exposée pour la première fois au Salon des Refusés en 1863.

Sources Wikipédia

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PIQUE NIQUE

LES ORIGINES DU MOT PIQUE-NIQUE

pique nique,déjeuner sur l'herbe,pendus,noirs

LES ORIGINES DU MOT PIQUE-NIQUE

Quoi de plus champêtre et familial que ce terme que le monde entier a adopté !
 
Ses origines n’en sont pas moins sinistres. "Picnic" est une contraction de "Pick a nigger" "ramasser un nègre". Et le ramasser non pour l’inviter à une agréable partie de campagne mais pour le lyncher....

Contrairement à une idée reçue selon laquelle les lynchages seraient indissociablement liés à la période de la guerre de Sécession et de la Reconstruction, ils se sont poursuivis à haute échelle jusque dans les années 1930, sans disparaître totalement des traditions américaines.

Mais si certains s’opéraient dans le secret absolu et sous la protection des cagoules du Ku Klux Klan, d’autres se déroulaient au grand jour, occasions de véritables réjouissances.

On saucissonne et on boit de la bière devant des cadavres en train de se consumer sur les brasiers, devant des corps qui se tordent au bout d’une corde ou sous des fils de fers barbelés qui les ceinturent, on frappe avec des cannes plombées, on élargit les blessures au couteau, au tournevis, avec des ouvre-boîtes ou l’embout métallique d’un parapluie, on coupe des doigts, des oreilles ou des sexes pour les offrir autour de soi, on mitraille les victimes- trois mille huit cent trente-trois entre 1881 et 1940, dont 98% de Noirs- et les clichés pris se transforment en milliers de cartes postales.

Le lynchage, c’est la distraction des petites villes du Sud, mais l’Ouest et les grandes plaines s’y adonnent volontiers. On s’y rend en famille, il arrive que les journaux l’annoncent par voie de presse. Il n’est pas rare qu’au premier rang du spectacle des policiers hilares rient de toutes leurs dents. Ces festivités ont reçu deux noms, le "picnic" et le "Friday Night Boot Burnings" "La grillade du vendredi soir".

Il y a trois ans, quatre journalistes et historiens noirs ont publié aux Etats-Unis un livre intitulé "Without Sanctuary", au sous-titre éloquent : Le Lynchage aux Etats-Unis en cent trente photographies. Un document effrayant, bouleversant et un témoignage exceptionnel.

Certains, tout en confessant leur horreur devant les scènes ainsi exposées sous leurs yeux, jouent les autruches en se félicitant que ces pratiques barbares appartiennent à un passé révolu et proclament à l’envi qu’"il n’y a pas eu de lynchage en Amérique depuis près de cinquante ans". Or, les lynchages n’ont pas disparu.

Simplement, on ne pend pas toujours les Nègres, les Juifs, les Indiens, les Jaunes ou les Hispaniques. On plastique leurs maisons, on les abat au fusil d’assaut, on les frappe jusqu’à ce que mort s’ensuive à la batte de base-ball.

Le Centre pour un renouveau démocratique, basé à Atlanta, recensait cent vingt et un meurtres imputables à l’ultra-droite entre 1980 et 1986, deux fois plus pour les années qui ont suivi. Encore ne s’agit-il là que d’agressions et attentats à l’issue fatale. Mais les bons vieux lynchages à l’américaine n’ont pas disparu en 1968.

On se contentera de recommander la lecture du magnifique Freedom, une histoire photographique de la lutte des Noirs américains, parue en 2003 aux éditions Phaidon.

On n’y trouvera pas la photo du Noir traîné derrière la voiture de trois membres du Klan jusqu’à ce que mort s’ensuive au Texas en 1999, en revanche on y verra celle du jeune Michael A.Donald, 19 ans, qui, parti le 21 Mars 1978 acheter des cigarettes, fut retrouvé pendu et torturé à un arbre le lendemain. La scène se déroule à Mobile, Alabama, où on compta, de novembre 1980 à mai 1981, pas moins de "douze morts motivées par la haine raciale"

EXTRAIT DU DOCUMENT L’EMPIRE DU MAL ? Dictionnaire iconoclaste des Etats-Unis Auteur : Roger Martin