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14/06/2015

VISION DES FEMMES ET DE L'ORIENT !

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Tableau le plus cher au monde! Merci à Picasso, allié de la résistance algérienne, d'avoir métamorphosé le tableau "orientaliste" de Delacroix.

Inès Safi

"Dans l’écriture et l’art orientalistes, le harem est souvent dépeint comme un endroit où un grand nombre de femmes illettrées attendaient passivement l’occasion de satisfaire les besoins sexuels de leur maître. Les photographes orientalistes ont utilisé les images des femmes moyennes-orientales tantôt comme objets sexuels tantôt comme une métaphore de l’Orient.

« Les photographies orientalistes des femmes ont servi à définir l’altérité, à exprimer les fantasmes sexuels des hommes occidentaux d’une façon acceptable (parce que lointains et donc non menaçants) ; et de justifier le colonialisme en conjurant arriération, dépravation ou absence de la notion de temps chez les Moyen-orientaux ». Durant la période coloniale, la notion d’un Orient qui attend d’être pénétré par l’Occident était prédominante dans l’art, notamment la peinture, la photographie et la littérature. De plus, la féminisation du territoire liait métaphoriquement la conquête des femmes colonisées à la conquête du territoire indigène inscrivant ainsi les notions sexuées de conquête et d’assujettissement dans les fantasmes coloniaux.

Pour les féministes occidentales dont le but était d’atteindre l’égalité en Occident, la participation des femmes à la vie publique était perçue comme la condition préalable à toute émancipation. Elles ont ainsi mesuré le statut et le pouvoir des femmes dans les sociétés non occidentales selon le degré d’accès des femmes à la sphère publique et la mixité entre les sexes. Elles ont négligé le degré de l’influence sociale que les femmes musulmanes possédaient véritablement et n’ont pas prêté attention à la façon dont les musulmanes interprétaient leurs propres besoins et statuts.La perception des rôles de genre dans les sociétés européennes et colonisées a servi les prétentions à la supériorité des puissances coloniales et a justifié le colonialisme. Selon Leila Ahmed, « Les féministes occidentales étaient intégrées au service du colonialisme au même moment que les colonialistes combattaient le féminisme dans leurs propres sociétés ».

Contrairement aux présupposés selon lesquelles les femmes musulmanes étaient prisonnières du harem, beaucoup d’entre elles étaient présentes dans l’espace public, physiquement ou symboliquement, selon leur statut social. Les femmes paysannes et tribales (qui constituaient la majorité écrasante de la population féminine au dix-neuvième siècle) ou celles appartenant aux couches populaires urbaines exerçaient une activité économique. En Egypte par exemple, leur activité économique était soutenue par les réseaux locaux et informels des femmes plus aisées. Ces réseaux ont été d’ailleurs largement affaiblis suite à l’intégration centralisatrice de l’économie égyptienne au marché européen. Par ailleurs, différentes activités et pratiques sociales, y compris celle de l’observance religieuse, réunissaient les femmes de diverses origines et catégories sociales leur permettant aussi de forger des stratégies personnelles ou collectives susceptibles de mettre en question les rapports de pouvoir ou les inégalités sociales entre les sexes.

Les femmes aisées exerçaient un rôle économique, social ou politique (en tant qu’épouse ou mère du Sultan, des princes ou de l’élite politique) au sein d’un espace ségrégé (le harem) qui était pourtant lié à l’ensemble de la société. Pour l’historienne Leslie Pierce, le pouvoir des femmes de la maison ottomane était trop publiquement affirmé et trop solidaire de l’institution politique pour avoir été totalement illégitime. Elle précise par ailleurs que les femmes du harem n’étaient ni plus ni moins recluses que les hommes de rang correspondant. Se protéger des regards, dans la société ottomane, serait affaire de statut et non de sexe. À travers l’étude des archives juridiques ottomanes, Ronald Jennings montre que les femmes se présentaient devant les qadis (juges religieux) pour porter plainte, demander le divorce, la garde de leurs enfants ou leurs parts de l’héritage et qu’elles obtenaient souvent un jugement favorable.

Au dix-neuvième siècle et contrairement à leurs homologues européennes, les musulmanes restaient propriétaires de leurs biens et continuaient de les contrôler après le mariage. Les femmes aisées ne sortaient certes pas de chez elles du fait de leur rang social, mais interagissaient avec la société, y compris avec les producteurs et les commerçants. La présence de ces femmes à l’extérieur du foyer était assurée par leurs œuvres caritatives : la construction des fontaines, l’établis-sement des écoles religieuses ou des bains publics qui portaient leurs noms. Il s’agissait donc d’une autre méthode à travers laquelle les identités des femmes aisées orientales/musulmanes entraient dans l’espace public23.

Cependant, étant différente de l’expérience des occidentales, leur présence dans l’espace public n’était pas reconnue par les féministes eurocentristes dont les discours et les écrits ont souvent servi à justifier la guerre coloniale, ni par les féministes hégémonistes plus d’un siècle plus tard. Dans cette optique, elles ont qualifié le voile d’instrument de réclusion des femmes et de leur ségrégation sexuelle ainsi que symbole principal de leur statut inférieur. Dans les années 1930 et 1940, les féministes occidentales membres de International Alliance of Women et leur présidente Hanna Rydh ont accordé une importance primordiale à l’interdiction du port du voile. Leurs discours et textes qui insistaient sur le besoin des femmes musulmanes d’être « libérées » de leur voile en même temps que « de leurs oppresseurs » (à savoir leurs pères, frères ou époux) perpétraient le discours du colonialisme.

Cette position rappelle celle de Lord Cromer, Consul général britannique en Égypte de 1883 à 1907, convaincu de l’infériorité de l’islam et de la société musulmane et de ce qu’il appelait « l’esprit de l’oriental ». Il condamnait avec véhémence la façon dont l’islam traitait les femmes et estimait que le voile et la réclusion des femmes constituaient les entraves fatales à l’accès à la civilisation occidentale des Égyptiennes. Il estimait que ces femmes devaient être persuadées ou à défaut être forcées à devenir civilisées en abandonnant le port du voile. Mais Cromer a tout fait pour entraver l’accès des femmes égyptiennes à l’école et une fois en Angleterre, il a fondé la Ligue des hommes contre l’octroi des droits politique aux femmes britanniques.

Entre 1912 et 1950, Jus Suffrajii, l’organe de International Women’s Suffrage Alliance dont la plupart des postes de direction était occupée par les femmes européennes et américaines, a publié 27 articles qui reproduisaient les stéréotypes orientalistes sur l’ignorance, la passivité et la paresse des femmes du harem.Au fur et à mesure que les femmes occidentales s’approchaient de leurs objectifs (à commencer par le droit de vote et d’éligibilité), l’Orient leur est apparu de plus en plus arriéré. Ces féministes occidentales ont négligé les diversités historiques, les changements en cours dans les pratiques culturelles et des négociations politiques qui contribuent à changer le sens et la signification de ces pratiques. Elles ont ainsi substitué l’analyse essentialiste de genre à celle de l’essentialisme culturel estimant que l’abandon des modes de vie ancestrale était la condition préalable à l’émancipation des femmes musulmanes.

L’insistance sur la supériorité de la culture occidentale avait pour fonction de justifier le colonialisme. Cet autoportrait de la culture occidentale n’avait qu’une faible ressemblance avec les valeurs politiques et culturelles réellement existantes dans les sociétés occidentales. Ainsi, liberté et égalité pouvaient être présentées comme des valeurs paradigmatiques au moment où les nations occidentales étaient engagées dans l’esclavage, la colonisation et le déni de liberté et d’égalité à l’égard d’un large éventail de « sujets » occidentaux, y compris les femmes.

Les femmes étaient utilisées pour établir les identités raciales et pour construire un racisme apte à légitimer l’exploitation coloniale sur la base de la « mission civilisatrice ». Comme l’a précisé Ong, « Ces attitudes ethnocentriques sont colonisatrices et nient aux femmes vivant dans différentes sociétés leurs propres réalités et expériences dans la construction de genre et de sexualité et le droit de déterminer le sens et les buts de leurs vies »

Ces préjugés des féministes eurocentristes étaient partagés par les colonisateurs en Afrique : « La lecture des sociétés africaines selon le filtre des valeurs victoriennes aboutit au refus de connaître aux femmes un rôle actif dans les sociétés africaines tant sur le plan économique que politique. Elles furent privées de formes de pouvoir politique dont elles disposaient avant la colonisation (...) Les administrateurs marginalisèrent les femmes qui occupaient une place fondamentale dans la production agricole (…) Ils restèrent aveugles aux réalités de pouvoir qui concernaient certaines catégories de femmes en fonction de leur âge, de leur statut social ou encore de leur poids économique ».

25Les théories féministes post/dé-coloniale sont certes fragilisé le discours hégémonique en le décentrant mais elles n’ont pas encore réussi à transformer en profondeur la théorie féministe occidentalocentrique et ses militantes. Le soutien de nombreuses féministes Nord américaines et européennes à l’invasion américaine de l’Afghanistan, au nom de l’émancipation des femmes afghanes et de la sororité internationale, en est une illustration.

Ces attitude et démarche néo-coloniales entravent les femmes non-occidentales dans leur rôle de natives en tant que sujets historiques et dans leur démarche visant à ce que Aimé Césaire appelle « une réactivation du passé en vue de son propre dépassement », sans succomber à la nostalgie des origines."

Source (article entier et références): http://cedref.revues.org/603

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11:19 Publié dans Connaissances, Inès Safi, Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : harem, picasso, orient | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

17/05/2015

Les 1000 Britanniques les plus riches le sont deux fois plus qu'en 2009

grande bretagne,riches

Les Weston (ici Galen Weston) connaissent la plus forte progression par rapport à 2014. La famille d'industriels a vu sa fortune grossir de 3,7 milliards de livres et atteindre les 11 milliards cette année. (Crédits : Reuters) latribune.fr  |  26/04/2015, 17:44  -  179  mots Les 1000 personnes les plus fortunées résidant au Royaume-Uni possèdent 763 milliards d'euros au total, en 2015. Pour figurer dans cette liste, il faut disposer d'au moins 139 millions d'euros.

Les niveaux records des marchés boursiers mondiaux ont particulièrement stimulé les grandes fortunes britanniques, estime le Financial Times. En effet, désormais, les 1000 personnes les plus riches vivant au Royaume-Uni possèdent 547 milliards de livres (763 milliards d'euros), selon un classement paru dimanche 26 avril dans un supplément du Sunday Times. C'est plus du double par rapport à 2009 (112% de plus précisément), durant la crise financière.

Désormais, pour faire partie des 1000 britanniques les plus fortunées, disposer d'au moins 100 millions de livres (139 millions d'euros) est nécessaire. C'est 15 millions de livres de plus qu'en 2014.

Par ailleurs, le Royaume-Uni compte désormais 117 milliardaires en 2015, soit 13 de plus que l'année dernière.

Les grandes fortunes, boostées par les marchés boursiers

Len Blavatnik, le propriétaire de Warner Music est le britannique le plus fortuné. Il jouit d'une fortune estimée à 13,17 milliards de livres (18,4 milliards d'euros).

Les Weston connaissent, quant à eux, la plus forte progression par rapport à 2014. La famille d'industriels a vu sa fortune grossir de 3,7 milliards de livres et atteindre les 11 milliards cette année.

Article publié par la Tribune

13/05/2015

Ziad Medoukh : « À Gaza, on résiste pour exister et on existe pour résister »

ziad.jpgNeuf mois après la guerre de l'été 2014, dans quelle situation se trouve le peuple de Gaza aujourd'hui ? Entretien avec Ziad Medoukh, directeur du département de français de l’universite al-Aqsa dans la bande de Gaza, par Anouk Guine, maitre de conférences à la faculté des affaires internationales de l’université du Havre.

Parmi les attaques armées d’Israël contre la bande de Gaza, comment a été vécue celle de l'été 2014 ? Quel a été le bilan humain et matériel ?

Ziad Medoukh : Le bilan de 50 jours (juillet-août 2014) d’offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza a été le suivant: 2160 morts palestiniens, dont 570 enfants, 270 femmes et 110 personnes âgées suite à des bombardements et des attaques sanglantes; 11250 blessés, dont 2000 femmes, 450 personnes âgées et 3250 enfants; plus de 7900 raids israéliens partout dans la bande de Gaza; des quartiers totalement détruits et effacés de la carte, dont 6000 maisons détruites, 9000 d’entre elles endommagées; plus de 30000 personnes sans-abri; 73 mosquées détruites et 197 endommagées; deux églises bombardées; 5 pêcheurs, 18 journalistes, 20 ambulanciers et secouristes, et 12 agents municipaux tués; cinq universités, 150 écoles publiques et 10 écoles privées bombardées; 5 écoles de l’ONU visées; 32 écoles publiques et 27 crèches et jardins d’enfants détruits; 5 hôpitaux et 29 centres médicaux bombardés; 25 ambulances et 120 usines détruites; 3 banques visées; 2 hôtels bombardés; 60 bateaux de pêche détruits; 20 organisations et associations détruites; 30 postes de polices touchés; 50 bâtiments publics et 12 chaînes de radio et de télévision bombardées; la centrale électrique détruite; 40 puits d’eau, 13 cimetières et 9 stades bombardés; 25 clubs sportifs, 15 lieux et monuments historiques, routes et terrains agricoles, infrastructures civiles importantes détruits; destruction massive partout dans la bande de Gaza; les pertes économiques dépassent 5 milliards d’euros.

Le bilan est très lourd, notre population a vécu un nouveau drame, elle a essayé de supporter cette tragédie, mais rien n’était évident devant l'ampleur de cette attaque meurtrière qui a touché tout dans la bande de Gaza, une région sous blocus et en souffrance permanente.

Dans quelle situation économique et sociale se trouve la population de Gaza après cette attaque ?

Ziad Medoukh : La situation humanitaire est catastrophique, il y a une absence de perspectives même si l’on peut se féliciter de la solidarité familiale et sociale existante. Je vous renvois à mon article.

Après cette attaque, la population se trouve dans une situation terrible sur tous les niveaux. Les Palestiniens de Gaza paient les conséquences de cette agression.

Quelles ont été les conséquences politiques sur le plan international ?

Ziad Medoukh : La mobilisation populaire de solidarité avec la Palestine lors des évènements de Gaza, n'a pas été suivie par les instances internationales. Les choses bougent, mais lentement. La reconnaissance de la Palestine par quelques parlements européens est importante, mais les Palestiniens ont besoin de concret sur le terrain : un changement, la fin de l'occupation et la création de leur Etat libre et indépendant. Les Palestiniens comptent beaucoup sur l'Europe et sur la communauté internationale qui ne bouge pas assez pour arrêter leur souffrance et proposer une fin de la colonisation.

Que font aujourd'hui les Nations Unies et les ONG pour Gaza ?

Ziad Medoukh : Au niveau économique, elles sont très actives, mais au niveau politique, elles sont impuissantes. Il y a beaucoup de convois humanitaires qui entrent à Gaza via ces ONG et organisations internationales, mais les matériaux de construction sont souvent bloqués, et ces organisations n'arrivent pas à faire pression sur les Israéliens pour ouvrir les passages ou faire entrer les produits interdits. Malgré leurs besoins énormes au niveau humanitaire et économique, les Palestiniens cherchent une solution politique.

Quelles sont les activités de soutien psychologique menées au Centre de la Paix que vous avez créé à l'université Al-Aqsa de Gaza?

Ziad Medoukh : Après la fin de l'agression israélienne en août 2014, le centre de la paix a commencé un programme de soutien psychologique, au début pour les jeunes, puis il a formé une équipe de 7 étudiants qui organisent eux-mêmes des séances de soutien psychologique pour les enfants traumatisés partout dans la bande de Gaza, afin de redonner le sourire à ces enfants qui ont beaucoup souffert pendant les bombardements. En 5 mois, le centre a organisé 20 séances dans plusieurs structures, écoles et jardins d'enfants dans toutes les villes de la bande de Gaza, des actions soutenues par des associations et des personnes de bonne volonté dans le monde francophone, et appréciées par les enfants et leurs familles. Sur ce lien, vous trouvez toutes les activités du Centre de la paix: http://www.palestine-solidarite.org/centredepaix.sommaire.htm

Vous avez été invité à plusieurs reprises en France, notamment à l'université du Havre. Vous n’avez pas de problème pour vous déplacer ?

Ziad Medoukh : Pour la deuxième fois en trois mois je n’ai pas été autorisé à quitter la bande de Gaza via le passage d'Erez pour me rendre en France via la Jordanie. Je ne vous cache pas que je reçois presque tous les mois des invitations pour me rendre à l'étranger, notamment dans les pays francophones afin de participer à des colloques, conférences universitaires et des rencontres scientifiques et littéraires. Mais le blocus et la fermeture des frontières m'empêchent de sortir de Gaza, et cela malgré les efforts du Consulat de France. Mais tout dépend de la « bonne volonté » des autorités israéliennes. En France, j'ai toujours un programme très chargé: rencontres, conférences, entretiens avec les médias, réception par des élus, mais surtout des rencontre avec les gens, les solidaires et le mouvement de solidarité avec la Palestine. Le plus important c'est l'échange avec les gens, et passer le message sur la situation actuelle dans la bande de Gaza.

Comment expliquez-vous la capacité de résilience et de résistance des Gazaouis ?

Ziad Medoukh : Les Palestiniens de Gaza ont tout perdu: maisons, proches, travail, mais il reste l’espoir. C'est avec l'espoir qu'ils vivent et qu'ils résistent et existent. Ils vivent avec une volonté remarquable et une patience extraordinaire, ils ont une capacité de s'adapter à leur situation et contexte: ils vivent, ils attendent et ils espèrent! L'espoir est une maladie en Palestine et dans la bande de Gaza. On résiste pour exister et on existe pour résister.

Comment est-ce que le peuple de Gaza a réagi à l'attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier ? Comment est-ce que la couverture de ce journal publiée après l'attentat a retenti à Gaza ?

Ziad Medoukh : A Gaza, presque toute la classe politique et sociale a dénoncé l'attentat meurtrier contre Charlie Hebdo, y compris le Hamas. Il y a eu plusieurs rassemblements de solidarité avec la France devant l'Institut Français de Gaza, organisés par des ONG, des universités et des personnalités. La France est considérée comme un pays ami de la Palestine, et les Français sont de plus en plus solidaires de notre cause. Après, il y a eu des manifestations contre les caricatures, et pas contre la France, organisées à Gaza par quelques petits groupes. Le problème est que les médias étrangers se sont beaucoup intéressés à ces manifestations, mais pour les rassemblements de solidarité, il n'y a pas eu une vraie couverture médiatique.

Que pensez-vous de la dernière victoire électorale de Benjamin Netanyahou ?

Ziad Medoukh : La réélection de Netanyahou est un renouvellement du racisme et de l’apartheid dans une société israélienne qui bascule de plus en plus vers la droite et l'extrême droite. Les Israéliens ont choisi le camp de la guerre et de la violence, cette élection montre que le chemin pour la paix est encore long, et que le monde entier doit bouger et assumer ses responsabilités en imposant une solution pacifique.

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06/05/2015

Appel - « La Grèce, une chance pour l’Europe »

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Le collectif pour un audit citoyen de la dette publiquelance un appel à mobilisation «La Grèce, une chance pour l’Europe», signé par de nombreuses personnalités, des responsables nationaux d’organisations syndicales et associatives, et soutenu par des responsables politiques issus de toute la gauche.

Cet appel dénonce le discours de discorde entre les peuples européens porté par les institutions européennes qui accusent des «Grecs irresponsables» et menacent de les exclure de la zone euro. Il rappelle que les audits citoyens de la dette publique en cours dans plusieurs pays européens (dont la Grèce et la France) démontent les discours mensongers sur l’orgie de dépenses publiques qui aurait soi-disant provoqué la flambée des dettes.

Il demande instamment à François Hollande de s’opposer à l’étranglement financier de la Grèce et de la démocratie en Europe ; et conclut sur un appel à mobilisation pour la semaine d’action européenne contre l’austérité et en soutien au peuple grec, organisée par les mouvements sociaux européens du 20 au 26 juin dans toute l’Europe.

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La Grèce, une chance pour l’Europe

Le 25 janvier 2015, le peuple grec a pris son destin en main. Il a décidé d’en finir avec les politiques d’austérité qui l'ont humilié et plongé dans la misère. Dans les pays victimes de la Troïka et dans bien d'autres pays européens, la victoire de Syriza a été perçue comme un espoir d'en finir avec ces politiques profitables aux puissances financières, désastreuses pour le monde du travail et la société dans son ensemble.

Mais les institutions et les dirigeants européens refusent que le nouveau gouvernement applique ses engagements électoraux, comme le rétablissement du salaire minimum et des conventions collectives. Ils menacent d'interrompre le refinancement de la dette grecque, ce qui impliquerait le défaut de la Grèce et sa possible expulsion de l'euro. La Banque centrale européenne, outrepassant son mandat, a déjà coupé sa principale ligne de financement aux banques grecques. À l'évidence, il s'agit de faire un exemple pour montrer qu’il n’y a pas d’alternative possible.

Les grands médias ont relayé un discours de discorde entre peuples européens : les Grecs irresponsables voudraient continuer leurs excès et les faire payer aux contribuables des autres pays.

La réalité est bien différente. Comme le montrent les études et les audits citoyens de la dette qui se multiplient en Europe, partout l’explosion des dettes publiques est pour l'essentiel le résultat non d'une hausse des dépenses sociales mais de taux d'intérêts excessifs, du coût du sauvetage des banques sur fonds publics après 2008, et de la chute des recettes publiques. Celle-ci a elle-même résulté des cadeaux fiscaux au patronat et de l’évasion fiscale des riches, puis de la crise financière, et enfin de l’austérité qui détruit la société et bloque la transition écologique. En Grèce, une commission d’audit a été mise en place afin de faire la vérité sur la dette grecque.

Parlant de son élection en 2012, François Hollande disait qu'elle serait en Europe « un soulagement, un espoir, l'idée qu'enfin l'austérité ne pouvait plus être une fatalité». Aujourd'hui les dirigeants de l’Eurogroupe œuvrent à humilier la Grèce qui refuse cette fatalité. Face au chantage, le gouvernement grec a signé le 20 février un accord temporaire qui limite fortement ses marges de manœuvre. A l'expiration de cet accord en juin, de nouvelles négociations vont décider du sort de la Grèce et de l'Europe.

Nous demandons instamment à François Hollande de s'opposer à l’étranglement financier de la Grèce, ce double déni de démocratie par lequel il renie ses engagements devant les Français et nie le droit des Grecs à décider de leur destin. Nous appelons nos députés, élus de juin 2012, à se rappeler pourquoi et pour quoi ils ont été élus. Nous participerons aux actions conjointes organisées à la mi-juin à l'initiative des mouvements sociaux européens, à partir de nos villages et quartiers, de nos lieux de travail et d’étude, pour dire ensemble: nous sommes avec les Grecs pour la dignité et la justice, pour une autre Europe.

Premiers signataires:

Fatima-Ezzahra Ben-Omar (Les efFRONTé-e-s), Jean-Claude Chailley (Résistance Sociale), ​Thomas Coutrot (Attac), Jean-Baptiste Eyraud (DAL), Pascal Franchet(CADTM), Cécile Gondard-Lalanne (Solidaires), Elisabeth Gauthier (Transform​​),Bernadette Groison (FSU), Pierre Khalfa (Fondation Copernic), Bruno Lamour(Collectif Roosevelt), Philippe Martinez (CGT), Joëlle Moreau (AC!), Jean Rousseau(Emmaus International), Patrick Saurin (Sud-BPCE), Henri Sterdyniak (Économistes atterrés), ​Maya Surduts (Collectif pour les droits des femmes)​ ;

Christophe Alévêque (humoriste), Etienne Balibar (philosophe), Michel Broué(mathématicien), Alain Caillé (sociologue), Carmen Castillo (cinéaste), Patrick Chamoiseau (écrivain), Eve Chiapello (professeure en gestion),​ ​Benjamin Coriat(économiste),  ​Philippe Corcuff (sociologue), Alexis Cukier (philosophe),​ Frédéric Boccara (économiste), J​ean Gadrey (économiste), ​​Susan George (auteure), ​Alain Grandjean (économiste), Vincent Glenn (cinéaste, Coopérative DHR),​​ ​Jean-Marie Harribey (économiste), ​​Frédéric Lordon (économiste), Dominique Méda (sociologue),Edgar Morin (philosophe), Dominique Plihon (économiste), Yves Sintomer(sociologue), ​Patrick Viveret (philosophe), Sophie Wahnich (historienne, collectif Interdemos) ;

Avec le soutien de responsables politiques de gauche : ​Clémentine Autain (Ensemble​​),Olivier Besancenot (NPA), Eric Coquerel (PG),​ ​Emmanuelle Cosse (EELV), Gérard Filoche (PS), Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), Pierre Laurent (PCF​), Christian Piquet (GU), Laura Slimani (Jeunes Socialistes).

19:28 Publié dans Actualités, Connaissances, Economie, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : appel, grèce, pcf, cgt, économistes | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!