27/11/2020
Les 16 phrases mythiques de Diego Maradona
19:59 Publié dans Planète, Point de vue, Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maradona | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
08/11/2020
Le sénateur communiste Eric Bocquet propose une taxe exceptionnelle pour contraindre Amazon à la solidarité avec les commerces de proximité
Vous avez proposé cette semaine au gouvernement une taxe exceptionnelle sur Amazon. Quel serait son objectif ?
Eric Bocquet : Il s’agit d’alimenter un fonds d’aide d’urgence aux commerces de proximité impactés par la pandémie. Car, à l’inverse de ces derniers, les grands groupes du numérique bénéficient du confinement, notamment Amazon s’agissant de la distribution de marchandises, les livres, mais pas seulement.
Les résultats d’Amazon sont absolument astronomiques cette année : 73 % de valorisation boursière depuis janvier 2020, pour atteindre les 1 650 milliards de dollars, l’équivalent du PIB de la Russie. Au premier trimestre, ses rentes ont augmenté de 26 %.
L’idée est donc d’instaurer un principe de vases communicants. Une régulation est nécessaire : il faut solliciter la minorité de grands gagnants de cette pandémie pour soutenir la majorité de ceux qui en sont les perdants. Concrètement, il serait aisé pour l’État d’évaluer le chiffre d’affaires d’Amazon, puisqu’il paie la TVA. Il ne resterait qu’à définir un taux et une assiette pour mettre en œuvre cette contribution de solidarité que nous proposons.
La mobilisation s’accroît contre l’implantation de nouveaux entrepôts notamment dans le Grand Est. Quelle est l’ampleur de la distorsion par rapport au commerce de proximité ?
Eric Bocquet : Le deuxième scandale est fiscal : les trois quarts des bénéfices d’Amazon ne sont soumis à aucune imposition parce que l’entreprise a implanté deux filiales au Luxembourg.
Le tout, évidemment, avec l’accord bienveillant de ce pays qui pratique, au cœur de l’Europe, la concurrence fiscale à l’extrême. Amazon a d’ailleurs été désigné par les spécialistes comme l’entreprise du numérique qui a la politique fiscale la plus agressive. Comme l’Union européenne (UE) ne veut pas se mettre d’accord sur la taxation des Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon - NDLR) et laisse chacun jouer son propre plan fiscal, on est de fait dans une logique de compétition pour attirer les capitaux, les grands groupes en proposant des montages scandaleux qui créent une distorsion incroyable.
L’hypocrisie de l’UE touche à son comble avec beaucoup de discours sur cette question ou celle de la taxation des transactions financières, mais jamais rien qui avance. Le prétexte est toujours le même : ce serait trop compliqué. Les règles du jeu doivent changer, en particulier celle de l’unanimité. Sans remettre en cause la souveraineté fiscale des États, une majorité d’entre eux devrait pouvoir imposer des règles justes et équitables y compris aux multinationales.
Il est plus que tant d’ouvrir le chantier de l’harmonisation fiscale, sans lequel la règle de la concurrence libre et non faussée restera de mise. Le résultat est là : les financiers sont gagnants, les États et les peuples, eux, sont perdants.
Le gouvernement répond qu’il travaille à une taxe Gafa au niveau européen, qui, à défaut d’accord, serait instaurée en France. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, est même allé jusqu’à les considérer comme « des adversaires des États ». Pourquoi cela ne vous paraît pas suffisant ?
Eric Bocquet : Il ne faudrait pas s’arrêter au discours. Les prises de position volontaristes de Bruno Le Maire, nous les avons déjà entendues : on allait voir ce qu’on allait voir. Mais quand l’Allemagne dit non et que les États-Unis menacent de rétorsions les exportations françaises, on capitule. L’OCDE n’y arrive pas, le G20 non plus, l’UE ne veut pas y arriver.
Depuis 10-15 ans on nous raconte les mêmes sornettes et la situation s’aggrave. Il faut engager le rapport de force. L’opinion – le consommateur, le contribuable, l’électeur – doit s’emparer de ces sujets parce qu’on ne fera pas bouger les États sans volonté populaire forte d’avancer vers la justice fiscale. L’UE, et ses 500 millions d’habitants, n’est pas une petite entité dans le monde. Si elle décide d’entrer unie dans cette bagarre qu’est l‘économie, elle peut peser mais encore faut-il vouloir mener ce combat ensemble et dans l’intérêt général.
Je suis en revanche d’accord avec Bruno Le Maire lorsqu’il dit que ces grands groupes sont dangereux pour les États. Amazon investit dans la santé, Google s’intéresse à l’éducation… Ces groupes-là ont la puissance financière de beaucoup de pays, l’étape politique suivante est un monde où les affaires de 7 milliards d’humains sont gérées en direct – et sans impôts – par une centaine de multinationales en fonction, bien sûr, de leurs intérêts et non pas de l’intérêt général. C’est un enjeu politique et démocratique de fond.
12:30 Publié dans Actualités, Economie, Entretiens, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eric bocquet, amazon, commerce | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
29/10/2020
À Gaza : Ziad Medoukh, un géant de la non-violence
17:53 Publié dans Actualités, Entretiens, Histoire, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ziad medoukh | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
24/10/2020
Boualem Sansal écrivain Algérien : L’islamisme a déclaré la guerre au monde, aux pays musulmans, à l’Occident
Après l’assassinat de Samuel Paty, l’écrivain algérien Boualem Sansal revient sur l’expérience du terrorisme dans son pays pour appeler les gouvernements occidentaux à prendre conscience de la menace sans céder aux sirènes de la division.
La Marseillaise : Comment avez-vous reçu la nouvelle de ce meurtre d’un enseignant en France ?
Boualem Sansal : J’étais horrifié, mais pas surpris. L’islamisme a déclaré la guerre au monde, aux pays musulmans, à l’Occident. Il a ciblé la France à partir des années 90 et a continué crescendo. Il y aura d’autres attentats, toujours plus horribles, pour briser toute résistance. Les politiques engagées pour le « domestiquer » sont ridicules, voire criminelles. L’islamisme veut la victoire totale, la soumission, rien ne l’arrêtera. Il faut l’éradiquer au plus vite, le pays ne peut indéfiniment vivre sous la menace et la peur.
Que peuvent les démocraties occidentales contre la montée de cet obscurantisme ?
B.S. : Pour elles, tout cela est nouveau, il faut le temps de l’apprentissage. Quand l’islamisme est arrivé en Algérie au début des années 80, nous avons passé des mois à nous demander ce qu’était cette chose. Eux se disaient les vrais musulmans, missionnés par Allah pour nous ramener à Lui. Après avoir longtemps tergiversé et tenté de l’amadouer en cédant à toutes ses demandes comme le fait le gouvernement français, le pouvoir algérien est passé à l’offensive de la manière qu’on sait : arrestations massives, internements, enlèvements, exécutions extrajudiciaires... Les démocraties occidentales ne peuvent évidemment pas user de ces méthodes, elles doivent inventer les leurs. À mon avis, trois choses sont à repenser : l’école, la question de l’islam de [et en] France, les relations avec les pays émetteurs d’islam et d’islamisme.
Vous disiez dans une interview en 2018 « pour les bien-pensants, critiquer l’islamisme, c’est critiquer l’islam ». Redoutez-vous aujourd’hui une stigmatisation des musulmans ?
B.S. : Évidemment mais en vérité, les musulmans français ne se sentent nullement stigmatisés. Un grand nombre d’entre eux sont laïques, à peine pratiquants, voire athées. Ceux qui parlent de stigmatisation sont les islamistes, fréristes, radicaux, salafistes, pour culpabiliser ceux qui les dénoncent, et les bien-pensants de la gauche qui ont trouvé un intérêt à faire ami-ami avec eux.
Que pensez-vous du traitement politique de ces sujets en France ?
B.S. : Je ne vois aucun traitement politique de l’islamisme en France. C’est le « wait and see », la politique de l’autruche, la pleurniche pour apitoyer les tueurs. Le Front national, lui, s’en est emparé pour les instrumentaliser, passant de la dénonciation de l’émigration à celle des musulmans. Cela lui a permis de dépouiller la droite et la gauche de ses troupes.
Que pensez-vous du projet de loi sur le séparatisme ?
B.S. : Encore une fois, le gouvernement se trompe de sujet, il n’y a pas séparatisme en France, il y a une guerre pour détruire la France et installer à la place une république islamique. Les islamistes ont réussi, ils ont semé une telle confusion qu’on ne sait plus qui est son ennemi. Le gouvernement accuse les habitants de certaines banlieues de séparatisme alors qu’il devrait se porter à leur secours pour les libérer de la tutelle des gangs et des barbus. Il est grandement responsable des malheurs du pays, il a manqué de vigilance, de courage, de compétence, il a mal nommé les choses. Il y a aussi le fait que les pays européens, dirigés par des technocrates, sont de simples satellites de l’UE, elle-même pilotée par des technocrates. Ces gens n’ont pas le sens du long terme dans lequel l’islamisme s’inscrit si naturellement.
Plusieurs de vos livres tentent d’expliquer ce qui a mené à la montée de l’islamisme en Algérie. Est-ce comparable avec ce qui nous arrive en France ?
B.S. : L’islam politique s’adapte à chaque pays. L’Algérie est un pays musulman à 100 %, gouverné par une junte militaire brutale et corrompue, avec une jeunesse révoltée et une économie fragile. Au vu de cela, il a opté pour une prise du pouvoir par la rue et par la guerre. Pour la France, il a opté pour une stratégie de prise du pouvoir par l’entrisme, l’agit-prop, le contrôle et l’élargissement de la communauté musulmane, le terrorisme ponctuel. C’est une stratégie de long terme.
À quoi pensez-vous quand vous parlez d’entrisme ?
B.S. : L’entrisme des islamistes, c’est l’infiltration de ses spécialistes dans les institutions sensibles ; c’est s’attirer la sympathie de certaines populations et les enrôler : enfants, étudiants, sportifs, artistes, intellectuels, syndicats, commerçants, délinquants dans les quartiers et les prisons ; c’est le contrôle de certaines activités pourvoyeuses d’argent, les trafics, le commerce du halal ; c’est parallèlement promouvoir un islam dit modéré, un islam des Lumières, pour séduire, convertir, ce qui permet de rendre les amalgames, les blasphèmes particulièrement odieux aux yeux des honnêtes gens.
Vous habitez en Algérie. Où en sont les islamistes là-bas ?
B.S. : Quand ils ont compris qu’ils ne réussiraient pas à prendre le pouvoir par les armes, ils ont changé de stratégie, ils ont accepté l’offre du pouvoir : déposer les armes et réintégrer la société en échange d’une amnistie et d’une indemnisation généreuse. Aujourd’hui, ils occupent le terrain, font fructifier leur trésor de guerre et continuent le djihad en construisant des milliers de mosquées, toutes bien équipées pour attirer les gens.
Comment réagissent la jeunesse, les intellectuels ?
B.S. : Les islamistes ont gagné, personne ne les conteste. En revanche, ils dénoncent massivement le pouvoir dans le cadre du Hirak. Ceux qui ne supportent pas de voir leur pays partagé entre islamistes et militaires essaient d’émigrer ou se marginalisent et vivent en vase clos.
10:24 Publié dans Actualités, Connaissances, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : attentat, islam, france, algérie | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |