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21/06/2025

Seuls 9 % des lieux publics respectent la loi obligeant la présence de fontaines à eau

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Une enquête menée par l’UFC-Que Choisir et No Plastic In My Sea s’inquiète du non-respect de l’obligation d’installer, depuis janvier 2022, des points d’eau potable dans les établissements recevant du public. En mai 2025, seuls 9 % d’entre eux respectent parfaitement la loi. Un chiffre alarmant alors que des vagues de chaleur ont déjà commencé à embraser le territoire.

 

« Les établissements recevant du public (ERP) pouvant accueillir 301 personnes et plus doivent être équipés de fontaines d’eau potable », indique le site officiel Service Public, qui rappelle qu’une contravention de 1 500 euros pourra être appliquée en cas de non-respect de cette obligation. Cette mesure, issue de la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une économie circulaire), effective depuis janvier 2022, n’est que partiellement respectée. C’est ce que révèle une enquête nationale menée par les associations UFC-Que Choisir et No Plastic In My Sea, publiée ce jeudi 19 juin.

Des obligations qui peinent à être respectées

Entre mars et mai 2025, 247 établissements recevant du public, répartis sur l’ensemble du territoire, ont été visités par des enquêteurs bénévoles. Ces derniers ont vérifié la présence d’un point d’eau, la signalétique, et la possibilité de remplir une gourde. Locaux commerciaux, gares SNCF, lieux culturels ou équipements sportifs, tous les types d’établissements soumis à l’obligation ont été ciblés. Sur les 128 points d’eau recensés, près de la moitié sont bien cachés, indiqués par aucun panneau. Seuls 22 établissements (soit 9 % du total de l’échantillon) ont mis en place une signalétique directionnelle, pourtant obligatoire.

Au total, 225 établissements sur les 247 visités ne remplissent pas l’ensemble des exigences définies par la loi. Si des progrès ont été observés dans les gares SNCF, celles-ci restent largement sous-équipées, à l’instar des stations-service. Les espaces culturels s’affirment comme les meilleurs élèves en matière d’équipement. À l’inverse, seuls 45 % des centres commerciaux, qualifiés de « point noir », sont dotés de points d’eau.

« 15 milliards de bouteilles plastiques vendues chaque année en France »

Ces chiffres vont à l’encontre de l’objectif de la loi AGEC. Cette dernière vise la fin progressive de la mise sur le marché des emballages plastiques à usage unique d’ici 2040. Or, pour atteindre cet objectif, la loi souhaite réduire de 50 % le nombre de bouteilles en plastique pour boissons mises sur le marché d’ici 2030. Une urgence écologique face au 15 milliards de bouteilles en plastique vendues chaque année en France. Parallèlement à la loi AGEC, la Directive européenne sur l’accès à l’eau potable impose aux États membres de garantir un accès effectif à l’eau potable pour toute personne.

À la pollution plastique s’ajoute également une inégalité sociale. En l’absence d’un point d’eau gratuit, les usagers se tournent vers de l’eau embouteillée. À titre d’exemple, en gare, une bouteille de 50 cl coûte 2,50 euros, soit près de 10 euros pour une famille de quatre personnes. L’absence de point d’eau a également des conséquences sur la santé du public, a fortiori alors que le réchauffement climatique s’intensifie. Les vagues de chaleur sont aujourd’hui de plus en plus longues et précoces. Le manque de points d’eau potable devrait se faire cruellement sentir dans les ERP de France dès cette semaine. Une vague de chaleur est, en effet, attendue à partir de ce jeudi sur le territoire et pourrait atteindre 40 degrés dans le week-end.

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17/06/2025

Le nucléaire dans le mix énergétique de la France, conférence organisée par le PCF

 

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Gérard le Puill, l'Humanité

De 18H30 à 21h hier soir au siège du PCF à Paris un débat passionnant s’est déroulé sur la meilleure manière d’améliorer le document commun « Empreinte carbone, plan climat pour la France »  publié voilà 18 mois par le PCF et la revue « Progressistes » . Les échanges ont porté sur la place du nucléaire dans notre mix énergétique.

Le 6 novembre 2023, le Parti Communiste Français et la revue « Progressistes » publiaient un document commun sous le litre « Empreinte 2050, plan climat pour la France ». Il s’agissait d’un ensemble de propositions visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre en France afin de parvenir à la neutralité carbone le plus vite possible pour l’économie nationale. Tour à tour, Fabien Roussel pour le PCF et Amar Bellal pour la revue « Progressistes » précisaient alors que ce texte était une « version préliminaire pour concertation » et qu’il devait être amélioré par le débat.
Selon Amar Bellal, plus de 200 réunions se sont tenues dans le pays depuis 18 mois en vue d’améliorer différents aspects de ce « plan climat ». Hier en soirée , une centaine de personnes se sont retrouvées au siège du PCF à Paris tandis que 1.500 à 1.700 autres suivaient la rencontre sur internet pour prendre connaissance des améliorations proposées lors de différentes rencontres sur la production électrique de notre pays dans les prochaines décennies . Plusieurs documents ont été remis aux personnes présentes. L’un, rédigé par Victor Leny, est titré « Nucléaire et mix énergétique ». Ce travail est le résultat de plusieurs rencontres avec des salariés ainsi que des responsables syndicaux de la CGT, de la CGE-CGC, de la CFDT et d’autres syndicats et personnalités compétentes de la filière énergétique.
Dans son introduction au débat, Fabien Roussel a indiqué que le « nucléaire civil permet en France une production importante d’électricité ». Evoquant un contexte international très lourd actuellement avec un risque de guerre nucléaire, il a dénoncé ceux qui font « parler les bombes en lieu et place du dialogue » ajoutant qu’il n’y aura pas de planète durable si le monde devient une poudrière. Il a ensuite montré que pour la France qui maîtrise la filière du nucléaire depuis des décennies pour la production électrique « garantir l’indépendance de notre pays et faire baisser la facture d’électricité est une ambition écologique et sociale. C’est à la fois la défense du climat et des jours heureux avec de bons salaires et des emplois de qualité ». Evoquant 1974, année du le plan Mesmer du nom du premier ministre en 1974 sur la mise en chantier des centrales nucléaires suite à une crise pétrolière , il a souhaité que la France mette en place un plan de même dimension dans les prochaines années pour consolider la place de l’énergie pilotable qu’est le nucléaire dans notre mix énergétique.

Réduire l’usage du pétrole de 50% d’ici 2035

Co-auteure avec Eric Le Lann d’un livre paru en 2021 sous le titre « Energie et communisme », Valérie Gonçalvès a montré que la filière du nucléaire civil, outre son importance pour produire une énergie sans émission de CO2, privilégie aussi la formation professionnelle et les emplois qualifiés, citant quelques exemples dont ceux générés par les travaux de recherche sur le plateau de Saclay. Ella a indiqué que la filière embauche 10.000 personnes par an en moyenne, ajoutant qu’il faut davantage recueillir l’avis des salariés du secteur sur l’évolution des compétences dans la filière.
Un document de 57 pages rédigé par Victor Leny est illustré par de nombreux graphiques sur ce que doit être l’évolution de notre mix énergétique en France. Celui de la page 4 montre que l’électrification des usages devrait passer de 24% en 2022 à 73% en 2050, tandis que l’usage du charbon, déjà très faible en France s’arrêterait en 2038. L’usage du pétrole devrait diminuer de moitié en France vers 2035 pour tendre vers la neutralité carbone en 2050. Une note rédigée par les deux ingénieurs Victor Leny et Michel Donneddu au nom du PCF débute par ces phrases :
« Pour atténuer le réchauffement climatique, il ne suffit pas d’atteindre la neutralité carbone en 2050, il faut en outre la maintenir au-delà de cet horizon en s’assurant que les ressources nécessaires au fonctionnement du futur système énergétique bas-carbone soient exploitées de façon durable. L’attention doit être portée à toutes les technologies utilisant des métaux critiques tels que l’éolien , le solaire ou encore les batteries dont il conviendra d’assurer le recyclage . Le nucléaire est également concerné car sa pérennité est contrainte par la disponibilité ».

Investir dans les réacteurs à neutrons rapides

Cette mise en garde sur la probable pénurie de plusieurs métaux, dont le cuivre dans les prochaines années, n’est guère évoquée par la Commission européenne, ni par les firmes automobiles qui affirment vouloir supprimer les ventes de voitures neuves à moteurs thermiques en 2035, tandis que l’Europe des 27 ne propose pas de réduction de la circulation routière. S’agissant des économies à réaliser sur la consommation d’uranium, le document rédigé par Victor Leny et Michel Donneddu, plaide pour la production de réacteurs à neutrons rapides (RNR) en ces termes :
« Avec les RNR, le potentiel énergétique des ressources terrestres en uranium se trouve ainsi multiplié par un facteur de l’ordre de 100. Leur combustible peut même se passer totalement d’uranium naturel et n’être constitué que de sous-produits du cycle de combustible des réacteurs actuels à neutrons lents : l’Uranium appauvri issu de l’étape d’’enrichissement de l’uranium naturel préalable à la fabrication de leur combustible et le plutonium extrait de leur combustible usé ».
Le débat qui succédé aux intervenants officiels a montré que le public, majoritairement composé d’hommes et de femmes travaillant dans cette filière, était soucieux d’ajouter sa connaissance et son expérience pour préserver un bon volume d’électricité pilotable grâce aux centrales nucléaires et à l’hydraulique comme la souligné Fabien Roussel en conclusion de cette soirée.

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06/06/2025

« L’extrême droite ne s’arrêtera pas là » : après les attaques contre l’affiche de la marche des Fiertés, l’Inter LGBT appelle à la mobilisation

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Après la publication de l’affiche, en partenariat avec « l’Humanité », de la marche des Fiertés du 28 juin prochain, l’extrême droite a nourri une violente polémique sur les réseaux sociaux, ayant même pour conséquence le retrait des subventions de la région Île-de-France par Valérie Pécresse. L’équipe de l’Inter LGBT, organisatrice de la manifestation, dénonce l’instrumentalisation opérée par le camp réactionnaire et rappelle l’urgence de défendre les droits des LGBTI.

L’affiche de l’inter-LGBT, le collectif d’associations en charge d’organiser la marche des fiertés qui se déroulera à Paris le 28 juin, dévoilée en partenariat avec l’Humanité, est la cible d’un harcèlement violent de la droite et de l’extrême droite. Dès mercredi 3 juin, plusieurs membres du Rassemblement national (NR) se sont insurgées.

« Femme voilée, homme blanc martyrisé et caricaturé en facho, soutien à la Palestine, alors que les homos, bis et trans y sont massacrés… voilà les marqueurs d’extrémistes qui se moquent des violences bien réelles que subissent les homos en France comme tant d’autres Français », écrit sur X (ex-Twitter) le porte-parole du parti d’extrême droite Jean-Philippe Tanguy. « Cette marche des fiertés est la déambulation de la honte et de la haine de tout ce qui n’est pas l’extrême gauche. Rappelons que le seul pays de la région qui permet d’aimer librement s’appelle Israël », ose de son côté Julien Odoul, député de l’Yonne.

Pour l’Humanité, l’équipe de l’inter-LGBT revient sur cette polémique en dénonçant l’instrumentalisation opérée par le camp réactionnaire et en rappelant l’urgence de défendre les droits des LGBTI.

L’inter-LGBT est attaqué sur les réseaux sociaux par la droite, l’extrême droite, mais aussi par la Dilcrah, ou encore par Beit Haverim, groupe juif gay et lesbien de France. Est-ce que vous vous attendiez à l’ampleur de cette polémique ?

Nous nous attendions ce que ça arrive, notamment parce que le mot d’ordre de la mobilisation est la lutte « contre l’international réactionnaire ». Par ailleurs, nous connaissons les méthodes de harcèlement de l’extrême droite, en identifiant en meute nos partenaires sur les réseaux sociaux. Cependant, nous n’avions pas anticipé l’ampleur des attaques. Nous sommes surtout particulièrement choqués que des partenaires, notamment la Région île de France, se désolidarisent de notre mouvement. Ce qu’il se passe avec cette affiche montre l’urgence de défendre les droits des LGBTI.

Valérie Pécresse a en effet annoncé faire retirer le logo de la région île de France de l’affiche de la Marche des Fiertés, mais aussi retirer vos subventions. Comment vous comprenez ces décisions ?

L’utilisation du levier financier témoigne d’une volonté de silenciation de notre mouvement et de nos revendications. Une partie du spectre politique, ici Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, cède à l’international réactionnaire qui nous attaque et contre qui nous nous battons. Il est important de rappeler que les luttes LGBTI et les marches des fiertés ont commencé par les émeutes de Stonewall (en 1969, pendant lesquelles les manifestants dénonçaient un raid de la police à New York, dans le quartier de Greenwich Village, N.D.L.R.).

L’extrême droite vous reproche de représenter sur l’affiche une femme voilée, un « homme blanc étranglé », un « soutien au Hamas »… Que leur répondez-vous ?

Nous sommes particulièrement choqués par l’instrumentalisation d’un certain nombre de signes sur l’affiche. Alors qu’un tote bag représente des drapeaux hongrois et bulgare (pays dans lesquels les marches des fiertés sont interdites, NDLR), l’extrême droite y voit un drapeau palestinien. Alors qu’un personnage représentant le camp réactionnaire (il porte un tatouage d’une croix celtique, symbole de la « suprématie blanche », NDLR) en inconscient, ils y voient le cadavre d’un homme blanc. Même le brassard bleu que porte une vieille dame, symbole de la langue des signes et qui représente l’inclusion des personnes handicapées, est dévoyé.

Nous sommes révoltés et outrés de l’instrumentalisation de symboles, pourtant très clair, par le camp réactionnaire, mais aussi par un certain nombre de personnes du milieu LGBTI. Sous prétexte de se complaire dans des polémiques qui affaiblissent nos droits et notre communauté, ils oublient de regarder vers le vrai ennemi.

La tenue de la Marche des Fiertés, le 28 juin prochain, vous inquiète-t-elle ?

Nous répondrons présents : nous ne changerons ni notre parcours, ni notre affiche, ni notre mot d’ordre. Les menaces sur la communauté LGBTI ne datent pas d’hier. Cela nous pose tout de même la question de la sécurité de la marche, mais nous sommes prêts. Si nous nous sentons soutenus par nos alliés, nous savons pertinemment que l’extrême droite ne s’arrêtera pas là. Nous travaillons avec la préfecture et l’ensemble de nos équipes de sécurité, et nous n’avons pas de doute que cela se passera très bien. Nous avons besoin d’une mobilisation massive et continue. Protéger les droits LGBTI est l’affaire de tous, et pas seulement des personnes concernées.

12:05 Publié dans Actualités, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lgtb, manifestation | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

23/05/2025

Fabien Roussel réclame la reconnaissance de l’État de Palestine

Fabien Roussel chasse 500.jpg« Emmanuel Macron devrait se tenir aux côtés de l’OLP » : Fabien Roussel réclame la reconnaissance de l’État de Palestine et appelle à un rassemblement le 26 mai

Face au génocide en cours, le PCF appelle à un rassemblement ce lundi 26 mai à 19 heures place du Trocadéro à Paris. Puis, le 4 juin, le parti coorganisera une conférence avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) pour pousser la France à reconnaître l’État de Palestine. Entretien avec le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.

La pression internationale peut-elle faire plier Benyamin Netanyahou ? Fabien Roussel appelle les gouvernements occidentaux à « prendre les mesures contraignantes », alors que l’armée israélienne a lancé une nouvelle phase dans la guerre à Gaza, aggravant le génocide et visant l’occupation totale de l’enclave palestinienne.

« La France peut faire le choix de cesser l’ensemble de ses relations commerciales avec Israël et de rappeler son ambassadeur », mesure le secrétaire national du PCF, qui appelle par ailleurs les forces progressistes à un rassemblement lundi 26 mai au Trocadéro, sous le slogan « Stop aux massacres, la paix maintenant, reconnaissance de l’État de Palestine ».

La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a annoncé que l’UE allait réexaminer son accord d’association avec Israël face aux agissements du gouvernement de Netanyahou à Gaza. Est-ce suffisant ?

Face aux atrocités commises à Gaza, les réponses doivent être fortes. Suite aux attaques terroristes du Hamas le 7 octobre 2023, plus de 52 000 Gazaouis sont morts sous une pluie de bombes israéliennes, dont plus de 15 000 enfants. Nous assistons à un véritable nettoyage ethnique. Désormais, une famine est délibérément organisée par le gouvernement de Benyamin Netanyahou, et utilisée comme arme de guerre.

Il s’agit d’un génocide : les intentions sont clairement affichées par les responsables du gouvernement israélien qui prônent l’anéantissement et l’effacement du peuple palestinien et l’extension de la colonisation. En comparaison de leur fermeté affichée à l’égard de la Russie, les chefs d’État européens se terrent dans un deux poids, deux mesures. La diplomatie française demeure dans une inaction très grave, se contentant de postures déclaratives, sans prendre les mesures contraignantes qui s’imposent à l’encontre d’Israël.

Lesquelles ?

Il faut de la fermeté et du concret ! L’Union européenne déclare qu’elle va seulement commencer à étudier éventuellement l’accord d’association avec Israël. Stop, il faut le remettre en cause maintenant. Les dirigeants européens savent aller vite contre Poutine mais ils sont extrêmement lents pour mettre des mesures en place contre Netanyahou. La France peut faire le choix de cesser l’ensemble de ses relations commerciales avec Israël et rappeler son ambassadeur.

Benyamin Netanyahou et ses ministres doivent comparaître devant la Cour pénale internationale. Je me suis aussi adressé aux 4 000 Français binationaux engagés dans l’armée israélienne. Je leur demande d’interroger leur conscience et de déposer les armes. Comme d’autres soldats israéliens l’ont fait, ils peuvent refuser d’être complices de la première entreprise génocidaire du XXIe siècle. Sinon, ils devront en répondre devant la justice française et internationale.

Le PCF appelle à un rassemblement ce lundi 26 mai, au Trocadéro à Paris, à 19 heures. Quels sont les contours de cette initiative ?

Les peuples du monde entier sont horrifiés par les images qui nous parviennent de Gaza. Mais, l’incertitude demeure sur les modes d’actions permettant d’agir pour mettre un terme à ces crimes de guerre. Le PCF propose aux Français, aux forces progressistes, aux associations, aux syndicats, de se mobiliser derrière un slogan commun : « Stop aux massacres, la paix maintenant, reconnaissance de l’État de Palestine ». Je souhaite que ce rassemblement soit large. Nous devons faire converger les forces progressistes de tous bords.

Comment accroître la pression pour obtenir, au minimum, un cessez-le-feu ?

J’ai en mémoire l’immense campagne contre l’Apartheid. Il a fallu des mobilisations dans l’ensemble des capitales pour obtenir la chute du régime raciste d’Afrique du Sud, ainsi que la libération de Nelson Mandela. Aujourd’hui, Benyamin Netanyahou se sent non seulement impuni, mais soutenu par Donald Trump et une partie des États européens. La pression populaire doit s’accroître sur ces gouvernements. La jeunesse ne doit pas craindre de s’engager. Pour notre part, le Parti communiste français a lancé différentes initiatives de solidarité concrète, dont celle d’une campagne de collecte pour planter un million d’oliviers dans les territoires palestiniens.

Le PCF organise en lien avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) une conférence le 4 juin prochain. Quels en sont les objectifs ?

L’OLP a demandé au PCF de coorganiser une conférence pour réclamer la reconnaissance d’un État de Palestine, aux côtés de celui d’Israël, dans les frontières de 1967. Nous avons immédiatement répondu favorablement et nous planchons avec l’Autorité palestinienne depuis plusieurs mois sur cette journée. Des dirigeants de l’OLP feront le déplacement. Des représentants de pays européens et arabes seront présents, ainsi que des ambassadeurs, des responsables politiques et syndicaux français.

Une conférence le 4 juin pour la reconnaissance

En cours de finalisation, la conférence coorganisée le 4 juin par le PCF et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) verra les interventions de membres du comité exécutif de l’OLP désignés par le président Mahmoud Abbas, notamment celle d’Ahmed Saïd Al Tamimi, président du Conseil palestinien des droits de l’homme, et de Faysal Aranki, président du département des Affaires des expatriés. Des figures palestiniennes, dont Munib Rashid Al Masri, seront également présentes, place du Colonel-Fabien à Paris, ainsi que le président du Parti de la gauche européenne Walter Baier. Des représentants d’ambassades en France ainsi que des représentants politiques, syndicaux et associatifs, et des universitaires, dont Jean-Paul Chagnollaud pour l’iReMMo, tous et toutes engagés pour la reconnaissance de l’État de Palestine, prendront part aux travaux.

L’ex-président de la République François Hollande et l’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine ont confirmé leur participation. Je suis en contact avec l’Élysée sur ce dossier car cette conférence se tiendra à la veille de l’initiative de la France à l’ONU à la mi-juin. Il est temps que la France prenne ses responsabilités en reconnaissant l’État de Palestine. Le rapport de force à l’encontre du gouvernement israélien doit s’intensifier, notamment au travers des diplomaties internationales. Il faut aussi mettre dans les discussions la fin de la colonisation en Cisjordanie et dans les territoires occupés. En dépit des résolutions de l’ONU, les implantations de colonies israéliennes se sont intensifiées, parallèlement aux massacres commis à Gaza.

L’Espagne a non seulement reconnu l’État de Palestine, mais est aussi revenue sur des contrats d’armement avec le gouvernement israélien. La France a-t-elle tenu son rang ?

À l’image de Jacques Chirac, d’anciens chefs d’État ont été plus respectueux des peuples. Nous sommes passés d’une France de l’action à celle des communiqués. Auparavant, par notre indépendance diplomatique et les valeurs que nous portions, nous étions un pays respecté à l’international, y compris par les États-Unis. Lorsque la France a dit non à la guerre en Irak en 2003, nos concitoyens étaient rassemblés derrière cet objectif. Aujourd’hui, par son attentisme, Emmanuel Macron ne rassemble pas les Français.

Israël interdit depuis le 2 mars l’accès des convois humanitaires à Gaza. Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, dénonce l’utilisation de cette aide « comme une arme et un outil politique pour atteindre ses objectifs illégitimes ». Partagez-vous cette analyse ?

Oui. Après les destructions des logements, des hôpitaux, des écoles, des réseaux d’eau, des tirs de snipers contre des enfants, la famine est imposée aux Gazaouis. Mais en réalité, l’utilisation de l’aide alimentaire comme une arme de guerre n’est pas nouvelle.

En mars 2024, lorsque j’ai conduit une délégation du PCF en Cisjordanie, des ONG nous alertaient des mesures mises en place par Israël pour affamer des quartiers. Ces crimes sont désormais commis à l’échelle entière de la bande de Gaza. Ce sont des crimes contre l’humanité avérés. L’ensemble des pays devraient dénoncer ce massacre. Ne rien faire c’est être complice.

11:03 Publié dans Actualités, Entretiens, International | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fabien roussel, palestine | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!