24/04/2012
OH LE MENTEUR !
Sanctionné dès le premier tour de l'élection présidentielle, le président-candidat part à la chasse aux voix du Front national. Invité ce matin des "4 Vérités" sur France 2, il a critiqué vertement la proposition de François Hollande d'ouvrir le droit de vote aux étrangers aux élections locales qui selon lui ouvrirait "la porte au communautarisme".
Il a par ailleurs affirmé avoir toujours été opposé à cette idée. Sauf qu'en 2005, il s'est prononcé publiquement pour.
La preuve en vidéo :
16:56 Publié dans Actualités, Cactus | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : sarkozy, mensonge, vote, immigrés | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
16/04/2012
Groupe GDF SUEZ : Rentabilité financière contre service public
Le groupe GDF SUEZ va verser, encore une fois, plus de 3,3 milliards d’euros de dividendes.
L’essentiel des ressources de GDF SUEZ provient des dividendes versés par les filiales : 4 milliards d’euros remontés sur l’exercice 2011 dont plus de 3 milliards proviennent des filiales historiques de Gaz de France de Transport, Distribution, Stockage et Terminaux Méthaniers.
Ainsi, c’est le service public de Gaz de France qui sert de pompe à finances pour les actionnaires du groupe privatisé GDFSUEZ. Ceci a des graves conséquences : course au rendement dans ces filiales essentielles pour le service public, restriction sur les moyens et sur l’emploi, limitation des investissements, dégradation de la qualité de service, endettement.
Pour GrDF (distribution du gaz) qui a dû remonter près d’1,6 milliard en 2011, la trésorerie a été asséchée, l’endettement a progressé de 500 millions, les investissements en développement du réseau sont freinés.
Pour GRT gaz (transport du gaz) qui a dû remonter plus d’1,1 milliard en 2011, l’endettement est en augmentation constante et atteint un ratio « dettes sur capitaux propres » de presque 100%. Rappelons la scandaleuse cession en 2011 par GDF SUEZ à la Caisse des Dépôts, des 25% du transport gaz pour plus de 40 fois le prix d’achat initial à l’Etat français en 2004. Alors qu’il est prévu un programme de grands travaux sur les années à venir, GDF SUEZ continue à tirer des liquidités au lieu de les laisser dans la filiale pour y faire face. On va, d’ici quelques années, atteindre un ratio d’endettement de 200%.
Cela prouve que c’est une logique purement financière qui gouverne le Groupe, bien loin des intérêts publics de l’énergie.
C’est ce que démontre cruellement l’exemple des appels d’offre pour l’éolien en mer. GDF SUEZ a été non seulement battu là où il était en concurrence avec d’autres projets, mais a été refusé sur le projet qu’il connaissait le mieux et où il était tout seul à déposer une offre. La raison ? La rentabilité financière exigée.
La Direction elle-même explique qu’elle avait des « critères de rentabilité très stricts », et que l’entreprise respecte « une discipline financière ». Résultat : GDF SUEZ alimente la crise en Europe en se désengageant de tous les projets d’envergure pour investir dans les pays émergents jugés plus profitables.
Cette dérive financière du Groupe suite à la privatisation de Gaz de France conforte son incompatibilité avec une véritable politique énergétique au service des populations, du développement et de l’environnement. Le Groupe n’a pas l’ambition de participer au service public de l’énergie en France mais simplement l’intention d’en prélever toutes les ressources possibles pour financer ses actionnaires et son développement dans les pays émergents.
Et cela, avec la complicité du gouvernement puisque l’Etat, 1er actionnaire à 35%, valide forcément les choix du groupe.
La FNME-CGT et la coordination CGT du groupe GDF SUEZ considèrent que l’argent des consommateurs doit servir à investir, à améliorer la qualité des installations et de service public, à développer l’emploi et les compétences, pour répondre à leurs besoins. Il ne doit pas être confisqué par les actionnaires privés qui ont fait main basse sur le service public du gaz en 2008, d‘autant que les usagers en subissent déjà les conséquences par la dégradation du service public et par le scandale des hausses tarifaires.
Communiqué de la CGT GDF-SUEZ et Mines Énergie
16:25 Publié dans Actualités, Economie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : gdf, dividendes, investissement, cgt | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
03/04/2012
SEXUALITE ET POLITIQUE
14:12 Publié dans Actualités, Le dessin du mois | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sexe, politique, sondage | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
25/03/2012
Benoît Jacquot : "Peut-être va-t-on revivre cela au soir du deuxième tour"
Un film magnifique qui se déroule sur trois jours. Les Adieux à la reine se passent hier mais parlent peut-être d’aujourd’hui.
Désolé de commencer ainsi, mais est-ce que les Adieux à la reine, film d’époque donc, est un film cher ?
Benoît Jacquot. Disons qu’il commence à être amorti à 500 000 entrées en France. Du coup, cela entraîne une sortie sur plus de deux cents salles, donc il faut élargir l’offre. Pour autant, connaissant les incidences d’un film comme celui-ci, il me fallait ne rien perdre de mon désir et de ma façon de faire des films. J’ai bénéficié d’un producteur très important de télévision, de la complicité de Jean-Pierre Guérin, qui a déjà obtenu le 7 d’or de la meilleure œuvre de fiction en 1999, puis a décidé de faire du cinéma et qui a produit Mammuth, qui a très bien marché. Du coup, il a décidé de continuer, il est tombé amoureux du livre, qui a obtenu le prix Femina en 2002 qui, pour moi, correspondait à l’idée d’un film que j’avais très envie de voir et de faire. C’est lui qui m’a appelé, mais je ne voyais pas facilement comment le réaliser. Il n’en a pas démordu. Le mariage, si l’on peut dire, est né en 2007. Cela a pris cinq ans entre le moment où j’ai lu le livre à la parution et la mise en production. Puis se sont écoulés encore cinq ans, tant était prégnant le sentiment d’un film à faire. Voilà, il sort maintenant un mois avant le premier tour de la présidentielle et je trouve que cela tombe parfaitement.
Qu’elle était donc votre motivation profonde ?
Benoît Jacquot. Ce qui m’a attaché, c’est l’idée de montrer la fin d’un monde vécu au présent, qui est le centre du monde. De partir de la lectrice de la reine pour arriver au monde clos avec ses rites, la panique provenant des événements, comment elle vit cela, comment son cœur bat plus vite selon ce qui se passe, tout en restant dans le château, comment cette panique s’amplifie, comment sur le rafiot en péril l’équipage se barre avant les touristes. Peut-être, après le Costa Concordia, va-t-on revivre cela au soir du deuxième tour, si l’on coupe la tête de Sarkozy.
Encore faudrait-il la trouver. Parlons du peuple, qu’incarne cette lectrice…
Benoît Jacquot. Elle vient de nulle part. Elle est orpheline. C’est en effet une fille du peuple, comme on a dit un peu ultérieurement, chronologiquement parlant. C’est une gueuse. Elle est dans la servitude volontaire. La particularité du film est que tout est exposé par ce témoin alors que moi, je ne suis pas dans l’addiction. Pour moi, Marie-Antoinette n’est pas la rédemptrice telle que la voyait Alexandre Dumas, ni l’héroïne de Chateaubriand, qui reconnaît son sourire en voyant son crâne dans les Mémoires d’outre-tombe. Il y a une fascination qui règne autour du personnage de Marie-Antoinette. Les Japonais ont acheté le film. Les Américains veulent le sortir le 13 juillet. C’est un personnage fascinant. Elle est au centre, mais moi je commence le film au moment où finit celui de Sofia Coppola. Chez moi, elle passe du stade de princesse capricieuse et libertine à celui de reine de France au destin tragique.
Une polémique a été provoquée ces jours-ci. Des bien-pensants demandent de ne pas toucher à la reine...
Benoît Jacquot. Je veux bien qu’il y ait un culte autour de Marie-Antoinette, même si le film n’en fait pas un personnage diabolique. Elle n’est pas forcément sympathique et c’est tout. Le sujet est comment un lieu de pouvoir panique et peut se sentir atteint. Le sujet est à quel point l’installation au pouvoir est organiquement considérée comme éternelle par qui le prend, quand le contre-balancier vient. La République française est la mère de toutes les révolutions. Le but était de s’approcher de cela sans quitter le château, face aux citoyens qui veulent changer de soleil. Ce sans être dans l’antipathie, posture qui ne me paraît pas très intéressante.
Voyez-vous en ce film une continuité ou une rupture avec vos films précédents ?
Benoît Jacquot. Je suis dans le droit fil de mes films précédents. Mais dans un champ que je n’ai pas beaucoup abordé, dans le détour par un monde reconstitué pour toucher quelque chose qui est très actuel. C’est mon film le plus cher avec Tosca, ses décors monumentaux et tout un bazar technique, disons que c’est un de mes films les plus chers. Ce qui m’importe le plus est que, dans ces mouvements de panique, ce qu’on voit de cette panique provoque une accélération physique de tous les états, y compris physique. Ainsi de la reine. Il est admis qu’elle avait des favorites. J’ai évoqué cette possibilité admise par beaucoup et critiquée par certains. Si l’on pense qu’il n’y a jamais eu d’étreintes, vu les mœurs de la cour, il faut se demander de quoi est constitué l’imaginaire de ceux qui protestent.
Les Adieux à la reine, de Benoît Jacquot. France, 1 h 40. Le 14 juillet 1789 à Versailles, l’insouciance règne. Le roi n’est-il pas allé à la chasse ? Comme ne le rappelle pas le film qui, durant trois jours, donc jusqu’à la fuite, ne quitte pas le château pour se cantonner autour de Marie-Antoinette et de son entourage, cette populace qui se croit parvenue parce qu’elle a le bonheur d’habiter dans les combles insalubres. Avec Léa Seydoux dans le rôle de la lectrice, si proche mais dans le même temps si éloignée de la souveraine (Diane Kruger), qui lui préfère la pulpeuse Gabrielle de Polignac (Virginie Ledoyen). Drame intime, affaires publiques. Une sacrée, si l’on peut dire, réussite.
18:35 Publié dans Actualités, Cinéma, Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : les adieuxà la reine, cinéma, benoit jacquot | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |