Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/11/2015

Air France : La vérité sur les procédures disciplinaires

airfrance_0.jpg

Communiqué de l'intersyndicale d'Air France

Personne n’ignore que des entretiens préalables se sont déroulés pour des salariés du sol ainsi que des pilotes ces derniers jours au sein de l’entreprise. Certains pensent que les salariés mis en cause ont agressé les deux cadres dirigeants le 5 octobre dernier, ou bien se sont fait complices de l'entrée (tout à fait autorisée par ailleurs!) de salariés au Siège. Suite à une grosse pression mise par Matignon, et grâce aux images qui ont fait le tour du monde, la direction veut en faire des exemples pour que l’ensemble des salariés d’Air France associent mouvement social et violences et ne se mobilisent plus pour défendre leur avenir et celui d’Air France.

Une parodie de procédure disciplinaire
Les entretiens préalables ont eu lieu pour les personnels au sol. D’après le Code du Travail, ces entretiens servent à recueillir les explications des salariés mis en cause afin de décider ou non de la poursuite de la procédure de sanction. Malheureusement il n’en a rien été car la direction les a jugés coupables avant même d’avoir entendu la moindre explication de leur part. Elle a déjà déclaré que certains salariés PS convoqués, en mise à pied conservatoire sans solde, seraient licenciés car «les faits reprochés sont inacceptables».
Tous les entretiens préalables ont eu lieu avec un support vidéo à l’appui et des images extraites de journaux télévisés.

La direction d’Air France veut se faire justice, car elle estime que les images diffusées en boucle le 5 octobre à travers le monde nuisent à l’image de l’entreprise et montrent du doigt la gestion de nos dirigeants.
Lors des entretiens préalables de nos collègues du sol, la direction a, dans un premier temps, refusé de visionner les vidéos qu’elle avait elle-même mis dans le dossier à charge !
Selon elle, les images n’ont pas besoin d’être commentées, c’est dire si elle s’est déjà forgée un avis définitif alors qu’elle a reconnu par ailleurs que les images pouvaient être interprétables.
Nous avons tous visionné ces vidéos.

Que les choses soient claires, aucune des vidéos des salariés incriminés ne montre de violences physiques à l’encontre de qui que ce soit.

Beaucoup de salariés présents sur les images vidéo auraient très bien pu se retrouver sur le banc
des accusés tant ils semblent avoir été pris au hasard.
On a tout lu et entendu depuis le 5 octobre, des termes comme lynchage, ultra violence, voyous, stupides… Nous avons même entendu qu’un vigile, après avoir été agressé par des salariés Air France, serait tombé dans le coma. Il n’en est rien. L’information a été fournie aux médias par Air France.
Quant à nos collègues pilotes, mis-à-pied à titre conservatoire avec menace de sanction allant jusqu'au licenciement sans indemnités, l'entretien hiérarchique a eu lieu.
Que leur reproche la direction ?

Ils sont accusés d'avoir badgé pour faire entrer un collègue (on marche sur la tête car ces salariés pouvaient badger eux-mêmes …).
Leurs dossiers sont tellement vides que leurs hiérarchies se chargent de le remplir dans les couloirs en propageant des rumeurs absurdes selon lesquelles ils auraient badgé de multiples fois (impossible techniquement !) ou auraient bloqué les portiques avec leur pied ! Aucune image ne vient valider ces élucubrations.

Qu’en est-il réellement?
Pour nos collègues du sol, le Parquet, après avoir instruit le dossier, a déclaré qu’il n’y a JAMAIS eu de coma d’un vigile, mais un malaise, ce qui est tout de même très différent ! Les médias ont-ils rétablis la vérité? Non, bien sûr ! Le Premier Ministre, le Ministre de l’Economie et des Finances ainsi que la direction Air France préfèrent dire ou laisser croire que les salariés incriminés sont des “voyous”, stupides.

Mais qui sont les “voyous” : des salariés qui ont eu le tort, à l’annonce de suppressions d’emplois injustifiables, d’exprimer leur indignation ou des dirigeants qui ne remettent pas en question leur gestion et leur stratégie de licenciements boursiers ?
La direction, via les médias et via ses Flash Actu, continue de prétendre qu’il y a un dialogue social de qualité et apaisé à Air France. On en voit le résultat aujourd’hui !

Dès le lendemain des entretiens préalables, elle écrivait à nos collègues du sol pour les informer de la poursuite de la procédure disciplinaire (Conseil de discipline). Les premières lettres de licenciements viennent de tomber.

Pour nos deux collègues pilotes, la procédure continue, les menaces aussi. Ils sont convoqués pour un deuxième entretien sachant que l'étendue des sanctions possibles va jusqu’au licenciement également.
Nous devons refuser collectivement ces licenciements et sanctions complètement injustifiés. Nos collègues ne doivent pas payer pour des actes qu’ils n’ont pas commis.
Les treize syndicats réunis au sein de l’Intersyndicale ne l'acceptent pas!
Nous restons déterminés et unis !

Google-Translate-English to French Traduire français en German  Traduire français en Italian Google-Translate-English to Japanese BETA  Traduire français en Portuguese  Traduire français en Russian  Traduire français en Spanish Traduire français en Arabic  Traduire français en danish Traduire français en Greek

16:13 Publié dans Actualités, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : air france, syndicats, salatiés | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

02/11/2015

PHILIPPE TORRETON : Le programme du FN est un non-sens, c’est un suicide collectif !

FN-contre-deligne.jpg

philippetoretton.jpgPar Philippe Torreton, comédien et auteur : "Si on ignore cela, on est complice… "

Les avis d’orages grondent, le paysage politique français est en alerte orange, parfois rouge dans certaines régions. Le FN progresse : il s’étend et se répand comme une peste mais je ne parviens toujours pas à y voir un exploit de sa part, même si certains de ses membres ne manquent pas d’habileté politique. Non, j’y vois surtout le signe d’une prolifération. Je veux dire par là que la propagande du FN progresse à cause d’un appauvrissement de la biodiversité politique, comme les méduses qui dominent la faune océanique par manque de prédateurs et finissent par saturer les mers de leur présence urticante et flasque.

La méduse est pleine d’eau, c’est de l’eau dans de l’eau, le FN, c’est du vide dans du vide. Il se nourrit du vide politique actuel pour proposer un autre vide, un néant létal. On peut ergoter longtemps sur le ras-le-bol des citoyens, sur ce sentiment d’abandon qui pousserait à voter sévère, à voter amer, à voter à l’envers. J’affirme que le chômage a le dos large, que les difficultés économiques n’empêchent pas de réfléchir, que la déception, voire la désillusion politique, la défiance ou l’écœurement envers les partis majoritaires, n’interdit pas de rester un être humain généreux et fraternel.

Un épouvantail semant la division

Aujourd’hui, nous n’avons aucune excuse, l’histoire nous a tout dit, tout répété et dans toutes les langues, nous avons toutes les cartes en main, le repli sur soi comme son corollaire le manque de courage n’ont plus d’alibi. Aujourd’hui, il faut avancer à découvert. Toute personne votant pour le FN sait ce qu’elle fait et sait dans quelles traces elle pose ses pieds.

Il n’est malheureusement pas interdit de voter FN puisque nos gouvernements successifs n’ont pas eu le courage de l’interdire lorsque celui-ci éructait régulièrement ses penchants antisémites et révisionnistes et proposait aux Français un programme en grande partie non conforme à notre Constitution. Au contraire, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Copé, Hortefeux, Valls, Cazeneuve et tant d’autres se sont servis de lui comme d’une arme électorale, tel un épouvantail semant la division, ou en intégrant, en parfaite connaissance de la sémantique utilisée, certaines expressions toutes faites du FN, en colorant leurs déclarations de termes virils, en prenant des pauses sécuritaires pour plaire à cet électorat, en reprenant les pires fantasmes de ce parti qui fait son beurre de toutes les peurs.

Le président Hollande à Strasbourg il y a quelques jours, sa riposte – saluée comme un exploit – contient pourtant une ambiguïté absolument pas relevée par nos observateurs : « (…) et d’éviter que ce soit le retour aux nationalismes, aux populismes, aux extrémismes qui nous imposent aujourd’hui d’aller dans un chemin que nous n’avons pas voulu. » Que voulait-il nous dire ? Que l’on y est sur ce chemin ? Qu’il s’est fait imposer un chemin ? Est-ce un aveu ? Cela expliquerait peut-être l’abandon du droit de vote des étrangers extracommunautaires aux élections locales dès le lendemain du score important du FN au scrutin européen du printemps dernier, par un Bernard Cazeneuve sûr de lui, épaulé par Manuel Valls qui estimait que les Français n’étaient pas prêts. J’aurais préféré entendre de la bouche du président : « (…) qu’ils tentent aujourd’hui de nous imposer un chemin que nous n’emprunterons jamais. » On l’a copié, utilisé comme un sondage d’une hypothétique France laborieuse et souffrante et donc « vraie ». On a flatté son électorat, on l’a plaint, on lui a prêté le bénéfice de la bonne question mais de la mauvaise réponse.

Un ordre fasciste : la censure des artistes

Depuis toujours le FN c’est l’ordre fasciste, le refus de l’étranger, la préférence nationale, la stigmatisation d’une population tenue responsable de troubles et d’abus, l’insupportable et insistante utilisation du mot « race », c’est le classement des civilisations, des peuples, des citoyens afin de déterminer une préséance.

Le FN c’est l’État ultra-sécuritaire et milicien, c’est la monarchie – la saga de la famille Le Pen nous le rappelle chaque jour –, c’est l’ordre religieux qui revient, car leur défense de la laïcité n’est qu’un prétexte pour écouler leur islamophobie atavique, le moyen de lutter contre leur fantasme préféré : l’Occident chrétien en danger d’islamisation forcée – thèse largement soutenue par certains de nos imminents penseurs.

Le FN c’est le contrôle et la censure : pas une ville gérée par le FN n’échappe à cette tentation d’écarter un livre d’une bibliothèque ou un artiste de « (leur) théâtre », de déboulonner une statue, de rebaptiser une rue, de repeindre une œuvre d’art, de revisiter l’histoire et les traditions. C’est aussi chez lui comme ailleurs l’argent qui domine, l’intérêt personnel, ce sont également des alliances avec le pire de l’Europe fasciste quand ils ne le représentent pas eux-mêmes.

Voter FN n’a rien à voir avec le désespoir !

On ne peut pas voter FN et ignorer cela, on est complice. On s’inscrit dans l’histoire avec ses pires oripeaux, c’est un choix, et ce choix n’a rien à voir avec le désespoir ! Le désespoir de l’abbé Pierre l’a poussé à lutter contre la misère avec les armes de l’amour et de la fraternité, le désespoir de Martin Luther King l’a convaincu de la force du pacifisme, le désespoir de Nelson Mandela lui a montré le chemin de la réconciliation de son pays, le désespoir de Jean Moulin lui a fait tenir sa langue sous la torture, le désespoir de ma grand-mère après la guerre l’a fait penser à ses enfants et petits-enfants dans le sacrifice de sa personne sans un gramme de haine pour ceux qui avaient tué son père et son jeune frère. Du plus instruit au moins instruit, du plus riche au plus démuni, il appartient à chacun de faire de ses difficultés un sac de serpent venimeux ou une force d’humanité et de courage. L’Europe, la construction européenne, est complexe et ingrate.

Je condamne et combats sa politique budgétaire, ses incohérences de fonctionnement, ses lacunes démocratiques, sa soumission à la finance, mais nous devons en être ses défenseurs intransigeants, la critiquer en la faisant évoluer, en en étant une force vive, en pointant du doigt le manque d’initiative de nos dirigeants, leur absence de courage politique, car il y a de la place encore et toujours pour la détermination d’une politique incarnée par un homme ou une femme. Il faut avoir conscience qu’une construction comme celle-ci est infiniment plus complexe que de rassembler des peuples par les armes ou de vivre sur les acquis d’un empire totalitaire du levant ou du couchant du soleil. Cette Union européenne n’aurait que l’avantage de la paix que ce serait déjà, pour nous tous, une immense victoire.

L’histoire, l’Europe et la France

Le « souverainisme » tel que le voit le FN n’est qu’un nationalisme qui attend son heure, sa vision de l’UE est consternante et dangereuse, ce mythe d’une France forte toute seule est un mensonge au peuple français, le retour au franc, une imbécillité économique que même ses adhérents ne veulent pas réellement envisager.

Le FN, c’est le pays des jouets dans Pinocchio qui transforme les enfants en baudets. L’histoire est bonne fille, pour ceux qui n’auraient pas tout suivi des événements européens depuis le début du XXe siècle : elle a placé à la tête de la Hongrie un fond de casserole brûlé, un de ses prêcheurs du pire, un qui a ses admirateurs dans les rangs FN. Et que voyons-nous dans ce pays ?

La censure, l’homophobie, la xénophobie, tous ces virus de la conscience humaine, les barbelés et des prisonniers transformés en travailleurs forcés. Le vote FN, c’est cela, quoi qu’ils en disent et quels que soient leurs efforts pour apparaître drapés de démocratie et de rubans tricolores. Voter FN, c’est entourer la France de barbelés au sens propre comme au sens figuré, c’est reprendre un chemin épouvantable en pleine conscience. C’est retrouver la recette du chaos, c’est se laisser glisser vers le nationalisme en toute connaissance de cause. C’est recommencer à aboyer !

Nous ne devons plus tolérer cette attitude paternaliste des hommes politiques qui consiste à « tenir compte de ce désespoir » et d’écouter ce qu’ils feignent de considérer comme des « avertissements ». Entendre des élus locaux, déclarer avant même l’arrivée du moindre réfugié sur leur territoire que leur commune ne pourra pas les accueillir est une honte, les entendre insinuer que parmi eux se cacheraient des terroristes est scandale inouï, ils font bégayer l’histoire, ils me font penser à ceux-là mêmes qui écrivaient au maréchal Pétain pour ne pas recevoir les juifs que ce gouvernement qualifiait alors d’indésirables. Dans quelques années ces noms d’élus rimeront avec le déshonneur, et leurs descendants les porteront comme autant de fardeaux.

Soixante-dix ans après la Seconde Guerre mondiale, constater que des élus de la République utilisent les mêmes ficelles, les mêmes mensonges, les mêmes approximations, accusations calomnieuses que la propagande nazie est un cauchemar que beaucoup de Français ne pensaient pas revivre. Et pourtant nous y sommes.

Face au capitalisme, le partage

Tous les calculs nous prouvent, et ce, depuis longtemps, que l’immigration ne plombe pas nos budgets nationaux, ni celui de la Sécu, ni les autres. Entretenir les Français dans cette méfiance est une véritable calomnie, c’est vouloir donner au peuple un os à ronger, c’est pointer du doigt un fautif, c’est marquer d’un signe distinctif les vêtements de ces peuples en exil. Le programme du FN est un non-sens par rapport aux enjeux écologiques et humanitaires de la planète, c’est un suicide collectif.

Tous les régimes totalitaires ont commencé par un programme similaire à celui du Front national : le brave peuple oublié à qui il faut redonner sa fierté, la stigmatisation d’un ennemi ou d’un bouc émissaire (le juif, l’émigré, la gauche bien-pensante, les artistes…), le repli sur des valeurs qui seraient « les nôtres », le refus de tout ce qui pourrait apparaître comme une atteinte à la souveraineté nationale, la priorité à la sécurité, la discipline, le culte pour des figures historiques symbolisant la nation, etc.

Plus que jamais il s’agit de proposer un monde meilleur et j’utilise exprès cette expression tout droit sortie de mes carnets d’adolescent, car il s’agit de savoir partager ce que nous produisons avec ceux qui n’ont rien, ou presque rien, le monde n’a jamais été aussi injuste qu’aujourd’hui. La vieille rengaine du capitalisme qui consiste à nous faire croire que l’argent des riches enrichit les plus pauvres est battue en brèche par tous les calculs et les projections, y compris ceux du FMI.

Notre survie, c’est l’urgence 
d’un monde meilleur

Notre survie dépend des facultés que nous aurons à partager l’eau, la nourriture, l’énergie, le logement, le travail. Et pour cela il nous faut une réponse fiscale, une réponse écologique, une réponse agricole, une réponse humanitaire. Notre rendez-vous est là et seulement là. Des chercheurs en économie nous le démontrent, nous n’avons pas d’autres solutions que le partage, que ce soit d’un point de vue purement économique, humanitaire ou politique.

Il y a une urgence à inventer ce monde-là, il existe et il marche, il est testé partout sur la planète, 
en pointillé, il faut faire remonter toutes les trouvailles technologiques, toutes ces inventions sociales, toutes ces initiatives territoriales, et pour cela il nous faut un pays ouvert, attentif aux autres, curieux de tout ayant conscience de ce qui nous attend, pas cette France repliée, méfiante et paranoïaque que nous prépare le FN.

Publié dans l'Humanité

Google-Translate-English to French Traduire français en German  Traduire français en Italian Google-Translate-English to Japanese BETA  Traduire français en Portuguese  Traduire français en Russian  Traduire français en Spanish Traduire français en Arabic  Traduire français en danish Traduire français en Greek

18:54 Publié dans Connaissances, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : philippe torreton, front national | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

26/10/2015

Le danger des milliers d’autocars Macron

carmacron.jpg

Un accident du travail, n’est pas le moment de se recueillir, mais de faire le maximum de bruit pour que les consciences s’éveillent, à chaud, et que les mesures soient prises vite, pour que ça ne se reproduise plus. C’est à ce moment là, hélas, tous les praticiens le savent, qu’on a le plus de chances de stopper des travaux dangereux et d’imposer des mesures de sécurité. Et souvent les patrons dans ces cas-là sont pour le recueillement des familles pas pour l’enquête de l’inspection du travail ni des services de sécurité !

Filoche, bus, FilocheCe fut le cas pour la mort le 13 juillet d’un intérimaire de 41 ans tombé dans la fonte liquide à 1400° chez Arcelor-Mittal. Quand le CHSCT de Grand-Scynthe a voulu exiger une expertise, la direction a refusé, et on attend encore la décision du tribunal.

Et un autre ouvrier, intérimaire lui aussi, de 29 ans est tombé dans la fonte liquide en septembre. Les gros médias des 7 milliardaires ont parlé des « chemises déchirées » à Air France mais jamais de ça ! Sinon ils auraient été obligés de reconnaitre que 21 % d’intérimaires chez Arcelor, site classé « Seveso » et en convention avec l’état, c’était tout simplement criminel.

On a tous été traumatisés par le tragique accident d’autocar/camion de Puisseguin et terriblement émus par les familles des 43 victimes. Les gros médias ont critiqué ceux qui parlaient très vite des urgences que soulevait ce drame. Bien sur que ces morts-là n’ont pas été causés par la loi Macron du 8 août 2015 mais ils alertent forcément car depuis 6 semaines, 250 000 passagers ont été transportés, à cause d’elle, en autocar contre 110 000 pour toute l’année 2014.

L’urgence est donc de faire face aux risques pour ces milliers de nouveaux autocars qui remplacent en ce moment 40 % des trains. D’autant que des millions de pauvres, retraités, jeunes, n’ont pas le choix, exclus du service public de la SNCF par le prix exorbitant des trains, les voilà relégués dans une nouvelle « 3° classe » sur des routes dangereuses, dans l’insécurité des files de cars doublant des camions. Le tout autoroute contre le rail et le fret.

Charles Fiterman, ancien ministre des transports, listait dans l’Humanité du 17 octobre 2014 l’ensemble des inconvénients du transport par autocar : « Veut-on une nouvelle catastrophe comme celle survenue à Beaune sur l’autoroute A6 le 31 juillet 1982, avec 44 enfants morts ? » Les cars inconfortables et lents, soumis à des parcours épuisants ont jusque là tué 7 fois plus que le train : que va t il arriver avec des milliers de plus lâchés de façon incontrôlée sur toutes les routes. Les transporteurs se sont rués sur l’or sans même que les décrets d’application de sécurité de Macron aient été publiés. C’est la course des compagnies sous-traitantes, avec des intérimaires, et demain, des auto-entrepreneurs «uberisés». Sans parler de la pollution totalement contradictoire avec la COP21.

Alors oui, halte à la loi Macron, faisons le maximum de bruit, imposons de la stopper avant que d’autres accidents ne se produisent. Vite, retour au progrès : autant de rail que possible en service public, moins cher et pour tous, et seulement des autocars quand il n’est pas possible de faire autrement.

Gérard Filoche

à lire dans l’Humanité dimanche chronique « au boulot » n°262

Google-Translate-English to French Traduire français en German  Traduire français en Italian Google-Translate-English to Japanese BETA  Traduire français en Portuguese  Traduire français en Russian  Traduire français en Spanish Traduire français en Arabic  Traduire français en danish Traduire français en Greek

19:45 Publié dans Actualités, Cactus, Economie, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : filoche, bus, filoche | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

19/10/2015

CGT : Dialogue social : la démocratie ne cesse d’être bafouée

martinez1.jpg

Alors que le grand raout gouvernemental a ouvert ses portes, la CGT a été parmi les absents. Mépris de la démocratie sociale, colère des salariés, arbitrage en faveur du patronat… « Trop, c’est trop », explique son secrétaire général, Philippe Martinez.

La quatrième conférence sociale du quinquennat Hollande s’ouvre aujourd’hui. Au menu de ce grand raout qui, cette fois, se veut « thématique » : la COP21 sur le climat, la transformation numérique du travail, le compte personnel d’activité. L’occasion surtout, pour le gouvernement, de donner à voir sa feuille de route d’ici à 2017, sous couvert de promotion en grande pompe du « dialogue social », alors même que la démocratie ne cesse d’être bafouée au sein comme à l’extérieur des entreprises. Air France, STX, mais aussi lois Rebsamen ou Macron, « le mécontentement est là », juge le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, qui, dans nos colonnes, explique le sens de « l’alerte » qu’il entend envoyer au gouvernement en refusant de participer à la conférence sociale et de cautionner ses choix libéraux. D’autant que ce même gouvernement manœuvrait en coulisse encore vendredi pour mieux, ce week-end, se féliciter d’un accord qui fait de l’allongement de l’âge du départ à la retraite la norme.

La CGT a décidé de boycotter la conférence sociale, ce rendez-vous est-il, selon vous, dénué d’enjeu ?

Philippe Martinez Cette décision est avant tout un nouveau message d’alerte au gouvernement : il est temps d’arrêter de faire plaisir au patronat et de s’occuper de la situation des salariés. Depuis plusieurs mois, la CGT propose d’inscrire leurs préoccupations à l’ordre du jour de cette conférence sociale avec la question des salaires et du temps de travail, notamment. Le gouvernement n’en a pas tenu compte. Dans le même temps, en première partie du programme, nous sommes invités à écouter des experts, souvent patronaux, sans pouvoir véritablement donner notre avis. Le gouvernement affirme que l’on pourra s’exprimer puisqu’une réunion informelle est prévue avec le président de la République. Une heure de réunion officieuse, huit organisations syndicales dont cinq de salariés et trois patronales. Le dialogue n’existe pas. Enfin, il y a la situation sociale. Air France et tout le reste. Plutôt que de s’intéresser au sort des possibles 3 000 licenciés, le gouvernement traite les salariés qui combattent ce plan de restructuration de « voyous ». Trop c’est trop.

Quelle est votre opinion sur le compte personnel d’activité, dont François Hollande veut faire l’une de ses mesures phares et qui sera au menu aujourd’hui ?

Philippe Martinez Depuis dix ans, la CGT porte l’idée d’une sécurité sociale professionnelle. C’est une proposition très innovante de progrès social pour que les salariés, quel que soit leur parcours professionnel, voient leurs compétences reconnues et ne perdent pas leur droit en changeant d’employeur. Régulièrement, les gouvernements successifs font référence à cette notion. L’important n’est cependant pas le titre mais le contenu. Nous sommes prêts, nous l’avons dit, à une négociation sur une véritable sécurité sociale professionnelle. Mais celle-ci ne doit pas s’ouvrir sur une porte déjà fermée. Le problème, en l’occurrence, c’est qu’à la conférence sociale, le rapport de France Stratégie, sur le compte personnel d’activité, sera présenté avec un minimum de débats. Puis, le premier ministre présentera la feuille de route du gouvernement en se prévalant d’avoir écouté les syndicats. Ce n’est pas notre conception de la négociation.

Depuis les événements à Air France, vous constatez une forte colère chez les salariés et vos syndiqués, pourtant, la mobilisation du 8 octobre dernier n’a pas été un raz-de-marée. Comment expliquez-vous cette contradiction du mouvement social ?

Philippe Martinez Le mécontentement ne se mesure pas uniquement dans les mobilisations interprofessionnelles. Mais aussi au nombre de conflits dans les entreprises. Et ils sont nombreux. Le 8 octobre, par exemple, j’étais en manifestation à Saint-Étienne et, à midi, j’étais sur un piquet de grève avec les salariés de Prosegur qui se sont battus contre une direction qui voulait remettre en cause leurs acquis sociaux. Le mécontentement est là, il s’exprime parfois plus fort dans les entreprises. À nous de convaincre qu’il est nécessaire de se rassembler. Avec des dirigeants qui ne cessent d’expliquer que faciliter les licenciements est la seule façon de s’en sortir, la CGT doit redoubler d’efforts, de discussions, de débats. C’est ce que nous faisons avec notre plan de rencontre des syndicats, des syndiqués et des salariés. Nous disons : « Attention, le chemin sur lequel ils nous emmènent est celui du chômage. Mais on peut travailler à d’autres perspectives. »

Les mesures gouvernementales accréditent la thèse d’un « coût du travail » qui serait trop important. Ce faisant, François Hollande, malgré ses appels au dialogue social, en durcit-il, selon vous, les conditions ?

goche.jpgPhilippe Martinez Depuis des années, on nous explique qu’aider à licencier créera de l’emploi. C’est un paradoxe assez monumental. De même, on prétend que tout s’arrangera en donnant de plus en plus d’argent aux patrons, sous forme de crédit d’impôt ou d’exonération de cotisations. Est-ce que cela a inversé la courbe du chômage ? Non, le nombre de chômeurs ne cesse d’augmenter. Mais on continue de nous expliquer que nous n’avons rien compris. Cela ne fait que renforcer la colère des salariés. On ne peut pas cautionner de telles politiques. Comble du comble, Manuel Valls prétend désormais que la CGT est responsable de tous les maux dans ce pays, y compris d’un possible échec de la gauche aux prochaines élections. Les sommets du cynisme et de la fuite en avant sont atteints : qui mène la politique dans ce pays, qui mène le gouvernement ? Chacun doit assumer ses responsabilités. La politique du gouvernement est critiquée. Le seul responsable, c’est celui qui la conduit.

Manuel Valls tente de vous renvoyer la balle en déclarant que refuser le dialogue « ne fait pas avancer la société ». Que répondez-vous ?

Philippe Martinez La CGT participe à toutes les négociations et porte la voix des salariés. Que fait le gouvernement ? Avec la loi Rebsamen, il a pris la main sur une négociation qui n’avait obtenu aucune signature et a inscrit dans la loi ce que demandait le Medef. Le gouvernement déclare également qu’il faut respecter la représentativité et les accords majoritaires. Dans la fonction publique, sa propre entreprise en quelque sorte, il vient de valider un accord minoritaire. Sont-ce là les signes d’une volonté de dialogue et de respect de la démocratie sociale ? Je renvoie la balle dans le camp du gouvernement. En matière de chômage, de recul du pouvoir d’achat, de retraite, il est l’unique responsable de la politique menée.

La négociation qui s’est achevée vendredi sur les retraites complémentaires est-elle une nouvelle illustration de cette impasse ?

Philippe Martinez Tout à fait. Non seulement l’objectif est à nouveau de réduire les dépenses mais dans les 6 milliards d’euros d’économies demandés, ce sont les salariés et les retraités qui payeront 5,4 milliards, quand le patronat donnera 600 millions. On est loin du 50/50, du donnant-donnant. Très loin de l’équité. De plus, cet accord officialise le rallongement de l’âge de départ à la retraite. Le gouvernement cautionnera-t-il la retraite à 65 ans ?

Dans ce contexte de reculs sociaux et de colère, quelles mesures d’urgence proposez-vous ?

Philippe Martinez De l’argent, il y en a beaucoup, sauf qu’une grande partie atterrit directement dans les poches des actionnaires, souvent de l’argent public, celui de nos impôts. Il faut inverser cette tendance. L’argent donné au patronat doit servir à augmenter les salaires, à réduire le temps de travail, à financer les services publics. Dans les hôpitaux, par exemple, la situation des personnels est dramatique. Plutôt que de toujours faire payer les salariés et d’exiger des mesures drastiques d’austérité au nom de la réduction des dépenses publiques, développons l’emploi et les salaires. Ce qui permettrait, de surcroît, d’assurer le financement de la protection sociale grâce à de nouvelles rentrées de cotisations sociales.

La concurrence internationale est souvent invoquée pour couper court à cette possibilité…

Philippe Martinez Si la modernité, c’est revenir au Moyen Âge, par exemple en ne disant rien sur la situation des salariées des compagnies aériennes du Qatar ou des Émirats qui doivent demander la permission pour se marier ou faire des enfants, nous n’en avons pas la même conception. Nous nous battons non pas pour que tout le monde vive le pire en choisissant comme objectif des références de déréglementations sociales partout sur la planète, mais pour le mieux-disant social pour tous. Pour cela, nous agissons dans un cadre national mais aussi européen et international. Travaillons pour l’immense majorité des citoyens que sont les salariés et non pas pour une minorité qui spécule et confisque le fruit du travail des autres.

Entretien publié par le journal l'Humanité

Google-Translate-English to French Traduire français en German  Traduire français en Italian Google-Translate-English to Japanese BETA  Traduire français en Portuguese  Traduire français en Russian  Traduire français en Spanish Traduire français en Arabic  Traduire français en danish Traduire français en Greek
 
 

10:50 Publié dans Actualités, Entretiens, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe martinez, cgt, hollande, social | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!