07/04/2016
« Pour une Primaire des idées » – Tribune collective
Elus du PS, d’EELV, du PCF ou de Nouvelle Donne, appellent dans cette tribune « à une primaire des idées » avant « une primaire des candidatures », via des débats organisés d’ici à l’été partout en France. « Sans quoi notre tentative démocratique ne sera pas à la hauteur des mouvements citoyens qui émergent en France », préviennent-ils.
« Nous sommes des électrices et électeurs. Nous voulons que la politique soit de nouveau faite par les citoyennes et les citoyens. Comme beaucoup d’entre nous recommencent déjà à le faire dans les rues et sur les places publiques de France.
Depuis quelques semaines, nous avons accepté de participer à un processus ouvert de toutes les forces politiques de la gauche et des écologistes, pour construire ensemble la primaire de gauche. Nous pensons que c’est le bon outil pour relever une gauche en lambeaux, pour sortir de l’ornière annoncée de 2017. Cette primaire a vocation à élire une candidate ou un candidat de gauche et à gagner l’élection présidentielle. Mais aussi, et surtout, à faire revivre les idées progressistes dans l’espace public.
Nous ne supportons pas les débats sur la réforme du droit du travail ou la déchéance de nationalité, tandis que la finance n’est toujours pas combattue et continue d’imposer sa loi. Les réels sujets ne sont toujours pas soulevés.
« Si nous ne pouvons pas nous rassembler sur le fond, le rassemblement autour d’une candidature à la présidentielle restera une illusion sans lendemain »
Un projet politique de gauche peut-il passer à côté de l’instauration d’une VIe République? Peut-il se retenir d’ouvrir le débat sur l’augmentation des salaires, un revenu de base et sur la réduction du temps de travail? Peut-il s’abstenir de protéger notre environnement et notre santé des pollutions? Peut-il retarder une vraie ambition de transition énergétique? Peut-il hésiter à faire de l’égalité entre les femmes et les hommes une priorité? Peut-il reculer devant le droit de vote des étrangers? Peut-il continuer de dissoudre nos libertés individuelles? Peut-il renoncer à mettre en place une loi forte contre les paradis fiscaux et pour la justice sociale?
Avant une primaire des candidatures, nous avons besoin d’une primaire des idées. Si nous ne pouvons pas nous rassembler avant tout sur le fond, le rassemblement autour d’une candidature à la présidentielle restera une illusion sans lendemain. Ces débats doivent d’abord exister partout dans le pays, sans quoi notre tentative démocratique ne sera pas à la hauteur des mouvements citoyens qui émergent en France pour pratiquer la politique sincèrement.
« Nous proposons que d’ici à l’été se tiennent à travers toute la France des débats ouverts »
L’essentiel est de fabriquer en commun. Comment y parvenir si nous ne sommes pas d’accord sur le minimum vital? Voilà pourquoi nous appelons à ce que la primaire soit imaginée, construite, alimentée par des citoyennes et des citoyens venus de tous horizons. Les électeurs et les électrices sont les meilleurs experts de leurs propres vies. Nous proposons donc que d’ici à l’été se tiennent à travers toute la France des débats ouverts pour leur permettre d’exprimer leurs préoccupations, leurs envies et leurs idées sur les sujets de leurs choix.
C’est de la richesse de ces débats que doit émerger un socle commun des exigences indispensables pour toute candidature, élaboré collectivement lors de ces assemblées citoyennes, capable d’offrir le cadre dans lequel il sera possible de penser un autre chemin ensemble. »
Les signataires :
Elliot Lepers et Nadia Ahmane, de la Primaire de gauche
Olivier Dartigolles et Isabelle de Almeida, dirigeants du PCF
Marine Tondelier et Julien Bayou, membres du Bureau exécutif d’EELV
Jérôme Guedj et Fanélie Carrey-Conte, membres du Bureau national du Parti socialiste
Nathalie Cayet et Pierre Larrouturou, membres du Bureau national de Nouvelle donne
09:25 Publié dans Actualités, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tribune, primaire à gauche | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
18/03/2016
M. Ferry, la morgue et la suffisance comme bréviaire
Par Patrick Le Hyaric, député européen, directeur de l'Humanité
Luc Ferry, moraliste en chef des pages Opinions du Figaro, s’est senti obligé de déverser sa haine anti sociale dans un billet d’une insondable morgue publié jeudi dernier.
Ce Monsieur bien installé clame son mépris du peuple français, rangé dans la catégorie des poltrons, parce qu’il refuse dans sa grande majorité et contrairement à ses illustres et « courageux » représentants politiques, le projet de loi de démolition du droit du travail.
Sa cible principale n’est autre que le secrétaire général de la CGT à « la bouille renfrognée » dont notre plumitif déplore « la façon d’éructer » et à qui il faudrait faire « avaler la potion » car « aucun compromis n’est plus possible ». C’est vrai, dans ces milieux, un ouvrier ne peut être que quelqu’un qui « grogne », qui est « sale », et qui « éructe ».
En substance nous dit-il, le peuple est con. Il ne comprend pas que « c’est en facilitant les licenciements que l’on favorise l’embauche » annone notre as du raisonnement. Une évidence que du haut des cimes inatteignables au commun des mortels, il refuse d’expliquer tant elle est évidente. La boucle est bouclée. Et qui ne comprend pas ce « raisonnement accessible à un enfant de dix ans », est doté, selon le troupier métaphysicien, d’un « QI de bulot ».
Sa sérénissime n’hésite pas à ranger dans le camp des réfractaires à sa vision pour le moins singulière du progrès, l’ancien Président Jacques Chirac qui a eu l’outrecuidance de reculer devant la loi imaginée par notre phénix de la pensée, et que, tout à sa modestie – puisqu’il en fut le rédacteur- il appelle « l’excellente loi d’autonomie des universités ». Sur le podium « des champions de monde de marche arrière » imaginé par notre père fouettard de la philosophie, Nicolas Sarkozy est en bonne place puisqu’il n’aurait pas eu le courage de rentrer dans le lard du mouvement social.
Chez ces gens-là, la violence est fardée pour mieux se déchainer.
Car notre médiatique histrion a trouvé la solution : gouverner par ordonnance, c’est-à-dire s’essuyer les pieds sur le Parlement et sur ce qui nous reste de démocratie. On ne savait pas que leur prétendument « modernité » nous ramenait aux méthodes de… Napoléon 3.
Dictature de l’argent et du patronat rejoint chez le penseur libéral la dictature tout court, qui plus est sous l’habillage de la vulgarité. Tout un programme qui, au fond, ne nous étonne guère mais fait tout de même frémir.
Raison de plus pour amplifier la mobilisation et clouer le bec au mépris de classe qui s’étale sans vergogne.
13:05 Publié dans Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : martinez, ferry, le hyaric | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
11/02/2016
Absentéisme à l'Assemblée nationale. Mise au point du député communiste Gaby Charroux
Une nouvelle campagne très violente est engagée une fois de plus contre les parlementaires, et les élus en général dans les médias et les réseaux sociaux, relayée souvent par des dessins comme celui que nous publions. Ce n'est pas nouveau, déjà dans les années 30 il était l'oeuvre de l'extrême droite, dans les années 60 des Poujadistes. Ce qui est nouveau c'est qu'elle est relayée par des journalistes dont l'incompétence et la méconnaissance du fonctionnement du parlement est abyssal, ou leur mauvaise foi totale. Nous publions ici une lettre du député communiste Gaby Charroux à ses électeurs qui clarifie clairement la réalité :
LETTRE DU DEPUTE COMMUNISTE GABY CHARROUX
J'ai pu voir dans la presse et sur les réseaux sociaux qu'une nouvelle opération anti-parlementaire était en cours sur la présence des Députés lors de l'examen de la loi constitutionnelle "protection de la Nation".
Je n’étais pas en séance de nuit ce lundi lors de l’examen de l’article 1 du projet de loi. Le déchaînement orchestré ici et là sur l'absence de nombreux députés démontre à quel point le fonctionnement de la procédure législative est mal connu. Et certains l'entretiennent volontairement quand on sait à qui cela profite.
Certes l’article 1 a été voté mais ce qui est important ce n’est pas le vote article par article, c’est le vote de la loi elle-même et celui-ci est prévu ce Mercredi à 16 h 15 et, bien sûr, je serais dans l'hémicycle pour les explications de vote et le vote comme je l'étais vendredi pour la discussion générale. Car l’article 1 peut être voté, et même le 2 d’ailleurs puisque c'est le cas, mais si la loi n’est pas votée, ces votes ne comptent pas !
La tromperie souvent, c’est que la presse titre "l’inscription de l’état d’urgence dans la constitution est voté", "la déchéance de nationalité est votée" mais c’est tout simplement faux puisque la loi elle-même n’est pas votée !
Au delà, quand bien même ce texte serait voté ce mercredi, il va y avoir une lecture au Sénat qui va le modifier, puis une nouvelle lecture à l'assemblée, puis encore une lecture au Sénat... Bref, la procédure législative normale pour tout texte. Et celui-ci, de plus, à ceci de particulier que pour être appliqué, c'est à dire pour que soit inscrit dans la constitution les deux articles de la loi relatifs à l'état d'urgence et la déchéance de nationalité, il faut réunir le congrès (Assemblee + Sénat) qui doivent l'adopter aux 3/5ème des présents ce qui aujourd'hui est quasi impossible.
C’est vrai pour tous les examens de textes : un député ne peut pas être présent en séance du lundi 16h jusqu’au vendredi minuit. Il a d’autres activités de Député dans sa circonscription, des réunions, des permanences, des commissions… S’il était dans l’hémicycle toute la semaine, les habitants des circonscriptions, les associations, les représentants du monde économique, social n’auraient pas d’interlocuteurs et il serait dit de la même manière : « Le député n’est jamais là, on ne le voit jamais, il ne s’occupe pas de nos problèmes, il est toujours à Paris… ».
Ce qui est important c’est d’être représenté au sein de son Groupe et de participer à la discussion générale de début de texte, de défendre les amendements lorsqu’on en dépose et surtout les explications de vote et le vote final sur le texte. D'ailleurs, les discussions sur article sont impossibles à 577 car il faudrait des mois pour adopter le moindre texte. Ce sont les députés les plus concernés, délégués de leurs groupes, issus des commissions concernés qui sont chargés de ce travail.
Des Députés du front de gauche étaient présent et, permettez-moi de vous dire qu’avec un Groupe de seulement 10 députés, ce n’est pas toujours facile… Il y avait 3 députés du Front de gauche sur 10 lundi soir. Par comparaison, il y avait 10 Députés UMP sur 196…
Par ailleurs, nous n’avions pas déposé d’amendements sur ce texte et donc nous n’avions pas à en défendre pour la simple et bonne raison que nous rejetons ce texte en bloc car je l’estime dangereux pour nos libertés individuelles et collectives, inutile en terme d’efficacité et discriminant, donc contraire à l’esprit de notre constitution et de notre République.
Je serais présent mercredi pour voter contre ce texte et c’est là que tout se jouera, en première lecture, sur cette volonté de modification constitutionnelle.
Je m'adresse à vous car l'opération anti-parlementaire de ces deux derniers jours peut vous avoir interpelé ou posé des questions autour de vous.
17:19 Publié dans Actualités, Connaissances, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : gaby charroux, pcf, parlement | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
26/12/2015
Barbara Hendricks : «Ne prenons pas le risque de perdre notre humanité»
On ne présente plus la soprano Barbara Hendricks. Ambassadrice de l'ONU pour les réfugiés depuis près de trente ans, la cantatrice humaniste et engagée évoque pour « l'Humanité Dimanche » le sens de ses combats.
« Bienvenue. 34 auteurs pour les réfugiés », Éditions Points/Seuil. 192 pages, 5 euros.
Ils ont écrit un récit, une fiction, un poème, ils ont livré un témoignage, ils ont dessiné... pour les réfugiés. 34 auteurs engagés sont réunis dans cet ouvrage d'une forte intensité.
Parmi eux, Olivier Adam, Edmond Baudoin, Geneviève Brisac, Sorj Chalandon, Philippe Claudel, Marie Darrieussecq, Mathias Énard, Laurent Gaudé, Jul, Lola lafon, Alain Mabanckou, Lydie Salvayre, Joann Sfar, Abdallah Taïa, Philippe Torreton, Alice Zeniter. Les bénéfices des ventes du livre seront reversés au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Entretien réalisé par LATIFA MADANIVendredi, 25 Décembre, 2015
13:02 Publié dans Connaissances, Entretiens, Musique, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : barbara hendricks, humanité | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |