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30/03/2025

« La paix qui se dessine est insoutenable pour les dirigeants européens »

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Face à la relance d’une « Europe de la défense » par les dirigeants européens, Patrick Staat, Secrétaire général de l’ARAC, dénonce un piège mortel pour les peuples. Nous l’avons rencontré. Il explique pourquoi cette logique de bloc, sous couvert de menace russe, sert avant tout les marchés et étouffe toute souveraineté nationale. Il plaide pour une armée liée à la Nation, une paix fondée sur la coopération – loin des « diktats de Bruxelles et de l’OTAN ».

Pour la première fois depuis bien des années, des dirigeants européens mènent une offensive explicite en faveur d’une « Europe de la défense », d’une « autonomie stratégique » ou encore d’un grand financement commun pour, finalement, faire le « grand saut fédéral » en matière de défense.

Ce projet n’est pas nouveau. Dès 1950 est proposée une Communauté européenne de défense (CED), qui consistait à intégrer les forces armées des pays membres sous un commandement commun, celui du chef de l’OTAN nommé par les États-Unis. Communistes et gaullistes s’y opposèrent fermement, voyant par là une tentative de renforcer l’influence américaine en Europe et de réarmer l’Allemagne de l’Ouest, perçue comme une menace. Le projet fut rejeté à l’Assemblée nationale française.

Mais depuis, à petite dose, des mécanismes ont été introduits dans cette logique. Traité de Maastricht, Agence européenne de Défense, jusqu’à la constitution en 2001 d’un état-major de l’Union européenne.

La logique de « défense européenne », portée sous couvert d’une menace venue de l’Est, semble correspondre davantage à une logique de bloc et de repli sur soi, en lieu et place d’une réponse aux intérêts des nations et des peuples. Peux-tu nous donner ton ressenti par rapport à ce « repli sur soi » des dirigeants européens ?

Patrick Staat : La paix qui se dessine est insoutenable pour les dirigeants européens. Ils sont déterminés à ce que la guerre se poursuive pour continuer à faire avancer leur agenda politique : plus de fédéralisme européen et plus de démantèlement des systèmes sociaux au profit des marchés financiers.

L’Europe de la Défense est un piège mortel pour les peuples et les travailleurs. Nous ne serons pas la chair à canon des grands groupes capitalistes européens.

Les dirigeants européens et les médias qui les servent sont en train de normaliser la « nécessité » de transformer l’Europe en un État guerrier. Dans une allocution télévisée à la Nation, Macron a déclaré que « la paix ne peut plus être garantie sur notre continent. Même la Russie est devenue, au moment même où je vous parle, et pour les années à venir, une menace pour la France et pour l’Europe* ». La menace russe sert de prétexte pour justifier un réarmement.

Le réarmement de l’Europe ne vise pas la « défense » ou la « paix », mais marque le début d’une nouvelle phase de conflits entre prédateurs impérialistes, comme ceux qui ont caractérisé la première moitié du XXᵉ siècle, avec ses deux guerres mondiales.

Tout cela coûte cher. Les responsables politiques doivent donc faire des choix. Où vont-ils chercher l’argent ? dans les poches des retraités et des salariés…

Les seuls gagnants de la course aux armements, ce sont les fabricants d’armes, qui enregistrent un chiffre d’affaires et des bénéfices records. On nous a toujours dit qu’il fallait se serrer la ceinture coûte que coûte pour combler le budget, mais quand il s’agit d’armement, ce tabou est brisé. Il n’y a pas assez d’argent pour les pensions, les salaires, pour les services publics, mais pour les armes, il y a des milliards.

Récemment, Bernard Frederick évoquait dans les colonnes de Liberté Actus* les « enfants perdus de l’Atlantisme » qui, après des décennies à avoir eu l’Ouest pour seule boussole, s’agitent dans tous les sens. Force est de constater que ce sont ces mêmes dirigeants qui ont affaibli la souveraineté de la France en s’alignant presque exclusivement sur les États-Unis. Avec l’ARAC, vous luttez depuis la fin de la Première Guerre mondiale pour une défense nationale et démocratique. Tu peux nous donner quelques précisions ?

P.S. : L’armée de la France doit être forgée à l’image du pays, elle doit être populaire. Aucun fossé ne doit séparer l’armée d’active de sa réserve populaire.

L’armée française doit être intimement liée au peuple, l’histoire s’est régulièrement chargée de nous rappeler l’importance de cette question. Les soldats du contingent sont nécessaires pour une défense nationale profondément liée à la Nation.

La conscription selon l’ARAC, c’est la première constante de la Nation constituée de citoyens-soldats, et c’est aujourd’hui une nécessité et pour la jeunesse et pour la défense du territoire national, afin d’assurer la paix et la sécurité du peuple. Elle repose sur la confiance de la jeunesse en la Nation, faite de défense, de souveraineté nationale, de justice sociale, de partage, d’échange, d’intégration, d’amitié et de solidarité.

L’ARAC milite pour un monde nouveau fondé sur le droit à l’indépendance et à la souveraineté de chaque État, mais aussi sur des coopérations fondées sur l’égalité et la liberté des nations qui s’associent.

Souveraineté économique pour maintenir et développer l’activité industrielle qui permet de garder ses savoir-faire et de les partager dans le cadre de coopérations.

Souveraineté monétaire pour ne pas dépendre des décisions européennes sous tutelle allemande.

Souveraineté politique pour décider de ce qui est le mieux pour la Nation sans l’ingérence de Bruxelles, pour garder et développer les conquis sociaux (retraite, Sécurité sociale, etc.).

Souveraineté sanitaire pour décider de notre politique de santé alors que la Commission européenne exige la casse de l’hôpital public.

Souveraineté énergétique quand l’Europe impose la casse de l’outil que représente EDF pour la France.

Nous ne pouvons accepter que la France doive se plier devant la Commission européenne (organisme non élu)  ; cette Europe où les plus riches mangent les plus pauvres, où les peuples sont en concurrence avec de moins en moins de droit du travail, de moins en moins de droits sociaux, de moins en moins de politique de santé…

La Révolution de 1789 s’est attaquée au principe de subsidiarité (ou autrement dit la possibilité pour une minorité de décider à la place du plus grand nombre) et aujourd’hui le seul objectif de la commission européenne, c’est de renforcer la subsidiarité pour s’opposer au rôle des citoyens.

Finalement, deux visions du monde s’opposent. D’un côté, une logique d’affrontement et, de l’autre, une logique de coopération entre nations souveraines. Force est de constater que les tenants de l’affrontement haussent le ton ces derniers temps et que, les forces qui prônent une logique d’amitié et de coopération sont bien en mal. Comment expliques-tu cela  ? Penses-tu que les forces de paix ont du mal à sortir du compromis et, en définitive, d’une vision « atlantiste » du monde ?

P.S. : L’ARAC s’est forgée un « socle de valeurs » sur lequel elle s’appuie pour poursuivre le débat d’idées. Seuls des êtres conscients des enjeux peuvent donner un sens à leurs luttes, passer de la désespérance, de la colère, à l’action réfléchie permettant de peser sur les choix politiques.

Comprendre les causes des guerres, c’est déjà s’engager sur la défense de la paix.

N’oublions jamais que l’impérialisme, le capitalisme ont toujours utilisé la guerre pour sortir des crises économiques et sociales qu’ils engendrent.

Le travail de mémoire prend aujourd’hui une importance encore plus grande. Si les jeunes générations sont ignorantes des souffrances des poilus de 14-18, des conditions de la montée du fascisme en Europe, des horreurs créées par l’occupation nazie, par la collaboration pétainiste, si elles ignorent ce que fut vraiment la Résistance dans toutes ses composantes, si elles ne savent rien de la sauvagerie, des exactions de la France pendant la guerre d’Algérie, comment prendre conscience des valeurs républicaines dont nous souhaitons tous qu’elles en soient héritières.

Le contexte géopolitique actuel montre la nécessité de travailler sur le passé pour comprendre le présent et de s’engager pour la paix.

12:20 Publié dans Actualités, Entretiens, Point de vue, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ukraine, paix | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

26/01/2025

BIOGRAPHIE D'EDY LAMARR, ACTRICE ET SCIENTIFIQUE

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Fille d'un riche banquier viennois, Hedy Lamarr (de son vrai nom Hedwig Eva Maria Kiesler) naît le 9 novembre 1914 dans la capitale autrichienne. L'éducation est confiée à un précepteur dès l'âge de quatre ans, excelle six ans plus tard au piano, dans la danse, maîtrise quatre langues.

Remarquée par sa beauté, elle se présente aux portes d'un studio de cinéma viennois pour aider financièrement ses parents. Commence alors une carrière dans le cinéma. Dans le film Extase, sorti en 1933, Hedy Lamar campe son rôle le plus connu. Nue, elle simule un orgasme pour la première fois sur grand écran. Sa réputation de femme sulfureuse ne la quittera plus.

La même année, elle épouse Friederich Mandl, un marchand d'arme prolifique. Bien que malheureuse en ménage, Hedy Lamar côtoie le monde de l'armée par le biais de son mari. Un épisode déterminant de sa vie qui nourrira de longues conversations autour des missiles radioguidés qui donnera naissance à une invention visionnaire. Elle traverse l'Atlantique en 1937.

Là, elle devient Hedy Lamarr et déploie ses talents d'actrice dans H. M. Pulham, Esq. (1941) et Tortilla Flat, Elle lance sa propre société de production en 1946 grâce à laquelle elle interprète son plus beau rôle, dans The Strange Woman (1946, Le Démon de la chair). Trois ans plus tard, elle revenient aux clichés exotiques dans Samson and Delilah (1de Cecil B. DeMille, qui lui offrira ainsi son plus grand succès commercial.

Réputée comme l’une des plus belles femmes du monde, elle est aussi considérée comme une croqueuse d’hommes, et enchaîne les histoires d’amour.

Un pianiste et une actrice, parents du Wi-Fi

À l'occasion d'une soirée mondaine Hedy Lamarr rencontre le pianiste George Antheil. Tous les deux discutent longuement de l'armement, un sujet d'Hedy maîtrise parfaitement et qui passionne George Antheil. Nous sommes en 1941 et la seconde guerre mondiale ravage l'Europe. George et Hedy imaginent ensemble un système de cryptage des communications applicables aux torpilles radioguidées trop souvent détournées.

Le système est basé sur un émetteur-récepteur qui permet à la torpille de changer de fréquence de transmission pour ne pas être détectée par les ennemis. Ce principe de transmission régit toujours nos technologies modernes sans fils comme les GPS, les communications militaires.

Une reconnaissance tardive

Leur invention passe totalement inaperçue et c'est seulement 21 ans plus tard, avec le progrès électronique, que l'armée américaine y voit une utilité. Aujourd'hui, la plupart des téléphones portables utilisent le système pensé par le duo Lamarr-Antheil.

Elle s'éteint le 19 janvier 2000, près d'Orlando (Floride).

hedy lamarr.jpgPodcast de l'article à écouter}}}

 

Diego DIAZNombre de pages : 13220 €
Format(s) : Papier EPUB PDF

 

 

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14/12/2024

Industrie française : « Il faut légiférer sur les licenciements boursiers et baisser le tarif de l’énergie », plaide Aymeric Seassau (PCF)

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La déconfiture de l’industrie française n’a rien d’une fatalité. Pour Aymeric Seassau, en charge de la nouvelle industrialisation dans le projet du PCF, il est urgent de reprendre au marché le contrôle d’un secteur stratégique, pour l’emploi, notre balance commerciale et l’écologie.

Michelin, Valeo, Vencorex… Les plans de suppression de postes se succèdent dans l’industrie française. Quelles sont les causes profondes, selon vous, de cette crise ?

Ces entreprises témoignent de ce que les filières automobile et chimie sont en effet particulièrement touchées, la sidérurgie aussi, avec les annonces inquiétantes de Mittal, et bien d’autres encore. Partout, les communistes soutiennent de toutes leurs forces les travailleurs de ces entreprises qui résistent avec leurs organisations syndicales… Et il nous appartient de politiser cette situation qui n’est malheureusement qu’une accélération d’un mouvement de long terme orchestré par le capital.

À son écoute, des apprentis sorciers ont théorisé depuis quarante ans qu’il y aurait des pays de « tête d’œuvre » et des pays de « main-d’œuvre ». Le bilan est là : le pays a perdu la moitié de ses usines et la France, vieille nation industrielle, traîne désormais aux toutes dernières places d’Europe. Sa part de l’industrie manufacturière dans le PIB est de 10 % quand la moyenne européenne est de 16 %.

La prédation du capital financier est féroce et nous mettons au défi le RN et son fantasme du bon patronat national : 62 % des emplois des grandes entreprises françaises se trouvent à l’étranger, contre seulement 38 % pour les allemandes et 28 % pour les italiennes. Quant au « made in France », il ne représente plus que 36 % de la consommation nationale. Voilà la réalité de l’affrontement capital-travail de notre temps et l’amer résultat de la désindustrialisation.

La bataille pour une nouvelle industrialisation est donc aussi une bataille politique ! L’industrie et ses métiers ont été si discrédités que nous vivons un paradoxe avec des plans sociaux qui s’accumulent et un nombre d’emplois vacants qui a doublé en trois ans dans l’industrie. Alors, nous ne répéterons jamais assez que la moyenne des salaires est de 20 % supérieure dans l’industrie que dans les services. Défendre une nouvelle industrialisation, c’est une bataille d’avenir pour éradiquer le chômage puisque c’est le seul secteur à générer 3 à 4 emplois dans le reste de l’économie pour 1 emploi créé. C’est l’espoir du redressement face au déclassement.

Sur quels principes devrait se fonder une politique industrielle digne de ce nom ?

Première urgence : mettre un coup d’arrêt à la casse de l’appareil productif avec un moratoire sur les licenciements et une loi contre les licenciements boursiers. Deuxième urgence : baisser les tarifs de l’énergie pour gagner en compétitivité. L’énergie nucléaire le permet au pays, à condition de sortir du marché européen de l’électricité. Sur le temps plus long, il y a besoin d’une reconstruction des filières industrielles stratégiques. Cela implique que l’État joue son rôle mais aussi d’ouvrir des pouvoirs nouveaux pour les salariés et leurs organisations syndicales.

Il faudra pour réussir mobiliser l’argent des banques en permettant à nos entreprises l’accès à des crédits bon marché conditionnés aux investissements dans l’appareil productif, dans la recherche, dans l’emploi. Et puis, il y a besoin de revaloriser les métiers industriels en augmentant les salaires et de soutenir les filières de formation initiale tout au long de la vie. L’extrême droite se contente de verser des larmes de crocodile sur le nombre de travailleurs détachés en France, mais ne dit rien de la nécessité de former plus de soudeurs, de chaudronniers… autant de beaux métiers qu’il faut défendre.

Les États-Unis mènent depuis plusieurs années une politique protectionniste, la Chine décide de se recentrer sur son marché intérieur et de fermer la porte aux importations : faut-il adopter, selon vous, une forme de protectionnisme européen ?

Mettons déjà fin aux traités de libre-échange, qui sont une aberration sociale et écologique. Commençons par protéger les travailleurs du dumping social et des délocalisations à l’intérieur même de l’espace européen ! L’Europe qui protège les capitaux qui circulent librement tandis que des réfugiés meurent en Méditerranée ou dans la Manche est une Europe de la honte. Elle n’a aucun avenir tant qu’elle ne protège pas les travailleurs qui sont l’objet d’une compétition intra-européenne mais aussi sous la menace des forces d’extrême droite, qui veulent encore plus les opposer.

Deuxièmement, avant de songer à limiter les importations, il conviendrait déjà de structurer les filières et les coopérations européennes industrielles pour répondre aux besoins des Européens. Au-delà des mesures protectionnistes mises en place par la Chine ou les États-Unis, n’oublions pas que ces deux pays n’hésitent pas à actionner la politique monétaire. À l’inverse, la Banque centrale européenne a avant tout pour mission de limiter l’inflation pour protéger le capital. Elle pourrait jouer un rôle différent, au service du financement des services publics, de la transition écologique et d’une nouvelle industrialisation dans l’hinterland européen.

En l’état, en effet, nous ne jouons pas à armes égales. Et la question n’est pas tant de limiter les importations que d’empêcher par exemple un industriel comme Mittal de dépecer la sidérurgie française et européenne au profit de ses sites en Asie ou en Amérique du Sud, ce qui serait facilité par un traité comme le Mercosur.

Que répondez-vous à ceux qui estiment qu’avoir une industrie prospère est incompatible avec la prise en compte des enjeux environnementaux ?

Mais c’est tout l’inverse ! La désindustrialisation est aussi une catastrophe écologique en plus d’être une catastrophe économique et sociale. Peut-on affronter la crise climatique quand 92 % des équipements électroniques ou informatiques et 87 % des vêtements achetés en France sont produits à l’étranger ? Et que le développement du e-commerce fait progresser dangereusement le fret aérien. On marche sur la tête. À l’inverse, nous voulons relocaliser des productions et renouer avec les coopérations industrielles européennes. Plus on produit loin, plus les besoins en transports sont importants et ils sont les premiers émetteurs de gaz à effet de serre.

Engager la transition écologique, c’est investir massivement dans la chaîne logistique autour du mix fret maritime et fluvial/fret ferroviaire, c’est rapprocher la production pour répondre aux besoins, c’est construire ou conforter des filières nouvelles au service de la transition écologique (pompes à chaleur, éolien, photovoltaïque etc.). C’est aussi décarboner notre appareil productif et repenser nos modes de production pour les rendre plus économes en ressources.

Source l'Humanité

19:28 Publié dans Actualités, Economie, Point de vue, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : industrie, pcf | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

28/11/2024

Découvrons des vins de fête à faire bonifier en cave

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Par Gérard Le puill pour l'Humanité
Du jeudi 28 novembre au dimanche 1er décembre, les amateurs franciliens de bons vins issus de nos terroirs vont pouvoir en déguster gratuitement. De quoi les guider ensuite dans leurs achats sur le salon des vignerons indépendants. Il se sera ouvert jusqu’à dimanche au Pavillon 3 du Palais des congrès, porte de Versailles à Paris (1).

L’année 2024 a été difficile pour les vignerons. Les aléas climatiques, dont les orages de grêle et le temps humide favorisant le mildiou, ont diminué les rendements d’environ 25% par rapport à la moyenne de ces dernières années. Mais hormis le beaujolais nouveau, le millésime 2024 n’est pas encore en vente. Le millésime 2023 est de bonne qualité, bien qu’on le dise moins régulier que le 2022 également présent sur beaucoup de stands du salon.

Alors que des arrachages de 60.000 hectares de vignes sur une plantation totale de 800.000 hectares sont programmés dans certaines régions, dont plusieurs crus d’entrée de gamme du bordelais, les mois à venir seront également incertains pour les exportations de vins français .Aux possibles rétorsions de la Chine, suite à la taxation de ses voitures électriques vendues en Europe , s’ajoute la menace de taxation brandie par Donald Trump sur les vins français quand il prendra ses fonctions à la Maison Blanche. Les débouchés dans ces deux pays risquent donc de se réduire. Or beaucoup de nos vignerons indépendants sont aussi des exportateurs de vins.


La culture du vin nous protège de l’addiction

Les régions de France produisent une grande diversité de crus et d’appellations. Beaucoup de ces vins se bonifient durant de longues années en cave. Quand on dispose de bonnes bouteilles en réserve, déboucher le millésime de l’année de naissance de l’un de ses enfants ou petits enfants pour fêter son anniversaire de jeune adulte est toujours un grand moment de plaisir lors d’un repas en famille. Cela permet aussi de communiquer sur les vins, sur la manière de les déguster, sur les accords possibles avec les mets et sur la température de service. Ajoutons que l’acquisition des ces connaissances, comme la culture du vin en général, nous protège aussi de l’addiction aux boissons alcoolisées. Les bons vignerons sont aussi des buveurs modérés.

Pour les vins de garde, nous avons l’embarras du choix. C’est le cas pour les blancs d’Alsace, à commencer par riesling, le gewurztraminer et le pinot gris. Le champagne millésimé évolue aussi favorablement en bouteille pendant dix ans et plus. Dans le Jura le vin jaune et le vin de paille ont potentiel de garde qui dépasse le demi-siècle. En rouge, les vins issus du cépage trousseau se bonifient aussi pendant plusieurs années. Il doit d’ailleurs son nom au fait qu’il s’agissait naguère d’un cadeau que l’on intégrait dans le trousseau de la mariée, plutôt qu’une somme d’argent.

Issus de cépage pinot noir, beaucoup de vins rouges de Bourgogne se bonifient aussi en bouteille, tout comme les blancs provenant du chardonnay, à commencer par les chablis de différents crus.


Dans les rouges de la basse vallée du Rhône, Châteauneuf-du-Pape demeure une référence, à condition de ne pas en abuser car sa teneur en alcool augmente avec le réchauffement climatique au point d’atteindre 14 à 15 degrés d’alcool. Dans le Var, les rouges de Bandol, au bon potentiel de garde sont excellents pour accompagner les viandes rôties. En Languedoc-Roussillon, les rouges des appellations Faugères et Fitou se bonifient aussi en cave, ce qui vaut également pour les vins doux naturels des appellations Maury et Banyuls. En blanc comme en rouge, les vins du Mas de Daumas Gassac, à Aniane dans l’Hérault, évoluent favorablement en bouteille.


Les blancs de garde issus du cépage chenin

En région bordelaise on a l’embarras du choix en rouge, bien que limité par le prix élevé des crus les plus prestigieux. En blancs liquoreux, déguster un sauternes après 20 à 30 ans de bouteille est toujours un plaisir. Cela vaut également pour les blancs moelleux d’Anjou qui se nomment coteaux de Layon, Quart de Chaume, Bonnezeaux et coteaux de l’Aubance . En blanc sec, l’appellation Savennières dispose d’un gros potentiel  de garde. Tous ces vins blancs sont issus du cépage chenin de même que les blancs de Touraine Vouvray et Montlouis, sans oublier l’unique vin de la Sarthe qu’est le Jasnières . Porte de Versailles, l’unique stand (B 35 sur le salon) qui propose de ce vin crée par les moines au Moyen-Age est tenu par la famille Gigou. Le portrait de Joël Gigou paru dans l’Humanité en 1998 m’a valu le « Grand prix du journaliste agricole » cette année-là. Désormais, son fils et sa fille ont repris le domaine de treize hectares convertis en agriculture biologique par le père.

(1) Accès par la ligne 12 du métro et les lignes de Tramway T2 et T3A . Salon ouvert de 10H à 20H du jeudi 28 novembre au samedi 30 ; de 10H à 19H , le dimanche 1er décembre

 

11:26 Publié dans Actualités, Connaissances, Economie, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vins de fête | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!