09/02/2016
Dofus, un film d’animation français pour les chtis et les grands
N’hésitez pas à aller le voir et à emmener toute votre famille, y compris tous les gens qui s'estiment trop vieux pour aller voir un film d'animation ou qui pourraient avoir honte d’être vus là-bas car il n'y a pas de raison. C'est un film de qualité !
On a vu Dofus
Après un bref passage d’explication sur la rivalité entre deux cités voisines, Bonta et Brâkmar, on se retrouve dans la première, dans une petite maison où habite Joris. Il vit avec son grand-père adoptif, Kerubim, qu’il appelle Papycha. Le matin même a lieu une séance de recrutement avec la plus grande star de Boufbawl, Khan Karkass. Malgré l’interdiction de son Papycha de s’y rendre, Joris désobéit et rencontre son idole. S’ensuit une terrible dispute avec grand-père et petit-fils. Joris s’enfuit et passe la journée seul. Il décide de rentrer le soir, et c’est à ce moment que sa vie va changer du tout au tout.
Au niveau technique, Ankama Games fait un grand coup, avec des dessins sublimes, et une musique époustouflante qui résonne entre les oreilles après la projection. Malgré une intrigue ficelée avec un tout petit peu de maladresse et un début assez long, mais nécessaire pour introduire l’univers, le film tient en haleine, et les réalisateurs arrivent à maîtriser le temps en enchaînant scènes d’actions, scènes d’humour et séquences plus « émotion ». Ankama a réalisé un très joli film qui plaira aux plus jeunes ainsi qu’aux plus âgés. C’est bientôt les vacances de février, ça tombe bien !
N’hésitez pas à aller le voir et à emmener toute votre famille, y compris tous les gens qui s'estiment trop vieux pour aller voir un film d'animation ou qui pourraient avoir honte d’être vus là-bas car il n'y a pas de raison. C'est un film de qualité !
10 choses à savoir sur le nouveau film Dofus avant d’aller le voir :
- Dofus est un film 100% français, le siège de l’entreprise Ankama Games qui l’a réalisé étant situé à Roubaix dans le Nord-Pas-de-Calais.
- Avant d’être un film, Dofus est un jeu vidéo en ligne, lancé en 2004 par Anthony Roux. Ce jeu est lui-même développé et édité par Ankama Games. Il est le fleuron de cette entreprise qui a réalisé un chiffre d’affaire de 45 millions d’euros en 2014.
- Les réalisateurs, Anthony Roux et Jean-Jacques Denis signe avec Dofus – Livre 1 : JULITH leur premier film, avec l’aide de partenaires tels que France télévision.
- Le film Dofus est une nouvelle étape dans le parcours d’Ankama. L’entreprise avait déjà réalisé deux séries télévisées, nommées Wakfu qui cartonne sur France 3 et Dofus : aux trésors de Kerubim qui a connu un succès moindre.
- S’agissant d’un film d’animation inspiré d’un jeu vidéo on aurait pu s’attendre à des graphismes de style manga, mais les dessins sont très soignés et pleins de style !
- Le film étant tiré d’un jeu vidéo, beaucoup pourrait s’attendre à ne pas comprendre son univers. Heureusement, tout y est très bien expliqué, si bien qu’on est plongé dans le Monde des Douze (nom original du monde dans le jeu) sans peine.
- Des super-héros, une méchante « badass », des personnages de second-rôle attachants et une histoire avec une dramaturgie à rebondissements.
- Dofus n’est pas pour autant une « soupe tout public ». Les réalisateurs prennent des risques et c'est tant mieux ! C'est drôle, c'est émouvant, c'est mâture. Les enfants rient, tandis que les adultes y trouveront un sens de lecture propice à la réflexion sur la notion de choix difficile à faire, par exemple.
- D'habitude, ce sont des musiciens salariés d'Ankama qui travaillent sur les musiques : tous savent jouer de plusieurs instruments ou sont des as du sound-design (= ils savent manier différents objets pour produire des effets sonores). Il arrive souvent que ce soit un seul ou deux musiciens qui travaillent sur une ambiance sonore complète. Cette fois, pour ce film, ils ont été aidés par 70 musiciens professionnels de l’Orchestre national de Lille et ont enregistrés les musiques dans le fief de l'Orchestre au Nouveau Siècle, à Lille !
- Avec 10 000 entrées le premier jour de sa sortie, ce mercredi 3 février 2016, Dofus a atteint ses objectifs. 50 000 entrées sont attendues d’ici à la fin du week-end et 100 000 d’ici jeudi prochain.
Ankama en chiffres :
45 millions d’euros de chiffre d’affaire en 2014
53 serveurs pour le seul jeu Dofus.
Martin EscarbeltSamedi, 6 Février, 2016
12:00 Publié dans Actualités, Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dofus, cinéma, dessin animé | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
18/01/2016
Arno : « Ça doit être dur pour Dieu de voir tout ce bazar ! »
Le chanteur belge sort "Human incognito". Un album très dense à l’esprit inventif dans la veine d’un chanteur libre pour qui la musique n’a pas de frontières, entre chansons cabossées, romantiques ou désespérées, rock déglingué, blues à la Tom Waits et voix rauque de crooner fatigué.
C’est curieux pour un personnage public de vouloir être un Human incognito, non ?
Arno Je me protège, non pas des autres, mais de moi après les deux dernières années où le monde a tellement changé. C’est l’être humain qui a fait tout ce à quoi on assiste. Il y a plein de choses qui se passent. Cela m’inspire !
Pour la pochette vous avez choisi une photo en noir et blanc où l’on voit un homme qu’on suppose être vous, sans tête et sans mains. Quel est le sens de cette image ?
Arno C’est du surréalisme. Je l’utilise comme une excuse pour faire des conneries et ne pas me voir. Je regarde comme un voyeur le monde autour de moi. Et ça me protège.
Vous chantez Please exist. Entre être incognito et affirmer vouloir exister, n’y a-t-il pas une contradiction ?
Arno Dans cette chanson, je parle à Dieu. Je pense beaucoup à lui parce qu’il a créé l’être humain. Or que fait-il ? Plein de conneries ! Il fait des guerres, il tue. Les êtres humains sont tristes, en thérapie. Ça doit être dur pour Dieu de voir tout ce bazar !
La société est de plus en plus difficile. Que vous inspire-t-elle ?
Arno Aux élections, on assiste au conservatisme. Il y a une révolte qui vient de l’extrême droite, qui monte. On a besoin d’une autre révolte, de gauche ! Dans les années 1960, tout était possible, on vivait avec notre cul dans le beurre. Il n’y avait pas de crise, du boulot partout, de la solidarité. Aujourd’hui, avec la crise, c’est l’extrémisme. Est-ce qu’on est dans les années 1930 ? Je ne sais pas. Une période où il y avait l’extrême droite et où Hitler a créé la guerre. Il y avait aussi un autre extrémisme, celui du stalinisme contre l’hitlérisme. Je suis triste de voir comment la société évolue, mais ça m’inspire aussi. Je suis un vampire ! (Rires.) Je ne veux pas changer le monde. C’est un constat. On est vraiment dans la merde !
Quels thèmes vouliez-vous aborder dans votre album ?
Arno L’humanité, l’être humain et tout ce qui va avec, de la joie à la tristesse. Nous, quoi !
Le disque a été mixé à Bristol en Angleterre. C’est une ville qui vous fait particulièrement vibrer ?
Arno J’aime cette ville qui n’est pas très loin de la mer. Et les mouettes donnent le même son que celles de la mer du Nord. Quant aux moules, elles sont incroyables là-bas !
Meilleures qu’en Belgique ?
Arno Je ne peux pas dire ça parce qu’autrement j’aurais toute la Belgique contre moi ! (Rires.) Bristol est aussi très créative, où il y a beaucoup d’étudiants avec une grande université. C’est une ville très musicale d’où viennent Massiv Attack, Portishead et d’autres groupes. Bristol, c’est un peu Bruxelles, où j’habite. Cette ville a été un coup de foudre pour moi.
De quelles ambiances rêviez-vous pour votre disque ?
Arno Je voulais quelque chose d’organique. J’ai eu la chance de rencontrer l’ingénieure du son et productrice australienne Catherine Marks (connue pour ses collaborations avec Foals, PJ Harvey, etc. – NDLR), qui a fait ce son-là. Elle m’a beaucoup aidé.
Vous continuez d’osciller entre le blues, la chanson et le rock, comme si ces trois genres musicaux étaient inséparables à vos yeux ?
Arno Je mélange toutes ces sonorités parce que je considère qu’il n’y a pas de frontières dans la musique. Blues, rock ou ce qu’on veut, la musique doit avoir un esprit, une âme. Chez moi, j’écoute beaucoup de choses pour découvrir des univers différents. Je dis souvent : « Je suis ouvert comme une vieille pute ! » (Rires.)
Avec peut-être une préférence pour le rock ?
Arno Pour l’attitude rock ! La première fois que j’ai eu le microbe du rock, c’était à l’âge de 8 ans, lorsque j’ai découvert une chanson d’Elvis Presley, One Night With You. Quand je l’ai écoutée, j’ai eu des frissons, j’ai joui ! C’est grâce à cette chanson que je n’ai jamais travaillé et que j’ai fait de la musique.
Et votre attirance pour la chanson ?
Arno Ma grand-mère était chanteuse. Je me souviens qu’un jour, elle chantait la Mer, de Charles Trenet. Mais, à la place de chanter la Mer, elle s’amusait à dire « la merde ! » parce qu’elle était en train de faire la vaisselle – dans le temps les machines n’existaient pas ! (Rires.) Ma grand-mère m’a influencé dans beaucoup de choses. J’ai souvent utilisé des phrases qu’elle disait dans mes chansons.
Vous chantez « je veux vivre dans un monde sans papiers où les riches et les pauvres n’existent plus ». Vous pensez qu’un jour on parviendra à une société plus égalitaire ?
Arno Je ne pense pas que ce soit possible. C’est une utopie, un fantasme. L’être humain n’est pas comme ça. Quand les riches et les pauvres n’existeront plus, je n’aurai plus d’inspiration. Mais c’est un rêve. C’est mon film de Walt Disney ! (Rires.) J’aime entrer dans ma propre réalité qui n’existe pas. On en revient au surréalisme.
Qu’avez-vous éprouvé après les attentats du 13 novembre ?
Arno Ce qui s’est passé au Bataclan est horrible. Les gens sont traumatisés, mais les médias ont aidé aussi à ce traumatisme. Quelque temps après, je regardais le journal d’information à la télé, sur une chaîne hollandaise. Et il y a un mec qui était dans la rue où j’habite à Bruxelles, qui disait « après 18 heures, tout est fermé, pas de commerces, de restaurants, de bars, etc. ». Mais ce n’était pas vrai, il disait n’importe quoi ! Les Hollandais voyant ça à la télé, qui auraient voulu se rendre à Bruxelles, ont sûrement pensé « on ne va pas y aller parce que tout est fermé ». Il y avait une réalité bien sûr, mais je veux dire que les médias ont contribué à créer une angoisse. Il y a un danger, je suis d’accord, mais il faut faire attention à ce que disent les journaux. Il y a eu des attentats à Londres il y a quelques années, dans le métro, dans le train à Madrid, c’est grave. On vit dans un film de cow-boys et tout est possible dans un film de cow-boys…
La scène, que vous affectionnez parti- culièrement, reste-t-elle votre énergie, votre carburant ?
Arno J’en ai besoin. C’est ma vie. Sans ça, je ne suis rien. Je fais de la musique pour faire de la scène. À partir de fin janvier, je pars en tournée pour cinq mois entre la France, la Hollande, la Suisse… Je devais me produire au Bataclan en mars mais ça a été annulé et je jouerai au Trianon en mai. Je suis en train de construire le show, mais ce sera guitare-basse-batterie-clavier avec le chanteur de charme raté ! (Rires.)
un registre bouillonnant pour le chanteur belge, qui rêve de vivre « dans un monde oÙ les cons ne font pas de bruit »
Quand il parle de lui, Arno se voit en vieux chanteur de charme raté. Pourtant, il continue de séduire et d’en pincer pour le rock, comme lorsqu’il avait dix-huit ans. Sur la pochette de son album, il se fait homme invisible. Sans tête ni mains, il la joue Human incognito pour mieux observer le monde, qu’il souhaiterait plus beau : « Je veux vivre dans un monde sans papiers, où les riches et les pauvres n’existent plus, (...) où les cons ne font pas de bruit », chante-t-il. Un registre bouillonnant à l’utopie assumée dont le « point de vue est celui de l’être humain ». Produit par l’Anglais John Parish, connu pour ses collaborations avec PJ Harvey, Eels ou Perfume Genius, enregistré à Bruxelles, mixé à Bristol, ce nouvel album privilégie les ambiances organiques sur fond de guitares, basse, batterie ou accordéon, alternant chanson, rock, blues, français et anglais. Un bazar magnifique porté par la voix rauque d’un chanteur revenu de tout toujours aussi émouvant qui à la fin trinque à la santé de « tous les cocus du monde entier ». Arno pur jus.
19:32 Publié dans Actualités, Connaissances, Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : arno, entretien, chansons | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
20/12/2015
« Marine Le Pen, comment avez-vous pu avoir l’idée d’utiliser ces images horribles »
Je pensais avoir tout vu, tout entendu de votre part Marine Le Pen. Le mensonge, le cynisme, la manipulation, le fiel, l’intolérance mais cette fois j’avoue que la publication sur votre compte de trois photos abjectes de victimes de Daech [acronyme arabe pour l’organisation Etat islamique] dépasse ce que je pouvais imaginer de pire de votre part.
Je suis à la fois révolté et écœuré par cette ignominie. Comment avez-vous pu avoir l’idée d’utiliser ces images horribles diffusées par l’Etat islamique au bénéfice de votre propre propagande ?
Ma réaction est d’abord celle d’un citoyen outré par tant de bassesse. Elle est aussi celle d’un ancien otage prisonnier des talibans pendant dix-huit mois en 2010 et 2011. Je songe à ma famille qui aurait pu découvrir ma photo sur internet prise pendant ma captivité. Quel effroi !
Je pense aujourd’hui aux proches, aux parents du journaliste américain James Foley assassiné par des barbares après vingt et un mois de captivité et au choc qu’ils ont subi lorsqu’ils ont appris l’utilisation à des fins politiques de l’image de leur fils supplicié.
Je me souviens avoir rencontré Diane Foley, la mère du reporter, au printemps 2014. Cette femme digne et courageuse était venue à Paris lorsque James vivait encore. Elle se sentait très seule aux Etats Unis face à son calvaire et voulait comprendre comment fonctionnait un comité de soutien, en l’occurrence celui de quatre otages français qui se trouvaient eux aussi aux mains de Daech, Didier François, Nicolas Hénin, Edouard Elias et Pierre Torres. J’ai admiré le combat qu’elle menait avec son mari pour tenter de convaincre le président Barack Obama d’entamer des négociations afin de faire libérer son fils, hélas sans succès.
L’un se nourrit de l’autre
Avez-vous pensé Madame Le Pen à cette femme, à cette mère qui ne se remettra jamais de la perte de son enfant ? Vous êtes-vous mise une seconde à sa place au moment de diffuser la photo du corps de James Foley ?
En politique, vous estimez certainement que tous les coups sont permis. La provocation est une arme que vous utilisez sans cesse. L’héritage paternel sans doute. Votre tactique est de faire parler de vous, en bien ou en mal, à chaque instant. L’essentiel est de saturer l’espace médiatique.
Après avoir provoqué la polémique, vous jouez à merveille le rôle de l’offensée. Vous contre-attaquez en affirmant avoir été blessée par un journaliste qui selon vous a comparé le Front national et Daech. Puis vous daignez enfin retirer la photo de James Foley à la demande expresse de ses parents. Mais vous laissez deux clichés montrant la mise à mort atroce de deux hommes. Vous craignez peut-être d’être traînée en justice aux Etats Unis alors que pour les autres martyrs, vous vous moquez bien de voir leurs familles un jour s’offusquer de votre indécence.
L’Etat islamique se sert en France du Front national qui prône la division, la suspicion envers les musulmans, les étrangers et classe les citoyens en catégorie. Et le Front national utilise la monstruosité de Daech pour attiser la peur. Finalement, l’un se nourrit de l’autre. L’utilisation de ces photos est une abomination, une atteinte à la dignité humaine et une insulte à toutes les victimes du terrorisme.
Votre terreau Marine Le Pen est la misère du monde, votre moteur la haine des autres. Jusqu’à la nausée.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/12/20/lettre-ouverte-a-marine-le-pen_4835377_3232.html#qTWiFG5GFQgszLkM.99
14:43 Publié dans Actualités, Médias, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
26/11/2015
Johnny Hallyday à hauteur d’homme
Johnny Hallyday n’est pas du genre à tourner en rond tel un fauve en cage. À 72 ans, il remet ça, habité par une énergie peu commune et une volonté intacte d’en découdre à chaque fois qu’il descend dans l’arène. Johnny reste ce gladiateur qui ne vit qu’au moment où il retrouve son public. Dans quelques jours, il se produira au nouveau Bercy avec comme toujours l’envie de tout donner.
Un an après la sortie de Rester vivant, il revient avec De l’amour, son 50e album, réalisé avec la complicité de Maxim Nucci, alias Yodelice.
Après le formidable accueil critique et public de Rester vivant, il aurait pu s’en tenir là et attendre sagement trois ans avant de sortir un nouveau disque. Mais le temps passe et il n’avait qu’une hâte, intégrer un nouveau registre à sa tournée qui le mènera jusqu’au printemps sur les routes de France.
Passionné, Johnny l’est et le restera pour longtemps encore. Au point de fasciner les auteurs d’aujourd’hui, qui se bousculent pour lui écrire des chansons à la mesure de son talent.
Au casting de son nouvel opus, on retrouve ceux qui ont fait le succès de Rester vivant, Miossec, Pierre Jouishomme, Pierre-Dominique Burgaud, Jeanne Cherhal et deux nouveaux, Aurélie Saada du duo Brigitte (qui signe la très belle L’amour me fusille) et Vincent Delerm, qui a offert à Johnny Une vie à l’envers. Une chanson miroir sur le rapport aux fans avec pour décors Châtellerault et une Ford Escort au péage, « une voiture qui a priori ne fait pas rêver mais chantée par Johnny, ça devient une belle bagnole ! » sourit Bertrand Lamblot, directeur artistique du disque.
De fait, la magie opère de nouveau quand, sans artifice, sa voix nue vibre sur fond de riffs de guitare, d’harmonica, de percussions et de pedal steel : « L’idée était de travailler dans l’esprit du songwriting folk américain, comme l’ont fait des artistes tels Woody Guthrie, Bob Dylan, Neil Young ou Springsteen », confie Bertrand Lamblot. « On voulait quelque chose un peu à la Johnny Cash », a précisé le chanteur lors d’une récente conférence de presse de présentation du disque, à Paris.
Un album blues, country et rock aux ambiances dépouillées qui ramènent à l’Amérique et à ses racines musicales. « Je suis arrivé à un âge où je fais les choses que j’ai envie de faire. La musique que j’aime, c’est le rockabilly, le blues. La variété, il y en a tellement d’autres qui le font bien. » Il n’y a pas mieux que lui pour les chansons sentimentales, en témoigne son émouvante interprétation de Tu es là, « une chanson à la Presley », souligne Johnny. Il y a aussi les sujets sociétaux comme Des raisons d’espérer, sur un homme sortant de prison qui trace sa route, une fois sa dette effacée. Quant au titre De l’amour, il met en scène un personnage qui a perdu son job.
Un répertoire à hauteur d’homme qui fait écho à notre époque au travers de thèmes auxquels on ne s’attendait pas, comme les violences policières de Ferguson et la mort de Michael Brown en 2014, qui a bouleversé l’Amérique (Dans la peau de Mike Brown). Une veine plus engagée où Johnny aborde des sujets renvoyant à l’actualité, comme le sort des migrants dans Valise ou cercueil.
Enfin, il y a la bouleversante Un dimanche de janvier, écrite par Jeanne Cherhal en mémoire de la foule rassemblée à la suite de l’attentat contre Charlie Hebdo, ainsi qu’une chanson cachée, Voyageur clandestin, sur les travailleurs mexicains clandestins. Un registre original teinté de gravité qui ne plombe pas l’atmosphère pour autant, grâce à une interprétation juste et sensible. Du grand Johnny, qui parvient une fois encore à surprendre et à se réinventer après plus de cinquante ans de carrière.
17:28 Publié dans Actualités, Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : johnny hallyday, disque, 50 ème album | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |