16/09/2013
LE GRAND PERDANT
Un peu plus d’un an après l’élection de François Hollande, force est de constater que certaines des 60 promesses de sa campagne sont bien loin d’être tenues.
A la veille des élections municipales, il apparaît important de rappeler qu’aucun décret, ni projet de loi ni proposition de loi n’est engagé pour permettre aux étrangers de pouvoir voter.
Nous nous souvenons tous que François Hollande en faisait son cheval de bataille et qu’il entendait rétablir la justice, pourtant, la 50ème proposition de ce dernier semble bien loin.
Comment peut-on encore, aujourd’hui en France, accepter que des citoyens lambda, sous prétexte qu’ils ne soient pas européens n’aient pas la possibilité de participer à la prise de décision de la communauté urbaine dans laquelle ils vivent?
Car c’est bien là que le bât blesse, les résidents d’origine européenne ont le droit de voter aux élections locales et à cet égard, il s’agit d’une discrimination flagrante vis à vis des extra-européens. Une aberration quand on sait que le droit de voter ne serait accordé qu’à ceux qui résident depuis plus de cinq ans en France: ce qui signifie des citoyens qui depuis cinq ans vivent et consomment en France, ont leurs enfants scolarisés en France, qui travaillent en France et paient également leurs impôts en France!
Comment peut-on accepter d’un gouvernement de gauche de créer des catégories de populations, avec des citoyens qui ont droit à tout et des citoyens de seconde zone, qui bien que contribuant à la vie de la cité, à l’essor économique et social et qui par ailleurs sont tout de même intégrés à la société, qu’on veuille l’accepter ou pas, n’ont pas le droit d’exprimer leur avis sur ce qui les concerne directement, à savoir des décisions qui en définitive sont également financées par leur argent.
Le travail et l’école sont des instances d’intégration, de manière indéniable, or les étrangers travaillent et leurs enfants sont scolarisés, et c’est une ineptie que de dire qu’ils ne sont pas intégrés ou qu’ils refusent de le faire ou bien il faut revoir la définition du mot "intégration".
Ce n’est pas du populisme ou une stratégie électoraliste que de faire passer une telle loi, il s’agit simplement d’une mesure qui rétablirai la justice et l’égalité, car on ne peut pas se revendiquer pays des Droits de l’Homme et laisser encore des vides juridiques qui créent des discriminations, surtout dans lorsque dans la constitution est entériné dans son article premier que "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion."
Nous attendons toujours que les discriminations cessent enfin dans ce pays et que soient appliqués les mêmes droits à tous, sans aucune distinction.
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05/09/2013
La France risque la "punition" !
L’image de la France dans le monde est au plus mal. Il y a deux mois, l’interdiction de survol de l’Hexagone imposée à l’avion présidentiel bolivien, sur injonction de Washington, avait fait mauvais genre. La plupart des gouvernements d’Amérique du Sud avaient exprimé leur indignation tandis que les médias se moquaient allègrement de nous.
Avec l’alignement de Paris sur la politique de guerre des Etats-Unis, nous avons franchi une nouvelle étape dans le discrédit de la France aux yeux du monde. Selon des diplomates, les notes alarmistes s’amoncellent au Quai d’Orsay provoquant des interrogations parmi le personnel pourtant habitué aux situations de crise.
Des pays comme l’Inde, l’Afrique du Sud, la Chine, le Brésil ont fait savoir à Paris qu’il convenait de réévaluer le niveau de leurs relations politiques, diplomatiques et économiques.
La même chose pour la plupart des nations latino-américaines et plusieurs pays asiatiques comme l’Indonésie tandis qu’en Afrique la réprobation est quasi générale. Reste les pays « amis », surtout ne riez pas : le Qatar, l’Arabie saoudite et le grand Sam qui à la première occasion se débarrassera du petit poucet amateur de roquefort comme l’a démontré la reculade d’Obama.
Qu’on se moque de la France, c’est douloureux. Que de nombreuses capitales se préparent à prendre des distances avec Paris, c’est grave pour l’avenir des relations avec le monde. Mais que la politique atlantiste déchaîne les haines à travers la planète contre notre pays, c’est là le résultat d’un comportement qui un jour ou l’autre devra être « puni », selon la formule du moment de François Hollande. Par les urnes ou autrement.
Pour la France, la note de la folie syrienne ne sera pas seulement salée. Elle pourrait aussi être sanglante. Une donnée que les promoteurs politiques et médiatiques n’ont pas voulu prendre en compte aveuglés dans leurs certitudes et leur engagement en tenue camouflée.
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31/08/2013
POLITESSE ANGLAISE !
L’étiquette et la politesse anglaises viennent d’en prendre un sérieux coup alors qu’on nous vante depuis des lustres le sens de la retenue, la mesure du propos, la dignité même dans l’adversité des « sujets » britanniques.
Lorsque la Chambre des Communes à Londres a voté contre la participation britannique à l’aventure guerrière contre la Syrie donnant ainsi une leçon aux pires forces aventuristes en Grande Bretagne et en France, plusieurs ministres du très conservateur Cameron, fous de rage, ont levé le voile sur leur véritable nature en qualifiant le chef de l’opposition travailliste Ed Miliband de « suceur de merde » et de « putain de connard ».
Cameron croyait pouvoir jouer une partie de guerre avec Obama et Hollande. Son humiliation est à la mesure du refus d’entrer en guerre du peuple britannique.
Les Anglais ne prendront pas place dans la galère de la coalition désormais limitée à deux. Ils rejoignent ainsi les Canadiens, de nombreux pays européens dont l’Allemagne et tous les pays dits émergents. Reste que les ministres injurieux pourraient donner crédit à l’écrivain et conteur canadien aujourd’hui disparu, Jean-Charles Harvey, qui écrivait à propos de la politesse : « la politesse de l’Anglais, c’est l’impassibilité du visage et de la voix. Il trouve autant d’impudeur à montrer ses émotions qu’en éprouverait une nonne à exhiber ses jambes aux passants. »
José Fort
12:52 Publié dans Actualités, Cactus, International, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cameron, grande bretagne, syrie, guerre | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
16/08/2013
Transport aérien : A bas le low-cost à tout prix !
Le PDG de Ryanair, Michael O’Leary et des hôtesses de la compagnie lors de la présentation du calendrier Ryanair 2012.
Sous la houlette de son fantasque dirigeant, Ryanair multiplie les coups bas pour devancer ses concurrents. Or ce modèle commercial nous ramène au capitalisme sauvage du XIXe siècle, s’insurge le journaliste Per Svensson, qui déplore le peu de mobilisation contre ces pratiques.
Qu’ont en commun Michael O’Leary [le patron de Ryanair] et l’Oncle Picsou ? Tous deux sont riches à millions. Qu’est-ce qui les distingue ? Picsou a bâti sa fortune sur sa propre pingrerie, Michael O’Leary sur celle des autres.
Bien que Michael O’Leary ait déclaré vouloir créer des places debout dans ses avions et y rendre les séjours aux toilettes payants, Ryanair est aujourd’hui la première compagnie aérienne d’Europe en termes de fréquentation, avec 80 millions de passagers par an. C’est aussi, en dépit d’un léger repli au dernier trimestre, une entreprise particulièrement rentable.
Sur le dernier exercice (2012-2013), Ryanair a réalisé un chiffre d’affaires de 4,9 milliards d’euros, avec un bénéfice en hausse d’un peu plus de 11 %, soit 569 millions d’euros. Des chiffres que l’on peut mettre en parallèle avec ceux de Lufthansa, par exemple, qui a annoncé un peu plus de 3 % de bénéfices sur l’exercice 2012, soit 990 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires net de 30 milliards. Lufthansa doit donc embarquer six fois plus de passagers que Ryanair pour gagner à peine le double. Autrement dit, deux euros Ryanair valent plus que six euros Lufthansa.
Ryanair devient la norme
Comment cela s’explique-t-il ? “Lowest cost always wins” [les coûts les moins élevés l’emportent toujours], répondait Michael O’Leary lors d’une conférence de presse donnée à Göteborg à l’automne dernier. C’est la doctrine constitutive du capitalisme mondial, fondée sur l’idée que, sur un marché devenu planétaire, le prix passe toujours avant la qualité. Et que, pour être moins cher que la concurrence, il faut avoir des coûts inférieurs.
Cet objectif peut être atteint de plusieurs manières. Le modèle commercial de Ryanair se fonde sur le principe du “bad enough” : le traitement réservé aux employés et aux passagers doit être suffisamment mauvais pour que le prix du billet soit suffisamment bas pour que les clients acceptent non seulement d’être traités comme de vieilles chaussettes, mais se fichent également éperdument de savoir que les employés de la société sont encore plus mal traités qu’eux. Le fait que Ryanair soit une entreprise qui malmène à la fois son personnel et ses passagers n’est pas un scoop.
Michael O’Leary est également le parfait reflet de son époque à un autre point de vue : il semble taillé pour un univers médiatique qui aime les méchants charismatiques et “tweetables”. Il “fait le buzz” en permanence et aime à poser au milieu de demoiselles en bikini.
Ryanair n’est ni une jeune entreprise prodige, ni une brebis galeuse, ni une exception qui viendrait confirmer la règle. Ryanair est, ou est en passe de devenir, la norme ; une des illustrations les plus frappantes d’un vaste changement de paradigme.
Le modèle social européen dans lequel j’ai grandi, où le marché de l’emploi et la vie économique sont caractérisés par la concertation, l’équilibre des pouvoirs et la répartition des richesses, est en net recul. Le 20e siècle est définitivement derrière nous. A la place, nous allons bientôt revenir au 19e siècle : le capitalisme sauvage, le rejet du syndicalisme, le dumping salarial, l’exploitation des travailleurs. Et Ryanair ouvre la voie.
Je n’ai jamais pris de vol Ryanair. Et je ne le ferai jamais, sous aucun prétexte. Non seulement parce que je préfère voyager comme un être civilisé, mais aussi parce que, étant libéral, je considère que l’on doit essayer, autant que faire se peut, d’être politiquement et moralement responsable de son mode de consommation, d’exercer son pouvoir de consommateur, tout simplement.
Contre la néandertalisation de l’Economie
Quatre-vingts millions de passagers peuvent-ils avoir tort ? Oui. Et je m’étonne qu’ils ne soient pas plus nombreux à en prendre conscience. Autant que je sache, bon nombre de passagers Ryanair sont des jeunes gens instruits et sensibles aux thématiques sociales. Certains d’entre eux renoncent à consommer des produits carnés pour protester contre l’industrie de la viande.
D’autres, assez nombreux j’imagine, boycottent les artistes qui ne respectent pas les femmes ou tiennent des propos racistes. Pourtant, ils voyagent sur Ryanair – alors que Ryanair n’est pas seulement une honte en soi. Du fait même de son existence, elle oblige les compagnies sérieuses à s’adapter à ce que l’on appelle "une situation de concurrence inédite", autrement dit les oblige à devenir brutales à leur tour ou à disparaître.
Il est donc difficile de comprendre comment quelqu’un qui se dit “de gauche” peut faire la queue devant un guichet Ryanair sans rougir. Dans l’histoire récente, aucune autre entreprise n’a, à la fois directement et indirectement – par la force de l’exemple – autant contribué à saper les fondements sociaux que la “gauche” prétend vouloir défendre et qui constituent le socle sur lequel les sociétés prospères d’Europe de l’Ouest se sont érigées après-guerre : la sécurité au travail, la décence des salaires, la solidarité mutuelle entre les employés et leur entreprise, et ainsi de suite…
Pourquoi la question n’est-elle pas soulevée plus souvent par les intellectuels ? Pourquoi le cas Ryanair ne fait-il l’objet d’aucun débat de fond ? Pourquoi la gauche suédoise contemporaine se préoccupe-t-elle si peu de l’économie et de la violence de certains rapports de force ?
Comment se fait-il, pour parler concrètement, que Lilla Hjärtat [personnage de la littérature jeunesse suédoise jugé raciste] et le changement d’une voyelle dans les pronoms personnels [le pronom neutre “hen” a été proposé pour remplacer le féminin “hon” (elle) et le masculin “han” (il)] soient des thèmes de débat plus mobilisateurs en Suède que Michael O’Leary et la néandertalisation de la vie économique ?
Sydsvenskan Malmö. Traduction : Jean-Baptiste Bor pour Press Europ
17:34 Publié dans Cactus, Economie, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ryanair, michael o’leary, low-cost, aviation civile | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |