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27/02/2019

Impôt sur le revenu, taux marginal et taux moyen : la grande confusion de Jean-Jacques Bourdin

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Un face-à-face tendu a opposé le candidat communiste aux européennes Ian Brossat et le journaliste Jean-Jacques Bourdin, lundi sur BFM-TV.

En France, comme dans nombre de pays, l’impôt sur le revenu est progressif : le taux d’imposition augmente en fonction de ses revenus. Ce principe n’est pas nouveau, ni unique ; il demeure difficile à comprendre pour beaucoup.

Dernier exemple en date : lundi 25 février, les auditeurs de RMC et BFM-TV ont probablement eu du mal à suivre l’échange animé entre le journaliste Jean-Jacques Bourdin et le candidat du Parti communiste aux européennes, Ian Brossat, autour de la question des tranches d’imposition.

Voici leur dialogue retranscrit :

« Ian Brossat : Il faut taxer à 80 % [au-delà de 10 000 euros de salaire mensuel], ça me paraît légitime et ça ne mettra personne sur la paille.

Jean-Jacques Bourdin : 80 % au-delà de 10 000 euros ? Vous savez que 2 % des Français payent 41 % de l’impôt sur le revenu et c’est normal. Et 10 % des foyers fiscaux plus de 70 % de l’impôt sur le revenu, c’est bien cela ?

Ian Brossat : C’est ça.

Jean-Jacques Bourdin : Donc 80 % au-delà de 10 000 euros, c’est-à-dire que celui qui paie… euh… 10 000 euros d’impôts [sic] est prélevé de 8 000 euros tous les mois ?

Ian Brossat : Eh bien, ça me paraît tout à fait…

Jean-Jacques Bourdin :… et il lui reste 2 000 euros ?

Ian Brossat : Non, mais pas du tout.

Jean-Jacques Bourdin : Ah pardon, Ian Brossat… Alors que celui qui gagne 4 000 euros, combien lui reste-t-il ?

Ian Brossat : Non, mais ça ne fonctionne pas comme ça… Il faudrait faire le calcul, je ne peux pas l’improviser de cette manière-là.

Jean-Jacques Bourdin : Vous me dites, au-delà de 10 000 euros par mois, c’est 80 % d’impôts. Impôts prélevés à la source, 80 %, pour moi, ça fait 8 000 euros. Donc il lui reste 2 000 euros. Celui qui gagne 10 000, il lui reste 2 000 !

Ian Brossat : Non, ce n’est pas comme ça que ça fonctionne, je vous promets que je vous ferai le calcul. »

Pourquoi cette séquence est du n’importe quoi ?

Les tranches, un concept toujours aussi mal compris

Ian Brossat, tête de liste du Parti communiste pour les élections européennes, souhaite que de nouvelles tranches d’impôt soient mises en place pour que les très hauts revenus contribuent davantage aux finances publiques. Ian Brossat souhaite donc que soit instaurée une nouvelle tranche de l’impôt sur le revenu (IR), à 80 % au-delà de 10 000 euros mensuels.

M. Bourdin confond le taux marginal et le taux moyen de l’impôt sur le revenu. L’IR obéit à un barème progressif, ce sont les fameuses tranches selon lesquelles on subdivise son revenu annuel imposable. Dans le barème actuel :

  • la fraction de revenus comprise entre 0 à 9 964 € n’est pas imposée ;
  • la fraction de revenus comprise entre 9 965 et 27 519 € est imposée à 14 % ;
  • la fraction de revenus comprise entre 27 520 et 73 779 € est imposée à 30 % ;
  • la fraction de revenus comprise entre 73 780 et 156 244 € est imposée à 41 % ;
  • la fraction de revenus supérieure à 156 245 € est imposée à 45 %.

Prenons le cas cité par Jean-Jacques Bourdin, soit X, une personne célibataire et sans enfants dont le revenu annuel est de 120 000 euros ; celui-ci est diminué de 10 %, au nom de la déduction forfaitaire, soit 108 000 euros.

Le taux marginal de l’IR appliqué aux revenus de X est de 41 %, ce qui ne veut pas dire qu’il paiera 41 % de ses revenus en IR.

Pour calculer le taux moyen de son IR, il faut appliquer le barème, tranche par tranche, à son revenu. Son IR se décompose comme suit :

  • 0 € pour la première tranche de 0 à 9 964 € ;
  • 2 457 € pour la deuxième tranche [(27 519 - 9 965) × 14 %] ;
  • 13 877 € pour la troisième tranche [(73 779 - 27 520) × 30 %] ;
  • 14 030 € pour la quatrième tranche [(108 000 - 73 780) × 41 %] ;
  • 0 € pour la dernière tranche.

Donc un total de 30 365 euros, soit un taux moyen d’imposition de 25,3 % [(30 365/120 000) × 100]

Cette confusion est assez répandue. Il est courant qu’un gain de salaire soit accompagné de la crainte de « passer dans la tranche du dessus ». Une augmentation de revenus, aussi minime soit-elle, peut faire changer le taux marginal appliqué, si l’on se trouve près des seuils. Mais l’impact sur le taux moyen d’imposition sera minime.

Et avec une tranche à 80 % ?

Que se passerait-il si on ajoutait une tranche à 80 % au-delà de 120 000 euros annuels ?
Tous les revenus au-delà de 120 000 euros annuels seraient imposés à 80 %.

Le barème serait le suivant :

  • la fraction de revenus comprise entre 0 à 9 964 € n’est pas imposée ;
  • la fraction de revenus comprise entre 9 965 et 27 519 € est imposée à 14 % ;
  • la fraction de revenus comprise entre 27 520 et 73 779 € est imposée à 30 % ;
  • la fraction de revenus comprise entre 73 780 et 119 999 € est imposée à 41 % ;
  • la fraction de revenus supérieure à 120 000 € est imposée à 80 %.

Dans le cas de X qui a ému M. Bourdin, cela ne changerait rien concernant les revenus qu’il évoque (10 000 euros par mois, 120 000 euros par an). Avec 10 000 euros net par mois, la personne n’est en réalité pas concernée par une tranche à 80 % qui commence à partir de cette somme.

Prenons le cas de Y, célibataire et sans enfants à charge, qui gagne 12 000 euros par mois, soit 144 000 euros annuels. Son revenu est abaissé de 10 %, soit 129 600 € :

  • 0 € pour la première tranche de à 9 964 € ;
  • 2 457 € pour la deuxième tranche [(27 519 - 9 965) × 14 %] ;
  • 13 877 € pour la troisième tranche [(73 779 - 27 520) × 30 %] ;
  • 18 949 € pour la quatrième tranche [(119 999 - 73 780) × 41 %] ;
  • 7 680 € pour la dernière tranche [(129 600 - 120 000) × 80 %].

Au total, Y paiera 43 143 euros d’impôt sur le revenu, soit un taux moyen d’imposition de 29,95 %. Ce qui est toujours très inférieur aux 80 % évoqués par M. Bourdin.

Une tranche à 80 %, est-ce réaliste ?

La proposition de M. Brossat pose cependant question. On se souvient que François Hollande avait voulu imposer une tranche à 75 % pour les revenus situés au-delà d’un million d’euros annuels, soit 83 000 euros par mois, huit fois le seuil que propose M. Brossat. Or François Hollande avait été contraint de reculer. Dans un premier temps, l’exécutif d’alors n’avait pas voulu prendre le risque d’une censure du Conseil constitutionnel, qui aurait pu considérer cet impôt, additionnée à l’Impôt sur la fortune et à la CSG, comme confiscatoire. Une solution avait été trouvée, mais finalement censurée par le Conseil constitutionnel. Une troisième version de cette taxe, payée par les entreprises, avait finalement vu le jour, avant d’être abandonnée en 2015.

Jonathan Parienté , Samuel Laurent et Jérémie Baruch pour le Monde

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07/01/2019

TRIBUNE. Quand antisémitisme et racisme s'infiltrent chez les "gilets jaunes"

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L’historien et l'essayiste Marc Knobel analyse les différents mécanismes et ressorts de la xénophobie telle qu’elle se développe depuis la crise des "gilets jaunes".

Le mouvement des "gilets jaunes" est loin d'être homogène. Les revendications disparates et contradictoires s'ajoutent les unes aux autres, depuis plusieurs semaines. Les "gilets jaunes" disent se battre contre les taxes et les impôts, la cherté de la vie, l'injustice sociale, pour une plus grande représentativité démocratique et une plus juste solidarité.

Il est vrai que la pauvreté et la misère affectent des millions de Français : travailleurs, ouvriers, chômeurs, déclassés, agriculteurs sacrifiés, classe moyenne, retraités, jeunes… Ces gens se sentent abandonnés par les technocrates, la classe politique. L'injustice, l'isolement, l'abandon, la paupérisation sont insupportables, nous le soulignons ici.

J'ajouterai une touche personnelle. L'auteur de ces quelques lignes a connu et vécu la misère totale et la détresse de ses propres parents, qui étaient marchands forains au Carreau du Temple, à Paris. Je l'ai raconté dans un article qui a été publié dans la "Revue des Deux Mondes", en novembre 2018. Je peux donc comprendre le cri de douleur et de colère de ceux qui ont faim, de ceux qui ont mal.

Mais, pour se faire entendre par la classe politique, le président et le gouvernement, doit-on casser et brûler ? N'avons-nous pas assisté ces derniers temps à des scènes d'une violence inouïe, dans un Paris outragé et violenté, également par des casseurs et de petits voyous, des factieux de l'ultra gauche ou de l'ultra droite et des gens qui se sont radicalisés, qui infiltrent ce mouvement ?

Une frange infiltrée

Par ailleurs, beaucoup de questions se posent après les débordements choquants et clairement antisémites observés par exemple le samedi 22 décembre à Paris lors des manifestations des "gilets jaunes".

Théories conspirationnistes, refus du système, puissants stéréotypes racistes et antisémites, propagande distillée par la nébuleuse complotiste, radicalisation et instrumentalisation diverse de l'ultra droite et/ou de l'ultra gauche, permettent à l'antisémitisme de se développer et de prospérer plus ouvertement depuis plus de deux mois, chez une frange infiltrée de ce mouvement.

Il ne s'agit pas de condamner tous les "gilets jaunes", bien évidemment. Cependant, certains commentateurs s'étonnent. Par exemple, le 24 décembre 2018, excédée, l'humoriste et comédienne Sophia Aram s'exclame sur son compte Twitter : "Les slogans complotistes, antisémites, racistes, sexistes, homophobes, les menaces et violences envers les journalistes et les élus… ne sont rien comparés à la masse inerte de Gilets Jaunes que ça ne dérange pas".

Alors, tentons d'expliquer ce qui se passe ici, lorsque l'on parle d'antisémitisme ou de racisme.

Les conspirationnistes prolifèrent sur Internet

Sur Internet, les théories conspirationnistes se développent, plus que partout ailleurs. Elles se diffusent également dans la société, tant à l'extrême gauche qu'à l'extrême droite et touchent toutes les classes sociales. Or, s'il existe des expressions de complotisme dépourvues d'antisémitisme, l'antisémitisme est une constante du conspirationnisme.

Expliquons. L'historien des idées Stéphane François rappelle que les théories du complot consistent en une interprétation des évolutions du monde et des mœurs par l'existence d'un "métacomplot". Pour les complotistes, celui-ci serait fréquemment juif, maçonnique ou financier, les trois pouvant d'ailleurs fusionner, dans un délire paranoïaque.

L'historien des idées explique que parmi les points communs, nous trouvons le refus du "système", la condamnation du néolibéralisme, ainsi qu'un antisionisme/antisémitisme, qui peuvent tous combiner dans la condamnation des financiers juifs. Cette condamnation est d'ailleurs parfois devenue une constance importante de ce type de pseudo-discours dans les mouvances antimondialistes et antilibérales, depuis le début des années 2000.

A ce propos, le politologue Yves Camus rappelle dans un entretien qu'il accorde aux Inrocks.com, le 11 novembre 2018, que c'est "principalement la nébuleuse complotiste soralienne et dieudonniste qui propage les préjugés antisémites".

Antisémitisme et « gilets jaunes » ?

Ajoutons ces derniers développements depuis que le mouvement s'est constitué :

• Une députée de La République en Marche (LREM) dénoncée comme "youpine" sur les réseaux sociaux après un débat télévisé avec des meneurs du mouvement ; la récurrence du procès en collusion "juive" du président de la République, "pute à juifs" (sur une banderole de l'autoroute A6), "pourriture [sic] de juifs" (graffiti rue Molitor à Paris), "Macron (…) = Sion" (panneau à Pontcharra, en Isère), dont les slogans proviennent d'un site particulièrement ordurier et antisémite, bloqué dernièrement par la justice de notre pays. 

• "Vous nous gazez comme des putains de juifs", prononcé le 23 décembre 2018 par des "gilets jaunes" à Paris. Des quenelles et des saluts nazis à Montmartre qui témoignent d'un risque certain d'adoption par des groupes de plus en plus divers des thèmes de l'antisionisme raciste, selon l'historien Vincent Duclert ("Le Monde", 11 novembre 2018). Rappelons ici que les quenelles sont à la fois signe de ralliement antisystème, mais aussi hymne antisémite codé. Dans un tweet ce 24 décembre 2018, Bernard Pivot s'insurge avec raison et fait part de son dégoût, à ce sujet : "Quenelle, joli mot de la cuisine lyonnaise, mot que je chéris parce que les quenelles de ma mère étaient divines, mot sali, souillé, déshonoré par Dieudonné et les 'gilets jaunes' antisémites." Des propos négationnistes sur la ligne 4 du métro parisien ; sur les quais de Rhône, en plein mouvement "gilets jaunes", une inscription sur une banderole : "Macron=Drahi=Attali, Banques=médias=Sion"

Voilà là également en ces quelques slogans, la résurgence de préjugés puissants et terrifiants. En octobre 2016, un sondage d'opinion CNCDH/SIG/IPSOS révélait que 35% des Français pensent que "les Juifs ont un rapport particulier avec l'argent" (1) Depuis quelques années, cet antisémitisme (primaire) connaît un nouvel écho et la montée des préjugés et des stéréotypes est particulièrement alarmante.

L'ultra droite se fédère-t-elle autour de l'antisémitisme ?

Cette fois-ci, les choses sont claires. Sur le site Internet de "l'essayiste" d'extrême-droite Alain Soral, une annonce est publiée. Une "grande réunion publique" devrait avoir lieu le 19 janvier 2019, en présence du militant d'extrême droite, Yvan Benedetti, qui a présidé le groupuscule l'Œuvre française en 2012. Rappelons que le 22 octobre 2018, à l'occasion du décès du négationniste Robert Faurisson, Benedetti rendait sur Twitter hommage au négationniste, qu'il qualifie notamment de "Hérault (sic) des temps modernes qui aura marqué la 2ème moitié du XXe siècle."

Il faut compter aussi sur la présence du directeur de l'hebdomadaire d'extrême droite "Rivarol", Jérôme Bourbon, condamné récemment par la justice pour des tweets négationnistes et antisémites ; d'Elie Hatem, du mouvement royaliste l'Action française ; du militant antisémite et négationniste, Hervé Ryssen, multirécidiviste, condamné maintes fois par la justice et de l'inénarrable Alain Soral.

L'ultra-droite s'avance, profite de la colère, l'instrumentalise et veut fédérer autour de l'antisémitisme. L'ultra droite, factieuse par nature, récupère ici les mécontents, pour jeter en pâture la République, la mondialisation, les minorités et bien évidemment, les juifs.

"Gilets jaunes" et racisme

Le site Internet de "l'Obs" nous alertait déjà et à juste titre, dans un article qui avait été publié le 19 novembre 2018. Depuis deux mois, des "gilets jaunes" profèrent des insultes antisémites, mais également racistes et homophobes. Dernièrement, Jean François Mbaye qui fait partie des nouveaux députés LREM, élu du Val-de-Marne, se voit menacé de mort avec une lettre anonyme, ouvertement raciste, et glaçante : "Tu es ce qu'on appelle un noir de service. On va tout simplement te mettre une balle dans la tête, le climat actuel s'y prête bien. Les victimes d'accident de chasse augmentent. Tu vas mourir."

Cette lettre visait également Henri Berville, député de la 2e circonscription des Côtes-d'Armor et Lætitia Avia, députée de la 8e circonscription de Paris. Jean François Mbaye vient de déposer plainte. Voilà là, un exemple terrifiant d'un racisme outrancier qui vise délibérement les noirs, un racisme qui s'exprime notamment sur l'Internet. 

Les exemples ne manquent d'ailleurs pas. 

En novembre 2018, alertés par du bruit, des "gilets jaunes" ont signalé à la gendarmerie la présence de migrants dans un camion-citerne bloqué sur un barrage à Flixecourt (Somme). Dans une vidéo tournée sur place et publiée sur les réseaux sociaux, un homme appelle à faire un "barbecue géant" avec les migrants, en paraissant se réjouir de l'intervention des forces de l'ordre.

Repenser la colère

"On a été bons les gars, mieux que la douane ! ", entend-on également alors que les migrants descendent du poids lourd, interpellés par les gendarmes. Nous voyons là encore à quel point les délires racistes hostiles aux immigrés ou aux réfugiés sont récupérés, eux qui sont si perfidement instrumentalisés par l'extrême droite. 

Les souffrances sont réelles, la colère est palpable, c'est un fait. Les "gilets jaunes" expriment uns souffrance sociale, une désespérance. Pourtant, il faudrait repenser cette colère plus sereinement, plus fraternellement, plus démocratiquement surtout et la traduire différemment et d'abord et surtout sans la moindre violence. Vouloir en découdre tous les samedis, pousser des coups de gueule, balancer des pavés sur la gueule des flics, occuper des ronds-points, rien de tout cela n'est démocratique, républicain et ne constituera jamais une politique.

Enfin, aucune cause sociale, économique, politique, aucune désespérance, aucune misère ne pourra jamais légitimer, justifier, tolérer, développer, faire se développer des comportements racistes, homophobes, xénophobes, sexistes et/ou antisémites. 

Marc Knobel

1) Sondage CNCDH/SIG/IPSOS, réalisé du 17 au 24 octobre 2016, sur un échantillon de 1006 personnes. Voir à ce sujet le rapport de la CNCDH, "La Lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie", Paris, La Documentation Française, pp. 58 et suivantes.

Les intertitres sont de la rédaction

Sources NouvelObs

17:27 Publié dans Actualités, Cactus, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gilets jaunes, tribune, racisme | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

26/10/2018

Jacques Weber : Macron est un grand escroc et les Insoumis m'interloquent

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A l’affiche du Théâtre de la Porte Saint-Martin dans Le Tartuffe de Molière avec Pierre Arditi, Jacques Weber était l’invité de la Midinale. Politique migratoire, ultralibéralisme ravageur, France insoumise : le comédien pose un regard critique sur la société actuelle et réaffirme ses engagements.

Sur l’importance de la soirée du 104 et de la mobilisation en faveur des migrants 
« Il s’agit de sauver des vies humaines. »
« Fermer une porte n’a jamais été une solution dans quelque situation que ce soit. »
« Quand on nous dit qu’on en a besoin d’un point de vue économique, c’est tout aussi scandaleux de dire qu’il faut les refuser. »
« On est loin du compte quant à la réflexion nécessairement humaine qu’il faut porter sur la question. »

 Sur les dangers auxquels est confrontée notre société 
« Il faut que plus rien ne soit dicté par cette économie ravageuse qui ne sert que très peu de gens et en tuent des millions d’autres. »
« On est en train d’assister au grand naufrage de la démocratie. »
« L’ultralibéralisme triomphe : des milliardaires disent carrément “oui, nous avons gagné la guerre”. »
« Oui, les peuples se réveillent mais hélas, avec une urgence qui n’a pas le temps de réfléchir : le premier réflexe est donc de préservation. »
« Tout ce qui a été construit en Europe pendant la première moitié du XXè siècle et même pendant la seconde malgré les grandes crises économiques, est en train d’être complètement chamboulé. »
« Il faut rester coûte que coûte humain : on ne peut pas laisser dériver des bateaux avec des enfants qui sont en train de crever. »
« La compétition est l’un des choses les plus connes qui aient été inventées dans le monde. »

 Sur la notion de frontière 
« Tout le monde nous casse les oreilles avec les grandes valeurs de la République : la fraternité, c’est quoi ? La fraternité n’a pas de frontières. »
« Oui, les flux migratoires vont augmenter, oui, il va y avoir des dépeuplements d’un côté dus à l’écologie, dus à l’économie, dus aux guerres effroyables qui perdurent donc il va falloir agir. »
« Vous pourrez mettre 150.000 policiers de plus, 50.000 km de barbelés de plus, à un moment, ça crève et ça explose. »

 Sur l’engagement des artistes 
« C’est la moindre des choses que les artistes s’engagent : ce sont des hommes et ce sont des citoyens, comme nous tous. »
« Laissons le cœur hurler. »

 Sur Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise 
« Je ne comprends pas la décision de Jean-Luc Mélenchon de ne pas s’associer au Manifeste. »
« Il y a pas mal d’endroits où la France insoumise me pose des questions. »
« Je suis très interloqué et je m’interroge sur les positions souvent prises par France insoumise : ça me pose problème. »

 Sur les réponses à apporter aux questions sur les migrations 
« Quand les gens disent qu’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, se sont-ils poser la question que l’on n’est pas toujours du côté du privilège… »
« La grande invention, c’est trier [les migrants] : mais de quels droits ? Qui est-on pour dire “je trie” ? On va trier des enfants ? »

 Sur Emmanuel Macron et la politique du gouvernement actuel 
« Macron est un grand escroc, un mensonge permanent, une dichotomie entre le discours et les actes. »
« Macron est ultralibéral au service de la grande droite et des grandes finances. »
« On dit au Français de se serrer la ceinture mais moi, si on m’augmente de 5 euros ma facture de gaz ou d’électricité, ça ne change pas ma vie : je vivrai toujours comme un privilégié et bourgeoisement. Donc moi, on ne me serre pas la ceinture ; par contre, il y a des infirmières qui continuent de faire 20 heures par jour. »
« Comment se serrent la ceinture Arnault, Pinault et toutes les grosses fortunes ? Quand est-ce que eux, dans leur vie privée et personnelle, font un effort qui leur coûte ? »

Sources Regards

18:29 Publié dans Actualités, Cactus, Entretiens, Médias | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jacques weber, macron, insoumis | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

18/09/2018

La Fête de l’Humanité bat son record de fréquentation… et (presque) personne n’en parle, ce qui agace le PCF

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La Fête de l’Humanité qui s’est déroulée à La Courneuve du 14 au 16 septembre 2018 a connu une très forte affluence battant son record avec 800 000 visiteurs. LE PCF, organisateur de l’évènement, s’étonne que la presse nationale ait accordé plus d’importance à Marine Le Pen ayant fait un discours devant 1 000 personnes.

« Ce weekend a été historique pour les militants communistes. Notre fête, la Fête de l’Humanité a explosé les compteurs en terme de participation en dépassant la barre des 800 000 visiteurs, soit 6 fois plus que les Eurockéennes de Belfort. Cette affluence fait de la Fête de l’Humanité la plus grande fête populaire de France, mais c’est aussi un évènement culturel incontournable avec plus de 60 concerts, avec un village du livre accueillant près de 200 auteurs, des spectacles vivants, des expositions… C’est aussi et surtout l’évènement politique incontournable  de la rentrée avec la présence de nombreuses personnalités du monde politique, syndical, sportif ou associatif. C’est aussi la présence  de stand venant de toute la France (comme le stand de la Fédération du Doubs du PCF avec ses 50 militants bénévoles), aux côtés des stands de partis progressistes du monde entier » décrit le PCF dans un communiqué.

« Nous avons vu plus de personnes sous le stand du PCF de Doubs ce week-end qu’il n’y en a eu devant Marine Le Pen »

Il explique également que « pendant ce temps, Marine Le Pen lance sa campagne européenne à Fréjus devant 1 000 personnes. Même pas un quart des militants bénévoles de la fête de l’Humanité. Il y a d’ailleurs fort à parier (même si nous n’avons pas tenu les comptes) que nous avons vu plus de personnes sous le stand du PCF de Doubs ce week-end qu’il n’y en a eu devant Marine Le Pen, et que la teneur des nos débats étaient bien plus dense politiquement que le vide idéologique du repli identitaire prôné par le Rassemblement national – (ex FN) ».

« Comment s’étonner alors que le RN sort en tête des sondages des européennes si le micro lui est tendu en permanence ? »

Le PCF a constaté qu’à la radio ou dans la presse papier/internet, « tout le monde parle de Fréjus et la Courneuve apparaît dans le meilleurs des cas dans les faits divers. » Et d’ajouter : « Comment s’étonner alors que le RN sort en tête des sondages des européennes si le micro lui est tendu en permanence ? » questionne le parti d’extrême gauche.

Il conclut : « Les communistes qui sont attachés à une presse libre et pluraliste se demandent parfois les raisons qui poussent les éditorialistes à nous écarter de l’actualité traitée par leurs journaux. »

18:52 Publié dans Actualités, Cactus, Médias | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fête de l'humanité 2018, médias | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!