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06/01/2014

Le député PS Pascal Cherki énumère les promesses non tenues de François Hollande

Par Delphine Legouté pour lela-europe1

cherki.jpgAUTOCRITIQUE - Invité de LCP ce 6 janvier dans ce qui était supposé être un débat face au député UMP parisien Jean-François Lamour, Pascal Cherki, député parisien également mais socialiste, a énuméré les promesses faites pendant la campagne présidentielle de François Hollande ... et trahies. Laissant son contradicteur coi.

Il faut dire que le député et élu de Paris, porte-parole de la campagne d'Anne Hidalgo et connu pour son franc parler, n'est pas *du tout* content du pacte de stabilité annoncé par François Hollande et qui devrait aboutir à un allègement des charges pour les entreprises.

Il commence, soft :

J’aurais aimé qu’il y ait un tournant mais je pense qu’il n’y a pas de tournant.Comme l’a dit très justement le ministre du Budget, il y a un approfondissement de ce qui est fait depuis quelques mois et donc voilà, (...) moi je comprends les intentions du président de la République, mais je doute que les moyens employés permettent d’y arriver.

Il explique que, selon lui, la solution pour que les entreprises investissent et embauchent se trouve dans "l'impulsion publique" pour laquelle l'Etat doit "avoir des marges de manoeuvres budgétaires" et ne pas les gaspiller avec les solutions préconisées actuellement comme ce futur pacte de responsabilité ou le crédit d'impôt compétitivité emploi.

Puis Pascal Cherki se lance dans un exposé plus large sur la raison des interrogations de l'électorat socialiste quant à la politique menée. Des doutes plus que normaux selon le député PS puisque plusieurs promesses phares de campagne ont été, soit contredites, soit abandonnées. Et il commence a en dresser la liste :

 

Moi j'ai fait campagne avec François Hollande en disant quoi ? On n’augmentera pas la TVA, on l’abaissera car la TVA c’est antisocial ... Bon, nous sommes amenés à augmenter la TVA en partie parce que nous finançons le crédit impôt compétitivité emploi … nous n’avions jamais dit que nous le ferions, bon !

 

Nous avions dit : quand nous arriverons au pouvoir, nous ferons une vraie réforme de séparation des activités bancaires. Nous n’avons pas fait ça. Mais nous avons fait des choses utiles sur les paradis fiscaux je le reconnais.

 

Quand nous avons fait campagne, nous avons dit : si le traité européen n’est pas renégocié nous ne le ratifierons pas. Nous sommes arrivés, nous n’avons pas renégocié le traité et nous l’avons ratifié.

 

Donc je dis qu’il ne faut pas s’étonner aujourd’hui que dans notre électorat il y ait des interrogations !

Devant une telle critique de l'action de sa majorité par Pascal Cherki, le journaliste Patrick Chêne finira par rétorquer en riant :

 

Face à Jean-François Lamour, la prochaine fois, j’inviterai un élu PS !

14:16 Publié dans Actualités, Economie, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cherki, ps, hollande, économie | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

28/12/2013

Allemagne : la pauvreté grimpe à un niveau inédit

Par Les Echos

allemagne.jpgLe taux de pauvreté s’est élevé à 15,2 % en 2012. Du jamais vu. L’écart entre riches et pauvres augmente de façon significative et le fossé entre régions prospères et régions pauvres s’élargit.

Une personne sur sept est pauvre ou menacée de pauvreté en Allemagne - Reuters

Comparé à ses voisins, l’Allemagne a bien surmonté la crise. Et pourtant, cela n’empêche pas le pays d’être touché par une forte hausse de la pauvreté, qui a même atteint un niveau record en 2012, s’alarme la très respectée « Paritätische Gesamtverband », une fédération regroupant quelque 10.000 associations actives dans le domaine de l’aide sociale et de la santé. « Le taux de pauvreté, à 15,2%, a atteint un nouveau et triste record en 2012 », souligne l'édition 2013 du rapport annuel de cette organisation, qui s'appuie sur des données de l'institut allemand des statistiques (Destatis). « Une personne sur sept est pauvre ou menacée de pauvreté », avec un revenu inférieur à 60% du revenu médian, a noté Ulrich Schneider, le président de la fédération, en relevant la hausse quasi-constante du taux de pauvreté depuis 2006.

Le fait que la pauvreté ne cesse de progresser alors que le chômage diminue« pointe du doigt le gonflement des emplois à bas salaire, la baisse des emplois à plein temps soumis à cotisations sociales, la hausse du temps partiel et des conditions d'emploi précaires depuis dix ans, a estimé Ulrich Schneider.

« L'Allemagne n'a jamais été aussi profondément divisée qu'aujourd'hui », a-t-il lancé. Non seulement l'écart entre riches et pauvres « a significativement augmenté en Allemagne », mais en plus « le fossé entre régions prospères et régions pauvre s'approfondit et s'élargit », a-t-il ajouté. Ainsi, le taux de pauvreté dépasse à peine 11% dans les riches Etats régionaux du sud (Bavière, Bade-Wurtemberg) mais dépasse 20% dans plusieurs Etats du nord (Berlin, Brême, Saxe-Anhalt et Mecklembourg-Poméranie Occidentale). « Des centres pour jeunes ou personnes âgées, des bibliothèques, des piscines ferment dans beaucoup d'endroits », s'alarme le rapport.

« Spirale du déclin »

« Des régions entières sont plongées dans une spirale du déclin », a martelé Ulrich Schneider, pour lequel la région de la Ruhr, ancien bastion industriel de l'Ouest de l'Allemagne, pose le plus de problèmes.

Il a apporté son soutien au projet du nouveau gouvernement allemand d'introduire un salaire minimum universel en Allemagne , pays qui en est dépourvu. Le gouvernement de coalition entre conservateurs et sociaux démocrates a prévu de fixer à 8,50 euros de l'heure la rémunération minimum à partir de 2015. Le pouvoir d'achat moyen des salariés en Allemagne a baissé sur les neuf premiers mois de 2013, a annoncé par ailleurs jeudi l'institut des statistiques dans un communiqué.

12:05 Publié dans Actualités, Economie, International | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : allemagne, pauvreté, record | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

28/11/2013

Coût du capital: actionnaires gavés, salariés à la diète

salaires, actionnaires, coût du travail, dividendes, coût du capital, budget 2014Trente années de partage de la valeur ajoutée se soldent par une explosion des dividendes versés aux actionnaires, tandis que la part revenant à la rémunération du travail a reculé.

Médias, économistes, commentateurs patentés, ils nous le répètent tous, jusqu’à l’overdose : si l’économie française décroche, la faute en incombe au « coût du travail ». Voilà trente ans qu’au nom de ce dogme un arsenal sans cesse grossissant de mesures budgétaires visant à alléger ce prétendu fardeau des entreprises est mis en œuvre. Loin de les remettre en cause, le gouvernement Ayrault en rajoute aujourd’hui une grosse louche, avec les 20 milliards du crédit d’impôt compétitivité.

Pourtant, les chiffres très officiels de l’Insee permettent d’établir un tout autre diagnostic. D’après les comptes nationaux des entreprises non financières, depuis le début des années 1980, le partage de la richesse créée n’a pas évolué à l’avantage du travail, bien au contraire : la masse salariale représentait ainsi, en 2012, 66,6 % de la valeur ajoutée, contre 72,9 % en 1981. À l’inverse, la part de la valeur ajoutée revenant au capital, sous forme d’intérêts versés aux banques et de dividendes octroyés aux actionnaires, a été multipliée par plus de 7, passant de 39,1 milliards d’euros à 298,6 milliards. Les seuls dividendes, qui pesaient 5 % de la valeur ajoutée il y a trente ans, en représentent 22,4 % en 2012.

Les entreprises versent donc près de cinq fois plus de dividendes actuellement que dans les années 1980, alors que, dans le même temps, elles ont comprimé la part du gâteau réservée au travail. C’est bien le capital qui a tiré son épingle du jeu. Et on peut constater que, crise ou pas, que la santé des entreprises soit bonne ou mauvaise, les actionnaires sont désormais toujours gagnants : leur rémunération est préservée et toujours à la hausse. Ce, alors que, selon la théorie libérale classique, ces financiers prennent des risques en investissant, et seraient donc exposés à de mauvaises fortunes. En réalité, les risques ont été transférés sur les salariés : l’emploi et la rémunération sont les véritables variables d’ajustement.

Autre constat essentiel : contrairement là aussi au discours dominant, la baisse relative du « coût du travail » ne s’est pas accompagnée d’un accroissement de l’investissement, celui-ci représentant en 2012 la même part de la valeur ajoutée qu’en 1981 (19,4 %).

  • Brisons le tabou ! Editorial par Jean-Emmanuel Ducoin.
    N’écoutez plus ceux qui ne parlent que de «coût du travail» en oubliant le coût prohibitif 
du capital !

Yves Housson pour l'Humanité

17:37 Publié dans Actualités, Economie, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : économie, finances, actions, budget, salaires | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

12/11/2013

THIERRY LEPAON : LE GOUVERNEMENT N'ECOUTE QUE LE PATRONAT

lepaon.jpgLE FIGARO. - Les syndicats, dont la CGT, sont absents des mouvements actuels de contestation. Pourquoi?

Thierry LEPAON. - L'efficacité du syndicalisme se mesure d'abord dans l'entreprise. Ensuite, il y a dans la période un effet de curiosité médiatique. La manifestation des «bonnets rouges» à Quimper, c'est nouveau. Le rassemblement de Carhaix, mené par la CGT, Solidaires et Sud, a été moins relayé par les médias. Mais sur le fond, le fait que les organisations syndicales n'aient pas une démarche unitaire sur les questions de l'emploi n'aide pas. Les patrons, eux, sont unis. Ce sont eux qui ont inspiré la manifestation des «bonnets rouges». Ils ont un discours identifié: ils réclament la baisse des cotisations sociales, en demandant le maintien des aides qu'ils reçoivent! La lettre de Pierre Gattaz s'engageant à créer un million d'emplois en cinq ans si les dépenses publiques baissent et si les cotisations sociales sont transférées sur d'autres impôts est pour nous une déclaration de guerre.

Comment comptez-vous réagir?

Le comité CGT de Bretagne a travaillé pour bâtir une démarche unitaire. Le 23 novembre, il y aura une manifestation à laquelle participeront toutes les organisations syndicales, à l'exception de la CFE-CGC. Mais la crise n'est pas qu'en Bretagne. Actuellement, il y a 10 plans sociaux et 1000 chômeurs de plus par jour en France! 70 % des salariés français estiment que les conditions pour bien faire leur travail ne sont pas réunies. Et puis, il y a les suicides au travail. Le climat est très tendu, c'est explosif partout. Face à cela, nous avons lancé une campagne bâtie sur un triptyque: les salaires, l'emploi et la protection sociale. Car tout est lié.

Mais pourquoi les salariés ne se mobilisent pas?

Le chômage fait peur, les salariés se replient sur eux-mêmes. C'est à nous d'aller à leur rencontre pour les remobiliser.

Le problème ne vient-il pas du fait que le motif de la fronde actuelle - le «ras-le-bol fiscal» - n'est pas compris par les syndicats?

Le «ras-le-bol fiscal» cristallise le mécontentement. J'entends des gens qui s'en plaignent, alors qu'ils ne payent pas d'impôt! Mais le vrai problème, c'est le pouvoir d'achat. À un moment, les salariés verront aussi que cela irait mieux si les rémunérations n'étaient pas bloquées comme elles le sont depuis trois ou quatre ans. Les fonctionnaires vont subir la quatrième année de gel. Et les salaires n'augmentent plus, même dans les entreprises qui vont bien. À un moment, la colère va s'exprimer par un «on veut gagner plus». Voilà pourquoi on a demandé au gouvernement d'ouvrir des négociations nationales sur les salaires, et notamment sur la question du smic, ainsi que sur l'emploi. Nous voulons discuter de l'efficacité en termes d'emploi du crédit d'impôt compétitivité emploi et des 200 milliards d'euros d'aides et exonérations que touchent les entreprises.

Avez-vous le sentiment d'être entendu par le gouvernement?

Non. Il y a deux poids deux mesures: il ne fait qu'écouter le patronat sans être récompensé. Plus il cède aux revendications des patrons, plus ils revendiquent! Il n'y a pas non plus de traitement égalitaire entre les organisations syndicales. La CFDT est ultraprivilégiée. Cela révèle un dysfonctionnement de ce gouvernement.

Êtes-vous déçu par l'équipe Ayrault?

C'est peu de le dire. Ce que je leur reproche, c'est de ne pas traiter les questions sociales qui sont pourtant urgentes. Entre ce qu'ils disaient quand ils étaient dans l'opposition ou en campagne, par exemple sur les retraites, et ce qu'ils font aujourd'hui, il y a un gouffre. Ce décalage entre les paroles et les actes nous mène dans le mur. Dans ce gouvernement, on ne sait pas qui fait quoi et on est en début de mandat! Où sont passées les réformes de fond promises pendant la campagne: la réforme fiscale, la décentralisation? Quelles sont les priorités de l'exécutif? Ça pèche par manque de responsabilité et d'innovation. Nous sommes face à une crise du politique, qui n'est pas nouvelle, mais qui s'aggrave.

N'y a-t-il pas aussi une crise de la CGT, qui n'a pas proposé d'idées fortes depuis longtemps?

Nous avons fait de nombreuses propositions sur les retraites. S'il y a eu des avancées en termes de pénibilité, d'égalité hommes-femmes et de prise en compte des années d'études, la CGT y est pour beaucoup. Mais c'est vrai que la CGT était plus efficace il y a quelques années pour lancer de nouvelles idées. À l'époque, quand on avançait une proposition, on l'accompagnait d'une action sur le terrain. Je veux revenir à cet engagement militant. On va lancer de cette façon le débat sur le coût du capital. Le travail est-il un coût, ou une richesse? C'est aussi une question essentielle. II faut que la CGT s'exprime à nouveau sur les questions économiques. C'est pour cela que j'ai créé un pole économie dans le nouvel organigramme. Nous avons les ressources internes et une trentaine d'experts extérieurs travaillent avec nous.

Vous avez mis huit mois à définir ce nouvel organigramme. N'est-ce pas le signe d'un flottement à la CGT?

Non. D'abord si l'on enlève la période des congés d'été, cela fait cinq mois. Cinq mois pour bien établir une nouvelle organisation, c'est rapide! Nous sommes maintenant en ordre de marche.

Comptez-vous mener d'autres actions contre la réforme des retraites?

Oui. Nous avons prévu une journée d'action le 19 novembre, puis des rassemblements devant l'Assemblée et les préfectures, lorsque les députés voteront le texte.

Et sur le travail du dimanche?

Nous attendons les résultats du rapport Bailly. Sur le fond, notre position est claire. Le travail atypique - le dimanche, de nuit - ne doit avoir lieu que lorsqu'il est nécessaire: dans la santé, les services publics, certaines industries… Vendre du parfum après 21 heures sur les Champs-Élysées, ouvrir les magasins de bricolage le dimanche, ce n'est pas nécessaire. Les Français disent vouloir des magasins ouverts le dimanche, mais ils ne veulent pas travailler ce jour-là! Sur ce sujet, nous faisons là aussi face à une campagne du patronat, qui paye les salariés pour manifester mais aussi des affiches et des cabinets de communication. La ficelle est grosse! Elle va finir par se voir.

Publié par le Figaro

14:56 Publié dans Actualités, Economie, Entretiens, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le paon, gouvernement, patronat, cgt | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!