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10/01/2014

Le Loup de Wall Steet: rire mordant contre les loups… de la Bourse

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Le Loup de Wall Street, de Martin Scorsese. États-Unis. 3 heures. Une comédie foisonnante dans laquelle Martin Scorsese et son acteur Leonardo DiCaprio pulvérisent l’univers boursier à grand renfort
 de cinéma.

Dès les séquences d’installation, l’implacable satire à laquelle va se livrer Martin Scorsese au travers de la jungle boursière se place sous les signes conjugués du spectaculaire et de l’obscénité, guidés par une incroyable énergie cinématographique. Soit Jordan, « le loup », Belfort (Leonardo DiCaprio), fait comme un rat dans un costume à deux mille dollars, célébrant l’apogée de la firme de traders qu’il préside par un lancer de nains entre les bureaux. Stratton Oakmont pèse ses cinquante millions, apogée d’un périple de voracité dont rien ne nous sera épargné, par les talents conjugués du cinéaste, du scénariste Terence Winter et d’acteurs fabuleusement habités de leurs rôles. Autant de personnages, à très peu près, engloutis corps et âme dans une addiction à l’argent, au fric, au pognon, révélant derrière le lion qui sert d’emblème à leur société des bienveillances de crotales à l’égard de leurs congénères et du reste du monde.

Ce monde des « pue-la-sueur » dans lequel « personne n’a envie de vivre ». Le film s’appuie sur le récit livresque du véritable Jordan Belfort, multimillionnaire à vingt-six ans dont l’ascension viendra se crasher contre un mur de lois qui ne se soucient pas forcément de morale. Même les fameux « marchés » ne survivent qu’au prix d’un ordre qui écarte les têtes brûlées avant de se cramer les ailes en escadrilles. Marché du vent, du rien, d’une économie de la « fugacité » qui ne profite qu’aux profiteurs et laisse hors champ les champs de ruines qu’elle induit, présents en permanence de n’être pas figurés. Ainsi le déclinera en tout cynisme Mark Hanna (Matthew McConaughey, impérial), premier mentor du jeune Belfort quand celui-ci n’était encore qu’un « jeune con cupide », selon ses propres mots, qui, en voix off, seront tenus au fil du film comme une ligne de basses, en l’occurrence de tréfonds. Belfort intègre les codes tribaux, la drogue comme un indispensable étai à qui arnaque son prochain sans entraves, le sexe comme une décharge, des plaisirs de sphincters en relâchement d’où exploseront un jour baraques à blindes d’hectares, yachts et hélicoptères, prostituées à échelles de tarifs, le tout dûment chiffré jusqu’à l’épouse trophée (Margot Robbie) qui elle n’a peut-être pas réalisé une affaire en or.

De Billy Joel en passant par Plastic Bertrand

Pour ce qui est du rock and roll, Scorsese le confie à la bande-son, de Billy Joel à Madness en passant par le Ça plane pour moi de Plastic Bertrand. Belfort avait commencé menu. Trader chez Rothschild, le krach de 1987 lui ferme le clapet mais n’entrave pas ses appétits. De petites sociétés se montent, qui fourguent à de modestes épargnants les bulles bas de gamme non cotées. Le ratissage de ses économies de plombiers rapporte en revanche de grosses commissions. Avec une bande d’escrocs au petit pied de sa connaissance, un frère d’armes, Donnie Azoff (Jonah Hill), Belfort prendra son envol de prédateur vers des paradis artificiels où sentiment rime avec Satan. Quand le FBI, incarné par l’agent Patrick Denham (Kyle Chandler), fourrera son nez dans les trous, les millions iront se faire blanchir ailleurs, chez l’un de ces banquiers suisses corrompus joué par Jean Dujardin. Mauvaise pioche. Une seconde partie du film, à sa moitié, décrira la descente en flammes de Belfort disjoncté aux quaaludes, drogue jadis psychédélique, en deux paliers, l’ensemble toujours regonflé de scènes de bravoure. De cette dépravation de plus en plus mécanique et compulsive, de ses champs lexicaux et visuels fondés sur l’expression « fuck » (baise) qui en résume tout, Scorsese nous offre une intense jubilation, de vrais fous rires aux larmes, une exultation contagieuse. Les deux dimensions de l’écran semblent cadrer à celles d’un billet de mille, fausse monnaie en libre circulation.

06/01/2014

Le député PS Pascal Cherki énumère les promesses non tenues de François Hollande

Par Delphine Legouté pour lela-europe1

cherki.jpgAUTOCRITIQUE - Invité de LCP ce 6 janvier dans ce qui était supposé être un débat face au député UMP parisien Jean-François Lamour, Pascal Cherki, député parisien également mais socialiste, a énuméré les promesses faites pendant la campagne présidentielle de François Hollande ... et trahies. Laissant son contradicteur coi.

Il faut dire que le député et élu de Paris, porte-parole de la campagne d'Anne Hidalgo et connu pour son franc parler, n'est pas *du tout* content du pacte de stabilité annoncé par François Hollande et qui devrait aboutir à un allègement des charges pour les entreprises.

Il commence, soft :

J’aurais aimé qu’il y ait un tournant mais je pense qu’il n’y a pas de tournant.Comme l’a dit très justement le ministre du Budget, il y a un approfondissement de ce qui est fait depuis quelques mois et donc voilà, (...) moi je comprends les intentions du président de la République, mais je doute que les moyens employés permettent d’y arriver.

Il explique que, selon lui, la solution pour que les entreprises investissent et embauchent se trouve dans "l'impulsion publique" pour laquelle l'Etat doit "avoir des marges de manoeuvres budgétaires" et ne pas les gaspiller avec les solutions préconisées actuellement comme ce futur pacte de responsabilité ou le crédit d'impôt compétitivité emploi.

Puis Pascal Cherki se lance dans un exposé plus large sur la raison des interrogations de l'électorat socialiste quant à la politique menée. Des doutes plus que normaux selon le député PS puisque plusieurs promesses phares de campagne ont été, soit contredites, soit abandonnées. Et il commence a en dresser la liste :

 

Moi j'ai fait campagne avec François Hollande en disant quoi ? On n’augmentera pas la TVA, on l’abaissera car la TVA c’est antisocial ... Bon, nous sommes amenés à augmenter la TVA en partie parce que nous finançons le crédit impôt compétitivité emploi … nous n’avions jamais dit que nous le ferions, bon !

 

Nous avions dit : quand nous arriverons au pouvoir, nous ferons une vraie réforme de séparation des activités bancaires. Nous n’avons pas fait ça. Mais nous avons fait des choses utiles sur les paradis fiscaux je le reconnais.

 

Quand nous avons fait campagne, nous avons dit : si le traité européen n’est pas renégocié nous ne le ratifierons pas. Nous sommes arrivés, nous n’avons pas renégocié le traité et nous l’avons ratifié.

 

Donc je dis qu’il ne faut pas s’étonner aujourd’hui que dans notre électorat il y ait des interrogations !

Devant une telle critique de l'action de sa majorité par Pascal Cherki, le journaliste Patrick Chêne finira par rétorquer en riant :

 

Face à Jean-François Lamour, la prochaine fois, j’inviterai un élu PS !

14:16 Publié dans Actualités, Economie, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cherki, ps, hollande, économie | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

28/12/2013

Allemagne : la pauvreté grimpe à un niveau inédit

Par Les Echos

allemagne.jpgLe taux de pauvreté s’est élevé à 15,2 % en 2012. Du jamais vu. L’écart entre riches et pauvres augmente de façon significative et le fossé entre régions prospères et régions pauvres s’élargit.

Une personne sur sept est pauvre ou menacée de pauvreté en Allemagne - Reuters

Comparé à ses voisins, l’Allemagne a bien surmonté la crise. Et pourtant, cela n’empêche pas le pays d’être touché par une forte hausse de la pauvreté, qui a même atteint un niveau record en 2012, s’alarme la très respectée « Paritätische Gesamtverband », une fédération regroupant quelque 10.000 associations actives dans le domaine de l’aide sociale et de la santé. « Le taux de pauvreté, à 15,2%, a atteint un nouveau et triste record en 2012 », souligne l'édition 2013 du rapport annuel de cette organisation, qui s'appuie sur des données de l'institut allemand des statistiques (Destatis). « Une personne sur sept est pauvre ou menacée de pauvreté », avec un revenu inférieur à 60% du revenu médian, a noté Ulrich Schneider, le président de la fédération, en relevant la hausse quasi-constante du taux de pauvreté depuis 2006.

Le fait que la pauvreté ne cesse de progresser alors que le chômage diminue« pointe du doigt le gonflement des emplois à bas salaire, la baisse des emplois à plein temps soumis à cotisations sociales, la hausse du temps partiel et des conditions d'emploi précaires depuis dix ans, a estimé Ulrich Schneider.

« L'Allemagne n'a jamais été aussi profondément divisée qu'aujourd'hui », a-t-il lancé. Non seulement l'écart entre riches et pauvres « a significativement augmenté en Allemagne », mais en plus « le fossé entre régions prospères et régions pauvre s'approfondit et s'élargit », a-t-il ajouté. Ainsi, le taux de pauvreté dépasse à peine 11% dans les riches Etats régionaux du sud (Bavière, Bade-Wurtemberg) mais dépasse 20% dans plusieurs Etats du nord (Berlin, Brême, Saxe-Anhalt et Mecklembourg-Poméranie Occidentale). « Des centres pour jeunes ou personnes âgées, des bibliothèques, des piscines ferment dans beaucoup d'endroits », s'alarme le rapport.

« Spirale du déclin »

« Des régions entières sont plongées dans une spirale du déclin », a martelé Ulrich Schneider, pour lequel la région de la Ruhr, ancien bastion industriel de l'Ouest de l'Allemagne, pose le plus de problèmes.

Il a apporté son soutien au projet du nouveau gouvernement allemand d'introduire un salaire minimum universel en Allemagne , pays qui en est dépourvu. Le gouvernement de coalition entre conservateurs et sociaux démocrates a prévu de fixer à 8,50 euros de l'heure la rémunération minimum à partir de 2015. Le pouvoir d'achat moyen des salariés en Allemagne a baissé sur les neuf premiers mois de 2013, a annoncé par ailleurs jeudi l'institut des statistiques dans un communiqué.

12:05 Publié dans Actualités, Economie, International | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : allemagne, pauvreté, record | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

28/11/2013

Coût du capital: actionnaires gavés, salariés à la diète

salaires, actionnaires, coût du travail, dividendes, coût du capital, budget 2014Trente années de partage de la valeur ajoutée se soldent par une explosion des dividendes versés aux actionnaires, tandis que la part revenant à la rémunération du travail a reculé.

Médias, économistes, commentateurs patentés, ils nous le répètent tous, jusqu’à l’overdose : si l’économie française décroche, la faute en incombe au « coût du travail ». Voilà trente ans qu’au nom de ce dogme un arsenal sans cesse grossissant de mesures budgétaires visant à alléger ce prétendu fardeau des entreprises est mis en œuvre. Loin de les remettre en cause, le gouvernement Ayrault en rajoute aujourd’hui une grosse louche, avec les 20 milliards du crédit d’impôt compétitivité.

Pourtant, les chiffres très officiels de l’Insee permettent d’établir un tout autre diagnostic. D’après les comptes nationaux des entreprises non financières, depuis le début des années 1980, le partage de la richesse créée n’a pas évolué à l’avantage du travail, bien au contraire : la masse salariale représentait ainsi, en 2012, 66,6 % de la valeur ajoutée, contre 72,9 % en 1981. À l’inverse, la part de la valeur ajoutée revenant au capital, sous forme d’intérêts versés aux banques et de dividendes octroyés aux actionnaires, a été multipliée par plus de 7, passant de 39,1 milliards d’euros à 298,6 milliards. Les seuls dividendes, qui pesaient 5 % de la valeur ajoutée il y a trente ans, en représentent 22,4 % en 2012.

Les entreprises versent donc près de cinq fois plus de dividendes actuellement que dans les années 1980, alors que, dans le même temps, elles ont comprimé la part du gâteau réservée au travail. C’est bien le capital qui a tiré son épingle du jeu. Et on peut constater que, crise ou pas, que la santé des entreprises soit bonne ou mauvaise, les actionnaires sont désormais toujours gagnants : leur rémunération est préservée et toujours à la hausse. Ce, alors que, selon la théorie libérale classique, ces financiers prennent des risques en investissant, et seraient donc exposés à de mauvaises fortunes. En réalité, les risques ont été transférés sur les salariés : l’emploi et la rémunération sont les véritables variables d’ajustement.

Autre constat essentiel : contrairement là aussi au discours dominant, la baisse relative du « coût du travail » ne s’est pas accompagnée d’un accroissement de l’investissement, celui-ci représentant en 2012 la même part de la valeur ajoutée qu’en 1981 (19,4 %).

  • Brisons le tabou ! Editorial par Jean-Emmanuel Ducoin.
    N’écoutez plus ceux qui ne parlent que de «coût du travail» en oubliant le coût prohibitif 
du capital !

Yves Housson pour l'Humanité

17:37 Publié dans Actualités, Economie, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : économie, finances, actions, budget, salaires | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!