13/03/2007
LA POSTE : UN SERVICE MORIBOND ?

Par Georges Suzan, Conseiller Régional de la Loire
Le 18 octobre dernier, faisant sienne une proposition du Commissaire européen Charlie Mac Creevy, la commission européenne a franchi une ultime étape dans la libéralisation du marché postal.
Le projet de directive adopté prévoit, en effet, une ouverture totale à la concurrence du secteur du courrier au 1er janvier 2009. Le domaine réservé des plis de moins de 50 grammes devrait être ouvert à tous les opérateurs du marché.
Commencée en 1997 avec l’ouverture à la concurrence de la distribution des plis de plus de 350g, puis de celle des plus de 100g en 2002 et enfin celle de plus de 50g en 2006, la commission veut ainsi parachever sa démarche de libéralisation totale de la Poste en mettant fin au monopole de celle-ci sur le courrier ordinaire.
Dans le même temps une véritable course à la fermeture des bureaux de poste est engagée sur tout le territoire.
En effet, tous les bureaux considérés par la Poste comme non rentable sont systématiquement passés à la moulinette libérale.
Cela se traduit par une transformation dudit bureau en Agence Postale Communale ou en Relais Poste Commerçants.
Ce que la Poste considère comme une garantie de service public sur tout le territoire n’est en réalité qu’une vaste supercherie.
Car dès l’instant où un bureau de plein exercice disparaît, on peut constater que le maintien de ce service postal dans une commune, est complètement lié à la poursuite de l’activité du commerce ou de la possibilité financière pour une commune de faire vivre son A.P.C.
Il est bien évident que ce n’est pas la maigre somme attribuée à la commune ou au commerçant qui peut suffire au maintien du service.
Par ailleurs il est important de souligner qu’en aucune manière la qualité du service est maintenue.
En effet bon nombres d’opérations postales sont limités et pour certaines d’entre elles complètement inexistantes.
Pour mettre en œuvre ses basses besognes la Poste ne recule devant aucun moyen pour faire céder les maires les plus récalcitrants.
En effet, s’il est prévu une phase de dialogue entre le maire d’une commune qui voit son bureau menacé et la Direction de la poste, très vite celui-ci se transforme en dialogue de sourd dès l’instant où l’élu refuse toute modification de statut de son bureau.
Si il y a persistance du maire dans son refus, la direction de la poste lui impose des heures d’ouverture grandement diminuées ce qui conduit à baisser encore plus l’activité postale et de ce fait aggrave la situation du bureau.
Quelle est alors la prochaine étape ?
Ces opérations de destruction du service public vont bon train.
- Dans la Loire il y a 191 points de contacts de la Poste.
- Au 1er janvier 2005 il y avait :
- 156 Bureaux de Poste, 20 Agences Postales, 13 Agences Postales Communales et 2 Relais Poste Commerçant.
- Au 1er avril 2007 il y aura :
- 133 Bureaux de Poste, 1 Agence Postale (en sursis pour quelques mois), 34 Agences Postales Communales et 23 Relais Poste Commerçants.
- En deux ans les APC et PRC sont passé de 15 à 57.
Bien évidemment ce département est à l’image de ce qui se passe sur tout le territoire.
Cette politique de mise en coupe réglée des services publics postaux a pour finalité, non seulement de viser à la privatisation de ces services, mais aussi de préparer cette activité à la mise en place de l’Accord Général sur le Commerce des Services.
Ce fameux accord de l’Organisation Mondiale du Commerce qui pour le moment piétine grâce aux actions des pays du sud, mais qui, ne nous trompons pas, est prêt à sévir pour réduire à néant nos services publics.
Et pourtant l’ensemble des Français a dit non à la Constitution européenne, cette même Constitution qui elle aussi voulait réduire à néant nos services publics.
Alors décidemment non, le gouvernement français, véritable patron de la Poste, ne veut en aucune manière respecter le vote des citoyens.
Il poursuit sa désastreuse politique au service des plus fortunés, délaissant la solidarité nationale.
C’est pour cette raison qu’en cette période électorale, chacune et chacun puissent se rappeler ces réalités pour décider de quelle politique il veut pour demain.
13:45 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : postes, lébéralisation, europe, présidentielles | |
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28/02/2007
CHIFFRES ET ELECTIONS

Manifeste pour que l’ économie ne soit pas réduite à une « pure expression comptable ».
« Parce qu’il s’agit d’argent public, le moins coûteux d’entre eux serait le plus efficace. » Pour éviter tout raccourci à propos des programmes présidentiels, les deux économistes de l’OFCE, Jean Paul Fitoussi et Xavier Timbeau, ont publié un manifeste pour que la « politique économique » n’en soit pas réduite à une « pure expression comptable ».
Une telle perspective est « trompeuse » parce qu’elle revient à affirmer « qu’aucun investissement n’est rentable, qu’aucune entreprise ne vaut d’être créée », écrivent les deux auteurs. Elle est contestable également d’un point de vue déontologique car le chiffrage d’une mesure sur le papier « ne nous dit rien quant aux bénéfices nets pour la société dans son ensemble que cette mesure produirait après sa mise oeuvre ». Pour Jean Paul Fitoussi et Xavier Timbeau, il convient plutôt de parler d’évaluation des programmes politiques. « Il s’agit alors d’un tout autre exercice », écrivent-ils. Pour qu’un « chiffrage » soit recevable, il faut indiquer les « principales hypothèses sur lesquelles il est fondé », soulignent les deux économistes, pour qui « ce n’est évidemment pas le cas des chiffrages qui circulent aujourd’hui ».
« Combien ça coûte » relève du « slogan de programmes télévisés », ironisent-ils. « Ce n’est pas une méthode pour savoir si les options qui nous sont proposées par les candidats à l’élection présidentielle sont à la hauteur des enjeux », affirment avec conviction les deux responsables de l’OFCE.
09:45 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : élections présidentielles, chiffres | |
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28/01/2007
PHOTOGRAPHIE DE LA FRANCE EN 2007

La France (métropole et DOM) compte 63,4 millions d’habitants au 1er janvier 2007, et se place au deuxième rang européen des pays les plus peuplés, après l’Allemagne (82,4 millions), devant le Royaume-Uni (60,4) et l’Italie (58,8).
Il y a eu en 2006 en France 830 900 naissances (+ 2,9 %) et 531 100 décès (- 1,3 %).
La fécondité était de 2,0 (1,94 en 2005), soit « très probablement » le premier rang européen, mais le nombre de femmes entre 20 et 40 ans, qui sont à l’origine de 95 % des naissances, continue de diminuer (- 28 000).
52,8 % des nouveau-nés ont une mère de plus de 30 ans. L’âge moyen à la maternité est de 29,8 ans.
En 2006, les femmes de 35 ans avaient en moyenne 1,69 enfant, soit moins que leurs aînées au même âge, mais jusqu’à présent les Françaises ont rattrapé leur retard.
Le vieillissement se poursuit : 16,2 % de la population a 65 ans ou plus (14,6 % en 1994) et 25 % moins de 20 ans (26,7 % en 1994).
Le nombre de mariages est à son plus bas niveau depuis 1995 : 274 400 mariages célébrés en 2006, soit 8 800 de moins qu’en 2005.
Dans 8 mariages sur 10, les deux époux se marient pour la première fois, mais cette proportion continue de reculer au profit des remariages.
Les Français se marient de plus en plus tard : la femme à 29,1 ans en 2005, l’homme à 31,1 ans. Il y a dix ans, c’était 2,2 ans plus tôt.
60 500 pacs (pactes civils de solidarité) ont été conclus en 2005, 50 % de plus qu’en 2004. Au total, depuis leur création en novembre 1999, 263 000 pacs ont été contractés. 33 600 ont été dissous.
L’INSEE a recensé 14 600 personnes sans abri vivant véritablement dans la rue, soit une augmentation de 3 800 personnes par rapport à 1999. Mais ces personnes ne constituent qu’une partie de la population sans domicile, dont l’INSEE avait estimé le nombre à environ 86 000 en 2001.
La population vivant en habitation mobile terrestre, qui comprend des gens du voyage mais également des travailleurs pauvres, est estimée à 106 000 personnes dont 105 000 en métropole, en baisse d’environ 24 000 par rapport à 1999.
La France métropolitaine comptait 28,2 millions d’actifs début 2005, dont 24,9 millions de personnes ayant un emploi et 3,3 millions de chômeurs « déclarés ».
La population active s’est féminisée (47,5 % contre 46,1 % en 1999) et est plus diplômée qu’en 1999, avec une proportion d’actifs ayant au moins le niveau du baccalauréat en hausse de plus de huit points en six ans. Elle est également plus âgée, avec plus de 10 % des actifs âgés de plus de 55 ans contre moins de 7 %, parce que les premières générations nombreuses du baby-boom sont désormais quinquagénaires.
Parmi les personnes ayant un emploi, qui représentent près de 90 % des actifs, le travail à temps partiel a connu « une très légère augmentation » chez les hommes et un petit recul chez les femmes avec moins de 29 % contre 31 % en 1999.
Début 2005, le taux de chômage ressort à 11,7 % de la population active, selon les enquêtes de recensement annuelles (10,1 % selon l’enquête emploi).
Les femmes restent davantage frappées par le chômage que les hommes (13,2 % contre 10,2 %) mais l’écart de taux de chômage entre les deux sexes s’est réduit de plus d’un point entre 1999 et 2005.
Quant aux taux d’emploi, ils restent encore loin des objectifs fixés en 2000 au sommet européen de Lisbonne, notamment pour les seniors (55-64 ans) avec 37,4 % en moyenne en métropole contre un objectif européen de 50 %.
20:14 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : PHOTOGRAPHIE FRANCE, INSEE | |
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30/12/2006
Champagne pour les profits !
Finance . Le CAC 40, comme les grands indices mondiaux, a bondi en 2006. La stabilité de la croissance et des salaires rassure les traders pour 2007.
L’année 2006 a été faste. 2007 pourrait l’être tout autant. Poussés par une très forte activité, les marchés de capitaux se rapprochent des niveaux atteints en 1999 et 2000, années où l’euphorie boursière avait précédé l’éclatement de la bulle Internet. À ce titre, la performance de l’indice CAC 40, comme celle des grands indices internationaux, est significative.
Parti de 4 755 points le 2 janvier, l’indice vedette de la Bourse de Paris a atteint 5 553 points le 15 décembre dernier, soit une hausse annuelle de 17 %.
Les gérants soignent l’allure de leurs portefeuilles en achetant les actions les plus performantes. À ce titre, - Alstom (+ 107,32 %), EDF (+ 69 %) et Lafarge (+ 49 %) affichent les plus fortes - augmentations depuis le 1er janvier.
En Europe, la tendance est la même. L’indice continental DJ Eurostoxx 50 (les 50 plus grosses valeurs européennes) a progressé de 13 % en 2006 alors que le Footsie londonien affiche une progression annuelle de 9 %. Côté États-Unis, le Dow Jones, en atteignant 12 549 points en séance le 20 décembre dernier, a bondi de 16 % en 2006.
La part des profits à la hausse
Les années se suivent et se ressemblent. Nombre d’économistes prévoient une année 2007 du même acabit, le contexte n’ayant jamais été aussi favorable aux capitaux.
D’une part, malgré le ralentissement de la locomotive nord-américaine, l’activité demeure robuste. « Plutôt qu’à un ralentissement majeur, l’économie mondiale est sans doute confrontée à un rééquilibrage de la croissance entre différentes zones géographiques », indiquait fin novembre Jean-Philippe Cotis. Le chef économiste de l’OCDE envisage un tassement du PIB nord-américain en 2007 (2,4 %, après 3,3 % en 2006), tout en pariant sur un rebond dès 2008 (2,7 %).
Philippe d’Arvisenet, chef économiste de la BNP-Paribas, note, à propos des États-Unis, qu’« en dépit du ralentissement de la croissance et des gains de productivité, le ratio des profits au PIB a continué à augmenter pour atteindre 12,4 %, au plus haut depuis 1950 ». Un constat que Jean-Philippe Cotis partage à sa manière : « Jusqu’à présent, les économies de l’OCDE ont bénéficié d’une longue période de croissance » basée sur « la modération prolongée des salaires », la « stabilité des prix » et le « renforcement des profits ».
De même, le niveau toujours bas des taux d’intérêt favorise la valorisation des actifs financiers et permet aux grands groupes de se relancer dans la course à la croissance externe contre l’emploi
À la recherche du couple « rendement-risque » idéal, ces derniers donnent l’impression d’avoir atteint en 2006 le - nirvana. Dit autrement, les masses de capitaux peuvent aujourd’hui se placer de façon assez sûre (risque de retournement et d’inflation faible) et rentable (le cours de Vivendi, par exemple, multiplie les résultats du groupe par 11).
Dans ces conditions, les analystes de la société de gestion VP Finance envisagent une progression de la Bourse « d’environ 10 % l’année prochaine ».
De telles envolées n’annoncent-elles pas la formation, à terme, d’une bulle ? Cours des matières premières qui explosent, affaiblissement du dollar face aux autres grandes monnaies internationales, réallocation des réserves mondiales de change en défaveur du billet vert : tels sont quelques-uns des ingrédients qui devraient mettre en relief la bombe à retardement que constitue l’endettement extérieur des États-Unis.
Avec un solde débiteur vis-à-vis du reste du monde de 2 526 milliards de dollars, soit un cinquième de leur PIB, les États-Unis ne pourront pas éternellement se financer à bon compte grâce aux rachats, par les banques centrales asiatiques, des bonds du Trésor nord-américain. En effet, derrière le ton policé des institutions internationales se cache le redoutable défi d’un développement mondial déséquilibré. Les problèmes de financement du déficit abyssal du compte courant des États-Unis (882 milliards de dollars au troisième trimestre 2006) sur le dos du reste du monde en sont la parfaite illustration.
Sébastien Ganet, l'Humanité
12:05 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : profits, record, champagen | |
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