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14/10/2008

Connaissez-vous ces chiffres ?

sarkobanque.jpg30 milliards ? 6,5 milliards ? 3019 milliards

Premier chiffre : 30 milliards de dollars permettraient de nourrir pendant un an les 925 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde.

Deuxième chiffre : après les émeutes de la faim dans 40 pays en 2008, la communauté internationale a dépensé seulement 6,5 milliards de dollars pour relancer le système agricole de production.

Troisième chiffre : 3 019 milliards de dollars.

Pour renflouer les banques privées, les Etats-Unis viennent d’annoncer un plan de 700 milliards de dollars. Pour renflouer les banques privées, les pays européens viennent d’annoncer un plan de 1 700 milliards d’euros (la France 400), c’est-à-dire 2319 milliards de dollars. Total : 700 + 2319 = 3019 milliards de dollars.

3 019 milliards de dollars pour renflouer les banques privées !

Les Echos

18:16 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : économie, crise, bourse | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

19/09/2008

une crise structurelle du capitalisme

Entretien avec Michel Husson, économiste à l’IRES, membre du Conseil scientifique d’Attac (1).

Comment analysez-vous la crise financière actuelle ?

bourse1.jpgLa crise actuelle est plus qu’une crise bancaire, parce qu’elle met en cause la configuration de l’économie mondiale. Celle-ci revêt trois grandes caractéristiques. La première est la baisse de la part salariale à l’échelle mondiale. Mais l’augmentation des profits qui en résulte ne conduit pas à un surcroît d’accumulation productive. Le profit non investi augmente régulièrement et va nourrir la sphère financière. Celle-ci augmente ensuite en fonction des déséquilibres de l’économie mondiale : déficit commercial des Etats-Unis d’un côté, excédents de l’Europe, du Japon, des pays « émergents » et/ou producteurs de pétrole, de l’autre. Le besoin de financement de l’économie étasunienne se creuse et nécessite une arrivée de flux de capitaux croissants. Enfin, la déréglementation financière rend impossible le contrôle de ces flux financiers qui parcourent le monde à la recherche de rendements extravagants. Le résultat, c’est les bulles successives (la Net-économie puis l’immobilier, etc.) et, depuis 15 ans, une série de crises financières localisées (Mexique, Argentine, Asie du Sud-Est, etc.).

Pensez-vous, comme certains, que cette crise est la plus grave depuis 1929 ?

La différence avec 1929, c’est que les gouvernements comprennent mieux qu’alors les mécanismes de la crise. Celle-ci est née de l’éclatement de la bulle immobilière et c’est un phénomène relativement classique. Mais ce qui est nouveau, c’est la réaction en chaîne qu’elle a déclenchée. La déréglementation financière et la « titrisation » ont conduit à une imbrication très profonde, mais aussi extrêmement opaque, entre banques d’affaires et fonds spéculatifs. On découvre tous les jours l’ampleur des pertes cumulées, que le FMI vient d’évaluer à 945 milliards de dollars. L’immensité de ces pertes explique pourquoi les interventions des banques centrales n’ont pas pu enrayer le mouvement. La Fed a baissé ses taux en dessous de l’inflation, injecté des liquidités, racheté de fait une grosse banque d’affaires (Bear Stearns) et échangé 200 milliards de dollars de Bons du trésor contre des crédits hypothécaires douteux. Mais rien n’y fait : le marché de l’immobilier continue à plonger, et chaque jour apporte sa mauvaise nouvelle. Une telle crise ne peut rester cantonnée à la sphère financière, ni aux Etats-Unis : ces derniers sont en récession, et le FMI vient encore de réviser ses prévisions à la baisse pour l’économie mondiale. Il prévoit pour la France une croissance de 1,4 % en 2008 et de 1,2 % en 2009 et ne prévoit un rebond qu’en 2010.

Quelles sont les perspectives ?

On est enlisé dans la crise pour au moins deux ans. Elle a en plus un caractère irréversible : le modèle de croissance des Etats-Unis vient d’exploser en vol et on ne voit pas bien comment il pourrait être rafistolé. Ce modèle reposait sur un double mécanisme : d’un côté, la baisse régulière du taux d’épargne des ménages (près d’un demi-point chaque année) et, de l’autre, l’augmentation tout aussi régulière du déficit commercial. C’est la consommation qui tirait la croissance des Etats-Unis, soutenue par un recours croissant à l’endettement. Il s’agissait donc d’une croissance à crédit qui devait être couverte par des entrées de plus en plus massives de capitaux en provenance du reste du monde. Ce système de vases communicants ne peut plus fonctionner : à cause de la ruine de millions de ménages et en raison de la baisse du dollar. Le dollar n’a jamais été aussi faible et instable, et les taux d’intérêt ne sont plus attractifs, si bien que les capitaux vont cesser d’entrer, si ce n’est déjà fait. La grande inconnue est alors le modèle de rechange qui devrait remettre en cause les incroyables inégalités de revenus qui existent aux Etats-Unis. Tout le supplément de croissance des dernières années a en effet été capté par une couche sociale très étroite et le salaire moyen n’a pratiquement pas augmenté. Pour passer à un régime de croissance plus équilibré, il faudrait écrêter les plus hauts revenus. Le prochain gouvernement voudra-t-il ou pourra-t-il mettre en oeuvre un New Deal qui éviterait à la grande masse des salariés de ne pas payer les pots cassés de la haute finance ?

Vous avez signé l’appel international des économistes contre la liberté de mouvement des capitaux en Europe (http://www.stop-finance.org/). Pourquoi ?

Parce qu’il est bien ciblé, ce qui explique son succès. Il montre que l’ampleur de la crise « d’intervenir au cœur du « jeu », c’est-à-dire d’en transformer radicalement les structures » et constate qu’au sein de l’Union européenne, « toute transformation se heurte à l’invraisemblable protection que les traités ont cru bon d’accorder au capital financier ». Il propose ensuite deux objectifs précis : l’abrogation de l’article 56 du Traité de Lisbonne et la restriction de la « liberté d’établissement » prévue à l’article 48 qui interdisent toute restriction aux mouvements de capitaux. Cela ne suffit certes pas à définir une politique globale mais de mener concrètement campagne autour de la question-clé, celle d’un nécessaire contrôle des capitaux. Et l’Europe est un ensemble économique assez vaste et intégré pour qu’une autre politique puisse être envisagée à ce niveau.

Face à ce monde dominé par le libre-échange et les marchés financiers où se développent ces crises, peut-on faire autrement ?

Nous sommes face à un capitalisme qui a échappé à tout contrôle. Lutter contre ses dérives financières doit conduire à remettre en cause la liberté absolue de circulation des capitaux mais aussi, plus fondamentalement, l’exploitation croissante des travailleurs à travers le monde. Il faut, autrement dit, fermer « à la source » le robinet qui alimente la spéculation. L’objectif est de mettre l’économie au service des besoins sociaux, et cette aspiration permet, à travers la lutte contre la mondialisation financière, de fonder un nouvel anticapitalisme.

Propos recueillis par Benoît Pradier

(1) Michel Husson est l’auteur de Un pur capitalisme, Editions Page Deux.

Entretien publié dans l'Humanité

19:48 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : économie, crise, bourse | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

02/08/2008

Total fait flamber les bénéfices

total.jpgEn pleine flambée du pétrole, Total annonce huit milliards d’euros de bénéfices net au premier semestre 2008. Le groupe français se réjouit ouvertement de la montée des prix du pétrole.

Le groupe pétrolier français Total a annoncé vendredi avoir dégagé au premier semestre un bénéfice net ajusté de 6,977 milliards d’euros (+15%), porté par les activités d’exploration-production dans un contexte de forte hausse des prix du brut, malgré la baisse continue du dollar.

Le résultat net ressort pour sa part en hausse de 29% à 8,33 milliards, pour un chiffre d’affaires en hausse de 21% à 92,4 milliards d’euros.

"Cette performance a été portée par l’amont (la production, ndlr) qui a démontré une nouvelle fois la bonne sensibilité de ses résultats à un prix des hydrocarbures élevés", s’est félicité le directeur général du groupe Christophe de Margerie.

En revanche, le bénéfice opérationnel net du secteur aval (les pompes à essence et gasoil) a dégringolé de 39% à 898 millions d’euros, car la consommation diminue en raison des prix élevés.

Information publiée par l'Huamanité.fr

17:49 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : total, bénénéfices, pétrole | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

22/07/2008

TRES CHER TAPIE

Tapie-Sarko.jpgJustice . Le CDR, structure publique, devra payer 285 millions à l’homme d’affaires. Ayrault et Bayrou dénoncent « la protection » accordée par Sarkozy.

Après treize ans de procédure, l’affaire Tapie rebondit encore. Le tribunal arbitral chargé de solder le litige opposant, dans le dossier Adidas, Bernard Tapie et le CDR (structure d’État chargée de gérer le passif du Crédit lyonnais), a condamné  ce dernier à verser 285 millions d’euros à l’ancien homme d’affaires.

Bernard Tapie, qui s’estimait floué d’une plus-value importante réalisée par la banque lors de la vente d’Adidas en 1993, bénéficie donc d’une indemnisation record, ponctionnée de surcroît sur les deniers publics.

Cette décision unique dans notre pays remet en cause le jugement de l’autorité suprême qu’est la Cour de cassation, ayant rendu un arrêt le 09/10/2006 qui donnait tord à Tapie. C’est substitué alors un tribunal d’exception composé de Pierre Mazeaud, Denis Bredin et Pierre Estage (dont chaque membre a reçu pour cette mission 300 000 €)  qui a rendu un jugement très favorable à Bernard Tapie, qui est secret et contraire à une décision de justice rendu clairement « au nom du peuple français ».

Pour Jean-Marc Ayrault cette affaire « ramène à des années de gabegie » alors qu’« aujourd’hui, l’argent public est rare », il s’agit « d’y voir clair compte tenu des conditions un peu obscures du versement ».

 Didier Migaud, président socialiste de la commission des finances,  a déclaré vouloir notamment comprendre pourquoi la justice de la République a été dessaisie au profit du tribunal arbitral, l’instance qui a décidé d’indemniser grassement Bernard Tapie avec de l’argent public.

Derrière cette largesse, PS et Modem voient la main de Sarkozy. « On a l’impression que, derrière, l’État est à la manoeuvre », a lâché Jean-Marc Ayrault sur France Info. Pour François Bayrou, « chaque fois que Nicolas Sarkozy a été soit au ministère des Finances, soit à la présidence de la République, comme par hasard des protections se sont déclenchées à l’endroit de Bernard Tapie. Cela envoie un message très simple : si vous êtes avec moi, vous êtes protégé et vous n’aurez qu’à vous féliciter des libéralités dont vous ferez l’objet par l’État ».

Le leader du Modem a souligné que 285 millions représentent la totalité de tous les salaires annuels des 15 000 postes d’enseignants qui vont être supprimés l’an prochain.

Les sénateurs du groupe communiste républicain et citoyen alertent sur cette dérive affairiste, où argent, politique et judiciaire s’entremêlent dangereusement : « Une telle opération, concernant un ancien ministre, homme médiatique et politique, soutien affiché de l’actuel président de la République, est révélatrice des pratiques politiques actuelles. Comment ne pas faire le lien avec les tentatives de débauchage, vote par vote, à l’occasion du Congrès du Parlement, relatif à la révision constitutionnelle ? »

14:54 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tapie, sarkozy, justice | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!