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Découvrez pourquoi l’herbe de la pampa, interdite en France depuis 2023, reste une menace pour la biodiversité et comment lutter contre sa prolifération.
Autrefois prisée pour son esthétique, l’herbe de la pampa (Cortaderia selloana) est aujourd’hui considérée comme une menace écologique majeure en France. Originaire d’Amérique du Sud, cette plante ornementale a conquis les jardins et les paysages français avant de révéler son caractère envahissant. Depuis l’arrêté ministériel du 2 mars 2023, sa détention, son transport et sa commercialisation sont strictement interdits. Pourtant, elle continue de proliférer, posant de sérieux problèmes environnementaux et sanitaires.
Une capacité de reproduction hors norme
L’herbe de la pampa est une plante vivace capable de produire jusqu’à 10 millions de graines par pied, dispersées par le vent sur des distances pouvant atteindre 25 kilomètres. Cette capacité de propagation exceptionnelle lui permet de coloniser rapidement divers milieux, des bords de routes aux zones humides, en passant par les jardins privés. Une fois installée, elle étouffe les plantes locales, réduisant ainsi la biodiversité.
Un impact écologique et sanitaire préoccupant
L’invasion de l’herbe de la pampa a des conséquences désastreuses sur les écosystèmes français. En colonisant les espaces naturels, elle réduit l’habitat des espèces indigènes et perturbe les équilibres écologiques. De plus, son pollen est hautement allergène, prolongeant la saison des allergies jusqu’en novembre. Elle est également inflammable, augmentant les risques d’incendie dans les zones où elle prolifère.
Pourquoi l’interdiction ne suffit-elle pas ?
Malgré l’interdiction, l’herbe de la pampa reste présente dans de nombreux jardins et espaces publics. Plusieurs facteurs expliquent cette situation :
Méconnaissance de la réglementation : Certains propriétaires ignorent que la détention de cette plante est illégale et passible d’une amende pouvant atteindre 150 000 euros, voire trois ans d’emprisonnement.
Difficulté d’éradication : Les racines de l’herbe de la pampa s’enfoncent profondément dans le sol, rendant son arrachage complexe et coûteux.
Propagation incontrôlée : Même après l’arrachage, les graines peuvent rester viables et coloniser de nouveaux espaces.
Des solutions pour freiner sa prolifération
Face à cette menace, des campagnes d’éradication et de sensibilisation sont menées par les collectivités locales et les associations environnementales. Le projet LIFE Coop Cortaderia, par exemple, encourage les citoyens à couper les inflorescences avant la formation des graines et à les éliminer correctement en déchetterie.
Les autorités locales jouent également un rôle clé en intervenant sur les espaces publics et en sensibilisant les habitants. À Biarritz, jusqu’à 80 m³ de pampa sont arrachés chaque année pour limiter sa propagation.
Une prise de conscience collective nécessaire
La lutte contre l’herbe de la pampa illustre l’importance de la vigilance face aux espèces exotiques envahissantes. Chaque citoyen peut contribuer à cette lutte en remplaçant l’herbe de la pampa par des alternatives non invasives, comme le miscanthus, une graminée ornementale qui capte le CO2 et respecte la biodiversité.
L’éradication complète de l’herbe de la pampa en France reste un défi de taille. Cependant, en combinant réglementation stricte, sensibilisation et actions concrètes, il est possible de limiter son impact sur les écosystèmes. Cette situation rappelle que nos choix, même en matière de décoration, peuvent avoir des conséquences durables sur l’environnement.
En agissant dès maintenant, nous pouvons protéger la biodiversité et préserver nos paysages pour les générations futures
Le groupe formé par Rebeka Warrior et Vitalic fignole une musique à la croisée du post-punk et de l’électro. Une cérémonie sonore cathartique à vivre le vendredi 12 septembre à la Fête de l’Humanité.
L’association relevait de l’évidence. Pascal Arbez-Nicolas, alias Vitalic, et Julia Lanoë, alias Rebeka Warrior, n’ont pas eu à forcer le destin pour lancer Kompromat, duo de post-punk électro formé à la fin de la dernière décennie. Lui, vieux routier et vrai sorcier de la scène électro. Elle, figure cardinale de la scène queer et maîtresse d’œuvre des groupes de punk pop synthétique Sexy Sushi et Mansfield. TYA.
« C’était plutôt un plaisir qu’un devoir. On n’a pas trop réfléchi, on se connaissait, on s’aimait bien. On a fait un morceau, puis deux, puis un album », lâche Rebeka Warrior le plus simplement du monde. Aux questions qu’on leur pose, les membres du duo répondent d’une même voix, devançant ou complétant les propos de l’autre dans une parfaite synchronie qui fait écho à l’unité de ton de leur musique, entre culture club et la cold wave.
« On est complémentaires à plein d’endroits. Moi, je ne suis pas aussi calée dans la production, les machines. Je pense qu’on apprend l’un de l’autre. Ça nous permet d’aller plus vite, d’avancer dans des endroits plus surprenants. Je suis assez friande de ça », avance la musicienne à l’allure reptilienne. « Elle a une patte que je n’ai pas, avec un sens de la mélodie et une écriture bien à elle », ajoute Vitalic comme on complète un puzzle.
Communion charnelle
L’aventure Kompromat débute en 2019 avec un premier album impeccable, Traum und Existenz, chanté en allemand et baigné dans l’univers ardent et réfrigérant des nuits berlinoises. Une invitation à la transe et à la danse. Mais aussi au chant. « J’aime bien les ritournelles, les hymnes, un peu comme les Bérus. Et écrire en imaginant qu’un public ou une foule peut chanter un morceau, reprendre un refrain », confie Rebeka Warrior.
Quand on l’interroge sur le nom du groupe, aussi glaçant que leur inspiration berlinoise, la parade est toute trouvée : « Ça veut dire ”faire chanter”. Et on fait chanter tout le monde ! » Passée par les beaux-arts de Nantes et autrice d’un premier roman nerveux publié en cette rentrée littéraire, Toutes les vies (Stock), consacré au deuil traversé après le décès de sa compagne, Rebeka Warrior s’amuse depuis vingt-cinq ans à investiguer les esthétiques modernes et contemporaines.
Mais en limant, à l’approche d’une cinquantaine qui s’annonce fringante, les happenings dadaïstes qui avaient fait la marque de Sexy Sushi et en investissant une dimension plus spirituelle de l’art musical. « Une quête d’ouverture, témoigne-t-elle. On a la foi et on n’est pas si pessimistes par rapport au futur. On joue, on prie et on espère. C’est assez ”positive vibration”. »
La musique de Kompromat s’éprouve surtout sur scène dans une communion charnelle que célèbre leur second et dernier album en date, PLДYING/PRДYING, au son plus pop et moelleux. « Le live fait partie intégrante du projet. On est très libres et on peut vraiment se permettre plein de choses », avance le DJ.
« Avec Vitalic, je suis un peu coincé par mes tubes. C’est moins le cas avec Kompromat. » Et la chanteuse de compléter : « Moi, a contrario, quand je suis en DJ set, les gens sont habitués à plus de bordel. Là, on fait une espèce de post-punk hyper rock and roll qu’on arrive quand même à cadrer. »
Un regard exigeant sur la scène électro
Un plaisir, en somme, que se sont octroyé les deux quadras, fêtards assumés, qui ont l’avantage d’avoir pu digérer pas mal d’influences sans rien regretter de l’âge béni de leurs 20 ans. « On commence à être des anciens, mais pour rien au monde je ne voudrais commencer aujourd’hui », affirme le DJ, qui a écumé les estrades électro à la tête de son propre label, Citizen Records, lancé il y a plus de vingt ans.
Une quête d’indépendance qu’a suivie sur le tard Rebeka Warrior en créant Warriorecords, label sur lequel est sorti leur dernier album : « Je me suis dit que c’est quand même agréable et plus simple qu’un artiste soit propriétaire de sa musique. » Leur parcours jalonné de succès leur autorise aujourd’hui un regard exigeant sur une scène électro souvent phagocytée par les intérêts financiers : « La musique est devenue un accessoire. Maintenant, on parle de projet », avance Vitalic.
« Tu as un compte, tu es un peu influenceur, tu vends un peu des fringues et tu fais un peu de musique. Elle n’est plus vraiment au centre », opine la chanteuse, concentrée sur la sienne, léchée et communielle.
« Dans nos concerts, on a plein de goudous (lesbiennes, NDLR), des gamines, des ultra vieux avec des cheveux blancs, plein de trans, de LGBT, mélangés avec des hétéros geekos qui sont là pour le plaisir du synthétique. C’est vraiment varié et je m’imagine toujours pendant le concert qu’ils se parlent et à la fin, ils sortent main dans la main (rires). » Un savant mélange qu’ils retrouveront sans nul doute dans deux semaines, drapeaux militants en plus, à la Fête de l’Humanité.
Kompromat en concert à l’Huma Cumba le vendredi 12 septembre, à 22 h 40.
Plus de 700 personnes, petits et grands, sont allés à Dieppe avec la fédération de l’Oise du parti communiste. (Photo : Thierry Aury)
Samedi 16 août, ce sont plus de 700 personnes réparties dans douze cars qui ont pris la direction de Dieppe (Seine-Maritime), depuis l’Oise. Pour la 31e année, la fédération de l’Oise du Parti communiste a organisé une journée à la mer, pour le droit aux vacances. L’objectif de cette journée : offrir à moindre coût une journée à la mer pour des familles qui n’auraient pas les moyens de partir en vacances. Ici, comptez 15€ par adulte, 8€ pour les enfants âgés de 3 à 12 ans, et gratuit pour les moins de 3 ans.
«Cette journée c’est le plaisir de profiter d’une journée d’évasion du quotidien, de liberté, de découvertes y compris du château-musée ouvert gratuitement aux participants, de joies de la plage et de la mer, de balades à travers la ville aux quatre ports et aux visages si divers des vieilles rues et du plus beau marché de France jusqu’aux falaises et aux balades en mer ou du partage d’une moules-frites dans un bistrot ou d’un pique-nique en plein air : autant de moments de bonheur partagé», détaille Thierry Aury, secrétaire départemental du PCF de l’Oise.
Une journée ouverte à tous
L’occasion aussi pour le parti de récolter une centaine de signatures sur la pétition nationale lancée par l’intersyndicale qui s’oppose à la volonté du premier ministre «de supprimer des jours fériés, de dérembourser encore plus les médicaments et les soins, de geler les salaires et les retraites, de couper 43 milliards dans les services publics de la Santé, de l’Education, de la Recherche, de la Culture, des collectivités locales, de la transition écologique».
À noter que cette journée était ouverte à tous, et qu’il n’est en aucun cas obligatoire d’adhérer au PCF pour y participer.
L’Institut du monde arabe accueille une nouvelle exposition consacrée à l’évolution de la représentation de la mythique Cléopâtre VII, reine d’Égypte. Réhabilitation joyeuse et contemporaine d’une figure historique longtemps victime des stéréotypes patriarcaux.
Les rumeurs ont la vie dure. Même la reine d’Égypte, Cléopâtre VII, n’y échappe pas. Depuis plus de deux mille ans, la célèbre souveraine est victime d’un discrédit misogyne, qui s’étend aujourd’hui sur tous les continents.
Ses contemporains, d’abord, diffusent de fausses informations à son sujet. Dès l’Antiquité, elles sont reprises par différents historiens peu scrupuleux, puis amplifiées par de nombreux artistes au cours des siècles et désormais par la pop culture.
L’Institut du monde arabe a voulu réhabiliter l’histoire de la pharaonne dans son exposition « Le Mystère Cléopâtre ».
L’événement commence par rappeler que Cléopâtre VII était avant tout une grande dirigeante, motrice de changements et phénomènes de société majeurs. Elle initie entre autres une réforme de la monnaie et des grands chantiers architecturaux.
Ses racines macédoniennes ont par ailleurs encouragé le cosmopolitisme de la société égyptienne, de plus en plus hellénisée. Mais l’Institut du monde arabe ne s’est pas contenté de rétablir la réalité historique, il a aussi tenu à dénoncer l’instrumentalisation dont la descendante des Ptolémées a fait l’objet.
Dénigrement permanent
Diabolisation, orientalisme, colonialisme, misogynie, et hypersexualisation, tout est bon pour dénigrer une monarque qui a pour principal tort d’être femme. Cléopâtre voit des rumeurs sur ses relations sentimentales et sexuelles émerger alors qu’elle est encore en pouvoir.
L’empereur Auguste en est à l’origine, mais elles sont reprises à travers les âges par des figures aussi majeures que Virgile, Shakespeare, Pascal ou Pouchkine. Au-delà de leur caractère calomnieux, ces rumeurs relèvent de ce que les études de genre qualifient aujourd’hui de slut-shaming : stigmatiser une femme à cause de ses vêtements, de son attitude ou de sa sexualité.
Pas étonnant de voir les publicitaires du XXe siècle s’emparer de son image et la transformer en véritable sex symbol. Déjà populaire comme sujet pictural et théâtral, elle investit rapidement sur le petit et le grand écran.
Plus de 1 500 marques la prenant comme égérie sont déposées et environ 220 films, tournés entre 1963 et 2023, la représentent. Des comédiennes aussi importantes que Liz Taylor (Cléopâtre, 1963) et Monica Bellucci (Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, 2002) l’incarnent et pérennisent la « cléomania ».
Mais à cette légende noire se superpose une légende dorée. Cléopâtre a vu son image restaurée par de nombreuses personnalités à travers les âges. Parmi les plus importantes, Jean de Nikiou, Ibn ‘Abd al-Hakam ou encore Murtada Ibn al-Khafif.
Plus récemment, des artistes militantes féministes et anticolonialistes sont allées plus loin en refusant le traitement sexiste et raciste à son égard. Les peintres Nazanin Pouyandeh et Cindy Sherman revisitent les codes de représentation cléopâtrins : la reine n’apparaît plus douce et soumise, mais imposante et charismatique.
L’artiste multidisciplinaire Esméralda Kosmatopoulos raille, elle, sa caricature littéraire en corrigeant les textes la mentionnant. Elle travaille également à dénoncer les diktats de beauté contemporains. Elle a pour cela envoyé le portrait de profil de Cléopâtre à des chirurgiens esthétiques, qui lui ont rapporté de nombreuses opérations.
Ironie cinglante qui ne manquera pas de faire rire le visiteur au terme de la visite d’une exposition mêlant art et histoire, peinture et cinéma pour donner un nouveau souffle à une figure familière, celle de la dernière reine ptolémaïque.
Cléopâtre peut aujourd’hui être considérée comme une icône féministe, figure tutélaire du pouvoir politique à l’instar de ses homologues masculins. Plus qu’un décryptage, c’est une déconstruction que propose l’exposition. Surprise : ni son nez, ni sa beauté n’ont changé la face du monde, pour reprendre la célèbre formule de Pascal, à l’inverse de ses décisions.
« Le Mystère Cléopâtre », jusqu’au 11 janvier 2026, à l’Institut du monde arabe, à Paris (5e). https://www.imarabe.org/fr