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26/08/2023

Néocolonialisme de gauche : La banlieue n’est pas Médine

 

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Source Charlie Hebdo Riss

Qui avait entendu parler de Médine avant son invitation à l’Université d’été d’Europe Écologie-Les Verts ? Assez peu de gens, finalement. Et quand on écoute les responsables de ce parti exposer les raisons de sa venue, ils ânonnent de laborieuses explications : « Il a un parcours intéressant », « Il a des choses à dire »… La presse a déjà rappelé ses déclarations contre la laïcité ou la République, ses accointances avec des personnages comme Dieudonné, et autres conneries du même niveau. On est maintenant habitués à ce genre de fumistes : ce n’est pas le premier et ce ne sera pas le dernier.

Selon l’Insee, 8 % de la population française vit dans les banlieues, ce qui signifie que les 92 % restants n’y vivent pas et ­n’entendent parler de ces quartiers qu’à travers ce qu’en disent les médias : délinquance, trafics, islamisme, communautarisme, drogue, rap et voitures brûlées. Et quand on veut discuter avec une personne qui en est originaire, on ne trouverait que ce monsieur Médine ! C’est donc par son regard que le reste de la France est sommé de voir la banlieue. Pauvre banlieue, souvent délaissée, si mal représentée.

Lors d’un reportage réalisé il y a quelques années en Seine-Saint-Denis, nous avions rendez-vous avec une jeune fille qui, après des mois passés dans la rue, avait enfin obtenu un logement. Devant son immeuble venait de rouvrir la médiathèque, flambant neuve, car la précédente avait été réduite en cendres un an auparavant, cible d’un incendie criminel. Les parents se pressaient pour y amener leurs gosses, et à l’intérieur, les premiers arrivés avaient déjà le nez dans les livres. En face donc se dressait l’immeuble où résidait la jeune fille qui nous attendait. Dans le hall, des dealers avec des talkies-walkies – indétec­tables par la police – annonçaient à d’autres notre arrivée dans « leur » tour. Parvenus à l’étage, nous nous retrouvâmes nez à nez avec un groupe de types qui avaient démonté la porte de ­l’armoire électrique et l’avaient déposée sur deux tréteaux, en guise de bureau pour vendre la drogue.

L’un d’eux fonça sur nous pour connaître la raison de notre présence. « Pour rendre visite à une amie », lui répondit-on. « À une amie ? » Il n’avait pas l’air de concevoir qu’on pouvait venir sur ce palier pour une autre raison que pour acheter de la drogue, et il se demandait si nous n’étions pas des policiers en civil. La jeune fille nous ouvrit la porte et nous entrâmes dans son nouveau logis. Un petit appartement soigné et bien rangé. Elle qui avait connu la rue allait enfin pouvoir repartir de zéro et saisir cette deuxième chance pour reprendre sa vie en main. Un beau parcours de vie, comme on dit.

La banlieue n’est pas Médine

Comme des milliers d’autres en banlieue, mais qui, visiblement, n’intéressent pas des partis politiques comme La France insoumise ou EELV. Car pour eux, la banlieue doit répondre à des critères idéologiques : un banlieusard doit aimer le rap, et même en faire, être un peu sulfureux et effrayer les bourgeois avec une belle barbe noire ostensible. Ce qui témoigne d’une vision quasi folklorique de la banlieue, pas si éloignée de l’exotisme colonial. Il semble que, pour certains cadres de LFI et d’EELV, des personnages comme Médine sont intéressants, car ils peuvent servir de sergents recruteurs pour rabattre et enrôler de nouveaux soldats, goumiers marocains et autres tirailleurs sénégalais, prélevés parmi les populations issues de l’immigration. Pour eux, la banlieue n’est rien d’autre qu’une colonie qui doit fournir des troupes supplétives pour les prochaines élections.

Il y a quelque chose de pourri dans cette gauche-là. Elle dénonce l’extrême droite pour tout et n’importe quoi, mais surtout pour en faire l’adversaire qu’elle aimerait avoir en face au second tour de la présidentielle, afin de bénéficier d’un « front républicain ». Avec cette stratégie de kamikaze, cette gauche-là roule pour le RN, et ce n’est pas le laborieux catéchisme antifa de Médine qui masquera cette stratégie infâme. Ses leçons à deux balles sur l’extrême droite, il peut se les garder. On n’a pas besoin de lui et de ses raps de collégien (voir la page de Juin ) pour savoir quoi en penser.

La jeune fille qui nous avait accueillis retrouva du travail. À condition de prendre le train de banlieue à 5 heures tous les matins, un avenir s’ouvrait à elle. Pourquoi les politiques qui prétendent s’intéresser à ces quartiers n’invitent-ils jamais des personnes comme cette femme qui essayait de s’en sortir ? Parce qu’elles sont anonymes ? Parce qu’elles n’ont pas fait de déclarations contre la laïcité sur les réseaux sociaux ? Parce qu’elles ne font pas de rap ? Pourquoi ne donne-t-on aux 92 % de Français qui ne vivent pas en banlieue rien d’autre à entendre sur ces quartiers que des personnages comme Médine ? En mettant en avant ce genre de type, on efface tous les autres qui ne lui ressemblent pas, on enferme la banlieue dans ses clichés, et on lui maintient la tête sous l’eau. Alors qu’en banlieue, des gens formidables, ce n’est pas ça qui manque. La complaisance des partis politiques et aussi des médias à l’égard d’opportunistes comme Médine dure depuis des décennies, par paresse, par lâcheté, par nullité intellectuelle. La banlieue reste encore à découvrir.

10:20 Publié dans Actualités, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médine, banlieue | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

19/08/2023

Paris 2024 : est-il normal de faire appel à des bénévoles pour les JO ?

JO de Paris

Le député de La France insoumise (LFI) Alexis Corbière a demandé que les 45 000 volontaires qui participeront à l’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 puissent être rémunérés. Alors que le Comité d’organisation des JO a enregistré « plus de 300 000 candidatures » de bénévoles, l’élu met en perspective leur situation avec « les milliards » que va rapporter l’événement. 

« Le bénévolat est dans les gènes de ce genre de manifestations sportives, en particulier les Jeux olympiques. Lors de toutes les dernières éditions des JO, les organisateurs se sont beaucoup appuyés sur des bénévoles, cela fait presque partie de la tradition olympique. Sans cela, les dépenses seraient encore plus importantes, ou les déficits encore plus conséquents. Il est difficile de donner un chiffre, mais le surcoût serait forcément élevé s’il fallait rémunérer tous les bénévoles, compte tenu des coûts salariaux en France. S’ils demandent à être rémunérés, cela va mettre en péril l’équilibre financier des organisations, pas seulement celui des Jeux. Il en va de même pour les petites organisations, qui ont des recettes bien moindres. Pour les événements sportifs, c’est une bombe à retardement.

Cela étant dit, on ne peut pas être insensible à ce débat sur le bénévolat aux Jeux si l’on considère le montant des rémunérations des membres du Comité d’organisation. Cette masse salariale est substantielle. Non seulement les bénévoles ne sont pas rémunérés, mais certains doivent débourser des sommes importantes pour se déplacer à Paris et s’y loger. Dans ce contexte, le déséquilibre entre les propriétaires de logements qui vont gagner beaucoup d’argent en les louant pendant les Jeux et la situation de gens pleins de bonne volonté qui vont payer pour se loger est aussi un peu choquant.

La contrepartie de pouvoir vivre les Jeux

Pour certains bénévoles, les Jeux sont un sacerdoce. À côté de cela, pour beaucoup, ce sera un grand moment. La contrepartie, pour eux, est de pouvoir vivre l’événement de l’intérieur. Le discours selon lequel ils bénéficient d’une rémunération non pécuniaire en prenant part à cet événement peut s’entendre. C’est aussi une activité valorisable sur un CV pour des jeunes, parce que ce sont des événements positivement connotés. C’est une sorte d’investissement pour être mieux payé dans l’avenir. Chacun va trouver des éléments de satisfaction. Face à cette réalité, il y a effectivement une forme d’exploitation de la ressource représentée par les bénévoles. Car il faut aussi être très honnête : certaines tâches sont particulièrement ingrates. Si les uns vont être au contact des athlètes, d’autres vont être en dehors des enceintes, au milieu de la foule pour la guider.

Ce genre de polémique a déjà existé par le passé, et il est difficile d’avoir une position tranchée sur ce sujet. On ne peut pas être tout noir et tout blanc. On est dans un débat politique. Mais c’est pareil pour les associations. Le travail effectué par un associatif est parfois à la limite du service marchand, alors que les associations ont aussi des salariés. Qu’est-ce qui fait qu’untel est bénévole et que tel autre est salarié, avec des tâches finalement assez proches ? On est dans cette espèce de frontière entre le marchand et le non-marchand, qui n’est pas complètement étanche et qui est difficile à fixer. »

 

11:51 Publié dans Actualités, Connaissances, Jeux, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jo de paris | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

12/08/2023

Ne vous méprenez pas : il y a de fortes chances que Trump soit réélu

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Trump accumule les scandales et les procès, mais ceux-ci ne semblent pas l’empêcher d’être réélu, bien au contraire. Il peut compter sur un électorat solide et son rival Biden n’est décidément pas très bien placé dans les sondages. Nous vivons une période passionnante mais dangereuse.

Pas désespéré du tout
Les scandales et les poursuites judiciaires continuent de hanter Trump, mais pour l’instant, il ne doit pas aller en prison et il est fort douteux que ce soit le cas avant l’élection présidentielle du 5 novembre 2024. Et même à ce moment-là, il semble pouvoir tout de même se présenter à la présidence.

Trump, quant à lui, utilise les accusations portées contre lui comme tremplin pour sa réélection. Après les précédentes inculpations, il pouvait compter sur une augmentation des dons à la campagne présidentielle. En effet, selon The Economist, les procès Trump seront un atout majeur de sa campagne. « Ils attireront l’attention sur lui et sur son message de défi intrépide face à la persécution. »

Un récent sondage montre qu’il peut actuellement compter sur 52 % de la base républicaine. Son premier poursuivant, De Santis doit se contenter de 17 %.
Dans le duel qui l’oppose à Biden, il n’est pas du tout perdu d’avance. En raison de son âge, l’actuel président souffre d’un sérieux problème d’image, mais c’est surtout sur le plan socio-économique que Biden a un sérieux problème.
Sous Trump, les salaires des travailleurs ont dépassé l’inflation pour la première fois depuis des années, tandis que sous Biden, ils ont chuté en termes réels. Aujourd’hui, le salaire minimum fédéral est encore dérisoire de 7,25 $ de l’heure (un adolescent qui fait du baby-sitting est payé le double), et pour de nombreuses personnes, les coûts hypothécaires sont de plus en plus hors budget.
Les congés parentaux et de maladie ne sont pas garantis aux États-Unis et l’espérance de vie a chuté ces dernières années. Elle est désormais même inférieure à celle de la Chine.
C’est pourquoi à peine un tiers des citoyens américains approuvent les politiques socio-économiques de Biden et pourquoi seulement un tiers des Afro-Américains – un groupe électoral clé pour les démocrates – disent que les politiques de Biden ont aidé les Noirs.
Au cours des 18 derniers mois, il y a plus de citoyens qui estimaient que leur pays allait dans la mauvaise direction qu’au cours de la même période sous la présidence Trump.

Vers un régime autoritaire ?

Une fois élu, Trump pourrait bien utiliser son pouvoir pour faire abandonner les poursuites judiciaires contre lui. Il y a même la possibilité qu’il soit pardonné.
Quoi qu’il en soit, Trump a des plans clairs pour plier complètement le système politique à sa volonté s’il devait à nouveau gagner la Maison Blanche. Par exemple, il veut suspendre des parties de la constitution et remplacer la fonction publique actuelle par des fonctionnaires dociles qui sont prêts à exécuter ses ordres.
Il veut s’emparer du pouvoir judiciaire, démanteler des organismes indépendants comme le Conseil National des Relations du Travail et pratiquement détruire le pouvoir du parlement. Ce faisant, il s’approche de ce qui se fait en Hongrie ou en Pologne.
Que Trump puisse redevenir président et éventuellement installer un régime autoritaire est une sombre idée, mais cela ne peut en aucun cas être exclu. Il y a une raison importante pour laquelle cela peut être le cas.

En effet, une part croissante de la population – aux États-Unis, mais aussi chez nous – a le sentiment de ne pas être prise en compte. Ils voient leur pouvoir d’achat baisser tandis que les grandes entreprises et les banques engrangent des super profits. Les gens s’attendent à de meilleures opportunités pour leurs enfants, mais voient advenir le contraire.

C’est pourquoi de plus en plus de personnes perdent confiance dans la classe politique traditionnelle. Ils la considèrent comme une clique qui ne les défend pas, mais qui est de mèche avec l’élite. C’est également la raison pour laquelle ils placent leurs espoirs dans un leader fort et charismatique, qui, pensent-ils, mettra fin à cette situation.

C’est un mécanisme que l’on retrouve aujourd’hui dans presque tous les pays occidentaux. Seul un renversement profond des politiques socio-économiques peut inverser la tendance.

Note:

Le Conseil National des Relations du Travail est une agence fédérale indépendante qui garantit le droit de la plupart des travailleurs du secteur privé de s’organiser, de participer à des actions collectives pour améliorer les salaires et les conditions de travail, de déterminer si les syndicats sont leur agent de négociation, de participer à la négociation collective et de s’abstenir de l’une de ces activités. Elle agit pour prévenir et remédier aux pratiques de travail déloyales des employeurs et des syndicats du secteur privé.

Source : Dewereldmorgen

Photo : Gage Skidmore/ CC BY-SA 2:0

19:25 Publié dans Planète, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : trump, usa | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

31/07/2023

Aléas climatiques et souveraineté alimentaire

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Alors que la récolte céréalière est en cours dans les pays de l’hémisphère nord, les difficultés que rencontre l’Ukraine pour exporter du blé risquent d’être utilisées par les spéculateurs internationaux pour s’enrichir sur le dos des consommateurs, à commencer par ceux des pays pauvres. Face aux spéculations que favorise la mondialisation, via les cotations et les achats à terme, la France doit agir pour mieux assurer la souveraineté alimentaire de son peuple en favorisant la production nationale.

Publié le
Lundi 31 juillet 2023
 

Une réunion consacrée à la sécurité alimentaire mondiale s’est tenue à Rome au siège de la FAO du 24 au 26 juillet . Elle a été occultée par d’autres sujets à commencer par les incendies en Grèce, en Italie, en Algérie, en Tunisie et même en France. Au point qu’il était impossible de trouver la moindre information sur le sujet à la fin de la semaine dernière.

 Avant même la tenue de cette réunion, le prix de blé sur les marchés internationaux était reparti à la hausse, suite à la suspension par la Russie de l’accord qui permettait de faire partir d’Odessa des cargos chargés de blé en direction des pays importateurs, dont beaucoup se trouvent en Afrique. Du fait de la guerre, la production céréalière de l’Ukraine devrait aussi baisser de 10 à 15% en 2023 par rapport à 2022. 

Confusion entre milliers et millions de tonnes de blé 

alimentation,planèteLors du sommet Russie-Afrique qui s’est tenu la semaine dernière à Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine a suscité beaucoup de commentaires en Occident en déclarant ceci   « Dans les mois qui viennent nous seront en mesure d’assurer des livraisons gratuites de 25.000 à 50.000 tonnes de céréales au Burkina Faso, au Zimbabwe, au Mali, à la Somalie, à la République centrafricaine, et à l’Erythrée ». Dans certains médias français, on a repris ces chiffres, mais en millions de tonnes ! Certes la Russie devrait produire 123 millions de tonnes de céréales cet été, dont 78 millions de tonnes de blé. Mais on la voit mal donner la moitié de sa récolte aux pays africains.

La vraie question est de savoir si les prix des céréales vont, ou pas, se mettre à flamber dès le début de l’automne en raison du possible recul des stocks de report au niveau mondial. En France, les rendements du blé tendre s’annoncent plutôt bons dans la plupart des zones de production avec toutefois des chutes parfois sensibles des rendements dans le Berry, en Poitou-Charentes, voire en Ile-de-France. Néanmoins, la récolte est attendue autour de 35 millions de tonnes cette année contre 33,69 millions de tonnes en 2022. La moitié de ce volume sera exportable en Europe et vers certains pays tiers.

L’inde a stoppé ses exportations de riz 

Si le blé sert surtout à faire du pain, le riz est un autre aliment de base dans beaucoup de pays. Dans la seconde quinzaine de juillet, le gouvernement indien a annoncé qu’il stoppait ses exportations de riz de riz blanc non bastami afin de contenir les prix sur son marché intérieur. De ce fait, il n’est pas certain que les exportations de pays comme la Thaïlande et le Vietnam suffisent pour empêcher une flambée du prix du riz sur les marchés internationaux.

Pour plusieurs produits alimentaires de base, les prix mesurés par l’indice de l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture demeurent élevés et s’approchent de ceux des années 2008 et 2011 marquées par d’importantes crises alimentaires.En France aussi, le prix de la nourriture est reparti à la hausse depuis plus d’un an. Entre juillet 2022 et juin 2023, les prix des viandes ont augmenté de 12,6% dans les grandes surfaces, ceux des fruits ont augmenté de 14% et ceux des légumes de 17%; ceux des boissons de 10,8% en moyenne.

Dans une note publiée le 28 juillet, l’INSEE faisait état d’une inflation moyenne de 4,3% sur un an; mais elle était de 12,6% pour les produits alimentaires, contre 3,4% pour les produits manufacturés. Concertant les viandes, les hausses de 2022-2023 succèdent à cinq années de prix trop bas payés aux éleveurs. Cela s’est traduit par une réduction du cheptel de bovins de 10% en cinq ans, celui des porcins ayant reculé de plus de 5% durant la même période. La même tendance s’est observée dans d’autres pays membres de l’Union européenne. Ce furent aussi les conséquences des accords de libre-échange signé entre la Commission européenne et des pays tiers, dont le Canada.

Quand la pénurie fait monter les prix 

  En France, de la fin de l’été 2021 au mois de février 2022, le kilo de carcasse de porc cotait moins de 1,30€ sur le marché au cadran de Plérin dans les Côtes d’Armor. Du fait du recul de la production européenne de 5%, il cote plus de 2,30€ en moyenne depuis des mois. En France les abattages hebdomadaires de porcs charcutiers étaient en baisse de 6,1% sur les 21 premières semaines de l’année 2023 par rapport à 2022. Du coup les importations de viandes porcines et de produits transformés ont augmenté de 7,8% en moyenne mais de 26,5% en provenance d’Italie, le pays producteur du jambon de Parme.

Alors que le changement climatique rend de plus en plus incertaines les récoltes annuelles dans presque tous les pays du mondes, la France doit se pencher davantage sur les conditions à réunir pour assurer sa souveraineté alimentaire. Cela passe par des contrats annuels entre les producteurs de matières premières agricoles, les transformateurs de l’industrie agro-alimentaire et les metteurs en marché que sont les enseignes de la grande distribution. Deux lois Egalim ont même été votées dans ce but en 2018 et en 2021.

Ce fut à la demande du Président Macron lors d’un discours prononcé à Rungis le 11 octobre 2017. « Nous modifierons la loi pour inverser cette construction du prix qui doit pouvoir partir des coûts de production », disait-il ce jour-là. Mais en 2007-2008, c’est aussi l’énarque Emmanuel Macron qui fut chargé de rédiger le rapport de la Commission Attali. Rédigé sur commande du président Sarkozy à la demande de Michel-Edouard Leclerc, Macron rendit à Sarkozy un rapport conçu comme un mode opératoire pour piller les paysans. Ce fut rendu possible via le vote de la Loi de Modernisation Economique (LME) par les parlementaires de droite en 2008. En page 152 de ce rapport, Emmanuel Macron osait écrire que  « la revente à perte n’est en général qu’un prix de connivence entre certains producteurs et certaines grandes surface ». Lequel des deux discours de l’actuel président de la République faut-il croire aujourd’hui ? 

15:58 Publié dans Actualités, International, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alimentation, planète | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!