10/07/2013
BIENTOT : VIVRE 1000 ANS ? PAS IMPOSSIBLE !
La société de biotechnologie française Cellectis annonce une première mondiale : la possibilité de "se faire une sauvegarde génétique pour se réinitialiser un jour".
25 octobre 2023. Los Angeles. Sur son terrain de golf préféré, Edward, 59 ans, comédien star de Hollywood est terrassé par un infarctus. Il risque de ne plus jamais récupérer une vie normale. Heureusement, ce passionné d’innovation a souscrit, dix ans plus tôt, un contrat avec la société Scéil. Du coup, son chirurgien va pouvoir restaurer ses tissus coronariens, avec des cellules cardiaques contenant l’ADN même d’Edward. Zéro risque de rejet immunitaire...
Science-fiction ? En partie seulement. Car la société de biotechnologie française Cellectis annonce, ce soir, une première mondiale ! Son P-DG André Choulika, est en tournée cette semaine à New York et Los Angeles pour lancer sa nouvelle filiale Scéil, qui propose ce contrat futuriste. Un pari audacieux sur les progrès de la pharmacie et de la médecine, qui demain, affirme-t-il, développeront de manière routinière médicaments personnalisés et thérapies régénératrices.
"C’est un peu comme si l’on pouvait se faire une sauvegarde génétique pendant qu’on est en pleine forme, et la mettre de côté pour se réinitialiser un jour", explique Choulika. Comme on sauvegarde le disque dur d'un ordinateur ! L’argument de vente de Scéil ? "Capitalisez maintenant sur les promesses de demain !"
Prélèvement de peau
Scéil propose un service de base à 60.000 dollars (47.000 euros), plus un forfait de maintenance (500 dollars/an après la 3ème année). Pas à la portée de toutes les bourses… Pour démarrer, le service n’est disponible que dans les régions du monde où la législation le permet : Etats-Unis, Moyen-Orient (Dubaï) et Asie (Singapour). Et demain, sans doute, en Suisse. "La réglementation française, en revanche, rend ce type d’offre impossible, puisqu’elle exige de spécifier l’usage futur de tout prélèvement biologique", explique le secrétaire général de Cellectis, Philippe Valachs.
Une fois la somme acquittée, le client se fait faire un prélèvement de peau d’environ 3 mm de diamètre, qui est ensuite expédié dans le laboratoire de Singapour, où les cellules du derme (fibroblastes) sont cultivées en qualité clinique, puis conservées dans de l’azote liquide (-180°C). Mais - là est la nouveauté - une partie d’entre elles est aussi reprogrammée pour donner naissance à ce qu’on appelle des "cellules souche pluripotentes induites" ou iPS, elles-mêmes cryogénisées.
Thérapies cellulaires régénératrices
Leur particularité ? Inventées par le prix Nobel de médecine 2012, le japonais Shinya Yamanaka, ces iPS ont bien l’ADN du donneur, mais ont retrouvé toutes les caractéristiques de cellules souches embryonnaires. C’est à dire que l’on peut, pour régénérer les organes endommagés, provoquer à nouveau leur différenciation en cellules du cœur, du sang, du foie, du pancréas, du cartilage, du cerveau… Techniques dont Cellectis, un leader mondial de l’ingénierie du génome, est justement spécialiste.
L’un des gros avantages de ces iPS est d’éteindre toute polémique d’ordre religieux. Puisque, contrairement aux vraies cellules souches, elles ne proviennent pas d’embryons surnuméraires de fécondation in vitro, elles sont compatibles à la fois avec la Bible et la Charia ! La semaine sera justement placée sous le sceau du débat bioéthique, puisque l’Assemblée Nationale examine, jeudi 11 juillet, une loi libéralisant l’usage des cellules souche.
Ce qui signifie que si, même dans un lointain avenir, le client de Scéil a un pépin de santé, ses médecins pourront à volonté "commander" l’ingénierie de cellules 100% compatibles (c’est lui le donneur) du tissu souhaité. Ils pourront alors vérifier in vitro l’innocuité de tel ou tel médicament. Et surtout développer des thérapies cellulaires régénératrices.
La "techno médecine" est en marche
Pour l’instant, les iPS commencent seulement à être utilisées pour tester des molécules. Procédé qui peut permettre aux laboratoires pharmaceutiques d’éviter la mise sur le marché de médicaments aux effets secondaires toxiques, voire mortels… Demain peut-être, elles se substitueront aux cellules souche embryonnaires dans des biothérapies très innovantes. Car la "techno médecine" est déjà en marche : partout sur la planète, des chercheurs s’apprêtent à démarrer des essais cliniques pour réparer le cartilage du genou, lutter contre la dégénérescence maculaire de l’œil, greffer les grands brûlés, reconstituer le tissu cardiaque, lutter contre la leucémie…
"Un bébé né cette année a une espérance de vie de 140 ans. Dès 2020 ou 2030, les gens se feront couramment soigner comme cela", affirme André Choulika, qui y voit une source d’innovation et de croissance pour les décennies à venir. Une révolution silencieuse capable de faire reculer la mort, qui posera des problèmes sociétaux et éthiques dont on peine encore à cerner les contours.
Immortalité : Scéil est "contraire à la philosophie française"
Il est dorénavant possible de sauvegarder ses gènes grâce à un simple prélèvement de peau. L'objectif : être son propre donneur en cas de problème médical. Une médecine du futur réservée aux nantis.Scéil propose un service de base à 60.000 dollars (47.000 euros), plus un forfait de maintenance (500 dollars/an après la 3ème année).
Mettre ses gènes à la banque pour les utiliser plus tard exclut les plus pauvres de ces thérapies comme l'explique Marc Pechansky, directeur scientifique de l’Institut I-Stem, au Genopole d’Evry.
Une thérapie de luxe qui scandalise Marc Pechansky, directeur scientifique de l’Institut I-Stem, au Genopole d’Evry qui explique sa position au Nouvel Observateur :
"Je suis profondément attristé par l’initiative Scéil ! C’est grave, car Cellectis, qui est une entreprise française intéressante et scientifiquement respectable, donne ainsi sa caution au concept de 'banque privée' de cellules. Un modèle de 'banques égoïste', qui ne donne accès aux outils médicaux du futur qu’aux riches... C’est déjà ce qui se pratique à l’étranger, en Suisse notamment, sur le sang de cordon ombilical. Et c’est tout à fait contraire à la philosophie française - portée aussi bien par l’agence biomédicale que par le comité d’éthique - qui cherche à promouvoir des 'banques publiques' et solidaires, basées sur le don anonyme.
Par ailleurs, avec Scéil, Cellectis vend pour l’instant du rêve… Parce que cette annonce accrédite auprès du grand public l’idée qu’on peut d’ores et déjà le soigner avec ses propres iPS. C’est une initiative extrêmement déplacée, qui va donner de l’espoir aux malades, alors que les thérapies cellulaires à partir d’iPS ne sont pas encore au point. Oui, je crois au potentiel médical des iPS, mais dans plusieurs années. Tout cela appartient encore au domaine de la recherche, pas au marché.
Je comprends que Cellectis, qui n’est pas une entreprise mercantile, fasse cela pour se financer. Mais je pense que ses dirigeants, naïfs, ne mesurent pas les dégâts que peut provoquer leur initiative. Si je leur fais confiance pour ne pas franchir la ligne jaune eux-mêmes, ils se retrouveront très vite associés à des gens peu recommandables, qui promettent de guérir des centaines de maladies. Avec Scéil, Cellectis légitime l’entrée de machines à fric ukrainiennes ou coréennes sur ce terrain !"
18:54 Publié dans Actualités, Connaissances, Planète, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : vie, immortalité, adn, sceil | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
09/07/2013
Habillement : 1 emploi sur 10, peut-être menacé à la fin de l'année
NOUVEAU : Version française suivie par la traduction anglaise. (article followed by an English version)
Entre mauvais temps et période de crise, le secteur de l'habillement souffre. Si l'arrivée des soldes estivales pourraient, si ce n'est inverser la tendance, sauver les meubles, les professionnels de l'habillement craignent des retombées catastrophiques à la fin de l'année.
"Si on loupe les soldes et que la saison hivernale n'est pas bonne, à la fin de l'année c'est un emploi sur dix qui est menacé dans le secteur " alerte Bernard Morvan, président de la Fédération nationale de l'Habillement (FNH). "Et cette menace pèse sur les 80 000 employés, je ne sais pas si vous imaginez!"
Selon l'Institut Français de la Mode (IFM), le secteur a enregistré le mois dernier un recul de 10% par rapport au mois de mai 2012, et au total pour les quatre premiers mois de l'année des pertes s'échelonnant de -14% à -7% selon les circuits de distribution.
Moins de français feront les soldes cette année
Pour autant ce chef d'entreprise veut rester confiant. En louant le beau temps au rendez-vous pour cette première journée de soldes, il affirme avoir eu des retours positifs de ses propres boutiques. "Ce matin, il y a du monde dans les magasins!" annonce joyeusement Bernard Morvan.
Mais cet optimiste se heurte aux sondages. Selon une étude Ipsos réalisée auprès de 900 personnes, 29% des Français sont prêts à renoncer aux soldes, alors qu'ils n'étaient que 23% l'année dernière. De même le budget moyen des français passerait de 223 euros à 208 euros. Dans l'ensemble, 69% des Français font plus attention à leurs dépenses qu'il y a un an, confirme un autre sondage Pouleo/CCM Benchmark, réalisé auprès d'un panel de 1.200 personnes.
La fin des soldes flottantes
En marge du marasme ambiant, la députée socialiste Annick Le Loch a déposé hier un amendement qui supprime les deux semaines de soldes flottantes accordées aux commerçants en 2009 et, en contre partie, augmente de 5 à 6 semaines les deux périodes traditionnelles de soldes. "Le consommateur ne sait plus quel est le juste prix, les soldes flottantes entraînant une confusion supplémentaire dans un paysage où se mélangent soldes, démarques, promotions, déstockages" a déclaré la députée.
Une solution largement insuffisante pour Bernard Morvan: "On fait tout un pataquès sur cet amendement pour pas grand-chose. En réalité, ces deux semaines de soldes flottantes sont déjà utilisées la plupart du temps par les commerçants en complément des périodes des soldes". Pour le président de la FNH il faut tout remettre à plat. "Est-ce que les prix de nos produits ne sont pas trop élevés? " interroge-t-il. "On anticipe les soldes en augmentant les prix, ce n'est pas la solution. On a un système hérité de pratiques anciennes, il faudrait tout changer" ajoute-t-il. La FNH attend la réunion d'une table ronde sur le sujet.
Article publié par l'Humanité
Retail Clothing Industry – One Job in Ten May Go by End of Year
Translated Friday 5 July 2013, by
As the traditional summer sales open on June 26, the retail clothing industry is worrying about the repercussions of a season that has been worse than simply morose. One job in ten could go by the end of the year if the trend continues.
Caught between bad weather and the recession, the retail clothing industry has been suffering. While the arrival of the summer sales might, if not reverse the trend, at least salvage something, the retail clothing industry fears catastrophic repercussions by the end of the year.
“If we screw up the sales and the winter season isn’t good, at the end of the year, one job in ten in the sector will be threatened,” warned Bernard Morvan, the president of the National Retail Clothing Federation (FNH). “And this threat is dangling over the heads of 80,000 workers – Can you get your head around that?!”
According to the French Fashion Institute (IFM), last month the sector chalked up a 10% fall compared to May 2012, and overall losses are running from 7% to 14% for the first four months of the year, according to the distribution networks.
Fewer French people will shop the sales this year.
For all that, Bernard Morvan, who also chairs a company, is trying to remain confident. While praising the good weather that has come in time for the first day of sales, he states that his own shops are reporting positive results. “This morning, there’re people in the shops!” he announced joyfully.
But his optimism runs counter to the polls. According to an Ipsos poll of 900 people, 29% of the French are ready to give up on the sales, whereas last year it was just 23%. Similarly, the average sales budget has fallen from 223 to 208 euros. A Pouleo/CCM Benchmark poll of 1200 people shows that, overall, 69% of the French are keeping a closer eye on their spending than a year ago.
The end of “soldes flottantes” [1]
Amid the ambient stagnation, Socialist deputy Annick Le Loch yesterday tabled an amendment eliminating the two weeks of “soldes flottantes” accorded to retailers since 2009, counterbalanced by an increase in the two traditional sales periods from five to six weeks. “The consumer no longer knows what the exact price is because the “soldes flottantes” result in additional confusion in an environment in which sales, mark-downs, promotions and clearance sales are all jumbled together,” the deputy stated.
Bernard Morvan says the solution is quite insufficient: “They’re making a big fuss about this amendment which doesn’t amount to a hill of beans. In reality, retailers are already mainly using the two weeks of “soldes flottantes” to lengthen the sales period.” The president of the FNH says it’s necessary to go back to square one. “Aren’t the prices of our goods too high?” he asked. “We anticipate the sales by upping prices, and that isn’t the solution. We’ve got a system that is handed down from by-gone practices. Everything’s got to be changed,” he added. The FNH is waiting for a round table meeting on the subject.
[1] In France, retailers are entitled to two sales periods at specific times (the first one usually starts mid-January and the next one begins at the end of June). They have, however, been entitled to plan two extra weeks of sales during a period that they are free to choose; that is to say, they are allowed to position those sales at whatever time of year they wish. Those sales are called “soldes flottantes.”
16:24 Publié dans Actualités, Article en Anglais, Article in English, Economie, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : emploi, english article, salaires, pouvoir d'achat, consommation, crise, météo, marques d'habillement, soldes | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
03/07/2013
UNE FEMME SUR TROIS VICTIME DE VIOLENCE !
Une femme sur trois dans le monde est victime de la violence de son partenaire et de la violence sexuelle exercée par d'autres, affirme un rapport de l'Organsation mondiale de la santé (OMS), sur la base d'estimations à partir de données sur la population.
Ce rapport rendu public à Genève a été établi par l'OMS, en collaboration avec la London School of Hygiene and Tropical Medecine et le Conseil sud-africain de la Recherche médicale.
« À l'échelle mondiale, 35 % des femmes ont subi des violences physiques et/ou sexuelles de leur partenaire intime, ou des violences exercées par d'autres que leur partenaire », affirme ce rapport. « Ce sont des statistiques choquantes », a estimé Flavia Bustreo, responsable de la division familles, femmes et enfants à l'OMS. « Il est aussi choquant de voir que ce phénomène se produit partout dans le monde », a-t-elle dit aux journalistes.
« La plupart de ces actes sont des violences du partenaire intime », relève le rapport, soulignant que « dans le monde pas moins de 38 % du total des meurtres de femmes sont commis par des partenaires intimes ».
Le rapport estime que « presque un tiers (30 %) de toutes les femmes ayant eu une relation de couple ont subi des violences physiques et/ou sexuelles de leur partenaire intime ». Les chiffres sont plus faibles pour les agressions sexuelles par une autre personne que le partenaire, avec 7 % de femmes concernées dans le monde.
Le rapport énumère les conséquences en termes de santé de ces violences qui augmentent les risques d'avoir un enfant de faible poids à la naissance, le risque de dépression ou de se faire avorter, de contracter le sida ou le risque d'alcoolisme.
Il préconise des programmes de prévention favorisant des réformes sociales, notamment « la remise en cause les normes sociales qui appuient le contrôle et l'autorité exercés par les hommes sur les femmes et qui cautionnent ou tolèrent la violence à l'encontre des femmes ». Le rapport demande aussi d'intégrer ces questions dans la formation des personnels médicaux.
Le taux de violence domestique à l'endroit des femmes était le plus élevé en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est, où 37 % des femmes ont été victimes de violence physique ou sexuelle de la part de leur conjoint au moins une fois pendant leur vie.
Ce taux est de 30 % en Amérique latine et du Sud, de 25 % en Europe et en Asie et de 23 % en Amérique du Nord.
« Il s'agit d'un problème mondial de santé publique, d'ampleur épidémique, qui appelle une action urgente », estime le rapport.
Les conclusions sont tirées de l'examen d'études réalisées entre 1983 et 2010. Selon les Nations unies, plus de 600 millions de femmes habitent des pays où la violence domestique n'est pas considérée comme un crime.
15:16 Publié dans Actualités, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : femme, violence, oms, monde | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
22/06/2013
"L'Art nouveau, la Révolution décorative" et "Tamara de Lempicka, la Reine de l'Art déco"
Exposition : L'Art nouveau et l'Art déco : deux mouvements consécutifs et antagonistes
L'Art nouveau s'est fait en réaction à l'académisme et à une société en pleine industrialisation et l'Art déco s'est constitué en réaction et en opposition à l'Art nouveau. À partir de 1895, l'Art nouveau a joué pendant deux décennies un rôle dynamique et controversé sur la scène parisienne. Ses formes en arabesques et ses volutes finissent par s'assagir puis disparaître avant la Première Guerre mondiale pour donner naissance au mouvement Art déco, dont Tamara de Lempicka est l'icône incontestée. Mondaine, libre et théâtrale, elle développe durant les Années folles un style audacieux, qui lui confère une place tout à fait à part dans l'art moderne.
Les deux expositions présentées simultanément sur les deux sites de la Pinacothèque, permettent aux visiteurs de découvrir la première rétrospective de l'Art nouveau français et son évolution en mouvement Art déco par l'intermédiaire d'une de ses icônes, Tamara de Lempicka.
L'art nouveau, la Révolution décorative
En réaction au classicisme, l'Art nouveau n'impose aucune obligation à l'artiste. Conçu comme l'art de la liberté, il se dégage des convenances qui entravaient jusque-là la création. Les formes codifiées qui sont la caractéristique de l'académisme volent en éclats comme pour faire de l'Art nouveau un art transgressif au cœur duquel l'érotisme devient une donnée incontournable.
Conçu comme un art total, l'Art nouveau est partout, il est aussi bien peinture que mobilier, bijou, architecture et verrerie, référence à la nature, à la femme, aux plantes : l'interpénétration de tout en tout pourvu qu'elle chasse l'austérité et les règles.
Les grands noms de l'Art nouveau sont parmi les plus célèbres du tournant du XIXè au XXè siècle. Ce sont Gallé, Daum, Mucha, Majorelle, Horta, Van de Velde, Gaudí, Guimard, Lalique, Grasset, Steinlein, Ruskin, Klimt ou Bugatti. Ils bouleversent les schémas de la vie et transforment son esthétique pour la rendre agréable et décorative.
L'Art nouveau est à son apogée de 1890 à 1905. Il devient rapidement le support d'une production foisonnante qui triomphe à partir de l'Exposition universelle de 1900 et que commencent à dénoncer les " inventeurs " du mouvement. Qualifiant avec mépris l'Art nouveau de style " nouille " ou " ténia ", ses opposants suggèrent une idée de mollesse dans les images strictement ornementales et décoratives qu'il voulait imposer.
Juste avant la Première Guerre mondiale, ces critiques conduisent finalement à une évolution de l'Art nouveau vers un style nettement moins sophistiqué. Il s'affaiblit au point de devenir plus géométrique et laisse rapidement place à l'Art déco, qui prend la relève à partir de 1920. Totalement dénigré pendant plus de dix ans, c'est finalement les surréalistes qui œuvreront pour la réhabilitation de l'Art nouveau à partir des années 1930.
L'exposition est la première rétrospective de l'Art nouveau français à Paris depuis 1960. Véritable événement, elle présente plus de deux cents objets qui, dans tous les domaines de la vie et des arts, ont bouleversé l'esthétique et la pensée culturelle de la planète qui vivait alors au son du classicisme et de l'académisme depuis plus de trois siècles. Cette exposition se concentre sur les fondateurs de ce mouvement et sur ses principaux créateurs, évoquant de façon exhaustive le meilleur de leur production, à l'exception de l'architecture.
Tamara de lempicka, la Reine de l'Art déco
Alors que l'Art nouveau s'essouffle et voit ses formes évoluer vers un abandon de l'arabesque, retourner vers une géométrisation et se transformer petit à petit en ce qui s'est appelé l'Art déco, la représentation de la figure féminine va, elle aussi, connaître une évolution majeure.
De la sensualité et l'érotisme, nous allons passer à une sexualité transgressive beaucoup plus poussée. La figure de la " garçonne " comme caractéristique marquante de l'Art déco va donner à Tamara de Lempicka une position prépondérante dans ce mouvement, au point d'en faire son égérie.
La sexualité assumée de Tamara - bien que mariée deux fois, elle affiche ouvertement son goût pour les femmes et exprime librement son homosexualité - va correspondre à la volonté d'émancipation des femmes à cette époque. À l'égal de Louise Brooke ou de Joséphine Baker, Tamara de Lempicka va incarner cette image d'une femme dont le statut est équivalent à celui de l'homme.
Tamara est contemporaine de l'Art déco. Elle crée ses plus belles œuvres de 1925 à 1935. Sa carrière et sa vie sont plus que liées à ce mouvement dont elle est la plus célèbre représentante. Illustration des Années folles, d'un mode de vie, d'une forme de mondanité et de liberté de création et de pensée, elle adopte un style très particulier qui lui donne une place tout à fait à part dans l'art moderne. Inclassable, elle signe pourtant les plus beaux chefs-d'œuvre de l'Art déco.
La Pinacothèque de Paris choisit aujourd'hui de montrer l'œuvre de Tamara de Lempicka et d'illustrer la manière dont cette artiste, par ses travaux mais aussi par sa personnalité inclassable et ambiguë, va coller parfaitement à la période qu'elle incarne.
Sa vie très mondaine et théâtrale est une succession de mises en scène donnant le premier rôle à la modernité et au luxe. Ce rapport à la transgression et aux idées progressistes en fait sans doute le personnage le plus troublant du début du xxe siècle.
Jouant sans état d'âme sur les attitudes érotiques des femmes, ou tout au moins leur sensualité, elle les place néanmoins dans un univers néo-cubiste et profondément Art déco.
Visite virtuelle : l' Art nouveau à la... par FranceInfo
Informations pratiques
•L'art nouveau, la Révolution décorative à la Pinacothèque 1 - 28, place de la Madeleine - 75008 Paris
•Tamara de lempicka, la Reine de l'Art déco à laPinacothèque 2 - 8, rue Vignon - 75009 Paris
•Tous les jours, de 10h30 à 18h30 - Fermeture de la billetterie à 17h45.
11:22 Publié dans Actualités, ACTUSe-Vidéos, Arts, Connaissances | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art nouveau, art déco, exposition, pinacothèque, tamara de lempicka | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |