24/08/2013
LA QUESTION : LE FILM DE LAURENT HEYNEMANN, EST IL INTERDIT DE DIFFUSION SUR LES TELEVISIONS FRANCAISES ?
Quelques jours après la disparition de Henri Alleg, auteur du livre La Question, la question se pose toujours pourquoi le film de Laurent Heynemann qui a adapté ce roman à l’écran est il toujours interdit de diffusion sur toutes les chaines de Télévision françaises. Sa dernière diffusion sur la chaine feu, la Cinq, à minuit date de plus de 30 ans. Pourtant ce film qui avait obtenu le grand prix spécial du jury au festival de Saint-Sébastien est estimé de manière unanime par les critiques de cinéma comme étant un très beau film.
Peut être les télévisions ne veulent pas déplaire au Front National et à son électorat particulièrement opposés à ce témoignage unique sur la torture pratiquée en Algérie.
François Hollande avait pourtant rendu ainsi hommage le 18 juillet à Henri Alleg en saluant le journaliste militant qui "alerta sur la réalité de la torture en Algérie" et qui "toute sa vie lutta pour que la vérité soit dite". "A travers l'ensemble de son œuvre — jusqu'à son dernier livre, Mémoire algérienne, paru en 2005 —, il s'affirma comme un anticolonialiste ardent."
M. Hollande avait souligné aussi que, "toute sa vie, Henri Alleg lutta pour que la vérité soit dite", en restant "constamment fidèle à ses principes et à ses convictions".
Apparemment en France aujourd’hui toute vérité n’est pas bonne à dire sur les télévisions publiques et privés. La censure comme pendant la guerre d’Algérie est toujours aussi implacable.
LE FILM
La Question film de Laurent Heynemann sorti sur les écrans en 1977, est une adaptation du livre La Question d'Henri Alleg, avec Jacques Denis dans le rôle d'Henri Alleg, Nicole Garcia dans celui de sa femme, et notamment Jean Benguigui. Le film ne reprend pas à l'écran toutes les descriptions terribles d'Alleg mais était sorti avec une interdiction aux moins de 18 ans.
LE THEME
A Alger, en 1957, les paras font régner l'ordre. Henri Charlègue, le directeur d'un journal sympathisant avec le FLN, passe à la clandestinité. Il est arrêté avec son ami Maurice Oudinot. Tous deux subissent des tortures et ce dernier meurt au cours d'un interrogatoire. Tandis qu'il est derrière les barreaux, Charlègue écrit en cachette un récit sur les conditions de sa détention et réussit à le faire parvenir à son éditeur par l'intermédiaire de son avocat. À sa parution, le livre fait scandale. Charlègue est condamné à dix ans de prison pour atteinte à la sûreté de l'Etat.
13:34 Publié dans Actualités, Cinéma, Film, Histoire, International, Livre, Médias, Société | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : heyneman, la question, henri alleg, censure, télévision | |
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23/08/2013
Féfé : "Avec ma musique, j’affirme mes cultures et les embrasse pleinement"
Fête de l'Humanité 2013. Ancien membre du Saïan Supa Crew, dont le refrain grivois, en créole, du tube « Angela » avait été repris en cœur, Féfé s’illustre désormais en solo. Deux albums, « jeune à la retraite » (2009 et « le Charme des premiers jours » 52013à, lui ont permis d’élargir son univers, qui emprunte autant au hip-hop qu’à la chanson. Rencontre avec le chanteur français d’origine nigériane, prêt à enflammer la scène Zebrock, samedi à 20h20.
HD. Que signifie votre présence à la Fête de l’Huma?
Féfé. Chaque concert est unique. Un concert Huma, je l’appréhende comme un Solidays ou un concert à la Maroquinerie (petite salle de concert parisienne NDLR). Je peux me faire quelques idées, supposer que les gens sont plus dans la revendication. Mais ce qui a toujours le mieux marché pour moi, c’est d’être moi. J’essaie de partager ma vérité. J’ai un peu peur parce que je ne sais pas si je corresponds complètement. Je ne suis pas un Cali. Pour moi l’Huma, c’est Cali. C’est un gros cliché. Peut-être que les gens qui vont à la Fête de l‘Huma le détestent, je n’en sais rien. Mais je vais y aller avec ma vérité et on verra ce que les gens me donnent.
HD. Vous qui venez du rap, que représente-t-il pour vous aujourd’hui ?
Féfé. Il représente toujours ma base principale. C’est par là, en tant qu’auteur-compositeur que je suis entré dans la musique. Reste la question: comment grandit-on avec le rap?
HD. Comment grandit-on ou comment vieillit-on?
Féfé. Ce n’est pas simple de vieillir dans le rap. C’est vraiment une musique de jeunes, très vivante, qui a besoin de bouger et de coller complètement à l’air du temps.
HD. N’est-ce pas un faux problème si l’on compare le rap avec le rock dont certains dinosaures demeurent crédibles?
Féfé. Jay-Z (star du rap américain NDLR) a 43 ans et, malgré les critiques sur son dernier album, il est encore pris au sérieux. C’est juste une question de message. On peut faire un parallèle entre les messages du rap et ceux du rock. Très jeune, j’avais un discours un peu vieillot. J’étais plutôt dans la sagesse, le consensus, la compréhension. Bien sûr, je lançais quelques piques. Je parlais davantage des flics par exemple. À 20 ans, cela me paraissait normal et logique. C’était ce que je vivais. J’ai changé. L’époque aussi. Le regard évolue. Je suis avec mes enfants. Les flics viennent donc moins me voir. Et puis j’en ai également rencontré d’autres. Avant, je vivais en banlieue. À Paris, les flics sont différents. Je n’ai pas envie de mettre tout le monde dans le même panier. La vie n’est pas aussi simple. On peut être virulent, voir tout en noir et en blanc quand on a l’excuse d’avoir 20 ans. C’est plus dur à 40 ans.
HD. Vous sentez-vous à l’étroit dans le rap ou est-il un tremplin pour élargir votre univers?
Féfé. Personnellement, je ne m’y suis jamais senti à l’étroit. Le rap, pour moi, c’est presque le nouveau jazz. On peut prendre des vinyles pour en faire sa musique. Je me sens à ma place. C’est une porte ouverte sur toutes les musiques.
HD. Comment appréhende-t-on sa carrière en solo quand on a fait partie d’un groupe à succès?
Féfé. Il faut l’appréhender avec beaucoup d’humilité pour ne pas avoir de regret. Je suis comme un poisson rouge dans un bocal. À mes débuts, beaucoup de gens me parlaient de Saïan Supa Crew, de ma manière différente de faire les choses. Il faut avoir beaucoup d’humilité et de foi pour y croire et avancer.
HD. En quoi faut-il avoir la foi?
Féfé. Il faut avoir la foi en soi. Je ne l’avais pas. Je n’en avais pas besoin, j’avais un groupe. Je pouvais avoir foi en lui. Toute mon énergie et tous mes rêves étaient pour le groupe. Il était donc facile de rêver grand, d’imaginer des choses. Je ne suis pas de ceux qui ont une confiance absolue en eux. Quand on est tout seul, c’est une autre manière de se projeter. C’est moins simple pour quelqu’un comme moi.
HD. Que révèle votre musique de votre vision du monde?
Féfé. Je suis un grand humaniste et je suis tolérant. Beaucoup de gens me demandent d’être plus méchant. Désolé, mais je ne suis pas comme cela. Je ne suis pas mou. Je peux même m’énerver vite mais je suis ouvert et compréhensif. J’ai eu la chance de beaucoup voyager. Très jeune, j’ai vécu un an en Angleterre. J’ai vu qu’il y avait des règles et des vérités par pays, par quartier même. Qui détient la vérité? Qu’en sais-je? Ma musique porte aussi ces questions. Miles Davis a dit: «Il y a deux styles de musique, la bonne ou la mauvaise.» Je le pense. Je n’arrive pas à voir tant de barrières que cela entre les musiques. Il m’est arrivé de kiffer des choses qui n’ont rien à voir avec ma culture principale. Mais elles me touchent, me parlent sans que je puisse ni ne veuille expliquer pourquoi. Je picore, je prends ce qui me plaît et j’en fais ma musique.
HD. Comment vos origines multiples influencent sur votre univers musical?
Féfé. Elles l’influencent par l’ouverture. Avoir des parents nigérians qui viennent en France faire un enfant est déjà bizarre. Ma mère était venue pour les études. La France, les droits de l’homme, tout cela lui parlait. Elle a été bien déçue mais elle a été au bout de son rêve. Elle avait cette ouverture d’esprit. Ma musique s’en inspire. Avec deux, trois bricoles, il y a moyen de faire quelque chose de grand. J’aime ce côté artisan.
HD. Le Nigeria vit une période difficile. Comment le vit-on de l’extérieur?
Féfé. On le vit comme un étranger du Nigeria. C’est très difficile. Je n’y suis allé qu’une seule fois, il y a 13 ans. C’était un choc avec beaucoup d’émotions, négatives comme positives. C’est aussi mon pays mais je ne le connais pas. C’est celui de mes parents plus que le mien. Mais comme j’ai des enfants, c’est une blessure que j’ai envie de refermer. J’ai envie d’aller plus souvent au Nigeria, de connaître ce pays avec mes yeux d’adulte, de semi-Européen, plus qu’à travers les légendes de mes parents ou leur éducation. J’ai toujours pensé que des gens comme moi, nés en Europe, devions retourner dans nos pays respectifs comme un retour du fils prodigue. Je me demande ce que je peux faire pour cette partie de moi. Mes cousins de mon âge n’ont, là-bas, pas du tout les mêmes opportunités que moi. Quelque part, je suis redevable au Nigeria. Je suis partagé mais je n’arrive pas à me sentir complètement étranger. Mais quelles solutions ramener? Aller là-bas comme un Blanc? Quand je suis là-bas, je suis un Blanc. Ici, je suis un Noir. Ce n’est pas simple d’essayer de trouver ma place et de l’affirmer. Ma musique y participe. J’ai plusieurs cultures. Je les affirme, je les embrasse pleinement et je n’en ai pas honte.
09:42 Publié dans Actualités, ACTUSe-Vidéos, Entretiens, Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, concert, rap, entretien, féfé, zebrock, fête de l'humanité 2013 | |
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20/08/2013
"Cela se jouera sur le terrain social en Tunisie et sécuritaire en Égypte"
Béligh Nabli, directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste des mutations du monde arabe, explique pourquoi l’attitude du puissant syndicat UGTT, qui revendique 500 000 adhérents, en Tunisie, et celle de l’armée en Égypte auront une grande influence sur les événements à venir.
HD. La Tunisie peut-elle basculer dans un chaos comparable à ce qui se produit en Égypte ?
Béligh Nabli. Un scénario à l’égyptienne, je ne pense pas. En Tunisie, l’armée n’a pas ce rôle central, ce poids économique et institutionnel qui pourrait lui permettre de se poser en arbitre entre deux blocs. Le bloc islamiste, même si le terme est impropre dans la mesure où il y a différents courants qui le traversent, fait face à un bloc hétérogène dans lequel on retrouve Nidaa Tounes (Appel de la Tunisie), un parti qui rassemble entre autres des anciens du régime de Ben Ali et qui est pratiquement passé devant Ennahdha dans les sondages. Ensuite, il y a les petits partis de la gauche progressiste ou radicale, qui sont aux avant-postes dans l’opposition frontale aux islamistes. Ce sont eux qui, notamment, demandent la dissolution de l’Assemblée constituante. Ils ont un impact fort car ils portent des revendications ancrées dans la société tunisienne.
HD. Quel rôle peut jouer le syndicat UGTT, qui revendique près de 500 000 adhérents ?
Béligh Nabli. autant l’armée tunisienne n’a pas le poids de l’armée égyptienne, autant la Tunisie a la particularité d’avoir ce syndicat extrêmement puissant qui a fait la démonstration de sa capacité de mobilisation dans l’histoire moderne du pays. La parole et la position de l’UGTT seront fondamentales dans les semaines à venir. Si le syndicat opte pour une posture de rupture avec le gouvernement en place, il a la capacité d’asphyxier la vie économique. Le basculement en Tunisie se jouera plutôt sur le terrain économique et social, que sur le terrain militaire ou sécuritaire, comme en Égypte.
HD. Comment analysez-vous le comportement de l’armée en Égypte, qui fait preuve d’une grande brutalité à l’égard des islamistes ?
Béligh Nabli. On a beaucoup reproché au président Morsi sa rigidité, son incapacité à trouver des compromis avec l’opposition. Cette rigidité caractérise aussi l’institution militaire, même si elle n’est pas vraiment surprenante : c’est la suite d’une confrontation politique ancienne qui prend ses racines dans les années 1930.
HD. Redoutez-vous un scénario comparable à ce qu’a connu l’Algérie dans les années 1990 ?
Béligh Nabli. le profil sociologique des militants des Frères musulmans n’est pas le même que celui de ceux qui ont pris le maquis en Algérie, et qui étaient pour beaucoup des vétérans de la guerre d’Afghanistan. En Égypte, ce sont des membres de la société civile qui n’ont pas vraiment vocation à l’affrontement militaire. Il me paraît relativement improbable que ces citoyens basculent dans une logique de guérilla, même s’il est concevable que des groupuscules paramilitaires puissent se former pour tenter de déstabiliser l’armée.
- Cet entretien est extrait du dossier : Tunisie – Egypte, le bras de fer pour la démocratie paru dans l’Humanité Dimanche.
10:37 Publié dans Actualités, Connaissances, Entretiens, Histoire, International, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tunisie, egypte, ugtt, béligh nabli | |
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15/08/2013
EGYPTE : TEMOIGNAGES CONTRADICTOIRES SUR LES MASSACRES !
Lettre de témoignage d'Égypte :
Cher tous
"Ce matin je me suis réveillée à 5 heures du matin, j'appréhendais probablement quelque chose, je ne sais quoi
Moi qui étais contre la prise d'assaut des sit-in; pour éviter une effusion de sang, je n'en pouvais plus suite aux attaques à Menya et a Sohag contre les chrétiens, la semaine dernière; l'incendie de leurs églises, de leurs commerces et de leurs maisons; leur terrorisation; les marquages de leurs maisons et de leurs églises par des croix et des slogans racistes; des pratiques fondamentalement fascistes. Et la plus dramatique fut l'attentat contre une petite fille de 11 ans devant une église anglicane dans la banlieue est du Caire; et ce sans parler de tous les actes de vandalisme et de terrorisme contre les bâtiments et les populations au cours de leurs cortèges.
Bref, vers 6h45 je reçois un message sur mon portable m'invitant à ouvrir la télé
J'ouvre la chaîne ONTV life; le début de l'évacuation du sit-in de Nahda; en face du campus universitaire de l'université du Caire est diffusé en direct. Forces bombes lacrymogènes; avancées, beaucoup de fumées; un autre quart de l'écran montre aussi l'évacuation du site de Rabaa dans la banlieue est du Caire.
En fait c'est la première fois que l'on montre cela en Egypte, il y avait donc un souci de transparence et pour contrer toute accusation de violence excessive.
Pendant un quart d'heure, avant la prise d'assaut, les forces de l'ordre ont adressé un message aux occupants pour dégager, beaucoup sont partis à travers le couloir aménagé par les forces de l'ordre. Ceux qui sont resté étaient armés, et ont ouvert le feu vers les forces de l'ordre. un officier fut tué d'abord; bien d'autres ont suivis.
La prise d'assaut de Nahda, a duré une heure; et tout fut réglé, on a découvert des armes dans des cercueils qui furent montrées aux agences de presse;
Ailleurs à Rabba ce fut plus difficile et cela a duré jusqu'à 18 h. Je vous rappelle que le sit in à Nahda, est limité à l'ouest par le campus principal de l'université du Caire, au sud par le jardin zoologique et au nord par le jardin des plantes que les occupants ont quasiment détruit, c'est un parc historique qui date du 19è.
Bref , les Ikhwans ont mobilisé leurs adeptes dans toute l'Egypte, eux qui ont toujours menacé de brûler l'Egypte ont commencé à mettre leur plan en oeuvre;
bilan :
Les chrétiens ont payé le prix le plus lourd avec 18 église incendiés au sud, en moyenne Egypte et à Suez et dont une église historique dans le sud datant du 4è siècle
L'incendie de 21 postes de police dont celui de Kerdassa dans la banlieue ouest du Grand Caire où 12 policiers ont été égorgés et lynchés, ce fut l'horreur
La destruction du rez-de-chaussée du ministère du budget
43 martyrs parmi les forces de la police; dont deux généraux, 18 officiers et les reste des soldats
211 blessés parmi les forces de l'ordre dont 55 officiers; nombreux sont dans un état grave;
149 civils morts
Et la presse occidentale continue à parler d'un sit in pacifique; Ca suffit; les armes saisies dans ces deux sit in sont inimaginables, je rappelle le rapport d'Amnesty International il y a une semaine que je vous ai envoyé et qui a dénoncé les actes de meurtre et de torture dans les deux sit in
Les frères musulmans est une organisation terroriste, fasciste, le peuple égyptien appuie sa police et son armée pour en venir à bout.
La France lutte bien contre le terrorisme; au Mali, en Afhganistan avec les US; nous n'avons pas besoin d'eux; mais lorsque nous luttons contre ce même terrorisme on parle d'un bain de sang. L'horreur à Kerdassa; montre bien la nature de ces terroristes.
Ce qui s'est passé aujourd'hui n'est qu'un début; les égyptiens ne lâcheront pas; ce sera long; mais ils finiront par nettoyer l'Egypte de ce fléau terroriste.
11:05 Publié dans Actualités, ACTUSe-Vidéos, International, Planète, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : egypten témoignage, terrorisme | |
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