Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/01/2013

Villepin : "Non, la guerre ce n’est pas la France"

mali1.jpgTRIBUNE PUBLIEE PAR LE JDD

Le Mali, pays ami, s’effondre. Les djihadistes avancent vers le sud, l’urgence est là.

Mais ne cédons pas au réflexe de la guerre pour la guerre. L’unanimisme des va-t-en-guerre, la précipitation apparente, le déjà-vu des arguments de la "guerre contre le terrorisme" m’inquiètent. Ce n’est pas la France. Tirons les leçons de la décennie des guerres perdues, en Afghanistan, en Irak, en Libye.

Jamais ces guerres n’ont bâti un Etat solide et démocratique. Au contraire, elles favorisent les séparatismes, les Etats faillis, la loi d’airain des milices armées.

Jamais ces guerres n’ont permis de venir à bout de terroristes essaimant dans la région. Au contraire, elles légitiment les plus radicaux.

Jamais ces guerres n’ont permis la paix régionale. Au contraire, l’intervention occidentale permet à chacun de se défausser de ses responsabilités.

Pire encore, ces guerres sont un engrenage. Chacune crée les conditions de la suivante. Elles sont les batailles d’une seule et même guerre qui fait tache d’huile, de l’Irak vers la Libye et la Syrie, de la Libye vers le Mali en inondant le Sahara d’armes de contrebande. Il faut en finir.

Au Mali, aucune des conditions de la réussite n’est réunie.

Nous nous battrons à l’aveuglette, faute de but de guerre. Arrêter la progression des djihadistes vers le sud, reconquérir le nord du pays, éradiquer les bases d’AQMI sont autant de guerres différentes.

Nous nous battrons seuls, faute de partenaire malien solide. Eviction du président en mars et du premier ministre en décembre, effondrement d’une armée malienne divisée, défaillance générale de l’Etat, sur qui nous appuierons-nous?

Nous nous battrons dans le vide, faute d’appui régional solide. La Communauté des Etats de l’Afrique Occidentale reste en arrière de la main et l’Algérie a marqué ses réticences.

Un processus politique est seul capable d’amener la paix au Mali.

Il faut une dynamique nationale pour reconstruire l’Etat malien. Misons sur l’union nationale, les pressions sur la junte militaire et un processus de garanties démocratiques et de l’Etat de droit à travers des politiques de coopération fortes.

Il faut aussi une dynamique régionale, en mobilisant l’acteur central qu’est l’Algérie et la CEDEAO en faveur d’un plan de stabilisation du Sahel.

Il faut enfin une dynamique politique pour négocier en isolant les islamistes en ralliant les touaregs à une solution raisonnable.

Comment le virus néoconservateur a-t-il pu gagner ainsi tous les esprits?

Non, la guerre ce n’est pas la France. Il est temps d’en finir avec une décennie de guerres perdues. Il y a dix ans, presque jour pour jour, nous étions réunis à l’ONU pour intensifier la lutte contre le terrorisme. Deux mois plus tard commençait l’intervention en Irak. Je n’ai depuis jamais cessé de m’engager pour la résolution politique des crises et contre le cercle vicieux de la force.

Aujourd’hui notre pays peut ouvrir la voie pour sortir de l’impasse guerrière, si elle invente un nouveau modèle d’engagement, fondé sur les réalités de l’histoire, sur les aspirations des peuples et le respect des identités. Telle est la responsabilité de la France devant l’histoire.

mali.jpg

11:41 Publié dans Actualités, International | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : villepin, mali | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

04/01/2013

ETATS UNIS : UNE DETTE DE MOINS EN MOINS GERABLE

croissance, dette, Etats-Unis, barack obamaAnalyse

L’intensité et l’âpreté des débats entre la Maison-Blanche et les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants, soulignent la difficulté croissante à gérer une dette dont le gonflement incessant est une menace pour les équilibres outre-Atlantique mais aussi pour le reste de la planète. 

Grâce aux privilèges du dollar, les États-Unis peuvent en effet s’endetter à très bon compte en recyclant les formidables excédents accumulés sur l’Oncle Sam ici et là, de la Chine au Japon ou à l’Allemagne. Avec un risque majeur évident pour l’ensemble de ce système, rouage clé de la domination de la superpuissance, au cas où cette boursouflure finirait par nourrir une défiance croissante et par provoquer un reflux des placements libellés en dollars. Ce qui conduirait à une inévitable hausse des taux d’intérêt de la réserve fédérale et à une réaction en chaîne terrible pour l’activité aux États-Unis et dans le monde.

D’où l’enjeu majeur que constitue la question de la viabilité de la dette. En 2012, on restait sur un rythme de croissance de l’endettement identique à celui des années précédentes, avec un déficit budgétaire à 1 330 milliards de dollars (1 050 milliards d’euros), dépassant encore les 8 % du PIB. Le sauvetage public du système financier, lors du krach de 2007-2008, continue de peser très lourd. Comme l’explosion des dépenses militaires.

croissance, dette, Etats-Unis, barack obamaSur les dix dernières années, le budget du Pentagone a quasiment doublé, passant de 400 milliards de dollars en 2001 à plus de 750 milliards aujourd’hui. Ce qui correspondait, en 2011, à 41 % du total des dépenses militaires mondiales. Hormis quelques nuances, un consensus paraît acquis pour le maintien de l’investissement dans ce formidable appareil militaro-industriel.

Le cœur de la dispute qui va continuer d’alimenter la chronique pendant plusieurs semaines porte bien davantage sur les coupes qui seraient devenues incontournables dans les budgets sociaux.

Les républicains radicalisés y répondent par un intégrisme de marché, en hurlant contre l’assistanat. Barack Obama et les démocrates y résistent, tout en laissant clairement entendre, eux aussi, qu’un « effort de tous est nécessaire ».

Comme au lendemain de 2008, on tente ainsi de bricoler le sauvetage d’un système en crise, relais des dominations monétaires et militaires de la superpuissance. En présentant l’essentiel de l’addition aux salariés et à la masse des citoyens des États-Unis.

B. O. pour l'Humanité

01/01/2013

Cinéma: Sam Karmann dénonce le système des acteurs "bancables"

cinéma, belgique, cinéma français, évasion fiscale, exil fiscal, exception culturelle, gérard depardieu, Les têtes d'affiche du cinéma trop payées? Dans la polémique qui secoue le cinéma français, l'acteur et réalisateur Sam Karmann signe une tribune remarquée en dénonçant le système des acteurs "bancables" sans lesquels les films ne se font plus.

Dans une lettre ouverte publiée sur Lemague.net, Le réalisateur de Kennedy et moi ou de A la petite semaine s'adresse au producteur Vincent Maraval, par qui la polémique est arrivée, pour aller plus loin dans la critique des dysfonctionnements du cinéma français et de la création audiovisuelle.

"C’est ça qui pose problème, relève Sam Karmann, qu’on ne puisse (ou très difficilement) monter un film sans qu’il y ait au moins un "bancable" dans la liste. Combien sont-ils ces bancables? Entre 3 et 5 par génération. Car les autres, tous les autres, les acteurs pas vedettes, les petits, les moyens, les sans grade à l’échelle du box-office, les 20.000 autres, intermittents, qu’ils soient inconnus ou même un peu connus voire reconnus du grand public (comme votre serviteur par exemple), savons que nos cachets ont été divisés pas 2 depuis les années 2000. Et je ne parle pas de l’écrasante majorité des acteurs qui composent les listes artistiques des films et qui sont payés moins de 1000€/jour."

Audimat

cinéma, belgique, cinéma français, évasion fiscale, exil fiscal, exception culturelle, gérard depardieu, L'acteur et réalisateur décrit la dégradation des conditions de travail dans le cinéma comme à la télévision, où "les salaires des rôles principaux (qui) ont servi de variable d’ajustement aux productions qui diminuaient leur coût au fur et à mesure que les diffuseurs diminuaient leurs financement." Concernant les films indépendants, il pointe enfin les salaires "mis pour partie en "participation", c’est à dire payé si le film est amorti… On sait tous ce que cela veut dire."

Cette dérive découle d'une cause essentielle, selon Sam Karmann: "La faute au système bien sûr, qui (...) réclame des "noms" pour monter le financement en sachant pertinemment que ce n’est évidemment pas une garantie du succès du film en salle. Mais qu’il est dans le cahiers des charges des diffuseurs de justifier une promesse -devenue chimérique- d’audimat quand le film passera à la télé."

Financiarisation

Dans sa remise en cause, le réalisateur appelle à ne pas tout casser. "Ne cassons pas ce système extraordinaire qu’est l’intermittence, la redistribution du CNC et l’obligation des diffuseurs de financer le cinéma." Mais, conclut-il, "comme partout dans la société et dans ce monde financiarisé à tout crin, rien ne va plus quand "le patron-vedette" gagne 1 million d'euros tandis que "l’acteur-ouvrier" qui vient lui donner la réplique gagne le smic."

Publié par l'Humanité

29/12/2012

Dans une vidéo parodique, le Front de gauche attaque le bilan Hollande

hollande.jpgLa vidéo commence avec une Marseillaise sur fond de drapeau français annonçant les « vœux de Monsieur le président de la République ». Défilent ensuite les engagements de campagne de François Hollande confrontés à la politique finalement conduite. Tout y passe : sanctuarisation du budget de la culture, renégociation du traité budgétaire européen, politique de santé, droit de vote des étrangers, augmentation de la TVA, représentation proportionnelle aux élections législatives, lutte contre le monde de la finance et politique industrielle.

 Réagissant à cette charge, le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, a dénoncé dans un communiqué, jeudi 27 décembre, un clip « de mauvaise foi, mensonger et caricatural », qui constitue « une faute contre la gauche ». Le PS estime en effet qu’avec cette vidéo, le PCF, principale composante du Front de gauche, fait « la guerre à la gauche » , et lui demande donc de« cesser de se tromper d’adversaire »

Le Front de gauche entre majorité et opposition

Dès le soir du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, avait appelé ses électeurs à se mobiliser « sans rien demander en échange pour battre Sarkozy ». Bref, à voter pour François Hollande.

Le Front de gauche n’appartient pas pour autant à la majorité gouvernementale. D’une part, contrairement à 1981-1984 et 1997-2002, où le PCF avait participé au gouvernement, aucun ministre le représentant ne figure dans l’équipe de Jean-Marc Ayrault.

D’autre part, depuis les élections législatives, ses parlementaires n’ont jamais émis un vote positiflors des grands scrutins qui déterminent l’appartenance à la majorité ou à l’opposition : ils se sont abstenus en juillet sur la déclaration de politique générale de Jean-Marc Ayrault et se sont aussi abstenus ou ont carrément voté contre les différentes lois de finances.

Deux gauches inconciliables

La vidéo du PCF révèle en réalité un clivage profond qui traverse la gauche depuis le « tournant de la rigueur » de 1983. D’un côté, une gauche ralliée à une forme de « socialisme libéral » ou, afin d’éviter cet oxymore, de « social-libéralisme ». Cette mutation a été favorisée par le rejet de l’étatisme issu du double héritage du socialisme autogestionnaire et du christianisme social qui étaient mêlés au sein de la « deuxième gauche » rocardienne et deloriste.

En parlant lors de sa conférence de presse du 13 novembre de « socialisme de l’offre », par opposition à un socialisme de la demande, d’inspiration keynésienne, François Hollande – autrefois proche de Jacques Delors – a clairement assumé ce positionnement. De l’autre, une gauche attachée à l’interventionnisme de l’État à travers notamment des nationalisations, la planification, une politique industrielle volontariste, ainsi éventuellement que des mesures protectionnistes.

Une rupture avec le PCF ne peut être compensée

La lutte idéologique entre ces deux gauches, souvent révélée par le débat européen, est à l’origine des départs successifs du PS de Jean-Pierre Chevènement en 1992 puis de Jean-Luc Mélenchon en 2008. Cette gauche antilibérale existe encore au sein du PS, autour d’Arnaud Montebourg et du courant « Maintenant la gauche » d’Emmanuel Maurel, mais c’est aujourd’hui le Front de gauche qui l’incarne électoralement.

La polémique entre le PCF et le PS risque de plomber la préparation des élections locales de 2014 et 2015. « Étonnant de voir les mêmes qui tapent à bras raccourcis sur le gouvernement et qui négocient les places aux régionales et municipales », s’est ainsi interrogé sur Twitter le député PS du Cher Yann Galut. « Ces caricatures sont insultantes et dangereuses pour l’unité de la gauche », s’est également alarmé Harlem Désir, convaincu que « la France n’a rien à gagner à la division de la gauche »

Reste à savoir si cette fracture idéologique conduira à des changements d’alliances. Rien n’est moins sûr. Contre Gaston Defferre, partisan d’une alliance avec le centre démocrate-chrétien, les socialistes ont opéré en 1965 le choix de l’union de la gauche, avec le PCF, confirmé en 1971 par François Mitterrand. Un choix que personne ne semble vraiment aujourd’hui vouloir remettre en cause, d’autant plus qu’une rupture définitive avec le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon ne serait sur le papier pas compensée par une alliance avec le MoDem de François Bayrou, en déclin électoral.

LAURENT DE BOISSIEU POUR LA CROIX


2013, rallumons les étoiles par CN-PCF

10:56 Publié dans Actualités, Blog, Cactus | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : hollande, gouvernement, pcf, front de gauche | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!