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18/01/2022

André Chassaigne : « Il est illusoire d’espérer être au second tour »

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ENTRETIEN. Le député communiste refuse de céder aux sirènes de la candidature unique et appelle la gauche à se recentrer sur ses fondamentaux.

Voilà bientôt vingt ans qu’André Chassaigne promène sa silhouette et sa moustache blanche dans les travées de l’Assemblée nationale. À la tête du groupe de la Gauche démocrate et républicaine depuis 2012, le député communiste du Puy-de-Dôme, qui se représentera en juin, affiche aussi un long parcours d’élu local commencé en 1977 à la mairie de Saint-Amant-Roche-Savine.

En vieux briscard, cet ancien professeur d’histoire-géographie, qui a été candidat à la présidentielle en 2012 face à Jean-Luc Mélenchon, porte un regard acéré sur le paysage politique national. Et s’il regrette l’état dans lequel gît aujourd’hui la gauche, il se félicite du discours parfois décapant du candidat de son cher Parti communiste, Fabien Roussel.

Le Point : Le climat général de la France n’est pas au beau fixe. On sent une défiance généralisée vis-à-vis des élus, vis-à-vis des institutions et même de la communauté scientifique. Comment analysez-vous cette séquence ?

André Chassaigne : Le rejet de la parole politique, qui se double d’un manque de confiance dans la parole scientifique, est un phénomène ancien. Cela vient du fait que la politique a perdu de son éthique. Trop souvent la politique est faite de promesses, notamment pendant les campagnes électorales, de petites phrases et de choix à court terme. Elle ignore les fondamentaux qui consistent à répondre aux besoins des gens. La parole politique ne se concrétise plus par des actes qui prennent en compte les réalités du quotidien. C’est ce qui s’est manifesté, en particulier avec le mouvement des Gilets jaunes, qui est l’expression d’une souffrance du quotidien, et qui témoigne aussi d’une blessure, car une partie de la population se sent méprisée et rejetée.

Pourquoi la gauche n’arrive-t-elle pas à apporter une réponse politique à cette colère et à cette défiance ?

Parce que la gauche a oublié ses fondamentaux. Entre 2012 et 2017, avec la loi El Komry et aussi la loi Macron, François Hollande a conduit une politique à contresens de celle qu’il avait annoncée. Et ça, cela laisse des traces. C’est rédhibitoire. Alors qu’il avait dit qu’il lutterait contre la finance, il a mené une politique qui ne se différencie guère de celle qu’auraient pu conduire des libéraux s’ils avaient été aux manettes.

L’union de la gauche est-elle possible à nouveau ?

Je vais séparer deux choses pour ne pas tomber dans le piège de la question. Il y a d’abord la présidentielle, et ensuite les législatives. Il faut comprendre que le système de la Ve République avec son élection présidentielle suivie des élections législatives entraîne une personnalisation du pouvoir forte. Résultat, le parti qui ne participe pas à la course présidentielle disparaît du paysage politique. L’élection présidentielle, c’est une trappe à petits partis, c’est aussi une trappe à idées qui ne peuvent pas être défendues sous le prétexte de vote utile.

Il était donc impensable, cette fois-ci, de ne pas avoir de candidat communiste comme en 2012 et 2017… Vous regrettez ces choix ?

En 2012, j’étais favorable au Front de gauche et à la candidature unique de Jean-Luc Mélenchon. Je me suis présenté contre lui car je ne voulais pas d’un candidat autoproclamé. Mais on était dans une dynamique et je l’ai soutenu. En 2017, je me suis battu au sein du Parti communiste pour qu’il y ait un candidat communiste. Le vote interne a choisi de soutenir une fois encore Jean-Luc Mélenchon. Ce soutien s’est fait sans programme commun. Résultat : aux élections législatives, l’une des priorités de La France insoumise a été de plumer la volaille communiste. Leur objectif était qu’il y ait le moins de députés communistes possible. Voilà pourquoi je considère qu’en 2017, c’était une erreur de ne pas avoir de candidat qui porte nos orientations politiques, qui sont différentes de celles des socialistes et des Insoumis. L’élection présidentielle est un canal pour développer nos idées, essayer de mettre des graines dans les consciences afin de permettre une transformation de la société.

Vous n’êtes donc pas favorable à une candidature unique de la gauche pour la présidentielle ?

Je considère comme illusoire, trompeur, artificiel de dire que l’on peut avoir une candidature unique de la gauche. Pourquoi ? Parce que cela reposerait sur une personnalité et pas sur un programme. Aussi même s’il y avait l’espoir de gagner, ce qui n’est pas le cas, ce serait pour faire quelle politique ? Je sais qu’il y a une demande du peuple de gauche pour une candidature unique. Mais même si on y arrivait et si on gagnait, ça pourrait avoir des effets à moyen terme et à long terme désastreux. Notamment si nous n’étions pas capables de mettre en œuvre une politique de transformation de la société. Le deuxième élément, c’est que la gauche est aujourd’hui tellement affaiblie qu’il est illusoire d’espérer être au second tour. Le fait de se rassembler n’y changera rien.

Ne serait-il pas urgent de préparer l’Union pour les législatives pour avoir une opposition capable de faire entendre sa voix ?

Je le crois. Le conseil national du parti a pris la décision de travailler à un socle de propositions. Il y a déjà des contacts qui sont pris. Passée la présidentielle, il va falloir qu’on réfléchisse, car quel que soit le président ou la présidente de la République élu(e), tout ne sera pas joué. La gauche peut retrouver des forces au niveau du Parlement. Je ne suis pas pour un accord national, mais il serait pertinent d’en nouer sur certains territoires pour être au second tour et pour avoir une chance de gagner des circonscriptions.

D’où viendra alors le salut de la gauche ?

Il faut aller chercher ceux qui s’abstiennent et ceux qui votent en faveur de l’extrême droite. Or, on n’ira pas chercher cet électorat-là en se contentant d’avoir une candidature de rassemblement, surtout si elle apparaît artificielle. Pour aller le chercher, il faut des organisations politiques avec des candidats qui développent leurs propres thèses. Ainsi et seulement ainsi, on pourra reconquérir l’électorat populaire qui est parti.

Comment le Parti communiste a laissé s’échapper cet électorat populaire ? Et comment le Rassemblement national, lui, s’est-il imposé auprès de lui ?

Il faut que je pèse mes mots. Je suis obligé de me censurer un peu. On a abandonné, au nom d’une forme de boboïsation intellectuelle, ce que j’appelle nos fondamentaux. Le Parti communiste a perdu ses bases ouvrières parce qu’il a délaissé la valeur travail. Comme nous avons participé à la création de la sécurité sociale en 1946, il nous faut aujourd’hui défendre la mise en œuvre d’une sécurité du travail. L’idée est de garantir un travail ou une formation rémunérée à toute personne qui rentre dans la vie active, et cela jusqu’à la retraite. Nous défendons aussi l’idée que le revenu du travail soit plus élevé que les aides sociales. Et ça, c’est un discours qui décape. Mais je pense que le peuple comprend ça. Le travail a été délaissé par les communistes : on était plus sur une posture sociétale.

Est-ce la seule erreur commise par les communistes, qui ont du mal à dépasser la barre des 5 % aux élections ?

Nous n’avons pas eu le courage politique de porter des propositions qui pouvaient heurter une majorité de citoyens. Ainsi, pendant plusieurs années, on a pris des gants pour dire qu’on était favorable à l’énergie nucléaire. Parce que s’était développé dans le pays un mouvement qui consistait à dire que c’était assassin d’être favorable à l’énergie nucléaire. Aujourd’hui, Fabien Roussel dit clairement que l’énergie nucléaire est indispensable pour notre développement économique. Bien sûr, nous sommes favorables aux énergies renouvelables, mais par pitié arrêtons de créer une illusion avec ces dernières : on ne pourra pas mettre des éoliennes, des panneaux photovoltaïques et de la géothermie partout.

Enfin, nous avons délaissé la qualité de la vie et du quotidien des gens. Je suis issu d’un territoire rural et j’ai découvert les difficultés du quotidien dans la ville en arrivant à l’Assemblée nationale en 2002. J’ai été effaré quand les députés m’ont raconté qu’il y avait des quartiers entiers qui étaient abandonnés. Cela pour vous dire que par rapport aux questions de sécurité, nous n’avons pas été assez fermes dans nos propos, comme si nous étions gênés, voire tétanisés, de parler de cela. Les élus de terrain dans ces quartiers difficiles ont fait le boulot, mais je pense que dans nos propositions nationales, nous n’avons pas été suffisamment offensifs en défendant une politique plus sécuritaire. Et dire qu’il faut plus de force de police, une police de proximité, qu’il faut mettre les moyens par rapport à ça, ce n’est pas être fasciste.

Qu’est-ce que c’est qu’être un communiste en 2022 ?

Je suis fils d’ouvrier et j’ai le sens des choses. Pour moi, être communiste, ce n’est pas admirer le modèle soviétique – ça l’a été quand j’étais jeune, je ne veux pas le nier car il y avait ce regard admiratif sur ce système alimenté par une propagande vantant les évolutions industrielles, la culture, la démocratie et les kolkhozes. Mais tout ça a volé en éclat rapidement. Être communiste, c’est se battre pour plus de justice sociale et faire que les gens vivent mieux. C’est en finir avec l’argent roi et cette financiarisation scandaleuse et excessive qui fait que certains vivent sur un tas d’or et que d’autres à côté n’arrivent pas à vivre dignement. Je pense qu’il faut transformer la société. Notre difficulté est qu’on a du mal à montrer ce que serait la société que nous défendons. Ça a tellement été un gâchis dans les pays dits socialistes qu’aujourd’hui cette perspective d’une autre société, plus juste, plus humaine, on a du mal à la faire imaginer.

Fabien Roussel ne décolle pas dans les sondages. Comment expliquez-vous cela ?

Même si cela ne se traduit pas encore dans les enquêtes, les remontées que j’ai sur le terrain au sujet de sa campagne sont bonnes. On me dit qu’il parle clairement et simplement.

Certes… Mais il reste en dessous des 3 %…

Fabien Roussel est un député de terrain, qui est dans la vraie vie. Il n’a pas une approche idéologique et intellectuelle, il part du concret. En plus, il a une personnalité séduisante. La question qui se pose, c’est comme pour une imprimante : quand on met le papier, est-ce que cela va imprimer ou pas ? Même si cela ne se traduit pas dans les sondages, je suis assez optimiste sur le fait qu’il va y avoir un décollage. Ce n’est pas de la méthode Coué. Car au-delà de sa personnalité, les gens commencent à dire que les idées qu’il défend ne sont pas celles des autres candidats de gauche… Ce qui peut imprimer, c’est son courage de porter des idées contraires à l’air du temps, avec transparence et clarté.

Est-ce que vous craignez la primaire populaire ?

Fabien Roussel n’a pas été retenu, mais je ne la crains pas car elle n’a de sens que si elle s’appuie sur un programme, sur des objectifs partagés.

Et la candidature de Christiane Taubira ?

J’ai beaucoup d’estime pour Christiane Taubira. C’est quelqu’un que j’apprécie. Mais là, elle débarque à un mois de l’officialisation des candidatures, sans programme, uniquement sur la base de sa personnalité… Sa candidature ne va pas résoudre les difficultés. Cela va juste amener une candidate de plus.

Quels sont vos points de divergence avec La France insoumise et avec la candidature de Jean-Luc Mélenchon ?

On a des différences au niveau des idées notamment sur le nucléaire et sur le rapport au travail. Nous ne sommes pas pour le revenu universel. Mais aussi sur la façon de faire. Je vous donne un exemple : les Insoumis ont porté une proposition de loi pour arrêter l’utilisation du glyphosate au 1er janvier prochain. Nous sommes évidemment d’accord, mais nous avons conscience que cela ne peut pas se faire d’un coup de baguette magique et qu’il faut accompagner les agriculteurs. Souvent, ils ont une approche idéologique qui est à l’opposé de notre culture. Ils ne tiennent pas compte des réalités du terrain. Ils sont dans une logique tribunitienne, ils vont préférer d’emblée rejeter un texte alors que nous, nous aurons tendance à vouloir le discuter pour l’amender. Leur discours ne s’adresse pas à ceux qui sont dans l’hémicycle mais à ceux qui sont à l’extérieur. C’est leur parti pris. Nous sommes moins dans la violence verbale et l’attaque. Je me sentirais mal dans leur groupe. Nous ne visons pas seulement la prise de pouvoir, nous cherchons aussi à être utiles aux gens que nous représentons. Cela se voit aussi sur le terrain, lors des grèves, on essaie d’accompagner les gens pour trouver des solutions concrètes. Jamais je ne suis allé devant une usine avec un mégaphone pour gueuler et lever le drapeau rouge. Je préfère demander à rencontrer le chef d’entreprise et essayer de faire avancer les choses.

L’urgence climatique est là et elle est visible. Comment les communistes y répondent-ils ?

La priorité, c’est de suivre les recommandations du Giec. Il s’agit d’une urgence absolue pour la planète et les humains, car c’est une question de vie ou de mort à moyenne échéance. Aussi la mesure prioritaire est évidemment de décarboner l’économie. C’est d’ailleurs un argument supplémentaire en faveur du nucléaire. Un autre domaine sur lequel il faut mettre les moyens : la rénovation énergétique des logements. Il faut aller plus loin que ce qui se fait aujourd’hui. Il ne faut pas opposer la lutte contre le changement climatique et la question sociale. Il y a de gros investissements à faire dans le public, sur le transport, sur les logements. J’ai défendu une proposition de loi qui visait à sortir du déficit toutes les dépenses faites pour lutter contre le réchauffement climatique. Ça a été recalé, mais l’idée fait son chemin. Pendant la crise sanitaire, on a laissé de côté le Pacte de stabilité. Je dis : faisons de même pour la crise écologique.

La gauche n’est-elle pas gênée avec le discours des Verts sur la sobriété et la décroissance ?

Aujourd’hui, on considère que les réponses aux problèmes de la planète relèvent des comportements individuels. Je ne dis pas qu’il ne faut pas changer nos habitudes, mais il faut aussi des actions politiques fortes sur l’obsolescence des produits, sur le recyclage… Notre mode de vie doit évoluer, mais la sobriété ne s’accompagne pas forcément d’une décroissance, car il y a des besoins à satisfaire au niveau de la population.

Il y a un autre sujet de fracture à gauche, c’est tout ce qui concerne la cancel culture… Le wokisme a tendance à prendre le pas sur la lutte sociale…

Pendant toute une période, le Parti communiste a été sur des luttes spécifiques : les sans logement, les sans-papiers, les sans travail, les exclus, les femmes… Je ne dis pas qu’il ne faut pas défendre ces causes, mais cela entraîne une fragmentation des messages. Je suis convaincu qu’il faut qu’on ait une approche globale en considérant que tous ces problèmes sont les conséquences d’un système libéral où l’argent l’emporte sur tout.

Quel bilan faites-vous de cette mandature ?

Je déplore les effets néfastes d’une majorité pléthorique. Le Parlement ne remplit pas son rôle car il est à la solde de l’exécutif. On a besoin d’un Parlement plus frondeur. Quand je les vois se lever comme un seul homme pour applaudir un ministre qui dit des contre-vérités ou qui fait de la communication, je me dis : mais qu’est-ce que c’est que ce Parlement ? Les mardis après-midi, c’est terrible : on a affaire à des ministres qui ne reconnaissent aucune erreur. Sauf, parfois, Jean Castex. Ils nous chantent tous la même chanson : « Tout va très bien, madame la Marquise… » Ils ont la queue du renard qui sort de la gueule, mais ils assurent qu’ils ne l’ont pas croqué. Olivier Véran est le spécialiste : on peut lui donner la Légion d’honneur dans ce domaine. Quand j’étais député sous une majorité de droite, et que je portais un amendement, s’il était correct, il était retenu. Aujourd’hui, aucun respect de l’opposition. Vous présentez un amendement, ils le récupèrent et le recyclent pour qu’il leur soit attribué.

La victoire d’Emmanuel Macron est-elle inéluctable ?

Autant je le croyais, il y a un an, autant je ne le crois absolument plus. Même lui doute… Ce n’est pas pour rien qu’il a fait sa sortie dans Le Parisien : il essaye d’alimenter les clivages pour redonner du souffle à l’extrême droite. Il avait beaucoup misé sur un second tour avec Marine Le Pen, mais, aujourd’hui, il a compris qu’il pourrait se trouver face à un autre candidat. Et là qui peut prédire le résultat ? Personne ! Les jeux sont beaucoup plus ouverts.

Est-ce que vous serez candidat aux élections législatives ?

Oui. Je ne suis pas tout jeune, mais j’aime le travail que je fais à l’Assemblée et j’ai envie de continuer. J’avais un suppléant qui aurait dû prendre ma suite, mais il est devenu conseiller départemental et ça lui plaît. Je vais donc me représenter avec un nouveau suppléant plus jeune qui j’espère un jour me succédera. J’attends avec gourmandise de faire campagne électorale. Parce que depuis deux ans, on n’est plus en lien avec la population comme avant. Moi, j’étais toutes les fins de semaine sur le terrain dans les communes, les manifestations et sur les marchés… Cela me manque énormément.

Source le Point

 

15/01/2022

Amine El Khatmi : "Soutenir Fabien Roussel face aux attaques, c’est soutenir une certaine idée de la gauche"

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Pour Amine El Khatmi, président du Printemps républicain, Fabien Roussel « est la cible d’une véritable entreprise de démolition de la part d’une extrême gauche égarée dans le décolonialisme, la complaisance avec l’islamisme et le wokisme disqualificateur. »

La gauche se meurt mais elle n’est pas morte. Enfin, pas encore. Et l’épisode que vient de vivre Fabien Roussel, député, secrétaire national du PCF et candidat à la présidence de la République est emblématique de cette situation autant qu’il est inquiétant sur la dérive actuelle du débat public.

Comme cette accusation revient en boucle sur les réseaux sociaux, je précise tout de suite que Fabien Roussel n’est pas « proche du Printemps Républicain ». Je ne l’ai jamais rencontré et il n’a jamais participé à un événement de notre mouvement. Nous avons de forts désaccords et des visions qui diffèrent sur plusieurs sujets. Mais je considère qu’apporter un soutien républicain à Fabien Roussel face aux attaques, c’est soutenir une « certaine idée » de la gauche : républicaine et sociale.

Entreprise de démolition

Depuis plusieurs jours, Roussel est la cible d’une véritable entreprise de démolition de la part d’une extrême gauche égarée dans le décolonialisme, la complaisance avec l’islamisme et le « wokisme » disqualificateur, réduite à un noyau dur de militants aussi sectaires que déconnectés de la réalité du pays.

Premier acte, le 5 janvier 2022. À l’occasion de la commémoration des attentats de janvier 2015, le député communiste organise un hommage à Charlie, en présence notamment de Marika Bret et de Caroline Fourest, deux fidèles et historiques amies du journal satirique. Il n’en fallait pas plus à ceux qui vomissent depuis cinq ans sur les cadavres de Charb et de ses amis pour y voir la main invisible du Printemps Républicain qui serait en train de grand remplacer le PCF. À l’instar de la députée Elsa Faucillon qui s’est répandue sur les réseaux pour dire son angoisse à l’idée que des militants laïques aient pu rentrer dans la salle du Colonel Fabien.

L'épouvantail Printemps Républicain

Pour la petite histoire et démonter la paranoïa qui règne dans l’esprit de certains, personne du Printemps Républicain n’était présent ce soir-là. Il faut dire que le pauvre Fabien Roussel aggravait son cas aux yeux de ses contempteurs, ayant eu l’outrecuidance quelques jours plus tôt de rendre hommage à notre ami Laurent Bouvet au moment de son décès, mettant en transe une partie de ses camarades qui, n’écoutant que leur acrimonie pavlovienne, avaient déjà hurlé à la trahison.

Deuxième acte, Fabien Roussel, sous monitoring des dingues, commet un tweet anodin sur la gastronomie française : « Un bon vin, une bonne viande, un bon fromage : c’est la gastronomie française. Le meilleur moyen de la défendre, c’est de permettre aux Français d’y avoir accès. ». Quelques mots banals permettant au cloaque de Twitter de déverser sur lui des tombereaux orduriers, l’accusant de tous les maux. Dans un « space » twitter (les salons de conversations audio en direct) organisé par Taha Bouhafs et Sihame Assbague, nous avons entendu l’inacceptable. Plus de 3 heures de délires victimaires et d’accusations toutes plus abjectes les unes que les autres, Fabien Roussel étant même qualifié dès les premiers minutes de « suprémaciste blanc » et de « raciste » qui défend « les ouvriers blancs ». Rien que ça. Sans que les organisateurs ne mouftent.

« Proche du CRIF »

Pour ces obsédés de la race, tout n’est qu’identité. Et donc, quand Fabien Roussel dit « viande », ils entendent « porc » et donc rejet des musulmans. Quand il parle de « vin », ils entendent « pinard ». Roussel est donc forcément un « identitaire », « réactionnaire », un « islamophobe » qui reprend les thèmes de l’extrême droite.

À ces délires s’est ajouté, évidemment, l’antisémitisme. Parce qu’il faut bien trouver des explications à tout ceci, alors on invoque les juifs, par contumace. Une intervenante a reproché à Roussel d’avoir un entourage « proche du CRIF », anathème suprême pour dire « un mal qui est profond ». Personne n’est venu la contredire. Il y a des silences qui valent consentement.

Bilan de cette séance de psy à ciel et à tombeau ouvert, une auditrice dit avoir « honte d’avoir des grands-parents communistes ».

Ce qui arrive à Fabien Roussel n’est pas anecdotique. Les indigénistes laïcophobes d’extrême-gauche ont entrepris de passer au Kärcher identitaire le Parti Communiste Français dans un exercice de cancel culture délirant qui fait que défendre Charlie et dire qu’on aime la gastronomie française vous vaut les derniers outrages numériques.

Suicide collectif

Toute la gauche, et toute la classe politique auraient dû se lever pour se rebeller contre cet activisme délirant qui tue le débat public et qui règne par l’intimidation et la peur.

A gauche, où sont les esprits responsables pour mettre un terme à ce suicide collectif et à cette confiscation de la parole par des commissaires politiques qui ne représentent que leur compte Twitter et que rien, absolument rien, ne devrait autoriser, dans une République digne de ce nom, à délivrer des fatwas contre ceux qui, à leurs yeux, « pensent mal » ?

C’est notre vitalité démocratique qui est en jeu. C’est aussi notre liberté. Car pendant ce temps, l’extrême droite avance et n’est pas loin des portes du pouvoir.

Source Marianne

27/12/2021

Covid-19. Les non-vaccinés sont-ils plus nombreux que les vaccinés en réanimation ?

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La lecture des chiffres oppose souvent les pro et antivax sur la proportion de vaccinés et de non-vaccinés contaminés, comme en service de réanimation. Entre valeurs absolues et comparaison sur un même nombre de personnes, les résultats peuvent être totalement différents. Certains de nos lecteurs s’y perdent. On essaie d’y voir plus clair.

« 3 000 personnes en réanimation Covid selon l’un de vos articles et plus de 50 000 contaminations par jour. J’aurais voulu connaître le ratio de personnes vaccinées et non vaccinées parce que vu la population française vaccinée, ces chiffres me paraissent énormes. » La question de Laurent nous est fréquemment posée. Contamination, réanimation : la part des vaccinés et non-vaccinés est souvent mise en avant. Mais les chiffres avancés par les pro ou antivax diffèrent souvent. Ou leur interprétation, tout du moins. On vous répond.

4 000 patients en soins critiques pendant les fêtes ?

Commençons tout d’abord par rappeler que si, pendant de longs mois, il a été impossible de connaître le statut vaccinal des personnes admises à l’hôpital pour Covid-19, c’est désormais chose plus aisée grâce à la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) qui fournit des chiffres détaillés sur le sujet et les met à jour régulièrement.

Et oui, Laurent, les chiffres que vous évoquez et que nous avons publiés sont les bons. La France a bien enregistré la semaine dernière plus de 50 000 nouveaux cas de coronavirus en moyenne chaque jour. Quant aux services de soins critiques, où sont traités les cas les plus graves, ils comptaient ce dimanche 19 décembre 2 936 patients, contre 2 933 la veille. Les autorités craignent de dépasser les 4 000 patients pendant les fêtes.

Dans les services de soins critiques, il s’y trouvait ce lundi 20 décembre 3 025 patients. Un niveau qui n’avait plus été atteint depuis mai dernier.

Les non-vaccinés, premiers touchés

Pour poursuivre avec les questions de Laurent, parlons des chiffres des contaminations. Selon les données du ministère de la Santé, 51,3 millions de Français étaient entièrement vaccinés au 17 décembre ,; soit 90 % des personnes âgées de 18 ans et plus.

En valeur absolue, les vaccinés sont désormais les plus contaminés. D’une part, il faut le rappeler, s’il protège des formes graves de la maladie, le vaccin n’empêche pas d’être contaminé ; et d’autre part, et c’est là un critère de lecture des chiffres à ne pas oublier, parce que les vaccinés sont tout simplement les plus nombreux aujourd’hui dans la population. Plus il y aura de vaccinés dans notre pays, plus ils seront nombreux à être touchés malgré tout par le Covid-19

« Si les nombres de tests et d’hospitalisations à taille de population comparable poursuivent leur augmentation quel que soit le statut vaccinal, les fréquences de tests positifs, d’entrées hospitalières et de décès sont toujours bien plus élevées parmi les personnes non vaccinées que parmi les personnes vaccinées sans rappel et plus encore que pour celles avec rappel », analyse la Drees, qui exploite les données pseudonymisées issues des trois principales bases de données sur la crise Covid-19 : SI-VIC (hospitalisation), SI-DEP (dépistage) et VAC-SI (vaccination).

« Si les nombres de tests et d’hospitalisations à taille de population comparable poursuivent leur augmentation quel que soit le statut vaccinal, les fréquences de tests positifs, d’entrées hospitalières et de décès sont toujours bien plus élevées parmi les personnes non vaccinées que parmi les personnes vaccinées sans rappel et plus encore que pour celles avec rappel », analyse la Drees, qui exploite les données pseudonymisées issues des trois principales bases de données sur la crise Covid-19 : SI-VIC (hospitalisation), SI-DEP (dépistage) et VAC-SI (vaccination).

Lire aussi : Mon enfant a eu le Covid-19, faut-il attendre six mois avant la vaccination ?

Même constat en soins critiques

Les personnes hostiles à la vaccination affirment qu’une majorité de patients accueillis à l’hôpital pour cause d’infection au Covid-19 sont vaccinés. La preuve, selon eux, que le vaccin est inutile, ou a minima peu efficace.

Mais là encore, pour appréhender cette question du ratio vaccinés/non vaccinés admis en centre hospitalier voire en réanimation, il convient de comparer à population égale et non en valeur absolue.

Et les chiffres de la Drees le démontrent une fois de plus, le risque d’être hospitalisé est aujourd’hui près de trois fois supérieur lorsque l’on n’est pas vacciné. Le risque d’être pris en charge en soins critiques apparaît pour sa part quatre fois supérieur.

Au-delà des chiffres, la parole des soignants

Et puis si l’on doute des chiffres, on peut aussi écouter – sauf à douter de leurs propos – les médecins qui travaillent en centres hospitaliers actuellement. Pas plus tard que lundi matin chez nos confrères de France Info, Jean-Paul Stahl, infectiologue et professeur émérite au CHU de Grenoble, comptabilisait : « Hier dans mon CHU, sur les huit personnes hospitalisées en réanimation, sept n’étaient pas vaccinées ».

Le président de l’association des médecins urgentistes de France, Patrick Pelloux, indiquait trois jours plus tôt sur BFMTV qu’à l’heure actuelle, « 80 % des malades qui sont en réanimation sont des malades non-vaccinés ».

La semaine passée, c’est le docteur Hugues Georges, responsable d’un service de réanimation « débordé » au CHU de Tourcoing, qui précisait à nos confrères de La Voix du Nord que les deux tiers de ses patients (une douzaine) sont des cas Covid-19, la plupart étant non vaccinés. Et de conclure son propos : « Ceux qui réchappent d’une forme grave nous disent : Si j’avais su… »

Source Ouest France

09:58 Publié dans Actualités, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : covid, hôpitaux, malades | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

11/11/2021

A Poitiers : Fabien Roussel (PCF) veut garantir "un statut social pour les jeunes"

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Depuis la rentrée, le candidat communiste à l’élection présidentielle, Fabien Roussel, organise des « rencontres des jours heureux » dans des villes moyennes de France. Sa cinquième étape, à Poitiers (Vienne) ce mercredi 10 novembre, est consacrée au thème de la jeunesse.

« Depuis quarante ans, la jeunesse subit les politiques libérales qui l’ont obligée à travailler pour financer ses études. Elle n’arrive pas à être rémunérée au niveau des diplômes qu’elle a réussi à avoir. Elle subit la précarité avec des emplois proposés par des plateformes numériques ou est obligée de se créer un statut d’autoentrepreneur », explique le député.

Ces différentes politiques ont « abîmé et bouché l’avenir de la jeunesse. Au cours de cette pandémie, on a vu des jeunes faire la queue à des associations d’aide alimentaire. Une partie des jeunes étudiants, sans leurs jobs, sont tombés dans la grande pauvreté », observe-t-il.
Augmenter le budget de l’Éducation nationale de 45 % « Mais on a aussi vu cette jeunesse qui se bat, qui veut s’engager pour le climat et qui a envie de participer pour reconstruire la France. Il faut faire avec les jeunes et pas à leur place. »

Que pouvez-vous nous dire des annonces que vous ferez à Poitiers ce mercredi ?

Fabien Roussel : « Nous voulons sécuriser l’éducation, la formation et l’emploi. Faire de la jeunesse la grande cause nationale et la priorité du prochain mandat. Nous souhaitons être dans un pays qui investit dans sa jeunesse et qui donc investit dans l’avenir. »

Face aux défis de demain – changement climatique, vieillissement de la population, mutation numérique… – la société française a plus que jamais besoin de sa jeunesse. Comment lui donne-t-on « les clefs du camion » ?

« Je ne leur donnerai pas les clefs d’un camion ! Je privilégierai le train, le vélo ou la voiture non polluante ! Mais il faut effectivement leur donner les clefs d’un nouveau modèle économique et social qui respecte autant le vivant – l’être humain, l’écosystème, les animaux – que la planète et les ressources naturelles.

« Nous voulons donc fortement investir dans l’éducation et la formation : garantir à chaque jeune la meilleure école, les meilleures universités, collèges et lycées avec pas plus vingt à vingt-cinq élèves par classe. Pour cela nous proposons d’augmenter le budget de l’Éducation nationale de 45 % en cinq ans.

« Nous voulons aussi garantir un statut social aux jeunes. D’abord par un revenu étudiant, pour qu’ils ne soient plus obligés de travailler pour financer leurs études, à partir de 850 €. Nous voulons la création de maisons pour la jeunesse dans toutes les communes de plus de 9.000 habitants où dès 18 ans les jeunes pourront faire valoir leurs droits à cette allocation, au logement, au transport, à la culture, au sport… Et faire en sorte qu’ils trouvent leur pleine place dans la société et une forme d’autonomie. »

Comment le financez-vous ?

« Le budget de la nation doit porter son effort sur l’Éducation nationale. Nous voulons augmenter son budget en faisant participer le capital et les richesses que nous produisons. Il en va aussi de l’augmentation de l’impôt sur les sociétés des multinationales, de rétablir l’ISF, de taxer plus fortement les distributions de dividendes et de faire remettre dans le budget de l’État tous les milliards d’euros perdus à cause de l’évasion fiscale. Pour financer le revenu étudiant – nous l’estimons à vingt milliards d’euros par an – nous le ferons à parité entre l’État et une cotisation sociale nouvelle : la cotisation jeunesse. Si on cotisait tous les mois 5 ou 6 € pour nos enfants et que cette cotisation permettait de garantir le revenu étudiant dès qu’on est en âge d’étudier, cela soulagerait beaucoup de parents. »

Des secteurs ont des difficultés à recruter, des vocations se font plus rares… Comment fait-on pour les réenchanter ?

« Il y a d’abord la question des salaires et des conditions de travail. Elles doivent être traitées en urgence. Il faut aussi qu’ils aient la garantie que, s’ils travaillent, ils pourront en vivre dignement. Ce n’est pas le cas aujourd’hui et ce sont souvent pour des métiers difficiles et essentiels comme celui d’infirmière, d’aide à domicile, d’enseignant, de professeur des écoles…

« Mais il n’y a pas que ça. Il y a le sens donné au travail. Il y a d’abord l’intérêt personnel mais on a aussi perdu le sens de porter un projet pour le pays, d’avoir une ambition pour la France. La nôtre est de faire en sorte d’accompagner nos enfants et les personnes âgées. Il faut engager la transition écologique, des services publics présents partout et pour tous. »

Source La Nouvelle République

 

Poitiers - Fabien Roussel partisan d’un revenu étudiant

En visite ce mercredi après-midi à Poitiers, le candidat communiste à l’élection présidentielle 2022 Fabien Roussel est successivement allé à la rencontre d’étudiants de l’université, de jeunes du Foyer de jeunes travailleurs Kennedy et des fondeurs de la Vienne et de l’Indre. Puis place, ce soir, aux Salons de Blossac, à un meeting en forme de débat au milieu de près de trois cents personnes, de tous âges, dont certaines arboraient pour l'occasion une écharpe ou un masque rouge.

Après la ruralité et l'alimentation, la santé, l'écologie et l'environnement, ces nouvelles « Rencontres des jours heureux », organisées dans une ville forte de 27 000 étudiants, avaient pour objet la jeunesse. « 29% des moins de 25 ans sont des enfants d’ouvriers, ils sont 12% en licence et 7% en master, a asséné Fabien Roussel, avant de déplorer, plus globalement, que « seuls 30% des étudiants sont boursiers »

Le candidat communiste a plus particulièrement mis l’accent sur deux mesures : la mise en place d’« un revenu pour les étudiants qui leur permette d’étudier sans être obligés de travailler à côté », et un renforcement du service public « pour garantir qu’au collège et au lycée, les devoirs soient faits à l’école ».

D’autres sujets relatifs à la jeunesse ont été abordés, comme la précarité alimentaire, face à laquelle le député du Nord prône le retour du tarif à 1€ des repas du Crous dans les restaurants universitaires, la culture ou encore l’emploi. Dans ce domaine, « nous voulons que chaque jeune qui finit ses études puisse participer à la société en travaillant. Notre objectif est le zéro-jeune-au-chômage. Il faut donc donner à chacun un vrai contrat, avec un vrai salaire, correspondant à ses diplômes et ses compétences. C’est ça le respect de la jeunesse ! »

Source Le 7 Info

09:25 Publié dans Actualités, Connaissances | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fabien roussel, poitiers, jeunesse | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!