06/04/2010
RAFAEL ALBERTI, "A Galopar", hymne de la lutte des Républicains
"A galopar" vidéo et texte en espagnol avec traduction
Le texte de cette chanson est en fait un poème de Rafael Albertí, poète militant, engagé dans le camp républicain, qui prît une part ardente aux activités de l’Alliance des intellectuels anti fascistes lors de la guerre civile. Il est mis en musique par Paco Ibañez. Chanteur engagé et libertaire, fils d’un sympathisant anarchiste espagnol.
A galopar
Las tierras, las tierras, las tierras de España,
las grandes, las solas, desiertas llanuras.
Galopa, caballo cuatralbo,
jinete del pueblo,
al sol y a la luna.
¡A galopar,
a galopar,
hasta enterrarlos en el mar !
A corazón suenan, resuenan, resuenan
las tierras de España, en las herraduras.
Galopa, jinete del pueblo,
caballo cuatralbo,
caballo de espuma.
¡A galopar,
a galopar,
hasta enterrarlos en el mar !
Nadie, nadie, nadie, que enfrente no hay nadie ;
que es nadie la muerte si va en tu montura.
Galopa, caballo cuatralbo,
jinete del pueblo,
que la tierra es tuya.
¡A galopar,
a galopar,
hasta enterrarlos en el mar !
Au grand galop
Les terres, les terres, les terres d’Espagne
Les grandes, immenses, désertes étendues
Galope cheval balzan
Cavalier du peuple
Sous le soleil et la lune
Refrain : au galop, au grand galop
Jusqu’à les ensevelir dans la mer
Tel un cœur qui cogne, sonnent et résonnent
Les terres d’Espagne sous tes quatre fers
Galope cavalier du peuple
O cheval balzan
O cheval d’écume
Refrain
Personne, personne, en face personne
La mort n’est personne chevauchant avec toi
Galope, cheval balzan
Cavalier du peuple
Car la terre est tienne
Refrain
Traduction : Dominque Fernandez
C'est en 1902 que Rafael Alberti est né dans ce Port de Santa Maria, avant qu'à dix ans il ne s'éloigne avec sa famille pour Madrid, où déjà il se sentira comme " un marin échoué sur la terre ". C'est d'abord la peinture qui lui semble le meilleur moyen d'exprimer les images de la beauté qu'il cultive depuis ses promenades sur les chemin côtiers de son village, mais à la mort de son père, il transcrit son trouble en écrivant son premier poème :
... ton corps
long et drapé
comme les statues de la Renaissance,
et quelques fleurs tristes
d'une maladive blancheur
Lui-même, d'une santé fragile, il passe une partie de sa jeunesse confinée dans sa chambre, où il lit et écrit beaucoup : " Je me promis d'oublier ma première vocation Je voulais seulement être poète ". De sa fenêtre, il contemple la silhouette d'une fillette, dont le souvenir se cristallisera plus tard dans certains poèmes du recueil " Marin à Terre " :
La fillette rose, assise.
Et sur sa jupe,
comme une fleur,
l'atlas, ouvert.Oh, comme je la regardais
voyager, moi, de mon balcon !
La blanche voile de son doigt
partie des îles Canaries
allait mourir dans la mer Noire.
Désireux de connaître l'écho que son œuvre naissante peut susciter auprès d'un jury de poètes confirmés, Rafael envoie son " Marin à Terre " au Concours National de Poésie où siège le père de la poésie espagnole du XXème siècle, Antonio Machado. Il est aussitôt remarqué, gagne le premier prix et devient célèbre du jour au lendemain. Mais c'est quelques années plus tard, avec le recueil "Sur les anges " qu'il commencera a être considéré comme un des plus grands poètes espagnols.
Nostalgie des archanges !
J'étais...
Regardez-moi.Habillé comme ici-bas,
mes ailes, on ne les voit plus.
Nul ne sait comment je fus.
On ne me reconnaît pasDans les rues, qui se souvient ?
"A la même époque" nous dit Claude Couffon, "Neruda écrit Résidence sur Terre" et ces deux recueils, celui du poète chilien qui sera son ami jusqu'à sa mort, et celui d'Alberti, pressentent l'avenir d'une société qui se délite et sur laquelle commence à planer la menace de la guerre.
Dans une poésie dont la forme semble rompre avec l'insouciante clarté de ses premières œuvres, Rafael exorcise une époque où les préoccupations politiques vont prendre le pas sur la contemplation de la nature et l'expression des sentiments.
L'année 1931 voit naître la République Espagnole pour laquelle il s'engage de toute sa poésie et quand la Guerre d'Espagne éclate, il se trouve à Madrid en compagnie de Pablo Neruda, Miguel Hernandez et de quelques autres poète qui vont prendre fait et cause pour le camp républicain.
Iil écrit en particulier "A Galopar", dont Paco Ibanez fera, en le chantant, l'un des hymnes de la lutte des Républicains ainsi que le poème ci-après, dédia "A Niebla", qui n'était autre que son petit chien offert par Neruda et dont le nom signifie brouillard:
"Niebla", toi tu ne comprends pas : c'est ce que
chantent tes oreilles,
le tabac innocent, naïf, de ton regard
et les longs flamboiements que dans le bois tu laisses,
en sautant, tendre éclair de rien échevelé.Regarde ces chiens troubles, orphelins, circonspects,
qui, surgissant soudain des brumes déchirées,
traînent dans leurs timides pas désorientés
tout le récent effroi de leur maison en ruine.Malgré ces fugaces voitures, sans convoi,
qui transportent la mort dans un caisse nue ;
et malgré cet enfant qui observe, réjoui,
la bataille là-haut, qui aurait pu l'assassiner ;malgré le meilleur compagnon perdu, malgré
ma sordide famille qui ne comprend pas
ce que j'aurais voulu surtout qu'elle eût compris,
et malgré cet ami qui déserte et nous vend ;
"Niebla", mon camarade,
tu n'en sais rien, bien sûr, mais il nous reste encore,
au milieu de cette héroïque peine bombardée,
la foi, qui est la joie ; la foi : la joie, la joie.
Alberti va ensuite retrouver Neruda à Paris puis par pour l'Argentine où il retrouvera son ami et éditeur Losada. Il y vivra en compagnie de sa femme, Maria Teresa Leone, et de sa fille, Aïtana, non pas à Buenos-Aires, mais dans la pampa ce qui lui donnera la nostalgie des paysages d'Andalousie :
Je suis si seul parfois, je suis si seul
et même si pauvre et si triste ! Si oublié !
Voilà comment j'aimerais demander l'aumône
sur mes plages natales, au long de mes campagnes.
Donnez à celui qui revient un petit bout
de lumière tranquille, un ciel paisible. S'il vous plaît,
la charité ! Vous ne savez plus qui je suis...
Et je vous demande si peu... Donnez-moi quelque chose
Mais cette nostalgie ne va pas parfois sans une tendre autodérision :
A cinquante ans, aujourd'hui j'ai ma bicyclette.
Beaucoup ont un yacht
et beaucoup plus encore ont une automobile ;
il en est même beaucoup qui ont déjà un avion.Mais moi,
à cinquante ans tout juste, je n'ai qu'une bicyclette... "
" Alors ", poursuit Claude Couffon, "il est resté quelque chose comme dix-huit ans en exil à Buenos Aires. Et je dirais que, pour les réfugiés espagnols de cette époque-là, Rafael Alberti c'était leur poète, celui qui chantait leur exil. Ils se réunissaient tous à Montparnasse, au Dôme ou à la Coupole, et je retrouvais toujours à ce moment-là Miguel Asturias et les autres. Tous les soirs, à 5 heures, ils refaisaient la Guerre d'Espagne. "
Mais dans ce siècle tourmenté, l'Argentine n'est pas exempte de troubles politiques : Péron prend le pouvoir, Miguel Asturias est arrêté et Rafael Alberti quitte l'Argentine pour l'Italie. Il y écrit des poèmes où, comme en contrepoint de la beauté des paysages, resurgissent avec acuité les blessures de l'exil et les tragédies politiques et humaines. En Espagne, la dictature franquiste s'éternise et continue de faire des victimes. En décembre 1970, à Burgos, six militants basques sont condamnés à mort et exécutés. En septembre 1973, au Chili, c'est la mort de l'ami, celle de son "frère" Pablo Neruda, quelques jours après le coup d'État de Pinochet.
temps triste, temps féroce
de condamnations à mort qui se prolongent en
hurlements et en sanglots
On ne peut plus dormir et si l'on dort
le sommeil est une prison fermée à double tour. "
Le 20 novembre 1975, Franco meurt. Le jeune roi d'Espagne, Juan Carlos, de passage à Rome demande à Alberti de revenir dans son pays. A l'aéroport de Barajas, il déclare à ceux qui l'accueillent : "Je suis parti le poing fermé car c'était le temps de la guerre et je reviens la main ouverte, tendue à l'amitié de tous. "
Ensuite est venu le temps des hommages et des honneurs dans son pays natal retrouvé.
Lika Spitzer, d'après une conférence au Club des Poètes de Claude Couffon.
Paco Ibañez - A Galopar (En el Palau, 2002)
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06/03/2010
Louise Michel. Féministe et révolutionnaire :« Révolution, mes amours ! »
Victor Hugo lui a dédié un poème, Viro Major (plus grande qu’un homme !). Verlaine voyait en elle « l’ange gardien du pauvre ». Séverine (la première femme journaliste) admirait « Louise de la misère et de la miséricorde, vibrante comme la révolte ». Georges Clemenceau saluait « une chrétienne des premiers jours ». Mais si Louise Michel vivait aujourd’hui, nul doute qu’elle nous inciterait à brûler les banques…
La bâtarde est venue au monde, le 29 mai 1830, dans le château délabré d’un petit village de Haute-Marne. Où a-t-elle puisé la force extraordinaire de se révolter pour défendre les travailleurs, lutter contre les injustices faites aux femmes, s’élever contre le colonialisme et, sans hésiter, sauver le monde ? Marianne, sa mère, servante soumise, même pas capable de dire quel châtelain l’a engrossée (le père ou le fils ?), ne veut pas que sa fille pique une colère quand elle voit les pauvres mourir de faim, car « ça fait pleurer le bon Dieu ». Et lorsqu’à vingt ans, Louise, jeune fille romantique et royaliste, écrit à Victor Hugo, elle lui dit qu’elle « s’est donnée à Dieu pour toujours ». Alors ?
Où a-t-elle été chercher « l’anarchie communiste qui de toutes parts est à l’horizon » ? Le vieux châtelain lui a fait lire très jeune les philosophes des Lumières. Lui et sa femme (grand-mère Demahis, dite Louise) lui ont donné une éducation de demoiselle libre-penseuse et ont laissé libre cours à son insatiable curiosité. Elle galope comme « un cheval échappé » et prend des rages contre les tortures infligées aux bêtes. Elle fera de cette terrible émotion le cœur de son engagement : ne jamais se plier à la raison du plus fort.
Se marier ? Au diable les prétendants que lui propose sa famille, elle ne va tout de même pas se laisser mettre en cage. « Comme toutes les femmes, je plaçais mon rêve très haut », écrit-elle.
Louise devient une institutrice passionnée. Féministe dans l’âme, elle veut absolument que les filles aient une aussi bonne éducation que les garçons, elle veut tout leur enseigner : les mathématiques, le théâtre, les sciences naturelles et même l’éducation sexuelle ! alors qu’à l’époque on leur apprenait surtout les travaux d’aiguille et le catéchisme. « Si l’égalité entre les deux sexes était reconnue, ce serait une fameuse brèche dans la bêtise humaine », affirme-t-elle. Elle ouvre une école à Montmartre, à Paris. Là, s’agite tout un monde de révoltés : républicains, anarchistes, socialistes de toutes tendances.
Elle se radicalise, prend la parole dans les meetings, enflamme les foules. Lorsqu’au matin du 18 mars 1871 le peuple de Paris se soulève, elle est au premier rang des rebelles, émerveillée par cette « aube splendide de délivrance ». Pendant les jours de la Commune, où le peuple a pris le pouvoir, elle ne touche plus terre : « C’est dans la Révolution que battent nos ailes ! », s’écrie-t-elle. Mais, très vite, les Versaillais attaquent Paris ; elle s’empare d’une carabine Remington et fait le coup de feu, souvent vêtue d’un uniforme de garde national, grimpant à l’assaut des barricades, au mépris du danger – sans oublier de sauver un chaton ou de soigner les blessés. La Commune écrasée, elle est condamnée à la déportation dans une enceinte fortifiée. C’est lors de son procès qu’elle devient vraiment célèbre : elle réclame la mort et défie ses juges – tous des hommes, impressionnés par le regard de feu de cette indomptable.
En Nouvelle-Calédonie, son attitude a aussi de quoi surprendre. N’est-elle pas capable de défendre les Canaques, d’étudier leur langue et leurs mythes et de leur donner des cours ? Elle leur reconnaît ainsi une véritable civilisation alors que presque tous les Occidentaux, à l’époque, considèrent que ces Noirs sont à peine des êtres humains… Les Blancs ne sont pas supérieurs, ils sont mieux armés, c’est tout. C’est la même idée que dans son enfance : « Tout se tient, tous les crimes de la force… »
Revenue en France et plus que jamais agitatrice, elle est jetée en prison parmi les prostituées : elle les défend aussi. Ces femmes ne sont pas des délinquantes méprisables, ce sont les victimes de souteneurs qui abusent d’elles parce qu’elles sont pauvres et sans défense, les battent et les vendent, « car le bétail humain est ce qui rapporte le plus ».
Que les « grands négociants des marchés de femmes » soient pendus ! Bien avant Beauvoir, elle considère que le mariage est une prostitution légalisée. « Est-ce qu’il n’y a pas des marchés où l’on vend, dans la rue, aux étalages des trottoirs, les belles filles du peuple, tandis que les filles des riches sont vendues pour leur dot ? L’une, la prend qui veut ; l’autre, on la donne à qui on veut. La prostitution est la même. » Que les ouvriers fassent la grève générale et viennent à bout de leurs patrons qui les pressent comme des citrons ! Posons des bombes contre les tyrans (elle-même ne le fera pourtant pas), cela fera place nette pour un avenir radieux. « Allons, allons, l’art pour tous, la science pour tous, le pain pour tous ! Levez-vous, les grands chasseurs d’étoiles ! »
Elle, la généreuse, la consolante, la charitable, « la Sainte laïque », n’hésite pas à appeler à la lutte finale : « À travers des fleuves de sang, voici venir la délivrance ! »
Son combat flamboyant pour la dignité des malheureux provoque admiration extrême ou horreur indignée. Ardente prophétesse, femme au verbe haut, elle fait la une des journaux. Quand elle meurt d’épuisement, le 9 janvier 1905, son enterrement est suivi par une foule de cent mille personnes.
L’histoire de France l’a reconnue. Plusieurs centaines de rues (et le grand square sous le Sacré-Cœur, à Paris), d’écoles, de lycées, de centres sociaux, partout en France, sont baptisés Louise-Michel. Elle est même la seule femme à avoir une station de métro qui porte son nom.
Xavière Gauthier, écrivaine, article publié dans l'Humanité
19:14 Publié dans Connaissances | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : louise michel, commune | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
22/01/2010
INFORMATIONS ET MEDIAS
Peut-on avoir globalement confiance dans la qualité de l’information dispensée par les médias tout en doutant de l’indépendance de ceux qui y travaillent, à savoir les journalistes ? Pour paradoxale qu’elle apparaisse, la réponse des Français serait pourtant positive.
La dernière livraison du sondage annuel proposé par La Croixdepuis 1987 montre en effet que beaucoup accordent dans l’ensemble un crédit constant, ou même en légère augmentation, aux « nouvelles » quotidiennement délivrées dans la presse écrite, à la radio et, dans une moindre mesure, à la télévision. Les journaux et la radio accroissent légèrement leur capital de confiance, les ondes restant le média le plus consciencieux aux yeux du public.
Journalistes jugés sensibles aux pressions
Mais, parallèlement, les journalistes sont jugés sensibles aux pressions des partis politiques et du pouvoir (avec 66 % de réponses en ce sens, soit une augmentation de 5 points par rapport à l’an dernier) comme à celles de l’argent (60 %, soit un point de plus). Pour résumer : la fiabilité comme apanage des institutions, la dépendance comme faiblesse des personnes…
Certes, une enquête de ce type se fonde sur des pratiques et impressions parfois diffuses. Le lien entre tel patron de presse ou journaliste et tel responsable public (que l’on pense, par exemple, au couple Christine Ockrent-Bernard Kouchner, celle-ci étant directrice générale de France Monde qui coordonne l’audiovisuel extérieur de la France, ou aux liens amicaux entre Martin Bouygues, propriétaire du groupe TF1, et Nicolas Sarkozy) marque davantage l’opinion que les relations, même étroites, entre entreprises médiatiques et entités politiques ou économiques.
Le cas d’Internet se distingue des supports traditionnels
Ainsi la défiance est plus immédiate parce que plus incarnée à l’égard d’une « personne physique » à la notoriété identifiée que d’une « personne morale »… C’est vraisemblablement pour cela que la télévision reste moins bien notée que la radio et la presse écrite. L’impact de l’image et ses tendances plus manifestes à la « peopolisation » compromettant ses prétentions au sérieux et à l’objectivité informative.
Dans ce paysage, le cas d’Internet se distingue des supports traditionnels. 35 % des personnes sondées font confiance à l’information en ligne (contre seulement 23 % il y a cinq ans). Toutefois 30 % s’en défient, à savoir 6 % de plus que l’an dernier. Alors que, dans le même temps, plus de 22 millions d’internautes ont consulté un site d’actualité, adossé ou non à un média traditionnel (chiffre Médiamétrie pour octobre 2009).
Ce fabuleux Internet, avec sa multitude de sites dont l’origine et la compétence restent complexes à identifier, provoque-t-il dans l’opinion une réserve à laquelle échappent les médias « historiques » ? Question cruciale pour les sondages à venir, tandis que, d’ores et déjà, 77 % des Français estiment que les sites d’information gratuits sur la Toile seront « davantage utilisés dans dix ans »…
Emmanuelle GIULIANI La Croix |
13:39 Publié dans Connaissances | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : informations, médias, journalistes, sondage | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
30/12/2009
RADIOSCOPIE DES EGLISES EN FRANCE
Les Français restent pour les deux tiers attachés à une identité catholique mais la messe du dimanche ne rassemble plus qu'une toute petite minorité de fidèles, selon une étude Ifop pour La Croix.
Selon cette enquête, diffusée lundi, 64% des Français se reconnaissent comme catholiques en 2009, alors qu'ils étaient 80% en 1966. Ce repli se fait principalement au profit des "sans religion", qui passent de 21% à 28%.
Les protestants passent de 1% à 3% et les autres religions de 3% à 5%.
Seulement 4,5% des Français disaient, en 2006, fréquenter une église tous les dimanches, contre 27% en 1952, précise encore l'institut de sondage.
En 2009, les catholiques pratiquants sont plus âgés, selon l'Ifop : 43% d'entres eux ont 65 ans et plus alors que cette tranche d'âge ne représente que 21% de la population française totale.
Autre singularité, les catholiques pratiquants votent plus à droite (38,9% pour l'UMP) que leurs concitoyens (25,1%).
Les données sont extraites, d'une part, d'enquêtes historiques de l'Ifop et, d'autre part, d'un cumul réalisé à partir des enquêtes actuelles et récurrentes de l'Ifop dans lesquelles la question de la "proximité religieuse" est posée. Ces données ont été cumulées sur la période 2005- 2009.
UNE AUTRE ENQUETE DONNE LES MEMES EVOLUTIONS MAIS PLUS PRONONCEES
Un autre très sérieux sondage mené au long cours entre 1994 et 2007 et publié également par la Croix indiquait lui que 51 % des Français se déclaraient encore catholiques (contre 67 % il y a dix ans), 4 % musulmans, 3 % protestants, 1 % juifs...
Les musulmans constituent donc dans tous les cas, formellement la « deuxième religion » de France. Sauf qu'il manque un chiffre.
Celui des non-croyants déclarés : 31 % (contre 23 % il y a dix ans), 28 % dans le premier sondage cité. Non seulement les sans-religion progressent mais ils sont, et de loin, en deuxième position.
Certains feraient bien de ne pas les oublier, de même que les principes laïques fondateurs de la République...
19:53 Publié dans Connaissances | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : religions, caholique, juif, protestant | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |