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07/10/2009

Quand Woerth aimait les comptes en Suisse

woert.jpg Ce 23 mars 2007, Eric Woerth, alors trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, était venu en ami à Genève. Patrick Devedjian, à l’époque député des Hauts-de-Seine, l’accompagnait. Cette visite en Suisse avait un but: récolter de l’argent pour financer l’«effort de guerre» du candidat de la droite, opposé à sa rivale socialiste, Ségolène Royal. Le comité de soutien UMP Suisse avait vu grand pour accueillir les émissaires de Sarkozy: une réception à l’Hôtel Crowne Plaza en début de soirée, suivie d’une réunion au Caviar House, dans la très chic rue du Rhône, avec le «premier cercle», autrement dit, les donateurs les plus fortunés.

Banquier français amer

«Eric Woerth ne cherchait pas alors à savoir si les chèques qu’on lui remettait étaient prélevés sur des comptes suisses non déclarés au fisc français», raconte un banquier français opérant dans une banque genevoise. S’il parle au «Matin Dimanche» aujourd’hui, c’est qu’il est dégoûté par les «techniques peu glorieuses» employées en ce moment par le même Woerth pour faire plier les évadés fiscaux.

En 2007, les Français ayant placé illégalement leur fortune en Suisse, «pouvaient espérer qu’une fois élu, Nicolas Sarkozy ferait voter une amnistie fiscale, poursuit le banquier désenchanté. Mais le président de la République préfère écouter la rue, qui lui demande de punir les riches. »

Quelque chose aurait pourtant dû alerter notre banquier: prévu pour début 2007, un déplacement du candidat UMP en Suisse avait été annulé suite au tohu-bohu provoqué en France par le déménagement fiscal, à Gstaad, en 2006, de Johnny Hallyday, l’un des nombreux «amis» que compte Nicolas Sarkozy dans le show-biz.

sarkofiscal.jpg
Des habitués de Genève

Avant de devenir président de la République, Nicolas Sarkozy fut, notamment, avocat d’affaires. A ce titre, il accompagnait des clients à Genève et les introduisait auprès de financiers, rapporte le site Rue89 en date du 2 avril 2009. Voir aujourd’hui Nicolas Sarkozy en procureur Fouquier-Tinville des fraudeurs du fisc, cela ne manque pas d’étonner dans la Cité de Calvin.

Quant à Eric Woerth, il est marié à Florence Woerth, gestionnaire de patrimoine au sein de la structure financière Clymène. Depuis 2007, l’épouse du ministre veille aux intérêts de Liliane Bettencourt, l’héritière du groupe L’Oréal, filiale de Nestlé. Liliane Bettencourt: 17e fortune mondiale en 2008 selon le magazine Forbes, la plus grande de France.

Florence Woerth, lit-on dans Le Monde du 23 janvier 2009, récupère la gestion du portefeuille d’actions de Liliane Bettencourt. Clymène décide de transférer 280 millions d’actifs de sa cliente sur un compte UBS. Il n’est bien entendu pas responsable des activités de sa femme, mais il serait étonnant que l’un et l’autre n’aient pas échangé leurs vues sur les pratiques des banques suisses.

Comme l’affirme notre banquier français installé à Genève à propos de Nicolas Sarkozy et Eric Woerth, «ce sont des gens qui ont une certaine expérience».

Antoine Menusier
Correspondant à Paris, du Matin 

19:21 Publié dans Cactus | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eric woerth, suisse | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

05/09/2009

NICOLAS SARKOZY VU D’ALLEMAGNE

sarkozy.jpgUn article de presse paru dans la Bild Zeitung (1) cette semaine

> Traduction  :

8 avions, 61 voitures de fonction, 1000 employés.

- Toute la France est touchée par les mesures de récession. Toute la France ? Une personne ne joue pas le jeu : le Président Nicolas Sarkozy ( 5 4 ans)

- Le budget de la Présidence a toujours été tenu secret en France. Pour la première fois il est révélé sous Nicolas Sarkozy.

- Dans les 300 mètres carrés de l'appartement de fonction des Sarkozy les fleurs doivent être fraîches en permanence : coût 280.000 euros par an

- Lorsque Nicolas Sarkozy voyage à titre privé, un avion gouvernemental vide l'accompagne en permanence, pour lui permettre de rentrer à Paris en cas d'urgence.

- Il dispose de 61 voitures de fonction, 2 Airbus et 6 avions Falcon-Jet. Le dernier  avion en date (60 millions d'euros) a été baptisé "Carla" du prénom de madame Sarkozy numéro 3  

-  Dépenses annuelles pour les boissons (Champagne etc.) : 1 million d'euros

- Il a presque 1.000 employés à son service, deux fois plus que la Reine d'Angleterre. Parmi eux 44 chauffeurs et 87 cuisiniers.

- Les cuisiniers-chefs peuvent se servir librement dans les caves à vin du Palais de l'Elysée, le repas de midi leur est servi par des laquais.

- Carla et Nico peuvent commander de la nourriture ou des boissons 24 heures sur 24. La cuisine est en service en permanence.

-  Indignation ? Protestations ? Pas du tout. En France il semble être une affaire d'honneur que le Chef de l'Etat incarne la "Gloire de la nation" . Il est le successeur du Roi Soleil. Et c'est exactement comme tel qu'il vit.

> Légende des photos :

>     - Gauche : Le Roi Soleil et sa Madame Pompadour : Nicolas Sarkozy et Carla Bruni

Ø         - Droite : Un des 30 "réfectoires" du Palais de l'Elysée

(1)   - Bild ou Bild-Zeitung (respectivement Image et Journal Image) est un quotidien allemand parmi les plus critiqués, mais aussi celui qui a la plus forte diffusion d'Europe occidentale avec un tirage de plus d’un million d’exemplaires.

Ce « journal de boulevard » est édité depuis le 24 juin 1952 par le groupe de presse Axel Springer Verlag. De par son contenu, il s'apparente à la presse tabloïd et la presse à scandale et politique est orienté très à droite.

15:03 Publié dans Cactus | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : allemagne, sarkozy, bild zeitung | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

06/06/2009

Comment Opinion Way truque un sondage

sarkomenteur.jpgUn sondage Opinion Way sur les opinions de quatre pays européens à l’égard de quelques chefs de gouvernements a servi de prétexte à l’éloge de Nicolas Sarkozy. C’était une contribution du Figaro (30-31 mai 2009) à la campagne de l’UMP pour les élections européennes. L’éloge reposait sur un trucage du sondage. Sans doute pas totalement sûrs d’eux-mêmes, les sondeurs en ligne ajoutaient un autre trucage que l’Observatoire des sondages gardait pour la bonne bouche. Les bonnes opinions en faveur de Nicolas Sarkozy atteignent en effet le taux étonnant de 51%. Juste de quoi passer la barre de la majorité qui faisait le titre du Figaro. Comme on l’a vu (cf. Comment Opinion Way truque un sondage), cela était permis par l’absence d’un panel d’internautes français contrairement aux autres dirigeants européens. Il restait néanmoins à savoir comment était obtenue cette courte majorité. En se reportant aux chiffres détaillés du sondage, on obtient la réponse.

Nicolas Sarkozy obtient 31 % de bonnes opinions en Grande Bretagne, 49 % en Allemagne, 63 % en Italie et 59 % en Espagne. Cela fait exactement une moyenne de 50,5% arrondis par Opinion Way à 51%. Or, les populations de ces pays ne sont pas les mêmes. Si on effectuait les mêmes opérations de représentativité qui sont revendiquées par la fiche technique du sondage et qui prévalent en outre dans le nombre de sièges au parlement européen, il faudrait pondérer par la taille des populations. Pour comprendre la supercherie, il suffit d’imaginer que l’un des pays soit le Luxembourg avec ses 500 000 habitants et qu’il compte autant que l’Allemagne avec 82,4 millions d’habitants. Bien entendu, il ne viendrait à l’esprit de personne de faire comme si ces pays étaient équivalents. Sans être aussi différents, la population de l’Allemagne est néanmoins presque deux fois plus nombreuse que celle de l’Espagne (43,2). Or ce sont les pays les plus peuplés qui donnent les plus mauvais scores à Nicolas Sarkozy. En tenant compte de l’importance relative des populations, selon le principe habituel de représentativité dont se réclament les sondeurs, on obtient 49,5 % de bonnes opinions sur Nicolas Sarkozy. Opinion Way dispose donc de bons manieurs de calculette. On comprend mieux aussi le succès de cet institut de sondages en ligne qui est le partenaire et le pourvoyeur de TF1, LCI ou Le Figaro : le client ne commande pas seulement les questions mais les réponses. A suivre....

Article écrit par Alain Garrigou, professer de sciences politiques et  publié dans l'Observatoire des sondages

11:27 Publié dans Cactus | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : opinion way, sondages | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

25/04/2009

Ceci était une pipe

La France sarkozienne, par François Taillandier

tati.jpgDonc, la pipe de M. Hulot, sur l’affiche de l’exposition Jacques Tati gêne la SNCF et la RATP. Arriver à établir en quoi cette pipe les gêne et de quoi elles se mêlent, ce serait découvrir un grand secret de notre temps.
Une autre question serait intéressante à élucider : comment ces entreprises de transports publics, fierté légitime des Français qui les ont édifiées de leurs mains, sont-elles devenues, en si peu d’années, aussi radicalement et ouvertement antipathiques ?
 La pipe de M. Hulot gêne la SNCF et la RATP. Mais les tarifications délirantes, ça ne les gêne pas. Mais les panneaux publicitaires qui reconnaissent si vous êtes homme ou femme, jeune ou vieux, et combien de temps votre regard s’y attarde, ça ne les gêne pas. Mais les stations sans personnel, où les mamies et les touristes sont contraints d’acheter leur billet sur des machines qu’ils ne savent pas faire marcher, et dont une moitié est toujours hors service, ça ne les gêne pas.
Les TGV qui tombent en panne n’importe quand parce qu’on rogne sur les budgets d’entretien (et cette fois-ci, nom d’une pipe ! on ne pourra plus accuser Julien Coupat…), ça ne les gêne pas. Nous annoncer comme une merveilleuse faveur que la SNCF s’engage à nous informer sur les retards de trains, ça ne les gêne pas (rappelons qu’il n’y a pas si longtemps, elle s’engageait à ce qu’il n’y ait pas de retard, et qu’elle y arrivait fort bien).
Mais la pipe de M. Hulot, ça les gêne. Oui, il faudrait arriver à comprendre pourquoi la RATP et SNCF conjuguent désormais le cynisme mercantile le plus impudent et cette continuelle et autoritaire désignation du Bien et du Mal, étant entendu que le mal, c’est nous.
 Car c’est nous ! Nous retardons les rames en montant ou descendant trop doucement. Nous avons le culot (de pipe) de protester quand on supprime la desserte d’une petite ville. Ou quand un TER pour lequel on a vendu deux fois plus de billets qu’il n’y avait de places reste garé au soleil « tant que les personnes en surnombre ne seront pas redescendues ».
J’ose à peine rappeler que nous avions parfois l’audace de fumer. Dire qu’il y a encore des gens pour croire que la SNCF, dans cette affaire, se souciait des non-fumeurs. Ce qui nous ramène à la pipe de M. Hulot. Finalement, ce n’est peut-être pas par hasard que le couperet tombe sur elle. Il a le malheur d’incarner, à sa manière insolite, l’homme réel.
Il rejoint aujourd’hui la Princesse de Clèves dans le Panthéon des indésirables. La France avance.

11:36 Publié dans Cactus | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jacques tati, sncf | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!