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23/08/2015

Un Nobel d’économie peut-il raisonner comme un abruti ?

tirole0506.jpgOn est en droit de se poser cette question à la lecture de l’article intitulé « Pour un accord efficace sur le climat » publié dans le supplément « Eco et entreprise » du Monde de ce vendredi 5 juin et cosigné par Jean Tirole, prix Noble d’économie en 2014, avec son collègue Christian Gollier de l’école d’économie de Toulouse.

Avec raison, les deux auteurs relèvent que l’actuel système de négociation ne peut être efficace car chaque pays invité à faire connaître sa contribution à la lutte contre le réchauffement « est fortement incité à laisser aux autres la charge de réduire les émissions de gaz à effet de serre». Mais le simplisme de l’alternative qu’ils proposent est pour le moins stupéfiant : 

« L’approche consensuelle chez les économistes pour résoudre ce problème de « passager clandestin » consiste à imposer un prix uniforme aux émissions. Cette stratégie incite les pollueurs à engager tous les efforts de réduction des émissions dont les coûts sont en deçà de ce prix. Elle garantit à la collectivité que le bénéfice environnemental  est maximal pour un sacrifice  collectif donné (…). Nous privilégions donc un système de marché de permis d’émission, dans lequel une organisation multilatérale attribuerait aux pays participants, ou leur vendrait aux enchères, des permis échangeables »,

écrivent les deux compères de l’Ecole d’économie de Toulouse.

Dans la foulée, ils citent quelques exemples à reprendre, dont le marché spéculatif sur la tonne de carbone qui a progressivement évolué vers un effondrement du prix payé par les pollueurs au sein de l’Union. Mais les deux auteurs se gardent de rappeler sa totale inefficacité. Depuis la mise en place de ce marché, il suffisait aux industriels européens de délocaliser des productions dans des pays à bas coûts de main d’œuvre, exonérés de toute contribution contre le réchauffement dans le cadre du protocole de Kyoto, pour avoir des tonnes de CO2 à vendre.

Du coup, les émissions de gaz à effet de serre augmentent considérablement pour une même quantité d’objets produits à la faveur de ces délocalisations. Elles augmentent via la construction de nouvelles usines en Asie, en Europe centrale ou ailleurs tandis que les équipements des usines que l’on ferme en France et en Europe de l’Ouest vont au rebut.

Elles augmentent quand un pays comme la France dont l’électricité provient à 75% du nucléaire délocalise une production industrielle consommatrice d’énergie dans un pays où le charbon demeure encore le combustible le plus utilisé pour produire de l’électricité.

Elles augmentent une troisième fois via les longs transports de marchandises, dont la finition peut être réalisée dans un pays autre que celui qui a assuré le plus gros de la production tandis que la consommation finale du produit se fera, pour une bonne part, dans le pays dont l’industriel a délocalisé la production.

Peut-on fermer les yeux sur autant d’incohérences concernant la lutte contre le réchauffement quand on a obtenu le prix Nobel d’économie en 2014 ?

Le reste de l’article cosigné par Jean Tirole nous indique que oui, tant il charrie en permanence des tombereaux de contradictions. Il affirme que vis-à-vis des pays refusant de prendre leur part du fardeau, «l’Organisation mondiale du commerce devrait traiter le refus de mettre le même prix que les autres sur le carbone comme une pratique de « dumping » entrainant des sanctions ». Mais justement, ce qui caractérise l’OMC jusqu’à présent, c’est qu’elle n’est tenue d’obéir à aucune contrainte écologique dans les négociations qu’elle pilote au niveau mondial sur le libre échange.

De ce fait, elle est devenue l’aiguillon qui accélère toutes les pollutions industrielles et agricoles dans la mesure où toutes les négociations conduites sous son autorité fondent les gains de compétitivité sur le dumping social et environnemental. Faut-il en conclure que le Français qui a obtenu le prix Nobel d’économie pour l’année 2014 ne s’en est pas encore aperçu?

Un autre paragraphe de cet article vise à punir les peuples dont les dirigeants politiques n’auraient pas pris les  mesures nécessaires pour faire triompher la marché du carbone pour résoudre comme par enchantement tous les problèmes que pose le réchauffement climatique. Selon Jean Tirole et Christian Gollier, «une insuffisance de permis à la fin de l’année serait revalorisée au prix du marché et s’ajouterait à la dette publique du pays concerné ». Ce que vit le peuple grec depuis quelques années, pour partie en raison de l’irresponsabilité de certains de ses dirigeants dans le passé et pour une autre partie en raison du comportement des marchés financiers en dit long  sur les factures que l’on ferait payer aux peuples en contrepartie des comportements des gouvernants et des spéculateurs.

Pour freiner le réchauffement climatique, il faudrait dès à présent modifier nos habitudes de consommation ; repenser la production industrielle en promouvant les biens durables et le recyclage ; impulser l’agro-écologie en agriculture afin qu’elle demeure productive tout en réduisant considérablement les intrants chimiques de toutes sortes ; repenser l’urbanisme à travers des constructions à faible bilan carbone, tout en aménageant le territoire de manière à rapprocher le lieu d’habitat du lieu de travail alors qu’il ne cesse de s’éloigner dans tout le pays (1). Il s’agit là d’orientations qui appellent des décisions politiques, lesquelles ne sont plus prises en France depuis des décennies, tant que le marché spéculatif pilote l’aménagement du territoire dans le seul intérêt des spéculateurs.

Jean Tirole et Christian Gollier terminent leur article en affirmant ceci : « la mise en place d’un marché d’émission nous semble être la solution la plus pertinente dans le cadre des négociations en cours » sur le climat. Ils n’y défendent d’ailleurs que celle là et on peut penser qu’elle conviendra aux dirigeants du G7  qui se réunissent dimanche et lundi au château d’Elmau en Bavière  pour discuter du sujet sous la présidence d’Angela Merkel.

(1) Ces idées sont développées dans le dernier livre de Gérard le Puill L’économie peut encore sauver l’écologie, une coédition de Pascal Galodé et de l’Humanité.

Gérard le Puil

Vendredi, 5 Juin, 2015
Humanite.fr

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18/07/2015

CHANSONS ROUGES, NOTRE NOUVELLE WEB RADIO

 

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09/12/2014

L'année 2014 pourrait être la plus chaude jamais enregistrée

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Si les données des mois de novembre et décembre confirment la tendance observée jusqu'en octobre, 2014 sera l'année la plus chaude jamais observée.

L'année 2014 est en passe de devenir l'une des années les plus chaudes, voire la plus chaude, jamais enregistrée, a affirmé mercredi à Genève l'Organisation météorologique mondiale.

Si les chiffres des mois de novembre et décembre confirment la tendance observée jusqu'en octobre, 2014 sera l'année la plus chaude jamais observée, a affirmé mercredi l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Elle précédera les années 2010, 2005 et 1998, ce qui confirme la tendance générale au réchauffement.

Les températures de surface de la mer ont atteint des valeurs record. Ces valeurs resteront très probablement supérieures à la normale jusqu'à la fin de l'année, a expliqué l'agence de l'ONU.

Précipitations et inondations exceptionnelles

Ces températures océaniques élevées à l'échelle du globe ont contribué, avec d'autres facteurs, à engendrer des précipitations et des inondations d'une ampleur exceptionnelle dans de nombreux pays et des sécheresses extrêmes dans d'autres.

"D'après les données provisoires dont on dispose pour 2014, le XXIe siècle compte déjà 14 des 15 années les plus chaudes jamais observées", a déclaré à Genève le secrétaire général de l'OMM Michel Jarraud.

La température a dépassé de 0,57 degré la moyenne

Selon la déclaration provisoire de l'OMM sur l'état du climat mondial en 2014, la température moyenne de l'air à la surface du globe (terres émergées et océans confondus) pour la période janvier-octobre a dépassé de quelque 0,57 degré la moyenne calculée pour la période de référence 1961-1990, qui est de 14 degrés. Elle a dépassé de 0,09 degré la moyenne des dix dernières années (2004-2013).
 

12:02 Publié dans Actualités, Planète, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : climat, chaleur, soleil | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

26/11/2014

INTERACTIF. Inégalités : le rapport alarmant dressé par Oxfam

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Selon une étude de l'ONG Oxfam, 70% de la population de la Terre vit dans un pays où l'écart entre les riches et les pauvres est plus important qu'il y a trente ans.

La famille de Liliane Bettencourt, héritière de L'Oréal, est tellement riche qu'il lui faudrait 102 ans pour dépenser sa fortune, à raison d'un million de dollars par jour. Un constat sidérant, mais qui n'est qu'un exemple parmi d'autres évoqués dans le rapport coup de poing que publie ce jeudi Oxfam sur les inégalités dans le monde. A ceux qui en doutaient encore, l'ONG spécialisée dans la lutte contre la pauvreté prouve, au fil de ces 156 pages étayées par une multitude d'études économiques, l'effarante poussée des inégalités à travers le monde.

70% de la population de la Terre vit ainsi dans un pays où l'écart entre les riches et les pauvres est plus important qu'il y a trente ans.

Pays développés ou en voie de développement, les inégalités se retrouvent partout : une poignée d'individus détient la majorité des ressources. La n'y échappe pas : «Les 1% les plus riches possèdent autant que les 70% les moins aisés de la population. Les fortunes cumulées des familles Bettencourt et Arnault représentent autant que ce que possèdent les 20 millions de Français les plus pauvres», indique Nicolas Vercken d'Oxfam .

«Condamnés à rester pauvres de génération en génération

misere1.jpgDe manière générale, les 85 plus grosses fortunes mondiales détiennent autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale. La n'a rien arrangé, au contraire. Depuis, «le nombre de milliardaires dans le monde a pratiquement doublé, à 1645 personnes», rappelle l'organisation, qui ajoute : «La richesse cumulée des milliardaires a augmenté de 124% ces quatre dernières années», pour atteindre environ 4200 milliards d'euros.... soit deux fois le PIB de la France.

Le pire, c'est que le système ne permet pas aux plus mal lotis de s'en sortir, constate Oxfam. Ils sont «condamnés à rester pauvres de génération en génération», parce que «dans les pays riches comme dans les pays pauvres, les inégalités élevées ont réduit la mobilité sociale.» Même le rêve américain n'est pas épargné. Aux Etats-Unis, près de la moitié des enfants de parents pauvres auront de faibles revenus une fois adultes.

Surtout, cette aggravation des disparités nuit à la croissance globale, comme le rappelle l'ONG. «Dans les pays dans lesquels sévissent des inégalités économiques extrêmes, la croissance est de courte durée et la croissance à long terme est affaiblie». Les inégalités ont aussi des conséquences environnementales : les 7% les plus riches sont responsables de 50% des émissions de CO2, tandis que les 50 % les plus pauvres ne sont à l’origine que de 7 % des émissions dans le monde.

Créer un impôt pour les milliardaires

Pour expliquer cette situation, elle pointe le «capitalisme sauvage» et «la mainmise des élites sur le monde politique et le pouvoir». Elle fustige en particulier les exemptions et échappatoires fiscaux dont profitent les plus riches. Alarmiste mais pas fataliste, Oxfam préconise des solutions pour enrayer la spirale, notamment une révolution fiscale qui passerait par la création d'un impôt pour les plus riches.

Elle a calculé que taxer la fortune de tous les milliardaires à hauteur de seulement 1,5% permettrait de dégager 58 milliards d'euros. Suffisant à la fois pour combler les déficits de financement nécessaires à la scolarisation de tous les enfants et pour fournir une couverture santé universelle dans les 49 pays les plus pauvres.

Sébastien Lernould, Le Parisien

09:34 Publié dans Connaissances, Economie, Planète, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : riches, apuvres, misère | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!