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24/10/2019

Polémique sur le voile : Leila Bekhti est "effarée par la haine et le rejet"

leila2.jpgLe voile revient au coeur des débats en France. Et à mesure que la polémique enfle, les célébrités aussi réagissent en nombre. Après le commentaire de l'ancienne star du rap Diam's , c'est au tour de Leila Bekhti de publier un message sur les réseaux sociaux.

Actuellement à l'affiche de "La lutte des classes", "J'irai ou tu iras" et "Chanson douce", l'actrice de 35 ans, d'origine algérienne a publié ce 23 octobre une lettre manuscrite sur son compte Instagram. Elle y explique : "Je n'ai pas pour habitude de m'exprimer sur les sujets de société ni de commenter les polémiques. Peut-être que je ne sais pas peut-être que je considère que ce n'est pas mon meilleur rôle.

Seulement il m'est difficile de me taire au milieu de cette atmosphère pesante". Tout est parti de la publication le 11 octobre dernier d'une vidéo sur Twitter qui est rapidement devenue virale. On y voyait Julien Odoul, membre du Rassemblement national , demander à une femme voilée qui accompagnait des enfants en visite au Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, de retirer son voile.

Par rapport à cet extrait et aux commentaires qui fusent depuis, Leila Bekhti déplore : "Je suis effarée par la haine et le rejet de l'autre qui se propagent dans la société. Je ne veux plus que les femmes soient rejetées parce qu'elles portent un voile ou non, que des hommes soient regardés avec méfiance à cause de leur nom, de leur foi, de leur couleur de peau". "La voix du vivre-ensemble existe"

Par ailleurs, la femme de l'acteur Tahar Rahim, maman de leur petit Souleiman a également confié : "Je n'ai pas forcément la solution on pourra me taxer de naïveté, mais n'en déplaise aux porteurs de haine, la voix du vivre-ensemble existe. A nous de la propager". Sous ce message publié en fin de soirée Leila Bekhti a préféré ne pas autoriser les commentaires.

Une publication partagée par Leila Bekhti (@leilabekhti) le 23 Oct. 2019

13:02 Publié dans Actualités, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voile, lilia bekhti | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

09/10/2019

Sanctions contre Airbus par les USA : aux origines d'un dossier politico-industriel

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Selon son énoncé de mission, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) est l'organisation internationale qui a pour objectif d'assurer l'ouverture du commerce « dans l'intérêt de tous » (sic). Elle se donne notamment pour but de promouvoir la compétitivité, comme expliqué sur son site : « En décourageant les pratiques « déloyales » telles que les subventions à l’exportation et la vente de produits à des prix de dumping, c’est-à-dire à des prix inférieurs aux coûts de production pour gagner des parts de marché ; les questions sont complexes, et les règles tentent d’établir ce qui est loyal et déloyal et d’indiquer comment les gouvernements peuvent réagir, notamment en imposant des droits d’importation additionnels calculés de manière à compenser le dommage causé par le commerce déloyal.»

La décision rendue le 2 octobre, après 14 ans de procédure, rentre dans ce cadre. L’OMC donne raison aux Etats-Unis qui dénonçaient des subventions publiques indues accordées par la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne sur les programmes A380 puis A350 d’Airbus, subventions qui auraient fait perdre des campagnes de ventes à Boeing. Elle autorise les Etats-Unis à appliquer des droits de douanes alourdis de 7,5 milliards d’Euros annuels sur les biens européens importés, ce qui constitue la plus grande sanction jamais imposée.

Suite à cette décision, la situation est désormais ubuesque sur tous les aspects :

- Tout d’abord, l’Union Européenne a riposté en 2005 en ouvrant une procédure similaire contre les subventions américaines versées à Boeing, et une résolution équivalente mais inversée est attendue pour l’an prochain. La fin de l’histoire a donc 2 issues possibles : soit une montée des sanctions douanières de part et d’autre qui irait à l’encontre du dogme du libre-échange – peu probable, avec en arrière-plan la crainte de voir la Chine s’immiscer dans le duopole Airbus/Boeing, soit un statu quo. « Tout ça pour ça ».

- Sur le fond, l’OMC s’attaque aux subventions publiques, épouvantail des libéraux. Pourtant, le marché aéronautique est, historiquement, largement biaisé par bien d’autres aspects de politique internationale. Et au jeu des décisions politiques visant à favoriser son industrie nationale, Washington possède une certaine expérience : interdiction de Concorde sur le sol américain dans les années 70, annulation de l’appel d’offre sur l’avion militaire KC45 remporté par Airbus puis rédaction de nouvelles règles sur-mesure pour Boeing (2008), ou plus récemment embargo sur les équipements américains entraînant le gel des ventes d’Airbus à l’Iran. Sans réaction de l’OMC.

- Sur les sanctions envisagées par les Etats-Unis : outre les Airbus qui seraient surtaxés de 10%, Washington envisage de taxer des produits qui n’ont pas grand-chose à voir avec cette affaire, comme le vin français ou les fromages italiens. Un prétexte pour Trump pour flatter son électorat agricole ?

Il est aussi intéressant de noter l’évolution des sanctions promises contre les Airbus : annoncées de 100%, les taxes supplémentaires retenues sont finalement 10 fois plus faibles. Les compagnies aériennes américaines ont en effet usé de tout leur poids pour raisonner leur gouvernement : avec des centaines d’Airbus en commande et l’impossibilité de les transformer en Boeing (notamment du fait des problèmes du 787 max), elles sont les premières victimes de ces nouvelles taxes : soit elles payent, soient elles renoncent à leurs avions, annulent des vols et suppriment des emplois.
Avec des paramètres difficilement prédictibles, au premier rang desquels les décisions du Président américain, l’issue de ce conflit n’est pas encore évidente. Cependant certaines conclusions peuvent déjà être tirées. Tout d’abord, l’absurdité du rôle de l’OMC et son incapacité à assurer une paix commerciale se révèlent aux yeux mêmes des plus fervents libéraux. Gageons que ce coup d’éclat médiatique était un baroud d’honneur pour cette organisation moribonde depuis la fin des années 2000.


Ensuite, il serait probablement temps de regarder les Etats-Unis pour ce qu’ils sont, un pays qui défend avant tout ses propres intérêts économiques. La candeur de la déclaration de la Représentation Permanente de la France aux Nations Unies semble presque anachronique:
« L’escalade des tensions commerciales avec notre allié et partenaire américain n’est pas souhaitable et aura des impacts négatifs sur nos deux économies, sur le commerce international et sur l’industrie aéronautique.»
Enfin, notons que les grands discours des gouvernements français, allemands et de la direction d’Airbus (EADS à l’époque) au moment du changement de pacte d’actionnaires en 2012/2013 ont fait long feu. Alors que tous se félicitaient de faire d’Airbus une « entreprise normale » qui ne serait plus sous le joug des Etats grâce à un capital flottant passant à 72%, cet épisode de l’OMC montre qu’il n’en est rien. Les dirigeants européens ont été plus prompts encore à réagir que la direction d’Airbus, bien conscients que l’on touche là à une industrie structurante en terme d’emplois, de sécurité et défense nationales, d’aménagement du territoire, de souveraineté. Aux dernières nouvelles, aucun actionnaire d’Airbus ne s’est pourtant plaint de «l’interventionnisme » de l’Etat sur ce sujet.

Par Rut Mat de la web-redaction de Progressistes

12:39 Publié dans Economie, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : air bus, omc | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

22/07/2019

"Ayez le courage de dire non" : Nicolas Hulot exhorte les députés à ne pas ratifier le Ceta

Hulot Nicolas2.jpg

À la veille du vote solennel à l'Assemblée nationale du Ceta, le traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada, Nicolas Hulot met la pression sur les députés. "Ayez le courage de dire non", lance le président d'honneur de la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l'homme et ancien ministre de la Transition écologique et solidaire dans une tribune publiée lundi 22 juillet en exclusivité sur le site de franceinfo.

Le Ceta prévoit de supprimer notamment les droits de douanes sur 98% des produits échangés entre l'UE et le Canada. En France, il suscite de nombreuses réticences à droite comme à gauche, le texte a déjà donné lieu à de vifs débats entre les députés lors d'une première discussion mercredi 17 juillet.


Lettre ouverte aux députés

Demain chacun de vous aura plus de pouvoir que tous les ministres de l’écologie réunis. Demain chacun de vous sera libre de voter contre la ratification du Ceta et exiger ainsi la réouverture des négociations. Demain la voix forte d’un pouvoir législatif unanime pourra éclairer utilement un exécutif qui agit comme si ratifier le Ceta allait de soi.

Ayons collectivement l’honnêteté de dire que la réalité de cet accord est beaucoup plus complexe

Il était essentiel à l’origine de démontrer que les craintes de certains étaient non fondées. Mais reconnaissons que cela n’a jamais été possible. Le plan d’action, que j’ai moi-même endossé à l’automne 2017, n’a pas produit les résultats escomptés et les attentes légitimes n’ont pas été comblées. Nous avons échoué à apporter les garanties nécessaires sur le veto climatique, les farines animales, les nouveaux OGM, la sauvegarde du principe de précaution à l’européenne...

Nous avons échoué à réformer la politique commerciale européenne. Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Sourde à nos attentes, l’Union européenne a préféré conclure rapidement des accords avec le Japon ou le Viêtnam et un accord catastrophique avec le Mercosur. Et délivrer des nouveaux mandats de négociation avec les États-Unis de Donald Trump, l’Australie et la Nouvelle-Zélande sans faire plus de cas de nos alertes.

Des "premiers effets en matière de coopération alimentaire"

Pourtant ces accords commerciaux de nouvelle génération, le Ceta étant le premier d’entre eux, emportent toutes nos batailles et leurs conséquences dépassent largement nos frontières. Le gouvernement a dû finalement reconnaître que les normes qui s’appliquent sur le sol européen et celles qui s’appliquent à l’importation ne sont pas les mêmes en matière sanitaire et phytosanitaire. Ainsi, le Ceta produit déjà ses premiers effets concrets en matière de coopération réglementaire. Pour permettre l’accès au marché intérieur européen à des produits canadiens, la Commission Européenne a commencé à relever nos limites maximales de résidus (LMR) autorisées pour certaines substances et produits. En les multipliant par 10 par exemple pour la clothianidine, un pesticide néonicotinoïde interdit en Europe, utilisé au Canada sur les pommes de terre.

Le Parlement européen a bien fait une première objection mais la Commission n’a pas désarmé et compte revenir à la charge. De la même façon, elle se prépare à relever les LMR pour le 2,4-D, un herbicide entrant dans la composition de l’agent orange, considéré en France comme perturbateur endocrinien, et qui devrait en théorie être interdit en Europe suite à la définition adoptée en 2017.

La convergence vers le haut a du plomb dans l’aile. Il suffit de visionner les comptes rendus succincts des comités de suivi du Ceta pour constater que si le Canada est à l’offensive quant à la rigueur de nos normes, l’Union européenne ne montre aucune volonté de questionner l’utilisation par le Canada de 46 substances interdites en Europe.

Perturbateurs endocriniens

Le Canada ne fait lui pas mystère de ses intentions. S’il utilise déjà à son avantage les mécanismes peu transparents associés au Ceta, il n’a pas hésité non plus à s’allier au Brésil et aux États-Unis pour demander le 4 juillet devant l’OMC des comptes à l’Union européenne sur son application du principe de précaution quant aux perturbateurs endocriniens et autres substances cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques (CMR). Ce n’est pas nouveau. Déjà en 2016, le Canada avait fait pression avec succès sur la Commission européenne pour affaiblir sa proposition de définition des pesticides perturbateurs endocriniens. Car ce qui se joue est immense. Dans la continuité des actes précédents, l’Union européenne doit aujourd’hui faire évoluer sa doctrine de tolérance à l’importation pour aller vers une logique de tolérance zéro résidu pour les substances les plus dangereuses. Et c’est là tout l’enjeu car le marché européen est structurant pour de nombreux pays exportateurs.

Quand nous interdisons des substances dangereuses en France et a fortiori en Europe pour protéger la santé de nos populations, nous portons plus largement atteinte aux intérêts de BASF, Bayer-Monsanto, Syngenta, Dow Chemicals etc. qui, pour pouvoir vendre leurs pesticides, doivent garantir aux agriculteurs exportateurs brésiliens, américains ou canadiens que leurs produits pourront pénétrer le marché intérieur européen. Toujours prompts à défiler dans les ministères pour expliquer combien ils investissent, créent de l’emploi et pourraient le faire partout ailleurs, ce sont ces firmes qui font pression pour que l’Europe abandonne son approche unique au monde, qui considère que les substances les plus toxiques doivent être interdites sans autres considérations que leur danger intrinsèque.

Aujourd’hui, et je l’ai expérimenté, être ministre de l’écologie et vouloir faire respecter le principe de précaution est une lutte de tous les instantsNicolas Hulotà franceinfo

Quand tous les lobbys essayent déjà d’enfoncer la porte, pourquoi leur donner un bélier avec le Ceta ? Demain, ces firmes qui ont toutes des filiales au Canada pourront menacer de recourir directement à l’arbitrage. Mais alors pourquoi et pour qui ratifier le Ceta ? Pourquoi maintenant ? Pas pour notre santé, pas pour nos agriculteurs ni pour le climat, on l’aura compris.

Parce que les Canadiens sont nos amis ? S’ils le sont vraiment, pourquoi ne pas renégocier politiquement cet accord avec eux pour en supprimer les risques dispensables ? Ces accords de nouvelle génération sont loin du commerce comme facteur de concorde entre les peuples. Parce que quelques centièmes de points de croissance sont en jeu ? Parce que le commerce c’est important et qu’il faut être bon élève en Europe ? En réalité, au-delà des éléments de langage, qui sait vraiment pourquoi il faut ratifier absolument et maintenant le Ceta ?

Demain, comme le voudraient tant de Français, ayez le courage de dire non. Faisons enfin preuve de cohérence.

10:32 Publié dans Actualités, Connaissances, Entretiens, Planète, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hulot, ceta | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

05/07/2019

Économie. « Sur les épaules de Marx », pour comprendre le capitalisme sur son écran

marx mon oeil.jpgUn groupe de jeunes militants communistes réalise et diffuse sur Internet des vidéos qui décryptent l’actualité à travers la grille d’analyse marxiste. Après une première saison encourageante, la deuxième sort le 7 juillet.

Des tampons hygiéniques représentant « les richesses créées par les travailleurs » transitent dans des bols sur lesquels on peut lire « profits », « salaires », « cotisations » ou « impôts ». La vidéo YouTube de la série « Sur les épaules de Marx », intitulée « Cachez ce brut que je ne saurais voir », s’efforce de vulgariser au maximum la répartition des richesses et de démystifier l’augmentation du Smic promise en décembre 2018 par Emmanuel Macron. En ligne depuis près de quatre mois, l’épisode a depuis rencontré un petit succès, ouvrant la voie à une saison 2 promise pour le 7 juillet.

« On s’est dit qu’il fallait essayer de démonter la supercherie »

« La ruse, c’est de retirer des tampons du bol “cotisations” pour les mettre dans celui du salaire net, mais aussi dans celui des profits », y racontent Léon et Thallia, tous deux assis sur un canapé dans un salon modeste où l’on aperçoit un volume du Capital de Karl Marx dans une bibliothèque et un portrait du ministre communiste Ambroise Croizat au mur. Comment ces deux jeunes professeurs de sciences économiques et sociales en lycée se sont-ils retrouvés là ? Pour le comprendre, il faut remonter aux derniers jours de l’année passée.

Acculé par une mobilisation des gilets jaunes qui prend à ce moment-là une ampleur grandissante, le président de la République annonce plusieurs mesures lors d’une allocution télévisée. Ce 10 décembre 2018, il proclame : « Le salaire d’un travailleur au Smic augmentera de 100 euros par mois dès 2019 sans qu’il en coûte un euro de plus pour l’employeur. » Ce qui fait bondir Fanny, une statisticienne de 27 ans, par ailleurs militante du Parti communiste français. « Quand on a entendu ça, avec des amis, on s’est dit qu’il fallait essayer de démonter la supercherie. » Car, si la nouvelle peut séduire à première vue, le fait d’augmenter les salaires sans mettre à contribution le patronat sent l’entourloupe. À ce moment-là, sur les ronds-points et dans les rues, gilets jaunes et chasubles rouges ne sont pas dupes, mais la démonstration est loin d’être partagée massivement.

Après discussions, les trois amis décident de réaliser des vidéos sur leur temps libre, via une chaîne YouTube, le site hébergeur de vidéos le plus consulté de France. « Nous voulions qu’elles répondent à deux critères, précise Fanny. Qu’elles soient courtes pour être regardées entièrement, et qu’elles parlent de ce qui se passe autour de nous. De nos vies. » Un vrai défi, car l’analyse marxiste, par essence systémique, conduit à ne laisser de côté aucun champ d’étude. « Il faut que le propos aille à l’essentiel et on doit accepter de ne pas tout dire. C’est un bon exercice ! » sourit la jeune femme.

Si l’on en juge par le visionnage des premières vidéos, le pari semble réussi puisque aucune n’excède six minutes. Une prouesse qui n’existerait pas sans les savoir-faire de Benjamin et Lucas à la caméra et au montage. Dans les quartiers où ils vivent et militent, les jeunes vidéastes font face au besoin grandissant de comprendre ce qui se passe, « car les gens se rendent compte que le système économique dans lequel nous sommes est dans l’impasse ».

« Démystifier le réel pour apporter des clés de compréhension »

Alors, à travers ces vidéos, ils ambitionnent de donner « des outils de compréhension » et « des perspectives de lutte ». Mais, pour y parvenir, il faut une méthode rigoureuse. « Par exemple, pour construire la vidéo sur le chômage de la saison à venir, nous avons décrypté plusieurs types de politiques en différentes séquences. On construit ensuite un scénario en s’appuyant sur des données statistiques. » D’où la liste exhaustive des sources dans les informations inscrites sous la vidéo. « Évidemment, ça prend un peu de temps », fait remarquer Fanny. « Notre but, c’est de démystifier le réel pour apporter des clés de compréhension, pas de démystifier le réel pour créer de la confusion », précise-t-elle.

Comme une manière de se différencier de nombreuses chaînes YouTube, qui, du révisionnisme aux théories du complot, cherchent à manipuler les esprits en dévoyant la réalité. Depuis le premier épisode en janvier, « Sur les épaules de Marx » voit son audience s’accroître progressivement pour atteindre le millier de vues et presque autant d’abonnements. À titre de comparaison, les vidéos traitant d’économie et mises en ligne par le quotidien libéral l’Opinion plafonnent à 150 vues sur YouTube. Et ce, alors même qu’elles sont plus courtes et que les moyens dont dispose ce journal dépassent largement ceux des auteurs de la jeune chaîne d’éducation populaire.

Encouragée par des internautes, l’équipe de vidéastes marxistes fait aussi l’objet de l’attention croissante d’économistes, tels que Denis Durand. « Ces vidéos sont une excellente initiative, d’autant que cela permet d’entrer en résonance avec des alternatives », juge le codirecteur de la revue Économie et politique. Et d’ajouter que ces clips peuvent être une réponse aux « leçons de morale que l’idéologie néolibérale assène aux salariés ». « Nous préparons déjà la saison 3, sur l’entreprise et les grands groupes », dévoile Fanny.

De quoi donner des armes pour démêler et défaire la toile capitaliste. Même si, pour Denis Durand, « on comprendra mieux le capitalisme le jour où on l’aura remplacé par un autre système ».

11:52 Publié dans Economie, Point de vue, Pour les nuls | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : economie, marx, vidéos | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!