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06/08/2007

Les jeunes Allemands notent leurs profs sur le Net

c574cda48839d86dcf5852c555fd1413.gif (De Berlin) Fini le temps où seuls les enseignants avaient l’insigne privilège de noter leurs élèves. Désormais, en Allemagne, les élèves peuvent eux aussi noter leurs enseignants. Avancée démocratique dans une République fédérale si soucieuse de transparence et d’égalité? Non, ont dit beaucoup d’enseignants, qui se sont opposés avec véhémence au site Spickmich qui propose cette infernale machine à voter. Ce n’est pas par blessure d’amour propre ou par crainte d’être évalués que ces farouches professeurs ont rejeté cette entreprise mais plutôt par peur de voir le résultat de ces évaluations accessible aux millions d’internautes curieux.

Et en effet, plus de 200000 jeunes usagers se sont d’ores et déjà enregistrés auprès du site iconoclaste, qui n’a que six mois d’existence. Ils y ont noté et classé sur des grilles de cotation quelques 150000 enseignants. Tant et si bien que des profs mécontents sont allés demander à un juge de Cologne de limiter la marge de manœuvre des quatre audacieux fondateurs. "Les opinions de nos élèves rendues publiques sans notre consentement via internet portent atteinte à notre sphère privée", ont-ils, vainement, plaidé car, au nom de la liberté d’expression, le tribunal ne les a pas suivis.

Cette décision favorable de la justice permet au site de continuer à proposer aux scolaires qui le veulent de noter et classer leurs enseignants –dont ils ne donnent que le nom, la matière enseignée et l’établissement- selon neuf critères à pondérer de 1 (très bon) à 6 (très mauvais): branché/drôle, aimé, motivé, humain, relax, intéressant, facile pour l’examen, équitable dans la notation et... sexy. Une note totale permet ensuite de classer chacun des élus dans un palmarès.

Pour Heinz-Peter Meidinger, le président de l’association allemande des enseignants, ces critères d’évaluation formulés de cette manière ne signifient pas grand-chose. "Qu’un examen soit rendu facile ou non par un examinateur n’est pas un critère puisque c’est le curriculum de l’élève qui doit être apprécié", insiste-t-il pour souligner qu’il n’accorde que peu d’importance à ce système d’évaluation promu par les initiateurs du site.

Mais pour Wolfgang Hagemann, un psychothérapeute spécialiste du stress chez les enseignants et qui exerce dans un collège près d’Aix-la-Chapelle, le site présente un danger pour les enseignants car "il y a un manque de dialogue" et ceux-ci n’ont plus aucune protection face aux critiques que leurs élèves postent sur internet.

Ce problème a obligé Barbara Sommer, la ministre de l’Education du Land de Rhénanie-Nord-Westphalie, où le site est le mieux implanté, à déclarer publiquement que les résultats de ce site d’évaluation n’ont aucun impact sur l’évolution des carrières des enseignants. Elle a aussi prévenu que tout mobbing (discrédit) d’un enseignant serait poursuivi en justice.

Du côté des quatre étudiants créateurs de spickmich (idiomatisme intraduisible qui renvoie à la tricherie), c’est l’euphorie à la vue du succès croissant rencontré par leur site. Auto-financé, sans revenus publicitaires et d’accès gratuit, ils défendent leur création en soulignant que "c’est la première fois qu’une possibilité est offerte aux élèves de montrer aux enseignants ce qu’ils pensent de leurs prestations en cours".

Mais ce vertueux optimisme n’est pas à l’abri des manipulations puisque, récemment, un enseignant de Hannovre, cultivant l’art du faux nez, s’est fait passer pour un collégien et a forcé les notes qu’il a attribuées à ses collègues enseignants. Au bout de quelques jours, sept d’entre eux se sont retrouvés parmi les dix premiers du palmarès des "meilleurs profs d’Allemagne".

15:25 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : professeurs, Allemagne, notes | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

03/08/2007

Un hôpital sur le marché, une affaire juteuse

5bd2cfc09271e032a72a8657844080bb.gifEconomie de la santé. Pour construire le nouveau Centre hospitalier sud-francilien à Evry, en assurer la gestion et la maintenance, le gouvernement a décidé de recourir à un partenariat public-privé.

Le 10 juillet dernier, la première pierre du plus grand chantier hospitalier de France a été posée à Évry (Essonne) par Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Santé. Parmi les officiels qui entouraient la ministre, Jean-François Roverato, président du groupe Eiffage. Le futur Centre hospitalier sud-francilien (CHSF) doit réunir en 2011 huit lieux de soins actuellement dispersés dans tout le département, parmi lesquels les hôpitaux Gilles-de-Corbeil de Corbeil-Essonnes et Louise-Michel d’Évry-Courcouronnes. Un chantier qui mobilise un investissement de 344 millions d’euros. Une société privée, Heveil, filiale du groupe de BTP Eiffage a été choisie dans le cadre d’un bail emphytéotique hospitalier (BEH), pour assurer la conception, la construction, le financement, la maintenance et l’exploitation du bâtiment pendant une période de trente ans. Voilà qui explique la présence de M. Roverato au côté de Roselyne Bachelot.

Un bail qui expire en 2041

Ce type de partenariat public-privé (PPP), déjà effectif dans certains secteurs (la rénovation du canal du Midi, la construction et l’exploitation de réseaux d’autoroutes ou les concessions communales d’éclairage au gaz ou de transports en commun) est utilisé depuis 2003 en France dans le secteur hospitalier. Le CHSF constitue toutefois le plus gros PPP du secteur au regard de son investissement. Ce contrat qui se distingue, en droit français, de la délégation de service public et du marché public, trouve sa source dans le droit anglais (Private Financial Investment). Ces accords autorisent l’État ou une collectivité publique à confier à un organisme privé la construction et la gestion de services et d’ouvrages publics (prisons, écoles…). D’après le rapport 2006-2007 de la Mission nationale d’appui à l’investissement hospitalier (MNAIH), « les coûts unitaires de travaux dans les opérations en BEH sont légèrement supérieurs à ceux observés en procédure classique pour des opérations équivalentes », même si les opérations en BEH « montrent un avantage d’une dizaine de mois ».

La particularité des PPP, c’est qu’au-delà de la conception et du financement, la société Heveil sera également responsable de la maintenance et de l’exploitation du bâtiment jusqu’à l’expiration du bail, en 2041, avant de restituer le bâtiment à l’État. Pendant cette période, le centre hospitalier versera un loyer annuel de 38,8 millions d’euros à l’investisseur privé. Ce loyer sera abondé aux deux tiers par l’assurance maladie pour un coût total de plus de 900 millions d’euros sur toute la durée du bail.

Concrètement, les services de supports de l’établissement travailleront aux côtés d’une équipe de techniciens et d’agents mis à disposition par Heveil pour assurer une permanence de veille et d’entretien. Les équipes techniques de l’hôpital conserveront la maîtrise des services ayant un impact direct sur la qualité des soins et la sécurité des malades, notamment, la fourniture en eau potable, la sécurité incendie et la mise en oeuvre du plan blanc en cas d’alerte sanitaire. Les déchets et l’entretien des espaces verts seront également gérés par les équipes spécialisées de l’établissement. Pour sa part, le groupement Heveil aura la responsabilité globale, préventive et technique du bâtiment et de ses équipements. Il devra assurer, notamment, la fourniture en énergie nécessaire au bon fonctionnement de l’hôpital et au confort des patients, le nettoyage intérieur et extérieur du bâtiment, la sécurisation des locaux incluant la sécurité des biens et des personnes, les contrôles techniques périodiques réglementaires et l’analyse des eaux ainsi que la mise à jour de la signalétique. Le groupement Heveil devra également prendre en considération les évolutions des normes réglementaires et inclure une veille technologique et de modernisation pour adapter les équipements du bâtiment mais également garantir le maintien de l’ouvrage en parfait état de fonctionnement.

C’est l’un des points noirs de ce type de procédure puisque, précise par un euphémisme le rapport de la MNAIH, « le traitement des questions relatives à l’exploitation maintenance présente des voies d’amélioration certaines ». Certains spécialistes de la question n’hésitant pas à parler de véritables « arnaques », les frais de maintenance étant considérablement augmentés par rapport à la procédure classique.

« La région a besoin de cet hôpital, explique le docteur Foufa, orthopédiste et mem- bre du conseil d’administration de l’établissement. Les gens sont trimbalés d’un hôpital à l’autre. Cela entraîne plus de dépenses que d’économies. » Le médecin porte beaucoup d’espoir dans ce projet mais affirme que le corps médical restera vigilant face à ce nouveau mode de fonctionnement. « C’est une expérience nouvelle mais nous y allons sans crainte car on retient surtout le bénéfice pour la population », souligne le docteur Foufa. Du côté des syndicats, l’accueil est plus réservé. Même si l’on admet la nécessité de la construction du nouveau centre hospitalier, des inquiétudes persistent sur le fonctionnement futur de l’établissement. « Il reste encore beaucoup d’inconnues dans ce projet », explique Laurence Tinière, secrétaire CGT du Centre hospitalier sud-francilien, qui - redoute des suppressions de postes. « Que va-t-il advenir des personnels techniques et généraux puisque le groupe Heveil ramène ses propres employés ? »

Les syndicats ne sont pas les seuls à s’inquiéter des dangers que constituerait la généralisation de ces partenariats public-privé. Le Conseil constitutionnel avait déjà émis des réserves lors de l’adoption, en 2003, de la loi dite Sarkozy du 2 juillet 2003 qui autorise ce type d’accords. Le Conseil précise bien qu’il ne faut pas utiliser cette technique des nouveaux contrats ou profiter de celle-ci pour déléguer « une mission de souveraineté », ce qui semble être le cas aujourd’hui. Ces partenariats constituent des dérogations au droit commun de la commande publique et de la domanialité publique. En conséquence, les généraliser serait contraire aux exigences constitutionnelles d’égalité et de bon usage des fonds - publics. Le rapport de la MNAIH ne dit pas autre chose quand il affirme que « la procédure de BEH doit être considérée comme une procédure d’exception ».

Ces partenariats doivent donc rester « d’exception », et plus encore, la dérogation doit elle-même être justifiée par des motifs d’intérêt général, insiste le Conseil constitutionnel. Cependant chacun est libre d’en donner son interprétation et nul doute que le gouvernement pourrait utiliser cette faille pour généraliser ce type de projet.

Matthieu Delporte et Cyrille Poy

20:10 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hôpital, économie | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

12/07/2007

Un livre pour enfants "censuré" aux Etats-Unis

937870d6f040787675f59fb1ac1f6be2.jpgUne Allemande, auteure de livres illustrés pour enfants, s'est vu réclamer par un éditeur américain de retoucher un de ses dessins parce qu'il comportait un minuscule "zizi" et un nu féminin. Ce qu'elle a refusé en évoquant une "censure".

Rotraut Susanne Berner avait été sollicitée par l'éditeur américain Boyds Mill Press pour publier aux Etats-Unis ses best-sellers "Le livre du printemps", "de l'été" "de l'automne" et "de l'hiver", a expliqué Katrin Heinen, porte-parole de la société Gerstenberg, qui édite les livres en Allemagne.

5a71a6b465612d77ff8347210b389275.jpgMais l'éditeur américain a assorti sa demande de l'exigence que l'auteur retouche un de ses dessins dans le volume "Hiver" de la série. Ce dernier représente une visite au musée où des enfants et leurs parents admirent, parmi d'autres oeuvres, un tableau de nu féminin et une petite statuette figurant un homme nu.

Dans une interview à l'édition en ligne du "Spiegel", l'auteure a qualifié de "ridicule" la demande des Américains, en relevant que la statue ne mesurait dans le livre que 7,5 mm, son pénis un demi-millimètre, et qu'il ne s'agissait donc que d'un "petit zizi".

Les livres illustrés de Rotraut Susanne Berner, fourmillant de détails et conçus pour apprendre aux tout-petits à dénommer les objets de leur vie quotidienne, ont été vendus à 250'000 exemplaires en Allemagne et 130'000 dans 13 pays à l'étranger.

23:40 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Rotraut Susanne Berner, livres, censure, USA | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

07/07/2007

ACCROISSEMENT DES INEGALITES

5d08704055997e0ec165dcd2836e272d.jpgUne étude de Camille Landais, économiste souligne une très forte augmentation des revenus des ménages les plus aisés entre 1998 et 2005. Ce travail révèle un fort accroissement des inégalités de revenus depuis huit ans, du fait d'une augmentation très forte des revenus des foyers les plus riches depuis 1998, tandis que les revenus moyen et médian croissent très modestement. » Les 0,01 % de foyers les plus riches ont vu leur revenu réel croître de 42,6 % sur la période, contre 4,6 % pour les 90 % des foyers les moins riches.

Selon l'économiste, la forte croissance des revenus du patrimoine est en partie responsable de ces évolutions, les hauts revenus étant plus que les autres foyers composés de ce type de rémunérations. la très rapide augmentation des inégalités de salaires a également fortement participé à cette augmentation des inégalités de revenus. Pour Camille Landais, de ce point de vue, la France rompt avec 25 ans de grande stabilité de la hiérarchie des salaires. Tout en restant un pays plus égalitaire que les pays anglo-saxons en termes de distribution des revenus primaires, la tendance actuelle n'exclut pas que la France puisse converger vers les modèles anglo-saxons. Tous les éléments disponibles pour 2006-2007 laissent d'ailleurs penser que la tendance de croissance des hauts revenus et des hauts salaires se poursuit voire s'amplifi-er.

Voir : L'étude

23:42 Publié dans Economie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : injustice, fortune, inégalités | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!