05/04/2007
Buffet défend sa gauche de combat devant des étudiants
Face à 300 à 400 jeunes réunis dans l'amphi E2, la candidate communiste a eu l'occasion de marquer sa différence avec la socialiste Ségolène Royal, critiquant notamment son projet d'allocation pour les jeunes.
"Je dis à Ségolène Royal, nous n'avons pas besoin d'un CPE de gauche", a-t-elle lancé, en proposant d'abroger totalement la loi sur l'égalité des chances car "il y a toujours le Contrat nouvelle embauche (CNE)."
La venue de Marie-George Buffet sur le campus de l'un des anciens "bastions rouges" de mai 68 a été précédée d'une distribution de tracs. "Le vote de conviction, c'est le vote Buffet", crie un militant des Jeunes communistes.
Non loin, des partisans du candidat de la Ligue communiste révolutionnaire, Olivier Besancenot, collent des affiches tandis que des tracts de la LCR, plus anciens, proclament: "Le casseur, c'est Sarkozy."
Un petit groupe d'étudiants s'interroge plus loin sur l'opportunité ou non de voter Royal "en se bouchant les yeux et les oreilles" comme disent vouloir le faire certains militants PS déçus par le programme ou la personnalité de leur candidate.
Après l'arrivée de Marie-George Buffet, un sage débat s'instaure dans l'amphi.
"J'étais à son dernier meeting, mais là ça paraît vraiment très bien parce que pour le coup, elle doit répondre à nos questions et donner des réponses claires", se félicite Juliette, 23 ans, étudiante en géographie.
"ETUDIER A PLEIN TEMPS"
L'une des premières questions n'est pas tendre pour Marie-George Buffet, une étudiante exprimant son "scepticisme" sur sa candidature et regrettant qu'il n'y ait pas, parmi les cinq candidats de la gauche radicale, au moins "un front commun sur les questions de base."
Des membres de l'Association générale des étudiants de Nanterre (AGEN) saisissent ensuite la candidate de la "gauche populaire et antilibérale" du cas d'une déléguée étudiante, Naima, expulsée pour une durée de deux ans de l'université en raison, selon eux, de son activité syndicale.
Marie-George Buffet, qui se dit prête à signer une pétition, a alors beau jeu de dénoncer la répression menée par le gouvernement de droite non seulement dans les universités, mais au sein des entreprises ou contre les immigrés.
"On stigmatise les jeunes, l'homme ou la femme venue d'ailleurs. Sarkozy est quand même l'homme qui aura mis à bas l'ordonnance de 45" qui empêchait l'emprisonnement des mineurs, affirme-t-elle. "On veut nous mettre tous en liberté surveillée", ajoute-t-elle à l'adresse de l'ex-ministre de l'Intérieur et candidat de l'UMP.
Le débat se recentre ensuite sur les questions universitaires. Des étudiants s'inquiètent du projet d'autonomie des universités défendu par le même Nicolas Sarkozy et qui ouvrira, selon eux, la voie à une privatisation et à une multiplication par cinq des droits d'inscription.
"Il faut maintenir l'université dans l'Education nationale", martèle Marie-George Buffet, assurant que son projet de réforme fiscale visant notamment à taxer les revenus financiers permettrait de répondre à la crise des universités.
Dans un amphithéâtre dominé par des étudiants de sensibilité de gauche, deux participantes lui demandent, tour à tour, si son projet de multiplier par trois l'impôt de solidarité sur la fortune ne risque pas de faire fuir des entrepreneurs à l'étranger.
"Aujourd'hui, la question de ne se pose plus comme dans les années 50 (...) N'ayez pas peur de cela, il faut avoir le courage pour un gouvernement de gauche de s'occuper de ces questions", répond la candidate communiste.
"La gauche doit être une gauche de combat et de responsabilité, sinon, ça sera une politique qui se conduira au centre", insiste-t-elle.
Une autre question porte sur l'intention prêtée à Ségolène Royal de conditionner l'octroi d'une allocation d'autonomie étudiante à l'acceptation d'un travail utile à la société. Là encore, Marie-George Buffet exprime son désaccord.
"Je ne suis pas pour le donnant-donnant, vous avez le droit d'étudier à plein temps", assure-t-elle.
18:25 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : étudiants, Marie George Buffet, Présidentielles | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
04/04/2007
« La faune et la flore polaires sont condamnées »
Biodiversité. Elles doivent faire face à une nouvelle espèce très envahissante : les touristes.
Yves Frénot est adjoint au directeur de l’Institut polaire Paul-Émile-Victor (IPEV). Il travaille sur la biodiversité des îles Kerguelen, dans l’Antarctique.
On imagine les pôles comme des déserts blancs. Pourtant, on y trouve une biodiversité importante...
Yves Frénot. Une précision, d’abord, de taille : l’Arctique est une mer fermée, un peu comme la Méditerranée, avec de la terre autour. Alors qu’en Antarctique, le continent est recouvert de plusieurs milliers de mètres de glace. Dans le nord, il y a une continuité des terres des régions tempérées jusqu’aux régions arctiques, qui rend possibles les migrations d’animaux et de plantes. Au pôle Sud, la biodiversité est cantonnée à la zone côtière, à la péninsule antarctique qui remonte vers l’Amérique du Sud, et aux eaux qui l’entourent jusqu’aux îles subantarctiques. Les terres étant isolées du reste de la planète, les espèces animales et végétales y sont endémiques, c’est-à-dire qu’on ne les trouve que là. Ce n’est pas le cas au nord.
On trouve par exemple dans les Alpes des espèces arctiques qui sont des reliques de l’époque des dernières grandes glaciations, quand les glaciers s’étalaient jusqu’à la Loire. En revanche, le nord et le sud ont en commun que la faune et la flore vivent dans des habitats très contraignants. Certaines adaptations à l’environnement se retrouvent aux deux pôles. Comme des molécules antigel chez certains insectes. Ou l’adaptation, chez des plantes, des cycles de reproduction aux courts laps de temps pendant lesquels c’est possible, en été. En Antarctique, des poissons n’ont pas d’hémoglobine dans le sang, ce qui leur permet d’être actifs même dans des zones très froides.
Quelles sont les conséquences de l’arrivée d’espèces « invasives » ?
Yves Frénot. Ces espèces sont soit arrivées aux pôles par elles-mêmes soit ont été introduites par l’homme. En plus d’être nouvelles dans cet environnement, elles rencontrent aujourd’hui des conditions climatiques qui leur permettent de devenir envahissantes. Donc de supplanter des espèces locales. En Arctique, certains moustiques pullulent de plus en plus dans des zones très au nord, où ils ne se développaient pas auparavant. Pour l’heure, ça ne représente un désagrément que pour les touristes. Mais au sud, certains moustiques entrent en compétition avec des espèces locales, jusqu’à les éliminer complètement.
Autre exemple : dans les îles subantarctiques et en Antarctique, l’isolement a empêché la présence de mammifères terrestres. Aujourd’hui, on trouve dans de nombreuses îles des lapins, amenés par les navigateurs anglais à la fin du XIXe siècle, qui les lâchaient pour constituer une réserve de nourriture en cas de naufrage. Les - lapins se sont parfaitement adaptés à l’écosystème et ils ont avalé toute la végétation. Dans les îles Kerguelen, là où le lapin est présent il ne reste plus quseule espèce végétale - subantarctique.
Quels sont les impacts du réchauffement climatique sur cette faune et cette flore ?
Yves Frénot. Ce qui caractérise la faune et la flore de ces régions, c’est qu’elles ont évolué dans des conditions climatiques particulières. Leur adaptation a été très lente, sur plusieurs milliers d’années, en phase avec des changements progressifs du climat. Soit les organismes s’adaptent à leurs nouvelles conditions, soit ils les fuient en migrant. Aujourd’hui, les processus sont beaucoup plus rapides qu’auparavant. On observe qu’il n’y a pas le temps de réponse nécessaire pour que les organismes s’adaptent ou migrent. À plus ou moins longue échéance, cette faune et cette flore polaires sont condamnées. Ensuite, la plupart des espèces invasives introduites par l’homme viennent de régions tempérées.
Aujourd’hui, la péninsule antarctique est l’une des régions de la planète qui se réchauffe le plus vite et va devenir une terre d’accueil pour toutes ces nouvelles espèces. Or, il existe une relation très claire entre le nombre d’espèces introduites et le nombre de visiteurs dans ces régions, en particulier en Antarctique. On assiste à l’explosion d’une autre espèce invasive : les touristes. On les évalue à 50 000 par an. 98 % d’entre eux choisissent la - péninsule antarctique. Or, chaque passager transporte une dizaine de graines potentiellement viables. On risque donc une transformation complète de la biodiversité de cette région. Il aurait continué à faire froid, le problème se poserait autrement...
Entretien réalisé par V. D. pour l'Humanité
14:43 Publié dans Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : biodiversité, Arctique, touristes | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
27/03/2007
Les 3/4 des Français travaillent hors de leur commune
Selon l'étude de l'INSEE, les Français parcourent en moyenne 25,9km pour se rendre à leur travail
En France, près de trois salariés sur quatre (73%), en 2004, travaillaient hors de leur commune de résidence avec une distance domicile-travail moyenne de 25,9km, selon une étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) publiée mardi 27 mars.
Les emplois se concentrent en effet dans les pôles urbains (grandes villes, banlieue, villes moyennes), alors que la population habite de plus en plus loin des centres-villes, par choix ou parce que le prix de l'immobilier en ville est devenu inabordable.
Ainsi, selon des chiffres de 2004 -encore d'actualité, selon l'INSEE- les pôles urbains regroupent 77% des emplois salariés, quand n'y habitent que 63% des salariés. Le périurbain (banlieue des villes) rassemble au contraire 22% des habitants et 12% des emplois salariés. Quant à l'espace à dominante rurale, il présente un équilibre relatif, avec 15% des emplois et 13% des salariés.
"Un actif résidant dans un pôle urbain a donc potentiellement plus de chances de trouver un emploi proche de chez lui, voire dans sa commune, qu'un actif périurbain", selon l'étude publiée dans le mensuel "INSEE Première".
La distance moyenne
En moyenne, la distance domicile-travail en France est de 25,9km, mais elle inférieure à 7,9km pour la moitié des salariés. Ceux qui résident dans les pôles urbains travaillent en moyenne à 23,6km de chez eux, plus près que ceux des zones périurbaines (30,5km) ou de l'espace à dominante rurale (28,4km). Les habitants de l'aire urbaine de Paris travaillent dans l'ensemble plus près de chez eux que les habitants des autres grandes aires urbaines de plus de 200.000 habitants: 18,8km en moyenne contre 29,7km.
La durée du trajet (automobile) est en moyenne de 32 minutes pour les habitants des pôles urbains. Elle est de 28 minutes pour les salariés de l'espace rural, qui ont des distances plus importantes à parcourir, mais avec moins d'embouteillages.
Les hommes sont en général plus mobiles que les femmes, et en particulier les cadres. Ils se concentrent notamment en région parisienne, où les temps de trajet sont plus longs. Les employés sont ceux qui travaillent le plus près de chez eux: plus de la moitié résident à moins d'un quart d'heure de leur lieu de travail par la route.
09:00 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : transport, distance, travail | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |
20/03/2007
LE DESSIN DU MOIS DE MARS
18:45 Publié dans Le dessin du mois | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Présidentielles, Bayrou, Bové | | del.icio.us | Imprimer | | Digg | Facebook | |