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03/05/2007

MAI 1968

Georges Séguy : « C’est l’esprit de révolte que veut tuer Sarkozy »

medium_seguy.jpgL’ancien secrétaire général de la CGT réplique au discours du candidat de la droite sur mai 1968.

En entendant devant son poste de télévision Nicolas Sarkozy diaboliser mai 1968, le sang de Georges Séguy n’a fait qu’un tour. L’ancien secrétaire général de la CGT, principale centrale syndicale, et leader, à l’époque, de la grève ouvrière, sait de quoi il parle...

Comment avez-vous réagi à chaud ?

Georges Séguy. J’ai sursauté. Je comprends que les événements de Mai 1968 aient laissé un douloureux souvenir dans la mémoire des réactionnaires et spécialement dans celle du patronat. Mais c’est la première fois que j’entends un politicien comme Nicolas Sarkozy condamner dans des termes aussi rétrogrades ce moment mémorable de notre histoire sociale nationale. Car ce qui fait l’importance historique de Mai 1968, ce ne sont pas essentiellement les violences policières du Quartier-Latin, ni les controverses légitimes des différents courants philosophiques de cette époque, c’est la grève générale de dix millions de travailleurs occupant les entreprises.

Quels en furent les résultats que tout le monde n’a pas en mémoire ?

Georges Séguy. Les travailleurs étaient excédés, depuis des années, par l’opposition gouvernementale et patronale à tout progrès social. L’arrêt général du travail a eu ce but : faire sauter le blocage, obtenir l’ouverture d’une véritable négociation. L’immense majorité des usines une fois occupées, souvent pour la première fois, elle s’engagea le 25 mai 1968 à Grenelle, au ministère du Travail.

Cela n’a pas traîné. En quelques heures de délibération, nombre de revendications, qu’il serait trop long d’énumérer, furent prises en compte. Dont la plus extraordinaire : l’augmentation de 30 % du SMIC. Quand on voit les conciliabules sur le SMIC à 1 500 euros, brut ou net, il n’est pas superflu de rappeler que cette revalorisation du salaire minimum et des petits salaires dans les régions, comme en Bretagne, stimula la consommation intérieure à tel point que la croissance économique connut l’une des plus importantes augmentations de la période dite des « Trente Glorieuses ».

Mais vous parlez des ouvriers, de leur grève, et c’est justement de cet aspect dont ne parle pas Nicolas Sarkozy. N’y a-t-il pas malentendu ?

Georges Séguy. Non, Sarkozy sait très bien ce qu’il fait. Il censure, dans ses propos, la grève ouvrière parce que cela contredit son attaque contre mai 1968. Il ne peut pas à la fois clamer son amour pour les ouvriers et vilipender ceux-ci quand ils font accomplir un bond en avant à leur propre condition et à la société. L’ouvrier qu’il respecte c’est celui qui se lève tôt et se défonce pour son patron, même si celui-ci le met dehors un jour, ce n’est pas celui qui se couche tard pour préparer l’action qui aidera les autres à se défendre et à vivre mieux. Son slogan « Travailler plus pour gagner plus » est trompeur. Pour gagner plus, il faut lutter plus. Je mets au défi quiconque, au vu de l’histoire, de démontrer le contraire.

Quel est l’enjeu de cette diatribe ?

Georges Séguy. Cette condamnation haineuse, assimilant voyous et acteurs des luttes, militants, syndicalistes, cherche à discréditer un mouvement où justement la fameuse valeur travail que brandit Sarkozy s’imposa spectaculairement à ceux qui ne pensent qu’à le surexploiter à leur profit. Ce mouvement profond reste et restera, très au-delà des prétentions d’un politicien, comme l’un des exemples les plus significatifs de l’attachement des travailleurs français au modèle social issu du programme du Conseil national de la Résistance.

Nicolas Sarkozy n’hésite pas cependant à se référer à cette même Résistance, au général de Gaulle, à Jean Moulin, à Guy Môquet. Quelle est votre réaction, vous qui avez été déporté résistant très jeune ?

Georges Séguy. Il a le front effectivement de citer ces noms glorieux. Mais, c’est précisément les grandes conquêtes sociales imposées par la Résistance unie qu’il veut détruire : la Sécurité sociale fondée sur la solidarité des générations, le droit à la retraite, les libertés syndicales, les nationalisations, les grands services publics, etc. Son programme, c’est le programme inversé du CNR. En vouant aux gémonies mai 1968, cette historique avancée sociale, tout en serinant son amour pour les travailleurs, Sarkozy montre que, s’il était élu, le modèle social français ne survivrait pas à sa ferveur dévorante pour le travail.

On sait que les vues du monde ouvrier et du monde étudiant n’étaient pas, en 68, exactement les mêmes. Peut-être Sarkozy croit-il, d’ailleurs, pouvoir spéculer là-dessus. Et cependant, le mot d’ordre du grand défilé du 13 mai 1968 était « étudiants-travailleurs solidarité », ce qui finalement réunissait les uns et les autres était une sorte de soulèvement contre un ordre social qu’ils subissaient à des titres divers...

medium_mai68.jpgGeorges Séguy. À mes yeux, dans les propos du chef de l’UMP, il y a quelque chose de très important qui vaut globalement pour mai 1968. Mis à part les diversions gauchisantes de quelques groupes, mai 1968 est aussi une formidable révolte de la jeunesse contre les adeptes d’une pensée unique et un pouvoir politique d’esprit totalitaire qui tendait à scléroser la démocratie.

Il y a eu, alors, un vaste élan juvénile vers une société libérée de la ringardise de certaines mentalités, de l’injustice, et du carcan de toutes sortes d’interdits, de tabous. On a assisté à une puissante volonté d’émancipation sociale, politique et culturelle. Pour les femmes, c’est le rejet de l’inégalité et de la discrimination, la force novatrice du féminisme, des droits de la femme. En bref, mai 1968 est un grand mouvement social et une extraordinaire demande de modernisation des moeurs, des habitudes, de la société, dont le mouvement ouvrier, j’en témoigne, n’a peut-être pas pris, sur le moment, la juste mesure. En clamant sa répugnance pour cette volonté d’émancipation, Nicolas Sarkozy laisse apparaître la préférence de son camp, celui du grand patronat, pour un système monarchique arriéré.

Entretien réalisé par Charles Silvestre, pour l'Humanité

13:31 Publié dans Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Georges Séguy, mai 1968, Sarkozy | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

29/04/2007

MEDIAS : CUBA A LA UNE !

Une télévision par Internet, un web quotidien de nouvelles, une publication trimestrielle et un programme hebdomadaire de radio

medium_cubainfo.jpgLe 1er mai 2007 sera la date du lancement de Cubainformación, un projet médiatique dont le but est clairement résumé dans sa devise : « une brèche dans le mur du silence médiatique qui entoure Cuba »

Sous l’euphémisme « d’embargo », les grands medias ont pour coutume de mentionner le blocus économique imposé par les Etats-Unis à Cuba depuis le début des années 60. Cuba est victime, pourtant, d’un autre blocus dont on ne parle jamais. Et on n’en parle jamais précisément parce qu’il est imposé par les grands médias : c’est le blocus médiatique qu’appliquent les agences, les journaux, les revues, les chaînes de télévision et de radio qui, jour après jour, dénaturent, extraient de leur contexte, censurent et manipulent la réalité sociale de l’Île et le processus politique de la Révolution cubaine.

Tel est le contexte dans lequel voit le jour Cubainformación qui s’appuie sur deux lignes éditoriales de base : 1) - aborder des réalités de Cuba sur lesquelles font silence les grands medias, des réalisations qui représentent des expériences réussies de justice sociale, de développement durable, de solidarité avec d’autres peuples, de respect des droits de l’homme ou de participation démocratique ; 2) – dénoncer les informations répandues à propos de la Révolution cubaine et qui sont tendancieusement interprétées ou déformées par les mass medias.

Cubainformación se propose de mettre à profit les possibilités d’économie et de mondialisation qu’offre Internet pour les medias alternatifs. Et elle compte sur quatre supports d’information : un web TV (télévision par Internet), un web quotidien de nouvelles, un programme hebdomadaire de radio et une publication trimestrielle sur papier, tous accessibles sur le site www.cubainformacion.tv

Les grands journaux, agences et chaînes d’information grand public imposent, de fait, une censure de fer sur le contenu des informations susceptibles de porter atteinte aux intérêts du Capital et diabolisent ces processus politiques qui, à l’exemple du processus cubain, mettent en doute la sacro-sainte liberté du marché et la grande propriété privée. C’est pourquoi la presse, les radios et les télévisions imposent - sans permettre le moindre droit de contestation - leur version unique de ce que doit être le pluralisme informatif (des moyens de communication entre les mains de grandes fortunes), des élections libres (bipartisme sans risques pour le statu quo), droits de l’homme (des droits formels et non des droits réels) ou le développement (le consumérisme non durable pour une minorité mondiale seulement).

Les grands medias, propriétés des grandes entreprises multimillionnaires, œuvrent en s’appuyant sur un pluralisme décoratif. Les oligopoles médiatiques qui contrôlent des journaux, des chaînes de télévision et de radio, des revues à thème, des agences de publicité et tant d’autres secteurs liés à la communication, sont de véritables appareils de propagande politique en faveur du consensus à l’intérieur du Système Capitaliste. A l’intérieur de ce consensus, la révolution cubaine est dépeinte comme une « dictature », un « régime » qui restreint les libertés, qui viole les droits de l’homme. Et un des arguments massue pour attaquer Cuba c’est le soi disant manque de liberté de la presse dans l’Ile conséquence de l’absence de media privés, « pluriels » et « indépendants ». Liberté de presse reconvertible, au final, en pure liberté d’entreprise.

VOIR NOTRE MINI-SITE CONSACRE A CUBA

15:25 Publié dans Planète | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Cuba, informations | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

24/04/2007

Patrice Cohen-Seat (PCF) : «Il y a eu un effet de souffle du vote utile»

medium_sarkoland.jpgLe directeur de campagne de Marie-George Buffet revient sur le score historiquement bas de la candidate soutenu par le Parti communiste français. Selon lui, le tout sauf Sarkozy et le vote utile qui en découle masquent la réalité d'un PCF qui « va bien ».

Marianne2007.info : Avec 1,94 % des voix, c'est une lourde défaite pour Marie-George Buffet. Ce score met-il en jeu l'avenir du PCF ?
Patrice Cohen-Seat : Non, pas du tout. Ça fait partie des paradoxes de la situation, de la campagne et de ses résultats. Marie-George Buffet a mené une très belle campagne avec une mobilisation que nous n'avions pas vu depuis une quinzaine d'années. Et en même temps, il y a le résultat qu'on connaît. Ça fait partie du paradoxe. Et l'autre paradoxe, c'est qu'on a rencontré dans cette campagne les attentes qui s'étaient exprimées dans les grandes mobilisations (lors des réformes Raffarin, le non à l'Europe, le CPE). Et dans les milieux populaires nous avons rencontré une adhésion au programme de rupture de gauche avec les politiques libérales que portait Marie-George Buffet.

Alors comment expliquez-vous le résultat obtenu ?
La campagne a fini par être dominée par une seule question : pour ou contre Sarkozy. Non seulement parce qu'il y avait l'ombre portée du 21 avril 2002. Mais aussi parce que le fait que Nicolas Sarkozy se soit placé sur le terrain de la droite et de l'extrême droite, et que pour attirer cet électorat il ait repris à son compte les thèmes du FN. En extrémisant son projet politique, il est devenu, à gauche, un danger majeur. De ce fait, tout ce qui s'écartait de l'effort pour battre Sarkozy est devenu un risque imprenable. Il y a eu un effet de souffle du vote utile, qui s'est traduit pour toutes les candidatures de gauche. Autre explication : il n'y a pas eu d'autres enjeux, autre que la volonté de battre Sarkozy. Cela pose de grandes interrogations sur l'état de la société, sur des régressions idéologiques réelles. Le thème de l'assistanat a pris le pas sur celui de la solidarité. On a lié de manière inacceptable l'importance de l'immigration aux questions de sécurité. C'est un vrai problème.

Vous appelez à voter pour Ségolène Royal. Que doit-elle faire pour espérer battre Nicolas Sarkozy ?
Nous mènerons campagne pour battre Nicolas Sarkozy parce qu'il est vraiment un grand danger. Il ne faudrait pas qu'il y ait à gauche des gens qui sous-estiment ce danger et qui, parce qu'ils sont déçus du pacte présidentiel de Ségolène Royal, soient absents de ce rendez-vous. Nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir. Nous allons mener une véritable campagne pour battre Sarkozy.

Est-ce que cela peut inclure des meetings avec le Parti socialiste ?
Rien n'a encore été envisagé. Je ne sais pas si c'est envisageable parce que ce que nous voulons c'est mobiliser de toutes nos forces pour battre Nicolas Sarkozy et inscrire sa défaite dans un effort, notamment en vue des législatives et au-delà, pour construire une véritable alternative de changement à gauche. Et là, le discours différera très sensiblement entre ce que pourra dire Ségolène Royal pour le deuxième tour, et le contenu politique que nous donnerons pour battre Nicolas Sarkozy.

Pour les élections législatives, avez-vous des discussions avec les autres antilibéraux ?
Les discussions sont très avancées. C'est au niveau local que cela se construit, avec tout ceux avec qui nous avons été en lien ces dernières années, notamment les collectifs antilibéraux. Il y a déjà beaucoup de candidatures fixées avec des communistes et beaucoup de non-communistes également. Nous travaillons au rassemblement de tout ceux qui veulent porter un projet de gauche antilibérale. Après chacun fait ses choix. On l'a vu pour les présidentielles. Mais j'espère que les législatives constitueront une étape importante en vue de la construction d'une véritable alternative de changement à gauche.

Quel est l'avenir du PCF ?
Il va bien, ça fait partie des paradoxes. Il se porte mieux qu'en 2002. Il y a plus d'adhérents. Plus de 8000 jeunes de moins de 30 ans ont adhéré l'année dernière. Je ne nie pas la réalité, mais ça fait partie du paradoxe. Il y a de véritables attentes à gauche et le PCF est en phase avec ces attentes. Nous sommes touchés par le souffle du vote utile comme les Verts. On voit dans les résultats que l'électorat Vert de Paris a fondu. Est-ce que cela veut dire que leur électorat a disparu de Paris ? Absolument pas. Que les préoccupations écologiques ont disparu ? Non plus. Ce n'est pas ces questions là que se sont posés les hommes et femmes de gauche à cette élection.

09:56 Publié dans Entretiens | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Marie George Buffet, Présidentielles | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

18/04/2007

POUR UN VOTE EN FAVEUR DE MARIE GEORGE BUFFET

 

medium_MGBaffiche1.jpgLe Groupe E-Mosaïque prend note de l’intérêt croissant des internautes pour les élections présidentielles.

Ainsi ce sont des milliers de visiteurs qui ont consulté nos pages qui y étaient consacrées.

Trois mille personnes ont également visionné les vidéos produites ou proposés par E-Mosaïque dans le cadre des élections présidentielles.

 

Pour le 22 avril le choix des Français et des Françaises se fera à partir de 12 candidats, 12 programmes. Chacun reste évidemment libre de ce choix.

E-Mosaïque considère que c’est la candidate Marie George Buffet et son programme qui offrent le plus de sérieux, de cohérence, de conviction, de perspectives pour ce premier tour.

 

Marie George Buffet a mené une campagne remarquable, calme et porteuse de combat et d’espoir.

Son programme de l’avis de beaucoup, y compris d’hommes politiques de tous horizons est cohérent en proposant des mesures précises, avec des financements précis.

 

Le poids électoral qu’elle aura au premier tour sera un élément essentiel du changement progressiste dont aspire beaucoup d’électeurs en particulier dans les domaines économiques et sociaux.

Toutes ces raisons et bien d’autres déterminent le Groupe E-Mosaïque composé de plusieurs sites web et blogs, a appeler les internautes et les électeurs à un vote en faveur de Marie George Buffet.

 

Evry, le 18 avril 2007.

22:00 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Marie George Buffet, Présidentielles | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!