28/09/2007
« La caricature d’un capitalisme pour enrichir quelques-uns »
François Fillon parle de « faillite » des finances publiques. Qu’en pensez-vous ?
Jean-Claude Sandrier. Il y a une telle volonté d’en rajouter dans les cadeaux fiscaux aux plus riches et un tel acharnement à réduire les finances publiques chez les gouvernants qu’ils utilisent un argument qui condamne en fait leur politique, puisque si faillite il y a, c’est eux qui l’ont créée ! C’est le loup qui crie au loup. Pendant cinq ans, le gouvernement Raffarin-Sarkozy-Fillon, puis le gouvernement Villepin-Sarkozy n’ont cessé de réduire les recettes et de distribuer des cadeaux aux riches. Or, qu’observe-t-on ? La croissance était de 2,2 % il y a cinq ans, elle ne sera plus que de 1,8 % à la fin de 2007. Sarkozy-Fillon viennent d’en rajouter une louche de 14 milliards cet été, avec le paquet fiscal qui était un « pari sur la croissance » en comptant sur elle pour le financer. Mais les prévisions du gouvernement pour 2008 sont identiques à 2007. Cela montre qu’il ne croit pas à sa politique, comme il ne croit pas aux franchises médicales pour combler le déficit de la Sécu, désormais justifiées par la lutte contre la maladie d’Alzheimer… C’est une politique contradictoire et irresponsable, car dictée en fait par la volonté de sacrifier le progrès et la justice sociale pour favoriser la finance.
Que retenez-vous des orientations connues du budget 2008 ?
Jean-Claude Sandrier. Rien n’est prévu pour le pouvoir d’achat hormis le crédit d’impôt immobilier et la prime pour l’emploi qui se substitue au MEDEF en matière de rémunération du travail et encourage les bas salaires. Dans le chapitre du « soutien à l’innovation », on trouve l’extension du crédit d’« impôt recherche » sans aucun contrôle de la qualité de la recherche effectuée ni de créations d’emplois. Quant à « l’équité du système fiscal », cela consiste pour le gouvernement à instaurer un prélèvement libératoire sur les dividendes des actionnaires de 16 %. C’est un nouveau cadeau aux plus aisés, imposés aux plus hautes tranches de l’impôt sur le revenu. Ce sera autant de manque à gagner à partir du budget 2009. Le gouvernement prévoit aussi de nouvelles exonérations d’ISF en « simplifiant » les dispositions votées l’an dernier pour les pactes d’actionnaires. Le gouvernement poursuit dans la même voie contre vents et marées. On est dans la caricature d’un capitalisme qui ne pense qu’à enrichir quelques-uns, au prix d’un recul social considérable avec la montée en flèche des inégalités et de la pauvreté.
A-t-on les moyens d’impulser une autre politique ?
Jean-Claude Sandrier. Nous vivons dans un monde où l’argent coule à flot, comme l’a dit Patrick Artus. La sphère financière pèse aujourd’hui trois fois plus que le PIB mondial. Cela produit une montée fulgurante de la finance depuis 1980 au détriment des capacités humaines. La Banque centrale européenne a injecté en trois jours l’équivalent du budget de la France pour soutenir des institutions bancaires privées ! Il est possible de prélever tout de suite 80 milliards d’euros supplémentaires pour satisfaire les besoins humains. En taxant les actifs financiers à 0,5 %, ce qui rapporterait 17 milliards. En faisant cotiser les revenus boursiers comme les salaires, ce qui ferait rentrer 13 milliards. En supprimant les 17 milliards d’exonérations de cotisations patronales. En annulant les 12 milliards au bénéfice exclusif des riches dans le paquet fiscal. En multipliant par deux l’ISF, ce qui rapporterait 4 milliards, et en réformant l’impôt sur le revenu dans le sens d’une plus grande progressivité, pour accroître son produit de 17 milliards.
Entretien réalisé par S. C.
17:20 Publié dans Entretiens | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : budget 2008, Sandrier | |
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22/09/2007
PRES DE LA CHINE PROFONDE

Pour toutes ces raisons, "Le mariage de Tuya" a remporté l'Ours d'or au dernier festival de Berlin. Une nouvelle récompense pour un film chinois qui montre une réalité aux antipodes de la modernité décoiffante des centres urbains. Wang Quanan lui-même soulignait lors de la remise du prix à Berlin qu'il avait voulu montrer "ce que nous perdons peut-être, dans notre héritage culturel, sur l'autel du boom économique".
L'histoire est simple et belle: la belle Tuya est marié à un homme paralysé depuis un accident, et c'est sur elle que repose la tâche de nourrir la famille, de s'occuper du bétail, d'aller chercher de l'eau à 30km du campement, de faire la cuisine, de s'occuper des deux enfants. Elle se laisse convaincre de divorcer pour se remarier, mais y met une condition: que le nouvel époux accepte également d'accueillir l'ancien, handicapé. Yu Nan, lancée par Wang Quanan dans "Eclipse de Lune", est la seule professionnelle du film.
"Je vais continuer à faire des films sur les petites gens", soulignait Wang Quanan à Berlin. Il rejoint assurément Jia Zhangke et quelques autres cinéastes chinois dans ce cinéma exigeant qui a choisi de nous montrer l'envers du décor. A voir avant d'affronter, dans quelques mois, la déferlante d'images des JO de Pékin, en provenance d'une Chine en décor de cinéma, celui d'Hollywood.
17:20 Publié dans Planète | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Tuya, Chine, film | |
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20/09/2007
LE DESSIN DU MOIS DE SEPTEMBRE
14:50 Publié dans Le dessin du mois | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fillon, Sarkozy, fonctionnaire | |
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18/09/2007
LA HAINE

Elle s'est attaquée une nouvelle fois aux cheminots en oubliant qu'il existe plus de 120 régimes spéciaux.
Elle considère choquant qu'un retraité cheminot puisse partir en bonne santé à la retraite, ce qui est incroyable...
Ce qui est le plus frappant c'est la campagne de mensonge et de de haine distillée ainsi par Sarkozy avec le concours des médias bien pensants sur les "régimes spéciaux" créés en 1909 bien avant la Sécurité Sociale. L'abolition de ces régimes ne permettra pas à l'Etat d'économiser un Euro puisque ces régimes sont alimentés par des cotisations supérieures de 4 à 8 % aux autres régimes.
Lorsque les médias et Mme Laborde parlent de 5 milliards il s'agit tout simplement d'une somme permettant de compenser le déséquilibre démographique entre les actifs et les retraités. Combien restent-ils aujourd'hui de mineurs en activité par exemple ?
La seule manière d'économiser sur les retraites en suivant cette logique d'harmoniser tout le monde vers le plus bas, est d'aligner les retraites des fonctionnaires sur celles du privé, c'est à dire de les calculer sur les 25 dernières années d'activités et non sur les 6 derniers mois. Cela voudra dire par exemple que 80 % des retraités de la fonction publique territoriale partiront avec une retraite équivalente au minimum vieillesse, c'est à dire moins de 800 Euros par mois.
Alors si c'est cela qui est prévue à partir du 1 er janvier 2008 après avoir fait la "peau" des régimes spéciaux, dites le M. Sarkozy, M. Valls, Mme Laborde et autres promoteurs et supporters.
DiazD
19:15 Publié dans Cactus | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : haine, régimes spéciaux, Sarkozy, cheminot | |
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