02/03/2008
REGION PARISIENNE : LES VILLES QUI PEUVENT BASCULER
Municipales : « En Île-de-France, la prime à la bonne gestion est plus importante » par Propos recueillis par Hugo Lattard Co-fondateur de l’observatoire ElectionScope, Bruno Jérôme, économiste et politologue livre ses pronostics sur les élections municipales en région parisienne.
Vous avez établi un classement de la gestion des villes d’Île-de-France : sur quoi repose-t-il ?
Bruno Jérôme : A partir de douze indicateurs et ratios des finances publiques locales (source Comptes administratifs des communes), nous avons établi un classement des 236 villes de plus de 30.000 habitants. L’objectif est de suivre sur cinq mandats municipaux (1983, 1989, 1995, 2001 et 2008) la dynamique de la « qualité » de la gestion locale. Entre autres indicateurs, nous avons retenu le niveau de la dette (Encours de la dette en fin d’exercice sur recettes réelles de fonctionnement), le financement de la charge de la dette, le niveau des dépenses, la rigidité des dépenses, la fiscalité par tête, la mobilisation du potentiel fiscal, etc. Ces douze indicateurs étaient disponibles pour la période récente. Nous avons dû les calculer pour la période comprise entre 1982 et 1988. Ce qui donne un indicateur de bonne gestion de 1982 à aujourd’hui.
Comment avez-vous intégré cet indice de bonne gestion à votre modèle de simulation électorale?
Notre modèle général intègre de très nombreux facteurs : la conjoncture économique locale, la démographie électorale, le fait d’être un maire sortant, et donc l’indicateur de la qualité de la gestion des finances locales. C’est un des facteurs explicatifs, mais ce n’est pas le seul.
Quel est le poids électoral d’une bonne gestion des finances locales ?
En Île-de-France, si l’on regarde les dernières élections municipales de 2001, sur les 25 villes parmi les meilleures gestionnaires, seul deux équipes sortantes ont été battues. Soit 8% du total. En 95, une seule, soit 4%. La bonne gestion est clairement récompensée. Sur les 25 villes les « plus mauvaises gestionnaires », en 2001, 3 équipes sortantes sur 25 ont été battues. En 1995, 7 sur 25 ont été battues. Mauvais gestionnaire ne veut pas nécessairement dire mauvais édile. Ce sont souvent des villes qui n’ont pas de base fiscale très riche, qui attirent très peu d’entreprises. Les mauvais gestionnaires ne sont pas nécessairement sanctionnés. Ce peut être le cas de villes très fortement marquées politiquement, où le vote idéologique emporte sur la qualité de la gestion. On observe que le taux de reconduction pour les bons gestionnaires est en constante augmentation depuis 1983. La prime à la bonne gestion est de plus en plus forte. Pour les plus mauvais gestionnaires, il y a des cassures. Mais en moyenne 75% des mauvais gestionnaires sont quand même réélus. La bonne gestion apporte grosso modo entre 0,5 point et 1 point de bonus aux simulations électorales. La mauvaise inflige une décote un malus de l’ordre de 2 à 2,5 point. Comparé à la démographie électorale, l’implantation ancienne des forces politiques, le taux de chômage, ce n’est pas le facteur le plus important. Mais il est suffisant pour changer le résultat d’une élection.
Dans quelle mesure votre modèle tient-il compte du rapport de force national ?
Notre modèle intègre la crédibilité du gouvernement que nous mesurons, depuis 1965, à travers la cote de confiance du Premier ministre. C’est un indicateur constant, exceptée la période qui s’est ouverte avec « l’hyperprésidence » de Nicolas Sarkozy. Mais nous faisons le pari de ne pas en tenir compte. Sur la durée, il apparaît que des élections sont plus ou moins déterminées par les enjeux nationaux. Les élections de 1983 et 1995 étaient très fortement marquées par le contexte national. En 2001 un peu moins.
L’Île-de-France votera-t-elle comme le reste du pays ?
Non. En Île-de-France, la reconduction des bons gestionnaires est largement au-dessus de la moyenne nationale. Etant donné qu’en région parisienne, compte tenu du tissu urbain, l’imbrication entre les communes est beaucoup plus forte qu’en Province. La concurrence est beaucoup plus exacerbée quant à l’attractivité des communes. Les électeurs peuvent donc beaucoup mieux comparer. Nous prévoyons que 9 communes vont basculer de droite à gauche : Epinay-sur-Seine, Argenteuil, Colombes, Châtenay-Malabry, Massy, Garges-lès-Gonesse, Aulnay-sous-Bois, Drancy, Noisy-le-Sec. Quand 5 communes vont basculer dans l’autre sens : Clamart, Chelles, Villeneuve-Saint-Georges, Athis-Mons, Viry-Châtillon. Pourtant, certaines sont bien gérées comme Clamart (17/ 236). Mais par le jeu des forces partisanes, il est des villes qui basculent dans un sens ou dans l’autre du fait d’une démographie électorale assez équilibrée. Parmi les « mauvais gestionnaires », nous prévoyons que Viry-Châtillon, Villeneuve-Saint-Georges, Athis-Mons, Noisy-le-Sec et Chelles vont basculer.
LExpansion.com du 29 février 2008
PC : N’oubliez pas d’aller voter !!!
14:41 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : municipales, élections | |
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28/10/2007
GUERRE CIVILE ESPAGNOLE : LA POLEMIQUE
Bien loin des foules attendues, ce sont finalement quelque 30 000 fidèles qui ont assisté à la messe de béatification célébrée place Saint-Pierre par le représentant du pape, le cardinal portugais José Saraiva Martins.
Pas moins de 498 religieux ayant trouvé la mort lors de la guerre civile espagnole (1936-1939) ont accédé au statut de « martyrs », ce qui en fait la béatification de masse la plus importante de l'histoire de l'Église.
Le pape Benoît XVI, qui n'a fait aucune allusion aux circonstances ayant entouré leur mort, leur a rendu un vibrant hommage lors de l'angélus, les présentant comme « ces témoins héroïques de la foi qui, motivés exclusivement par l'amour du Christ, ont payé de leur sang leur fidélité au Christ et à son Église ».
Les historiens estiment à environ 7000 le nombre de religieux et de religieuses espagnols tués à l'époque par des sympathisants républicains, qu'animaient de fortes convictions anticléricales.
La guerre civile espagnole qui opposa les insurgés nationalistes, dirigés par le général Francisco Franco, au gouvernement du Front populaire, fit plusieurs centaines de milliers de morts.
L'Église catholique d'Espagne a été un des piliers du régime franquiste, de la guerre civile jusqu'à sa disparition en 1975. Franco bénéficia par ailleurs durant la guerre de l'appui de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste.
La quasi-totalité des évêques de l'Église d'Espagne a assisté à la messe. Celle-ci avait annoncé, début octobre, s'attendre à voir pas moins d'un million de fidèles converger sur Rome pour l'événement.
La cérémonie arrive au moment même où le gouvernement espagnol s'apprête à adopter une loi pour réhabiliter les victimes du franquisme et de la guerre civile.
RAPPEL HISTORIQUE
Le 24 avril 1939, 23 jours après la victoire de Franco, le pape Pie XII lui envoie le message suivant :
"C'est avec une joie immense que Nous nous tournons vers vous, très chers fils de la très catholique Espagne, pour vous exprimer nos félicitations paternelles en raison du don de la paix et de la victoire, dont Dieu a daigné couronner l'héroïsme de votre foi et de votre charité."
L'église se prêta avec délections aux manifestations de triomphalisme catholique qui suivirent la victoire de Franco. L'église dans son ensemble, choisit l'esprit de revanche et soutint le massacre systématique de dizaines de milliers de Républicains.
La répression franquiste fut d'une cruauté à peine concevable. Le chiffre de 200 000 victimes a été avancé par plusieurs historiens.
Des centaines de milliers d'hommes, de femmes, d'enfants furent chassés avec l'accord quasi total de l'église qui a ainsi participée en Espagne à une des pages les plus noires de l'histoire de la chrétienté.
20:25 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Espagne, républicains, fusillés, guerre civile, église | |
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06/08/2007
Les jeunes Allemands notent leurs profs sur le Net

Et en effet, plus de 200000 jeunes usagers se sont d’ores et déjà enregistrés auprès du site iconoclaste, qui n’a que six mois d’existence. Ils y ont noté et classé sur des grilles de cotation quelques 150000 enseignants. Tant et si bien que des profs mécontents sont allés demander à un juge de Cologne de limiter la marge de manœuvre des quatre audacieux fondateurs. "Les opinions de nos élèves rendues publiques sans notre consentement via internet portent atteinte à notre sphère privée", ont-ils, vainement, plaidé car, au nom de la liberté d’expression, le tribunal ne les a pas suivis.
Cette décision favorable de la justice permet au site de continuer à proposer aux scolaires qui le veulent de noter et classer leurs enseignants –dont ils ne donnent que le nom, la matière enseignée et l’établissement- selon neuf critères à pondérer de 1 (très bon) à 6 (très mauvais): branché/drôle, aimé, motivé, humain, relax, intéressant, facile pour l’examen, équitable dans la notation et... sexy. Une note totale permet ensuite de classer chacun des élus dans un palmarès.
Pour Heinz-Peter Meidinger, le président de l’association allemande des enseignants, ces critères d’évaluation formulés de cette manière ne signifient pas grand-chose. "Qu’un examen soit rendu facile ou non par un examinateur n’est pas un critère puisque c’est le curriculum de l’élève qui doit être apprécié", insiste-t-il pour souligner qu’il n’accorde que peu d’importance à ce système d’évaluation promu par les initiateurs du site.
Mais pour Wolfgang Hagemann, un psychothérapeute spécialiste du stress chez les enseignants et qui exerce dans un collège près d’Aix-la-Chapelle, le site présente un danger pour les enseignants car "il y a un manque de dialogue" et ceux-ci n’ont plus aucune protection face aux critiques que leurs élèves postent sur internet.
Ce problème a obligé Barbara Sommer, la ministre de l’Education du Land de Rhénanie-Nord-Westphalie, où le site est le mieux implanté, à déclarer publiquement que les résultats de ce site d’évaluation n’ont aucun impact sur l’évolution des carrières des enseignants. Elle a aussi prévenu que tout mobbing (discrédit) d’un enseignant serait poursuivi en justice.
Du côté des quatre étudiants créateurs de spickmich (idiomatisme intraduisible qui renvoie à la tricherie), c’est l’euphorie à la vue du succès croissant rencontré par leur site. Auto-financé, sans revenus publicitaires et d’accès gratuit, ils défendent leur création en soulignant que "c’est la première fois qu’une possibilité est offerte aux élèves de montrer aux enseignants ce qu’ils pensent de leurs prestations en cours".
Mais ce vertueux optimisme n’est pas à l’abri des manipulations puisque, récemment, un enseignant de Hannovre, cultivant l’art du faux nez, s’est fait passer pour un collégien et a forcé les notes qu’il a attribuées à ses collègues enseignants. Au bout de quelques jours, sept d’entre eux se sont retrouvés parmi les dix premiers du palmarès des "meilleurs profs d’Allemagne".
15:25 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : professeurs, Allemagne, notes | |
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12/07/2007
Un livre pour enfants "censuré" aux Etats-Unis
Une Allemande, auteure de livres illustrés pour enfants, s'est vu réclamer par un éditeur américain de retoucher un de ses dessins parce qu'il comportait un minuscule "zizi" et un nu féminin. Ce qu'elle a refusé en évoquant une "censure".
Rotraut Susanne Berner avait été sollicitée par l'éditeur américain Boyds Mill Press pour publier aux Etats-Unis ses best-sellers "Le livre du printemps", "de l'été" "de l'automne" et "de l'hiver", a expliqué Katrin Heinen, porte-parole de la société Gerstenberg, qui édite les livres en Allemagne.
Mais l'éditeur américain a assorti sa demande de l'exigence que l'auteur retouche un de ses dessins dans le volume "Hiver" de la série. Ce dernier représente une visite au musée où des enfants et leurs parents admirent, parmi d'autres oeuvres, un tableau de nu féminin et une petite statuette figurant un homme nu.
Dans une interview à l'édition en ligne du "Spiegel", l'auteure a qualifié de "ridicule" la demande des Américains, en relevant que la statue ne mesurait dans le livre que 7,5 mm, son pénis un demi-millimètre, et qu'il ne s'agissait donc que d'un "petit zizi".
Les livres illustrés de Rotraut Susanne Berner, fourmillant de détails et conçus pour apprendre aux tout-petits à dénommer les objets de leur vie quotidienne, ont été vendus à 250'000 exemplaires en Allemagne et 130'000 dans 13 pays à l'étranger.
23:40 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Rotraut Susanne Berner, livres, censure, USA | |
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