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27/11/2020

Les 16 phrases mythiques de Diego Maradona

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16 - "On m'a demandé de mettre deux buts au gardien de River Plate mais maintenant qu'il ma traité de "petit gros", je vais lui en mettre quatre". (il marquera un quadruplé)
 
15 - "Les fous, les alcoolos et les enfants sont les seuls qui disent la vérité".
 
14 - "Je me suis fâché avec le pape. Je suis allé au Vatican : le plafond était recouvert d'or. Et après, on nous dit que l'église se préoccupe des plus pauvres. Mais p*tain mec, vends le toit ! Fais quelque chose !"
 
13 - "Je suis noir ou blanc. Je ne serai jamais gris".
 
12 - "Je voulais faire ma cure de désintoxication aux États-Unis, mais Bill Clinton, avec sa tête de thermos, m'a refusé l'entrée dans son pays".
 
11 - "Si je meurs, je veux renaître et je veux redevenir footballeur, je veux redevenir Diego Armando Maradona, le footballeur qui a donné de la joie aux gens, c'est suffisant pour moi".
 
10 - "Les dirigeants de la FIFA sont des vieux messieurs cramponnés à leurs fauteuils. Ils n'aiment ni le football ni les joueurs. Tout ce qui les intéresse, c'est l'argent".
 
9 - "Je ne sais pas ce que je vais faire dans 15 minutes, alors comment voulez-vous que je sache ce que je vais faire demain ?"
 
8 - "Blatter m'aime comme un fils... Comme un fils de p*te".
 
Maradona1.jpg7 - "J'ai grandi dans une résidence privée... Privée d'eau, d'électricité et de téléphone".
 
6 - "Jouer à huis clos, c'est comme jouer dans un cimetière".
 
5 - "Le sélectionneur de l'Argentine Passarella veut que les joueurs se coupent les cheveux parce qu'ils se les touchent trop. Les joueurs se touchent aussi les cou*lles. Du coup, il va leur demander de se les couper aussi ?"
 
4 - "Pelé a dit que Neymar est plus fort que Messi ? Je crois que Pelé n'a pas dû prendre les bons cachets".
 
3 - "À chaque fois que Cristiano Ronaldo met un but, il regarde la caméra pour nous vendre un shampoing".
 
2 - "Arriver dans la surface et ne pas pouvoir tirer au but, c'est comme danser avec sa sœur".
 
1 - "Si je ne m'étais pas drogué, on ne parlerait même pas de Pelé".
Quelle légende ce Diego

19:59 Publié dans Planète, Point de vue, Sport | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maradona | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

17/04/2020

Rien ne prouve que le coronavirus a été créé en laboratoire : les dessous des fake news sur le Covid-19

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Que savons-vous aujourd’hui de l’origine du Sars-Cov-2 ? Alors que des représentants américains pointent du doigt une possible fuite du virus d’un laboratoire de Wuhan, en Chine. 

Alors que le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a déclaré le 15 avril sur Fox News : « mener une enquête exhaustive sur tout ce que nous pouvons apprendre sur la façon dont ce virus s’est propagé, a contaminé le monde et a provoqué une telle tragédie ». Sans parler d’une création humaine, il pointe du doigt une possible fuite du virus d’un laboratoire de Wuhan. Que savons-vous aujourd’hui de l’origine du Sars-Cov-2 ?

La pandémie de Covid-19 qui ébranle nos systèmes de santé, nos économies et bouleverse nos habitudes est également à l’origine de ce que le Dr. Sylvie Briand, Directrice du Département Pandémies et épidémies de l’Organisation mondiale de la santé, a qualifié judicieusement d’infodémie, la circulation virale de rumeurs et de fausses informations.

On peut retrouver sur le site Conspiracy Watch un florilège des théories les plus populaires à propos du Covid-19.

L’infodémie du Covid-19

Des journalistes, un ancien agent de renseignement, Dany Shoham, et de pseudo-experts, tels que l’ancien professeur de droit international Francis Boyle, ont évoqué avec sérieux la possibilité que le coronavirus SARS-CoV-2, à l’origine de l’épidémie de Covid-19, aurait été produit dans le laboratoire de biosécurité de niveau 4 (BL4) récemment construit dans la région du Wuhan, épicentre de l’épidémie en Chine.

Une autre théorie populaire chez certains suggère que le virus aurait été introduit par les juifs pour provoquer l’effondrement des marchés et pouvoir s’enrichir en réalisant des délits d’initiés. Enfin, il est également affirmé que le virus aurait été créé et breveté par l’Institut Pasteur. Ces théories sont devenues virales, au point que de récents sondages montrent que 23 % des Américains et 17 % Français sont convaincus que le nouveau coronavirus aurait été intentionnellement fabriqué en laboratoire.

La vague complotiste entourant l’épidémie de Covid-19 est également stimulée par quelques gouvernements, qui se livrent une véritable guerre de l’information en politisant à outrance l’épidémie. Le président américain Donald Trump a insisté sur l’origine chinoise du Covid-19 lors de son allocution du 11 mars 2020, le qualifiant de virus chinois. En réponse, l’un des porte-paroles du ministère chinois des Affaires étrangères a posté sur son compte Twitter un article censé démontrer que le SARS-CoV-2 était déjà présent en 2019 aux USA et aurait été amené en Chine par des soldats américains.

La propagation de fausses informations peut entraver la réponse aux vraies épidémies. Un décryptage des faits vérifiables à propos de l’épidémie de Covid-19 s’impose donc.

Que savons-nous des origines du Covid-19 ?

Les résultats de l’analyse du génome du SARS-CoV-2 sont claires. Sa séquence est à 96 % identique à celle du coronavirus RaTG13 isolé chez une chauve-souris collectée dans la province chinoise du Yunan. La séquence du domaine du récepteur présent à la surface du SARS-CoV-2 et permettant l’infection des cellules humaines (RBD, receptor binding domain) diverge cependant fortement de la séquence équivalente observée chez le RaTG13. La séquence du RBD du SARS-CoV-2 est par contre très proche, 99 %, de celle d’un coronavirus isolé chez le pangolin. Ce qui suggère que le SARS-CoV-2 serait le résultat de la recombinaison de deux virus. Ce mécanisme de recombinaison a déjà été décrit chez les coronavirus.

La comparaison des séquences de coronavirus présents en nature supporte donc une origine naturelle du SARS-CoV-2. De plus, le SARS-CoV-2 ne contient aucune trace d’une quelconque manipulation génétique d’origine humaine. Plus précisément, il ne contient pas de séquences résiduelles apparentées aux systèmes de vecteurs servants classiquement aux manipulations génétiques, ce qui suggère qu’il serait bien le produit d’un processus de sélection naturelle aléatoire.

Laboratoire BL4, manipulations génétiques : réalité et mythes

Il existe effectivement un laboratoire BL4 à Wuhan, le Wuhan National Biosafety Laboratory. Construit en partenariat avec la France, il a obtenu sa certification en 2017. Suite aux épidémies de SARS de 2002–2004 et de H1N1 de 2009, la Chine voulait améliorer sa capacité à lutter contre les épidémies. Il est principalement missionné pour effectuer des recherches sur Ebola, la fièvre hémorragique de Crimée-Congo et le SARS. Le seul accident documenté lié à un laboratoire travaillant sur les coronavirus en Chine est l’infection de 9 individus en avril 2004 par le virus SARS-CoV-1, responsable de l’épidémie de SARS de 2002–4. Il s’agissait de deux étudiants travaillant au National Institute of Virology Laboratory et de leurs proches.

Une trentaine de laboratoires BL4 sont recensés dans le monde. Leur fonctionnement a toujours été source de polémique et de suspicion. Certains de ces laboratoires étaient autrefois impliqués dans la fabrication d’armes biologiques. La signature de la Convention sur l’interdiction des armes biologiques de 1972, interdisant le développement, l’acquisition, le stockage et l’usage d’armes biologiques, a modifié leur finalité. Ces laboratoires sont à présent officiellement consacrés à la lutte contre les épidémies et les armes biologiques. Il a toutefois été démontré que certains États, dont l’ex Union soviétique, ont persisté, en dépit de la signature de cette convention, à financer des programmes de recherche, tel que Biopreparat, visant au développement d’armes biologiques.

Des accidents ont effectivement déjà été liés au fonctionnement de ces laboratoires BL4. Par exemple la catastrophe de Sverdlovsk en 1979, qui causa plusieurs dizaines de morts, liés à une dissémination accidentelle de spores de la bactérie Bacillus anthracis, responsable de la maladie du charbon. Les attaques terroristes à l’aide d’enveloppes contaminées au bacille du charbon en 2001 aux USA ont également été reliées à un microbiologiste, le docteur Bruce Ivins, travaillant dans un laboratoire BL4 de l’armée américaine. Ces laboratoires de haute sécurité constituent donc, à juste titre, un terreau extrêmement fertile au développement de théories complotistes.

Enfin, il est également vrai que d’anciens virus mortels ont été ressuscités en laboratoire, que de nouveaux virus sont créés par manipulation génétique à des fins de recherche et que certains virus ont déjà été disséminés dans la nature par des États. En 2005, le virus de la grippe espagnole de 1918 a été reconstruit par génie génétique et testé en laboratoire afin de mieux comprendre son exceptionnelle virulence. En 2012, le virus de la grippe H5N1 a été modifié en laboratoire afin de lui conférer la capacité d’infecter par voie aérienne le furet dans le but de comprendre comment ce virus pourrait muter pour infecter l’humain par cette voie. Le gouvernement australien a autorisé en 2017 la dissémination massive d’une souche de virus (appelée RHDV1 K5) de la maladie hémorragique du lapin afin de réduire les populations de lapins sauvages sur son territoire. Il est donc assez aisé, à partir de ces faits bien documentés, de générer une infinité de scénarios complotistes.

La théière de Russel et le Covid-19

Qu’y a-t-il de commun entre une théière céleste et les théories complotistes du Covid-19 ? Beaucoup plus qu’on ne pourrait le penser de prime abord.

Une théière serait en orbite autour du Soleil, plus précisément entre la Terre et la planète Mars. On ne peut démontrer que cette théière n’existe pas, il faudrait donc y croire. La métaphore de la théière céleste a été proposée par le philosophe Bertrand Russell pour contester l’idée que ce serait au sceptique de réfuter les bases invérifiables de la religion et pour affirmer que c’est plutôt au croyant de les prouver. La théière de Russel constitue la version cosmique du rasoir d’Ockham, également nommé principe de parcimonie ou de simplicité. Ce principe recommande d’éliminer d’un raisonnement les explications complexes d’un phénomène si des explications plus simples s’avèrent vraisemblables. Il reste un principe fondamental du raisonnement logique en Science. Il ne stipule nullement que l’explication la plus simple est forcément vraie, mais qu’elle doit cependant être considérée en premier.

Dans le cas du Covid-19, aucun fait vérifiable ne soutient l’hypothèse que le SARS-CoV-2 aurait été intentionnellement fabriqué en laboratoire. Les diverses théories complotistes ne sont supportées que par des corrélations, telles que l’existence d’un BL4 à Wuhan. Les séquences du RBD du virus pourraient, en théorie, résulter d’une adaptation du virus en laboratoire lors de culture sur des cellules humaines. Mais l’existence d’une séquence de RBD identique à 99 % chez un coronavirus infectant le pangolin supporte une hypothèse plus parcimonieuse : l’infection d’une chauve-souris ou d’un pangolin par deux coronavirus, qui auraient recombiné pour former un nouveau virus qui aurait ensuite infecté un humain ; le fameux patient zéro encore inconnu à l’origine de l’épidémie de Covid-19.

Les raisons évoquées pour expliquer l’adhésion d’un nombre croissant d’individus aux thèses complotistes sont multiples. Il est bien établi que la croissance exponentielle des connaissances scientifiques spécialisées a entraîné, paradoxalement, une augmentation simultanée de l’ignorance. Et la tendance lourde de ces dernières décennies de l’éducation à favoriser l’employabilité des étudiants plutôt que leur formation générale, en particulier dans le domaine scientifique, n’a pas aidé à rapprocher les citoyens de la science. Ni à leur permettre de développer un esprit critique.

Cette absence de culture scientifique cumulée avec l’effet Dunning-Kruger, un biais cognitif selon lequel les moins qualifiés dans un domaine surestiment leurs compétences, explique sans doute en partie la grande perméabilité du public aux théories complotistes présentant des aspects pseudo scientifiques. D’autre part, selon la théorie de l’identité sociale d’Henri Tajfel, le raisonnement logique et l’information pourraient en définitive être peu impliqués dans l’adhésion aux théories complotistes. Car adhérer à celles-ci permettrait de rejoindre un collectif et de se parer des qualités présumées de ce collectif qui s’oppose à d’autres collectifs supposés présenter de nombreux défauts. Il s’agirait donc d’une adhésion sociale et non d’une adhésion fondée sur le raisonnement.

Dans le cas précis du Covid-19, on peut aussi se demander si l’adhésion aux théories complotistes ne traduit pas en partie notre besoin viscéral de nous rassurer en inventant une explication simpliste aux phénomènes naturels qui nous terrifient. Quelle hypothèse est la plus insupportable ? Que des savants fous subventionnés par une puissance étrangère seraient à l’origine d’une épidémie capable d’ébranler nos sociétés modernes ? Ou que de nouvelles épidémies émergent naturellement suite à l’invasion et à la destruction des écosystèmes ? Dans le premier cas, il serait facile de mettre fin au cauchemar. Dans le second, c’est notre mode de vie et notre système économique qui doivent impérativement changer.

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

Article publié dans Sud Ouest

15:34 Publié dans Actualités, Connaissances, Planète, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : covid, chine | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

19/01/2020

Cinéma. Le retour de l’homme des neiges

Marche avec les loups.jpg

Marche avec les loups Jean-Michel Bertrand France, 2018, 1 h 28. Musique Armand Amar
Jean-Michel Bertrand se met modestement en scène avec abnégation et un vrai talent de conteur.

On a loupé le précédent film de Jean-Michel Bertrand, la Vallée des loups, au thème identique. Donc, pour nous, Marche avec les loups est un peu une révélation, même si on se méfie des documentaires animaliers, susceptibles des pires manipulations. Mais ici, le problème est inversé : c’est plus une autofiction sur l’auteur qu’un safari ciné sur un jeune loup introuvable ayant quitté la meute, dont Bertrand suit la trace jusqu’au Jura. L’animal a la portion congrue. Bertrand se déplace seul, pose des caméras automatiques sur le parcours des loups, mais ne capte que des bribes de leur présence.

L’auteur se fait filmer in situ

L’épine dorsale du film, c’est le récit, dit par le cinéaste d’une voix faible, susurrée, mais prenante. On est loin des documentaires agréés par les puristes du réel ; les films de Bertrand ont en commun avec les grand-messes animales de Jacques Perrin, Nicolas Vanier ou Luc Jacquet, une musique symphonique dégoulinante. C’est le seul bémol dans un film qui a beau être un produit Pathé, mais dont le principe est inattaquable car il exprime la vision et les sentiments de l’auteur in situ, sans prétendre enregistrer la réalité brute.

Marche avec les loups est une œuvre quasi littéraire, narrée sans effets de manche par Bertrand. Alors que le ou les loups, le lynx, apparaissent en contrechamp, et pas dans le même plan que Bertrand. Ce qui compte, ce sont les détails matériels de la poursuite dans la neige, et le credo du défenseur/amoureux de la nature qui n’a pas le mot écologie constamment à la bouche, mais exprime à merveille la question de l’équilibre entre l’homme et son environnement – au point de s’être fait des ennemis chez les bergers, scandalisés par sa défense du prédateur.

La magie Bertrand, ce sont des petits riens, des confidences, l’apparition d’un lynx, les hypothèses sur le trajet du loup, ou la découverte émouvante du journal d’une solitaire dans un refuge. À chaque étape de cette épopée lo-fi, Bertrand séduit par son propos sur le monde vivant considéré comme un tout, au diapason du peintre-écrivain suisse Robert Hainard (1906-1999). On souhaite que le travail de Bertrand ne devienne pas un produit style Nature & Découvertes, mais qu’il continue à guider notre regard sur notre monde fragile que nous ne savons pas voir.

 

10:05 Publié dans Cinéma, Planète | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marche avec les loups, jean michel bertrand | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

24/12/2019

George Mallory L’Everest "parce qu’il est là"

Mallory.jpgUn autre alpiniste a-t-il gravi l’Everest, vingt-neuf ans avant l’exploit reconnu d’Edmund Hillary ? La question est toujours débattue pour savoir si, en 1924, George Mallory, incarnation d’une génération voulant oublier la Grande Guerre, a contemplé la Terre depuis le toit du monde.

Comme nombre d’alpinistes de son époque, il ne jugeait pas très « sport » d’employer de l’oxygène pour gravir les sommets. George Mallory, le 8 juin 1924, s’y résoudra pourtant, pour sa troisième tentative de gravir l’Everest. Ce jour-là, à 12 h 50, l’alpiniste anglais âgé de 37 ans disparaît dans la brume, en compagnie d’Andrew Irvine.

Un peu plus bas, Noel Odell, qui tentait de rejoindre le camp VI, à plus de 8 000 mètres, entraperçut entre deux nuages ces deux petits points sombres sur la glace. « Il y eut soudain une éclaircie et toute l’arête sommitale et la cime de l’Everest sont apparues, écrivit-il dans ses Mémoires. Puis la brume les enveloppa de nouveau. » Odell attendra deux jours qu’ils reviennent, avant de déployer sur la neige deux sacs de couchage en T : le signal convenu pour signifier au reste de l’équipe, plus bas, qui scrutait chaque heure aux jumelles, qu’il n’y avait plus d’espoir.

Pas de preuve directe mais un indice de succès

Pour percer un peu plus le mystère, il faut attendre 1999. Cette année-là, une expédition se donne pour but de retrouver des traces de Mallory. Dans les années 1930 fut retrouvé un piolet qui appartenait à l’un ou l’autre. En 1975, un alpiniste chinois affirme avoir aperçu un cadavre qu’il décrit comme celui d’un alpiniste anglais, mais meurt le lendemain dans une ascension.

Une bouteille d’oxygène datant des années 1920 est retrouvée en 1991 sur la route du sommet. Avec ces indices, l’expédition de 1999 retrouve le corps de Mallory à 8 290 mètres sur la face nord de l’Everest. Son cadavre est face contre le sol, portant les stigmates d’une chute. Celui d’Irvine reste prisonnier de la montagne. Sur Mallory est retrouvé son altimètre, des lettres de sa femme, un canif, des lunettes de glacier, mais pas l’un des deux appareils photo qui devaient immortaliser l’instant au sommet. Pas de preuve directe donc du succès de l’ascension.

Mallory n’avait pas non plus la photographie de sa femme, qui ne le quittait jamais, et ça, c’est au contraire un indice de succès : il avait promis de la laisser en haut… Après une cérémonie anglicane improvisée, le corps de Mallory a été recouvert de pierres.

Aujourd’hui encore, la question de savoir si Mallory et Irvine ont bel et bien été les premiers à gravir l’Everest (baptisé du nom d’un responsable de la Royal Geographical Society au XIXe siècle) est débattue. Mallory, membre du prestigieux Alpine Club, aurait été alors, vingt-neuf ans avant sir Edmund Hillary et son porteur Tensing Norgay, un pionnier sur le toit du monde. Pour l’alpiniste italien Reinhold Messner, la chose est impossible.

Les deux hommes ne pouvaient pas franchir le deuxième ressaut à cette époque – aujourd’hui, une échelle le permet – sans pitons, sans chaussures adaptées, et la fine corde de soie dont il disposait n’aurait pu retenir un homme dans sa chute. Le ressaut, classé en sixième degré, aurait été en raison de l’altitude, 8 600 mètres, un mur infranchissable. On aurait tort de ne jurer que par l’équipement, la technologie. Peu après la découverte du corps de Mallory, une équipe d’experts en textile mit trois ans à concevoir une « réplique » des tenues portées par Mallory et ses compagnons, faites de laine, soie, coton et gabardine.

Elles se sont révélées adaptées au froid extrême – les sherpas étaient, eux, engourdis par la température. Mieux encore, l’équipement de Mallory se révélait, avec ce test, 20 % plus léger pour les vêtements et 40 % pour les chaussures que les produits actuels.

Interrogé sur sa motivation à revenir dans l’Himalaya et gravir la montagne de l’Everest, George Mallory répond du tac au tac : « Parce qu’elle est là . » « Mallory est peut-être parvenu au sommet de l’Everest en 1924 mais je suis le premier à en être redescendu vivant. » Vachard au titre de la confraternité, Edmund Hillary a raison au regard de la tradition alpine. Pourtant, rien n’aurait pu se faire sans les trois expéditions qui, en 1921, 1922 et 1924, s’attelèrent à l’Everest.

Il fallut partir de Darjeeling (nord de l’Inde) et sa chaleur étouffante pour rejoindre la face nord et ses – 40 °C. Les expéditions britanniques, mêlant militaires et alpinistes civils, qui, tous, connurent les tranchées de 1914-1918, s’inscrivent dans un complexe environnement, à la fois diplomatique et scientifique. Il s’agit de cartographier une région inconnue aussi à des fins militaires, se jouer de la Russie soviétique qui a des vues sur la région, amadouer le dalaï-lama. Et, au sortir de la boucherie de la Grande Guerre, procurer à une nation tout entière un motif de fierté.

12:33 Publié dans Connaissances, Histoire, Planète, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : everest, mallory, alpinisme | |  del.icio.us |  Imprimer | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!